Jack Smight (1925-2003)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Lord Henry
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Jack Smight (1925-2003)

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Détective Privé (1966)

Un polar "à la cool", qui remit le genre au goût du jour dans les années soixante. L'esthétique symbolisée autrefois par la photographie contrastée de John Alton cède ici le pas à la panavision et à une décontraction baignée de soleil californien.
Lauren Baccall ,oeil de velours et tempérament de garce, assure la transition. Toute une mythologie se voit ainsi passée au tamis de ironie de l'époque, à telle enseigne qu'à la fin le héros finit (physiquement) par baisser les bras.
Le héros, Lew Harper, c'est Paul Newman, un régal dans sa relecture désabusée de l' archétype du "private eye".
Jack Smight, dont c'est là le meilleur film, trouve le ton juste: distance et fluidité du style.

Et, last but not least, l'élégante sophistication jazzy (façon Gil Evans) du grand Johnny Mandel vient compléter le tableau.
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Jeremy Fox
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Jack Smight (1925-2003)

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Détective privé (Harper) de Jack Smight 1966


Lew Harper (Paul Newman) est un détective privé basé à Los Angeles. Il est en instance de divorce, son épouse (Janet Leigh) ne supportant plus un travail qui l’accapare bien trop à son goût. Le dernier cas sur lequel il doit se pencher lui a été apporté par son ami, le légiste Albert Graves (Arthur Hill) : il s’agit à la demande de la richissime Elaine Sampson (Lauren Bacall) d'enquêter sur la mystérieuse disparition de son mari. Très vite Harper constate que ce dernier côtoyait des gens peu fréquentables et qu’il n’était pas spécialement apprécié y compris par les membres de sa famille, en concluant à un nombre considérable de suspects. Aidé dans ses investigations par l'homme de main du disparu (Robert Wagner), Harper se lance dans une enquête extrêmement dangereuse...

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- "You were hired by a bitch to find scum."
- "Yeah... every time I hope it's going to be Prince Charming sending me out to scout out Cinderella"

Ce simple dialogue entre Paul Newman et Arthur Hill à la toute fin du film pourrait presque suffire à en résumer l’intrigue, à en deviner le ton et à approcher le caractère du "détective nouveau style" comme Lew Harper se définit lui-même dès le début, sorte de Private Joke aux amateurs du genre puisqu’il le dit à Lauren Bacall lors de leur première entrevue. Vingt ans après Le Grand Sommeil (The Big Sleep) de Howard Hawks, tourné sur le même plateau de la Warner et avec justement de nouveau la célèbre comédienne s'étant révélée dans ce fameux grand classique, Harper marque le renouveau au milieu des années 60 du film de détective, le Mike Hammer d’Aldrich dans En quatrième vitesse (Kiss me Deadly) ayant entre temps dynamité l’image de ce personnage récurrent du film noir américain quasiment né avec l’apparition inoubliable de Sam Spade en 1941 interprété par Humphrey Bogart dans le chef-d’œuvre de John Huston, Le Faucon Maltais (The Maltese Falcon). Voici un raccourci un peu fulgurant de l’histoire des détectives dans l’histoire du cinéma américain pour dire que le film de Jack Smight ne doit surtout pas avoir à rougir de ses illustres prédécesseurs et qu’il doit très probablement avoir été visionné et apprécié par Robert Altman lorsqu’il décida de se lancer dans l’adaptation de The Long Goodbye de Chandler avec Le Privé, son Marlowe étant cette fois tenu par un mémorable Elliott Gould.

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Tout comme dans la plupart des films du genre, l’intrigue semble à priori complexe et embrouillée mais là ou Chandler nous faisait vraiment lâcher prise dans le même temps que son Philip Marlowe, William Goldman - Les Hommes du Président, Marathon Man, Butch Cassidy et le Kid, Papillon, La Kermesse des Aigles … et tant d’autres - nous concocte un scénario superbement écrit lui aussi (d’après The Moving Target, roman du californien Ross McDonald qui connaissait parfaitement bien le monde en décomposition dont il parlait) mais finalement très facile à suivre. Son travail est d’ailleurs remarquable puisqu’en plus de nous gratifier d’une histoire rondement menée, il n’hésite pas à prendre des sentiers de traverse afin d’enrichir et de faire vivre toute une galerie de personnages hauts en couleurs (plus ou moins déphasés, plus ou moins touchants dans leur médiocrité) sans néanmoins tomber dans le pittoresque. D'autre part, grâce à l’immense talent de Janet Leigh, on se souviendra longtemps des relations qui unissent Harper et sa femme notamment lors de la scène hilarante du coup de téléphone impromptu au cours de laquelle le détective se fait passer pour un autre, ou encore lors de leur tentative de retrouvailles qui se soldera évidemment par un navrant échec malgré une complicité que l’on sent encore bien vivante.

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Le générique de début donne immédiatement ce ton un peu atypique pour un film noir de l'époque, celui d’une chronique intimiste, nous montrant une scène de la vie quotidienne du détective, en l’occurrence son réveil difficile et la préparation de son petit déjeuner dans sa cuisine miteuse ; n’ayant plus de café, il récupère, dépité, l’ancien filtre de sa poubelle. Oui, la classe de Bogart/Spade-Marlowe a fait place à un style plus réaliste de détective privé, un homme fatigué et désabusé bien plus humain qui arrive toujours à rester intègre - sinon continuerait-il à vivre aussi misérablement ? - mais possédant en plus une certaine faculté de compréhension et le don de compassion. En revanche, Harper possède de ses prédécesseurs la même ironie, le même humour corrosif, la même dérision, la nonchalance en plus pour cacher un mal être que l'on devine bien présent. Paul Newman est absolument génial dans ce rôle qui lui va comme un gant ; sa décontraction fait ici merveille et l’humour est constamment présent - ou tout du moins sous-jacent - à travers des répliques d’anthologie sans qu’elles ne fassent jamais trop ‘mots d’auteur’. Qui n’éclatera pas de rire lors des confrontations du privé avec la police représentée entre autres par un officier d’une naïveté et d'une bêtise confondantes ?

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Ce qui finit de faire de Détective privé une très grande réussite est la description des relations qu’entretient Harper avec toute la réjouissante galerie de personnages qu’il rencontre au cours de son enquête (une femme de milliardaire désirant retrouver son époux détesté, une fille déséquilibrée haïssant tout autant son père et se jetant à la tête de tous les beaux mâles qui la croisent, une chanteuse droguée et volubile, un faux mage exploitant de la main d’œuvre immigrée, une star déchue, un playboy oisif…) ainsi qu’avec son ex-femme (Janet Leigh, superbe et inoubliable malgré son faible temps de présence) et enfin son meilleur ami (Arthur Hill, magistral lui aussi et grandement touchant). Car on ne l’a pas souvent entendu dire mais Détective privé est aussi un formidable film sur l’amitié ; il n’y a qu’à voir et revoir ces merveilleuses dix dernières minutes et l’étonnant plan qui les clôture pour en être convaincu ; très bon coup de théâtre et surprenante révélation finale soit dit en passant ! N’oublions pas un casting de très grande classe – outre ceux déjà cités, nous retiendrons surtout Robert Wagner, Shelley Winters, Julie Harris et Strother Martin -, une mise en scène d’une belle fluidité et pour englober le tout, une composition jazzy très sophistiquée et swingante de Johnny Mandel.

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Que ceux qui, comme beaucoup, se seront attachés au personnage d’un Lew Harper légèrement dépressif lors de cette ténébreuse mais réjouissante virée à travers un Los Angeles peuplé de dégénérés se rassurent : Stuart Rosenberg réalisera une suite en 1975 qui malgré son exécrable réputation s’avère être une égale réussite ; il s’agira de La Toile d’araignée (The Drowning Pool), toujours avec Paul Newman qui retrouvera à l’occasion son épouse à la ville, Joanne Woodward. A savoir enfin que le rôle de Harper fut d’abord proposé à Frank Sinatra qui le refusa mais qui endossa l’année suivante la tenue d’un autre privé adoptant une attitude encore plus décontractée, le réjouissant Tony Rome qui apparaitra lui aussi le temps de deux films signés Gordon Douglas sur lesquels nous reviendrons dans peu de temps. En attendant, revoyez Harper, à coup sûr l’un des meilleurs films noirs des années 60.
Nestor Almendros
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Re: Jack Smight (1925-2003)

Message par Nestor Almendros »

Je parlais de DETECTIVE PRIVE en juin 2007 en parcourant le coffret métal Paul Newman. Pour l'anecdote, j'ai préféré le deuxième film ayant pour héros le détective Harper.

DETECTIVE PRIVE (HARPER) de Jack Smight

Ce polar lorgne du côté des ambiances un peu glaques de certains titres fameux des 40's. Le gros atout du film, c'est son personnage principal, détective désabusé, anti héroique, qui se contente de faire son boulot ingrat du mieux qu'il peut, quitte à passer 8 mois (de travail) très inconfortables pour avoir le droit à 6 semaines de tranquilité, de vie (comme il le dit). Il évolue au milieu de "rebus" de la société, même si ce sont de riches nantis, oisifs, ammoraux, pleins de vices. C'est aussi une peinture d'un Hollywood loin du cliché de réussite, auquel on a droit ici. Malgré les demeures luxueuses, on y croise un millionnaire alcoolique, une gamine sexy mais sans cervelle, une ancienne actrice aujourd'hui pilier de bar, un gourou qui trafique de la main d'oeuvre immigrée, etc... Rien de reluisant dans ce soi-disant paradis.

Cet aspect est un atout, mais aussi un défaut. Car, à trop vouloir jouer le ton décalé, l'intrigue en elle-même se perd au milieu de tout ça, et le spectateur avec. Le suspense et l'intrigue se suivent ainsi par bribes. Le sujet du film, un Hollywood (et un monde) décadent est noyé dans un format de film policier. Le mélange n'est pas forcément très heureux. Reste que la tentative est louable, et que ça m'a intéressé dans l'ensemble. Au point de m'impatienter pour le second film mettant en scène le détective Harper, THE DROWNING POOL, également présent dans ce coffret boîte à biscuit Warner...

Il a aussi réalisé LA BATAILLE DE MIDWAY en 76, un AIRPORT en 74 et L'HOMME TATOUE (en 1969) d'après Ray Bradbury dont Beaver a fait quelques captures ici
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Jeremy Fox
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Re: Jack Smight (1925-2003)

Message par Jeremy Fox »

Nestor Almendros a écrit : Car, à trop vouloir jouer le ton décalé, l'intrigue en elle-même se perd au milieu de tout ça, et le spectateur avec. Le suspense et l'intrigue se suivent ainsi par bribes.
Peut-être à la première vision l'intrigue peut paraitre touffue à cause de ces 'sentiers de traverse' dans lequel le scénariste nous emmène mais essaie de le revoir, elle s'avère en fait d'une très grande simplicité et peut être résumée en 4 lignes.

Sinon un personnage qui m'a fait beaucoup rire, celui du jeune flic un peu naïf qui se fait balader par Harper à plusieurs reprises :lol:
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Re: Jack Smight (1925-2003)

Message par Grimmy »

Jack Smight a aussi réalisé "Evasion sur commande" toujours avec Paul Newman (en 1968). J'ai le dvd, mais je ne l'ai pas encore vu. Pas franchement bonne réputation, ce film.
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Lord Henry
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Re: Jack Smight (1925-2003)

Message par Lord Henry »

Stuart Rosenberg réalisera une suite d’une égale réussite en 1975 : La Toile d’araignée (The Drowning Pool)
On passe du style à l'application.
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Re: Jack Smight (1925-2003)

Message par Lord Henry »

Nestor Almendros a écrit : Il a aussi réalisé LA BATAILLE DE MIDWAY en 76, un AIRPORT en 74 et L'HOMME TATOUE (en 1969) d'après Ray Bradbury dont Beaver a fait quelques captures ici
Il a surtout réalisé pour la télévision une remarquable adaptation de Frankenstein, co-scénarisée par Christopher Isherwood: Frankenstein: The True Story
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manuma
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Re: Jack Smight (1925-2003)

Message par manuma »

Lord Henry a écrit : Il a surtout réalisé pour la télévision une remarquable adaptation de Frankenstein, co-scénarisée par Christopher Isherwood: Frankenstein: The True Story
Ma version préférée, avec en prime une superbe partition de Gil Mellé. Je sauverais également de son oeuvre The Travelling executioner pour l'étrangeté de son sujet, la prestation de Stacy Keach et la musique de Goldsmith, son remake télé du Double Indemnity de Wilder, pour sa distribution sympa, l'agréable si anecdotique Kaleidoscope et cette grosse farce militaire de The Secret War of Harry Frigg, uniquement pour les beaux yeux de Sylva Koscina. The Screaming woman, d'après Ray Bradbury, n'était pas désagréable dans le lointain souvenir que j'en ai.

Le reste - de ce que j'ai vu en tout cas - est nettement moins emballant. Je veux bien faire preuve d'une certaine indulgence à l'égard de 747 en péril, à condition de prendre le film à la rigolade, mais Damnation alley, pourtant co-écrit par Alan Sharp, est une catastrophe, Midway un imbuvable mélo militaire, Loving couples une insupportable comédie branchouille californienne et Number one with a bullet un buddy movie bas de gamme de chez Cannon, à l'humour douteux et aux (rares) séquences spectaculaires empruntées à d'autres productions de la firme.
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manuma
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Re: Jack Smight (1925-2003)

Message par manuma »

THE PRIVATE WAR OF HARRY FRIGG (1968)

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Je suppose que pour Paul Newman, acteur généralement assez regardant sur ce qu’il tournait, l’idée de collaborer à nouveau avec son réalisateur d’Harper, joli succès public et critique de l’année 1966, sur un film écrit par l’un des scénaristes de comédie les plus en vue de l’époque, Peter Stone, ne pouvait que constituer un choix de projet avisé. Du moins sur le papier. Parce qu’au final, The Secret war of Harry Frigg ressemble davantage à une petite erreur de parcours, ou un mauvais plan pour l’acteur. Et l’on ne s’étonnera guère qu’il s’agisse là d’un titre relativement obscur dans sa brillante filmographie.

Chose assez rare en tout cas. Paulo semble un peu perdu dans son rôle. Ou bien est-ce juste moi qui ai eu du mal à l’accepter en gentil benêt tel que le présente l’intrigue au départ (ensuite, son personnage devient, sans trop d’explication d’ailleurs, un peu plus futé). En tout cas, je n’ai pas trouvé l’acteur particulièrement à son avantage. Il faut dire aussi que le script ne l’encourage pas à donner le meilleur de lui-même. Il y a bien quelques idées comiques séduisantes à la base de cette Grande évasion pour rire. Malheureusement, le traitement manque dans l'ensemble cruellement de verve et de subversion. C’est donc (ba)lourd, traversé de curieuses ellipses et, de surcroit, excessivement long, avec un dernier quart de récit dans un camp de prisonniers qui m'a semblé interminable. Enfin, si les deux précédentes réalisations de Jack Smight, Harper et Kaleidoscope, se distinguaient positivement par leur plaisante cool attitude, celle deThe Private war of Harry Frigg ne brille que par son absence de punch et caractère.

Pour être tout à fait honnête, moins mauvais que le souvenir que j’en avais gardé (sans doute parce que je savais à quoi m’attendre, cette fois), mais indéniablement faiblard. Curieusement, je note que les affiches anglo-saxonnes du film, ou même le DVD Zone 2, n'insistent guère sur le côté comédie militaire de la chose.
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Re: Jack Smight (1925-2003)

Message par 7swans »

Quelqu'un a vu son adaptation de Rabbit, run (d'après le roman de John Updike) avec James Caan?
Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
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Re: Jack Smight (1925-2003)

Message par Grimmy »

manuma a écrit :THE PRIVATE WAR OF HARRY FRIGG (1968)

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Je suppose que pour Paul Newman, acteur généralement assez regardant sur ce qu’il tournait, l’idée de collaborer à nouveau avec son réalisateur d’Harper, joli succès public et critique de l’année 1966, sur un film écrit par l’un des scénaristes de comédie les plus en vue de l’époque, Peter Stone, ne pouvait que constituer un choix de projet avisé. Du moins sur le papier. Parce qu’au final, The Secret war of Harry Frigg ressemble davantage à une petite erreur de parcours, ou un mauvais plan pour l’acteur. Et l’on ne s’étonnera guère qu’il s’agisse là d’un titre relativement obscur dans sa brillante filmographie.

Chose assez rare en tout cas. Paulo semble un peu perdu dans son rôle. Ou bien est-ce juste moi qui ai eu du mal à l’accepter en gentil benêt tel que le présente l’intrigue au départ (ensuite, son personnage devient, sans trop d’explication d’ailleurs, un peu plus futé). En tout cas, je n’ai pas trouvé l’acteur particulièrement à son avantage. Il faut dire aussi que le script ne l’encourage pas à donner le meilleur de lui-même. Il y a bien quelques idées comiques séduisantes à la base de cette Grande évasion pour rire. Malheureusement, le traitement manque dans l'ensemble cruellement de verve et de subversion. C’est donc (ba)lourd, traversé de curieuses ellipses et, de surcroit, excessivement long, avec un dernier quart de récit dans un camp de prisonniers qui m'a semblé interminable. Enfin, si les deux précédentes réalisations de Jack Smight, Harper et Kaleidoscope, se distinguaient positivement par leur plaisante cool attitude, celle deThe Private war of Harry Frigg ne brille que par son absence de punch et caractère.

Pour être tout à fait honnête, moins mauvais que le souvenir que j’en avais gardé (sans doute parce que je savais à quoi m’attendre, cette fois), mais indéniablement faiblard. Curieusement, je note que les affiches anglo-saxonnes du film, ou même le DVD Zone 2, n'insistent guère sur le côté comédie militaire de la chose.
Depuis le temps (voir mon post précédent), j'ai vu "Evasion sur commande", et je plussoie comme on dit ici. Le film est très très mauvais, Paul Newman aussi, et d'ailleurs, je n'ai plus aucun souvenir de ce film. En tous cas, le film est à des années lumières du très sympathique "Harper", qui, lui, peut se regarder régulièrement sans aucun problème.
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Re: Jack Smight (1925-2003)

Message par bruce randylan »

Tiens, je me suis justement acheté The travelling executioner hier :)
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Re: Jack Smight (1925-2003)

Message par Lord Henry »

7swans a écrit :Quelqu'un a vu son adaptation de Rabbit, run (d'après le roman de John Updike) avec James Caan?
Le film est sorti chez Warner Archives:

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Il y a même un petit extrait sur le site de l'éditeur.

Pour le reste, je crois me rappeler que Smight avait été particulièrement mécontent de l'intervention du studio.
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Jeremy Fox
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Re: Jack Smight (1925-2003)

Message par Jeremy Fox »

Fan de Harper, j'attendais beaucoup de Kaleidoscope tourné à la même période. Mais l'inconsistance du scénario et la fausse vitalité de la mise en scène ont vite refroidi mes ardeurs. Néanmoins, ça peut se regarder sans trop de déplaisir et Smight a eu la bonne idée de mettre la pimpante et émoustillante Susannah York en actrice principale. Ca reste néanmoins bien peu.
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Re: Jack Smight (1925-2003)

Message par blaisdell »

Jeremy Fox a écrit :Fan de Harper, j'attendais beaucoup de Kaleidoscope tourné à la même période. Mais l'inconsistance du scénario et la fausse vitalité de la mise en scène ont vite refroidi mes ardeurs. Néanmoins, ça peut se regarder sans trop de déplaisir et Smight a eu la bonne idée de mettre la pimpante et émoustillante Susannah York en actrice principale. Ca reste néanmoins bien peu.
La photo est belle, mais ça zoome beaucoup et certains tics de mise en scène énervent (le motif des cartes qui apparaît à outrance à l'écran).
Je n'ai pas arrêté de penser à Un hold-up extraordinaire, autre film de voleurs élégants du milieu des années 60 mais meilleur à tous niveaux: interprétation, mise en scène, scénario..
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