Cinéma égyptien et arabe

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Music Man
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LA SULTANE DU DESERT (Soultânat al-sahrâ) de Niazi MOSTAFA – EGYPTE – 1947
Avec KOUKA, Yehia CHAHINE et Ismael YASSINE.

Sultane a été kidnappée toute jeune par un brigand nomade qui vit au coeur du désert. Son père de substitution, violent et cruel, veut à présent épouser l’infortunée devenue grande ;
Un avion, contraint d’atterrir au beau milieu du désert, en raison d’une tempête va heureusement changer sa destinée…



La sultane du désert est un amusant petit film d’aventures assez puéril mais agréable à suivre. Niazi Mustapha, cinéaste formé dans les studios allemands pendant les années 30, possède un savoir faire certain (et notamment un joli sens des éclairages et un sens du rythme) pour mener avec beaucoup d’humour ce film familial et son épouse Kouka est très drôle dans les scènes où elle est soudain confrontée à la vie moderne (le palais de Beyrouth, alors qu’elle a toujours vécu avec les bédouins). Elle chante aussi fort plaisamment et les chansons sont très agréables. Les pitreries d’Ismael Yassine sont en revanche indigestes. Alors qu’on ne s’inquiète pas : le fiancé de Sultane, que le vilain a attaché près d’un bâton de dynamite ne sera pas pulvérisé : l’émérite chasseresse saura éteindre la mèche d’un coup de pistolet juste avant !
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FLEUR DE HENNE (Ya tamr henna) de Hussein FAWZI – 1957
Avec Naima AKEF, Rushdy ABAZA, Ahmed RAMZI, KARIMANE, Kamel EL CHENAWI, Serag MOUNIR et Fayza AHMED

Un jeune citadin fortuné s’éprend d’une belle gitane rencontrée dans une fête foraine. Cependant un bohémien fougueux a déjà des vues sur la belle et n’entend pas se la faire ravir.


Classique du cinéma égyptien, cette comédie musicale a le mérite d’être assez amusante et distrayante. La réalisation d’Hussein Fawzi n’a vraiment rien de remarquable, mais on suit les aventures de la gitane dans le grand monde sans déplaisir (hormis une Karimane vraiment insupportable). Evidemment, tout l’intérêt du film repose sur les épaules de Naima Akef (épouse de H Fawzi), une remarquable danseuse du ventre, qui allie présence, classe, agilité et distinction : elle a sérieusement contribué à faire de la danse orientale un art à part entière.
La musique et les chansons sont également du meilleur calibre et ont marqué les esprits (la libanaise Fayza Hamed les interprète avec beaucoup de talent).
S’agissant de l’histoire qui comporte quelques quiproquos assez drôles, on remarquera la moralité finale : les riches restent avec les riches et les gitans entre eux ! et qu’importe si dans sa fougue, le gitan a donné un grand coup de couteau dans le dos de sa bienaimée, qui pourtant lui assure qu’elle est « restée pure » , elle l’aime et l’aimera toujours !
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SALADIN LE MAGNIFIQUE (Al-Nâsir Salah Eddine) de Youssef CHAHINE – 1963
Avec Ahmed MAHZAR et Nadia LOTFI

Au 12ème siècle, Richard cœur de lion et Philippe Auguste partent en croisade pour tenter de reprendre de Jérusalem, tombée aux mains des musulmans. C’est sans compter la bravoure et l’intelligence de Saladin le magnifique.

Voici une superbe fresque historique qui se hisse sans mal parmi les meilleures productions du cinéma égyptien de l’époque. Youssef Chahine était vraiment alors le cinéaste le plus de son pays : quelle belle leçon de cinéma que ces superbes scènes de bataille (je pense notamment à la prise de la cité de St Jean d’Acre), avec une belle profondeur de champ et d’habiles mouvements de caméras. Tout le film est parcouru par un souffle épique. Evidemment, il s’agit d’une ode à la gloire de Saladin, le plus pur héros de l’Islam, premier sultan d’Egypte et de Syrie, qui unifia les arabes et chassa les croisés. Valeureux, fin stratège, chevaleresque, il est dépeint comme un homme intègre, soucieux du sort de chaque soldat, œuvrant pour la paix et la liberté de chacun, face aux européens comme l’ignoble Philippe Auguste, cupide et manipulateur, qui n’a cure des innombrables pertes humaines, pourvu qu’il puisse asseoir son pouvoir. Dans sa mansuétude, Saladin ira jusqu’à soigner personnellement Richard cœur de lion, et finira par gagner son respect.
Un glorieux hommage qui n’a rien d’innocent à l’époque où le président Nasser essayait aussi de réunifier les pays arabes. En tous les cas, le film a l’intérêt d’offrir une version différente des péplums italiens et des récits français ! Mon manque de connaissance sur le sujet m’empêche de déterminer si les faits s’appuient tous sur des évènements historiques ou ont été réinventés. On est rapidement captivé par le récit, les stupéfiantes reconstructions de bataille (avec d’innombrables figurants), et les péripéties de la belle chrétienne Louise (Nadia Lotfi, belle et farouche), amoureuse d’un fils de Saladin qui échappera de peu au bucher. Chahine qui a déclaré avoir toujours lutté contre « la maladie du pouvoir », nous livre aussi au final un appel à la paix, avec son beau final, des chrétiens et musulmans réunis devant Jérusalem (ce qui ne sera pas du gout du tous, car le film aura de gros soucis de censure).
Un beau film qui mériterait largement une sortie en DVD !
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L'APPEL DU COURLIS - LA PRIERE DU ROSSIGNOL de Henry BARAKAT – 1959
Avec Faten HAMAMA et Ahmed MAHZAR

Une jeune femme travaillant chez un ingénieur est abusée par ce dernier. Son oncle, qui considère qu’elle a déshonoré toute sa famille, la tue d’un coup de couteau. Sa pauvre sœur veut la venger : elle se fait engager par l'ingénieur sans lui révéler son identité. Prise à son propre piège, elle finit par tomber amoureuse de celui qu’elle voulait empoisonner…

Un classique adapté de l'œuvre de Taba Hussein, un des plus grands romanciers arabes du 20ème siècle.
On est sidéré par cette histoire macabre d’une grande noirceur qui en dit long sur la condition féminine dans certaines régions reculées d’Egypte au début du 20ème siècle. Une jeune femme est assassinée froidement par son oncle quand il apprend qu’elle a été abusée par son employeur ! La jeune paysanne incarnée par l’excellente actrice Faten Hamama semble tout le long du film porter sa féminité comme un fardeau, en sa cachant, en portant le voile, et en errant de ville en ville. Connu surtout pour ses sympathiques mais souvent très superficielles comédies musicales avec Farid El Atrache, Henry Barakat a vraiment beaucoup de talent pour mettre en image (certains plans sont composés avec beaucoup de goût) cette sordide histoire, sans jamais sombrer dans le ridicule, la facilité ou la grandiloquence. Le film propose également une peinture incisive des différences sociales, dans un monde où les amours ancillaires et le droit de cuissage semblait courant chez les gens fortunés (cela dit, en France la situation de nombreuses bonnes n’était pas plus enviable au début du 20ème siècle). Dans la seconde partie, la film se centre sur un curieux face à face entre la jeune femme désireuse de se venger et le séducteur de sa sœur. Des sentiments très contrastés qui s’affrontent entre vengeance, sadisme et attirance, dans un curieux jeu du chat et de la souris qui se terminera dramatiquement. Une interprétation haut de gamme et sensible pour un des meilleurs drames du cinéma égyptien des années 50.
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LES GENS DE LA HAUTE de Ali BADRAKHAN – 1981
Avec Nour EL SHERIF, Soad HOSNI et Ezzat ALAYLI

Le commissaire Mohamad intervient auprès de Zaghloul, directeur d'une société d'import-export, pour faire engager Zaatar, un voleur repenti. Mais au lieu d'utiliser ses compétences, on lui demande d'exécuter des missions louches…


On a déjà souvent évoqué ici l’importance du grand romancier Naguib Mahfouz dans la littérature et le cinéma arabe. Le maître du réalisme social égyptien et étendard de la liberté d'expression et religieuse est l’auteur de la nouvelle dont est adapté ce film très intéressant. Comme souvent dans ses œuvres, les personnages ont les pires difficultés à échapper à leurs conditions sociales : le pickpocket qui voudrait collaborer avec la police et se construire une nouvelle vie se rend compte que la meilleure façon de s’enrichir est de rentrer dans les combines d’un riche industriel véreux. Dans un duel permanant entre sa conscience et sa volonté de réussir sa vie, le pauvre homme n’a pas beaucoup de choix. L’honnête fonctionnaire de police est tenté de confier la main de sa sœur à ce même industriel véreux, car il connaît de telles difficultés matérielles qu’il ne peut se permettre de s’opposer à ce mariage
Décidément comme dans d’autres films réalistes égyptiens de l’époque(attention messieurs de Mohamed Abdel Aziz) et dans la plupart des oeuvres de Mahfouz, on a l’impression qu’on se trouve dans un cercle vicieux et qu’il n’existe aucun moyen de se sortir de cette triste fatalité !

Le film bénéficie d’une très bonne interprétation de Nour El Sherif, un acteur très réputé dans le monde arabe, et d’une Soad Hosni au jeu très sobre (elle était à l’époque encore mariée avec le réalisateur Aly Badrakhan). Ce disciple de Youssef Chahine s’est beaucoup consacré au cinéma social, avec un vrai souci de réalisme (hormis les airs de violons qui viennent s’intégrer dans les rares moments romantiques, comme dans les films indiens), notamment dans les scènes de famille et les passages tournés dans l’échoppe de la citadelle.
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LA FOLIE DE L’AMOUR (genoun el hob) de Nader GALAL – 1977
Avec Naglaa FATHY, Hussein FAHMY et Ahmed MAHZAR

Mona est souvent délaissée par son mari, toujours accaparé par son travail. Lors d’un séjour à Tunis, elle fait la connaissance d’un séduisant pilote d’avion qui pour la séduire, sympathise d’abord avec son petit garçon…

Cette romance un peu languissante semble inspirée d’une nouvelle de Stefan Zweig qui avait déjà donné lieu à une adaptation au cinéma en 1933 (Brulants secrets de R Siodmak). Cette version, réalisée par Nader Galal, fils de Mary Queeny, star des années 40 et ancien assistant de Salah Abou Seif, n’est pas aussi réussie, loin de là. On s’attarde indéfiniment sur les tentatives de séduction d’Hussein Fahmy sur cette femme mariée fragilisée. Dans les décors pas très séduisants d’un vilain hôtel tunisien pour tourisme de masse, au son de darladirlada ou de Allah Allah Ya Baba, il essaie de la draguer ; mais on se doute bien que la pauvre n’a pas beaucoup de marge de manœuvre et que de toute façon elle sera obligée de rentrer dans le rang pour élever son fils, auprès de son mari que ses parents avaient choisi pour elle quand elle n’avait que 16 ans . Certes, il lui promet qu’il restera désormais toujours à ses côtés (ce dont il est permis de douter). C’est bien joué y compris par le garçonnet, dans un genre qui flirte entre roman photo et cinéma du quotidien. Pas très enthousiasmant.
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JE PERDS LA TETE (Ayna 'aqlî) de Atef SALEM - 1974
Avec Soad HOSNI, Mahmoud YASSIN, Rushdy ABAZA

La belle Aïda est persuadée que son mari veut la faire passer pour folle. Elle se rend chez un psychiatre pour obtenir de l’aide et finit même par douter de sa propre santé mentale…

Réalisé avec un talent certain par Atef Salem et surtout fort bien interprété par des acteurs au jeu très assuré, le film parvient à installer d’emblée une atmosphère assez angoissante et mystérieuse car pendant ses 30 premières minutes on a du mal à cerner si Aïda est vraiment folle ou si c’est son mari qui essaie de la faire passer pour démente(ou alors est-ce lui qui est complètement fou ?), comme dans un thriller à la Hitchcock . Il est fort dommage que le film perde complètement en crédibilité quand le psychiatre traite son dossier comme une enquête de police, n’hésitant pas à payer de sa poche certains témoins pour tenter d’apprendre davantage sur l’étrange comportement du mari. On est plus que surpris quand on comprend enfin, au bout de quelques séances chez le psy, pourquoi l’époux est si désaxé et pourquoi il tente de déstabiliser son épouse : il lui en veut de ne pas s’être mariée vierge ! pendant ses accès de démence, qui peuvent même le mener à la paralysie, il invite chez lui de jeunes prostituées et les insulte après les avoir payées ; le film, basé sur une histoire d’Ishan Abdel Quddous, un auteur réputé pour sa critique de l’hypocrisie de la société arabe qui a beaucoup dénoncé le sacrifice de la femme dans la société égyptienne , est aussi un prétexte pour dénoncer la primauté accordée à la virginité avant le mariage, principe encore très présent dans certains pays( et si important dans la société française il y a plus de 50 ans), en apportant un point de vue tout à fait sain et moderne qui n’a pas dû être très bien perçu dans les années 70 dans certaines régions où il a été diffusé !. En effet, l’expérience sexuelle de l’épouse avant son mariage avec son fiancé de l’époque est évoquée de façon naturelle et très positive tandis que l’exemple de la sœur du mari, mariée à 15 ans à un homme qu’elle ne connaît pas, alors que des matrones vérifient qu’elle est toujours vierge est filmée de façon absolument effrayante. Traumatisé par cet épisode et par une éducation archaïque et aberrante, le jeune homme est complètement perturbé et ne peut vivre en toute quiétude une vie de couple avec sa femme qu’il adore pourtant. Sur un plan sociologique, le film est intéressant et bien mis en scène, même si difficilement crédible en dépit d’une interprétation de haut vol, Soad Hosni en tête.
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Re: Cinéma égyptien et arabe

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UNE FEMME DE MAUVAISE REPUTATION (EMRAA SAIT EL SOMAA) de Henry BARAKAT - 1976
Avec Chams EL BAROUDI, Mahmoud YASSIN, Emad HAMDI, Youssef CHAABANE et Nagwa FOUAD

Pour aider son mari à surmonter ses difficultés financières et à obtenir une promotion, une jeune femme accepte de coucher avec son vieux patron…

Le seul véritable intérêt de ce mélodrame moderne est son audace : il n’était pas courant de croiser dans l’univers du film égyptien une femme adultère, maîtresse de l’employeur de son mari, avec le consentement de ce dernier. Un premake de proposition indécente venant d’Egypte cela peut surprendre, même si un vent de liberté a soufflé assez brièvement sur le cinéma oriental au milieu des années 70.
Cependant, derrière ce semblant de liberté et de subversion, se cache finalement le portait d’une femme au destin complètement entravé : mariée toute jeune et de force à un homme qu’elle n’aime pas, qui la force à coucher avec son patron, elle perd finalement le seul homme qu’elle ait jamais aimé : un jeune étudiant en médecine, choqué d’apprendre que sa mutation n’a pu aboutir que grâce à l’appui du protecteur de la jeune femme. L’excellente interprétation des 2 acteurs principaux rend le film très regardable, mais Barakat était plus à l’aise dans les comédies musicales des années 50.
On remarquera que celle qui incarnait « la femme de mauvaise vie », la talentueuse Shams El Baroudi (surnommée la tentatrice par les spectateurs) a aujourd’hui abandonné le cinéma pour prendre le niqab : changement de temps et changement de ton.
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Re: Cinéma égyptien et arabe

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PENSE A MOI (Ozkorini) de Ezzeldin ZULFIKAR - 1978
Avec Naglaa FATHY, Mahmoud YASSIN, Zizi EL BADRAOUI

Une jeune étudiante est amoureuse d’un romancier marié à une femme souffrant d’une grave maladie cardiaque. Leur amour est sans issue, aussi elle accepte d’épouser le jeune homme choisi par son oncle. Mais l’amour est le plus fort, et dès qu’elle apprend que l’homme de sa vie a été renversé par une voiture, elle se rend à son chevet …

Adaptation d’un roman de Youssef El Sebai, Pense à moi est un mélo à l’eau de rose tel qu’on n’ose plus les faire depuis bien longtemps. Romances impossibles, commentaires en voix off, dialogues passionnés du genre « tu es la tendresse de ma vie » ou encore « pense à moi tous les soirs pendant les couchers de soleil » ponctués par des morceaux de violons, slows de Michel Sardou, séjour à l’hôpital, il a toute l’esthétique d’un soap opéra des années 70. L’amour contrarié des deux protagonistes finira par se réaliser à travers une nouvelle génération. C’est mièvre comme tout et franchement on n’est guère touché par ce film lacrymal. Le roman aurait donné lieu à d’autres adaptations antérieures et postérieures dont une avec Fatem Hamama.
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Re: Cinéma égyptien et arabe

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LES MAUVAIS GARCONS /DUEL A ALAMEIN (Al asrhar) de Hosam Eldeen MOSTAFA - 1970
Avec Rushdy ABAZA, Nahed SHERIF, Adel ADHAM, Hosam Eldeen MOSTAFA

Des contrebandiers s’entre-tuent pour récupérer le butin de leurs magouilles caché dans une vieille tour au milieu du désert : une chasse au trésor épuisante et dangereuse.

Une bonne surprise, vraiment !
J’ai vraiment été bluffé par les qualités esthétiques et les constantes recherches de mise en scène de Hosam Eldeen Mostafa, qui multiplie les angles les plus audacieux pour composer ses images et suivre cette âpre chasse au trésor en plein désert. Très vite, les protagonistes se retrouvent en plein désert confrontés à divers dangers qu’ils s’agissent du manque d’eau, de carburant, des loups, d’une tempête de sable. Si les éléments se déchaînent, les malfrats n’ont néanmoins pour pires ennemis qu’eux-mêmes et sombrent à tour de rôle dans la peur, la folie, ou le désespoir. L’âpreté du film, l’interprétation globalement convaincante (notamment d’Adel Adham en tueur fou, avec ses petites lunettes rondes) : la violence, l’anarchie et l’individualisme des personnages évoquent également les westerns italiens contemporains.

Si les 15 dernières minutes, avec la rixe entre les troupes bédouines m’ont assez déçu, sur le strict plan visuel, le film est fort réussi. On remarquera également la présence de Nahed Sherif, la plus sexy des actrices arabes : vêtue d’une minirobe ou d’un slip-soutien-gorge, elle ne démérite pas !
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Dernière modification par Music Man le 10 août 12, 20:36, modifié 1 fois.
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Re: Cinéma égyptien et arabe

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AMIRA MON AMOUR (Amira hobi ana) de Hassam HELEMAN - 1974
Avec Soad HOSNI, Hussein FAHMY et Emad HAMDI

Amira, traductrice dans une entreprise est amoureuse d’un sous-directeur, hélas marié avec la fille du patron. Mais la passion est si forte, qu’Amira accepte d’épouser en secret l’homme de ses rêves. Le couple se retrouve dans un appartement meublé pour de brèves rencontres, et les rumeurs commencent à se répandre.

Sur un plan strictement cinématographique, le film n’a aucun intérêt : il est platement réalisé de même que les numéros musicaux du théâtre amateur où Amira se produit le week-end.
Sinon, le personnage central est assez moderne, car elle refuse tout net le mariage arrangé concocté par sa mère (elle peut se le permettre car elle nourrit toute la maisonnée) pour un mariage secret qui finalement a les allures d’une liaison adultère.
Heureusement que le film est servi par la talentueuse Soad Hosni, la Cendrillon du cinéma arabe, qui parvient avec sa fraîcheur et sa spontanéité à rendre ces longues 2H20 presque regardables.
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Re: Cinéma égyptien et arabe

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LES VICTIMES (Al Dahaya) - 1975 de Hossam Eldeen Mostafa
Avec Nour EL SHERIF, POUSSY, Hayat KENDEEL et Emad HAMDY

Une maison de correction pour jeunes délinquantes embauche un nouveau psychothérapeute pour encadrer et aider les jeunes pensionnaires. Si ses méthodes nouvelles sont peu appréciées par la directrice, il se heurte aussi à certaines jeunes filles : l’une prétend qu’il a essayé de la violer.


Si ce pseudo remake de Prisons sans barreaux est sans doute pétri de bonnes intentions, il manque de vraisemblance et de nuances pour emporter l’adhésion. Les comédiennes ne sont pas toutes très douées (pour ne pas être plus méchant) et pas du tout attachantes. On a du mal à croire que d’un coup de baguette magique Nour El Shérif arrive à aider la majorité des délinquantes en leur accordant une oreille attentive ou notamment à réconcilier l’une d’elle avec son père alors qu’il « voulait la tuer ». Le film ne fait jamais dans la dentelle : pour un flash back dans la jeunesse d’une détenue, on n’hésite pas à l’affubler de couettes et de grosses lunettes pour qu’elle ressemble à une gamine (dans la scène où elle tue accidentellement sa méchante belle- mère en la jetant par la fenêtre). Le psy va notamment arriver à caser une délinquante défigurée, douée pour les travaux de couture, à un commerçant très intéressé par ses possibilités. En gros, on sauve les filles en les mariant.
Pendant tout le film, la plupart des filles délurées vont tenter de séduire leur psy en se cachant sous son lit et l’une l’accusera même de viol. Ces scènes « comiques » sont accompagnées d’effets sonores des plus stupides. Le film est aussi joli et artistiquement au point que son affiche …..
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Re: Cinéma égyptien et arabe

Message par riqueuniee »

C'est vrai que cette affiche est particulièrement moche, alors que les affiches dessinées que tu as proposées sont en général assez réussies (ou au moins correctes).
Je reviens sur un film que tu as présenté plus haut dans cette page, et que j'aimerais bien découvrir : le Saladin de Chahine. Un film de Chahine, ça devrait intéresser , sinon le très grand public, du moins les cinéphiles. On a bien sorti un coffret avec d'autres films, pourquoi pas un DVD de celui-là ?
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Re: Cinéma égyptien et arabe

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Oui, d'autant plus qu'il est très réussi! :D
riqueuniee
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Re: Cinéma égyptien et arabe

Message par riqueuniee »

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FLEUR DE HENNE (Ya tamr henna) de Hussein FAWZI – 1957
Avec Naima AKEF, Rushdy ABAZA, Ahmed RAMZI, KARIMANE, Kamel EL CHENAWI, Serag MOUNIR et Fayza AHMED

Un jeune citadin fortuné s’éprend d’une belle gitane rencontrée dans une fête foraine. Cependant un bohémien fougueux a déjà des vues sur la belle et n’entend pas se la faire ravir.


Classique du cinéma égyptien, cette comédie musicale a le mérite d’être assez amusante et distrayante. La réalisation d’Hussein Fawzi n’a vraiment rien de remarquable, mais on suit les aventures de la gitane dans le grand monde sans déplaisir (hormis une Karimane vraiment insupportable). Evidemment, tout l’intérêt du film repose sur les épaules de Naima Akef (épouse de H Fawzi), une remarquable danseuse du ventre, qui allie présence, classe, agilité et distinction : elle a sérieusement contribué à faire de la danse orientale un art à part entière.
La musique et les chansons sont également du meilleur calibre et ont marqué les esprits (la libanaise Fayza Hamed les interprète avec beaucoup de talent).
S’agissant de l’histoire qui comporte quelques quiproquos assez drôles, on remarquera la moralité finale : les riches restent avec les riches et les gitans entre eux ! et qu’importe si dans sa fougue, le gitan a donné un grand coup de couteau dans le dos de sa bienaimée, qui pourtant lui assure qu’elle est « restée pure » , elle l’aime et l’aimera toujours !
Un film que je viens de voir à la Cinémathèque (qui propose un cycle de cinéma égyptien). Plutôt plaisant, avec de bonnes chansons et une interprétation globalement réjouissante. La conclusion me semble un peu précipitée,et ne se rattache pas très bien au reste du film. On dirait que les auteurs se sont dit "zut, on ne peut tout de même pas faire se marier ces deux-là, restons dans la norme".Reste un bon moment de cinéma, qui m'incite à aller voir d'autres films de ce cycle.
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