Vous pouvez aussi consulter le topic consacré au Bel Antonio (1960) ou jeter un oeil à la Chronique Classik du film.
Avril 2006
MARISA LA CIVETTA de Mauro Bolognini (Cinéma de Minuit)
Encore une comédie sympathique et légère. Si je n'ai pas autant apprecié que LES AMOUREUX c'est surtout à cause de l'effet répétitif et au final un peu long de ces indécisions dont fait preuve l'héroine en passant d'un garçon à l'autre, en les utilisant puis en les oubliant. Un peu ça va mais au bout d'un moment j'avais mon compte. En tout cas la mise en place est très sympathique et il est très amusant de voir comment Bolognini se paye la tête de tous ces hommes en chaleur dont la tête se met à tourner devant si belle créature. C'est comme ça pendant tout le film, et je crois que pas un mâle ne semble désintéressé. Les répliques fusent à grande vitesse et ces moments-là ont beaucoup de charme, avec quelques gags assez cocasses (les petits vieux lorgnant les jeunes filles aux dancing avec leurs jumelles par exemple).
Agréable, en tout cas...
Mai 2006LES AMOUREUX de Mauro Bolognini (Cinéma de Minuit)
C'est un film léger mais plein de charme. Le portrait de ce quartier italien typique est bien croqué, les personnages sont attachants sans jamais être des caricatures. C'est une sorte de film chorale, ou l'on suit un petit groupe d'amis d'enfance vivant toujours dans le même quartier. Les histoires d'amours se croisent, entre déception, pulsions, engueulades (typiquement italiennes).
Vraiment très agréable, ça me motive bien pour voir la suite du cycle...
Février 2010BUBU DE MONTPARNASSE de Mauro Bolognini (Cinéma de Minuit)
Joli portrait de prostituée, amoureuse de celui qui va l'entrainer dans ce "business", et qui se rendra compte trop tard qu'elle n'aurait pas dû faire confiance aux hommes (laches, possessifs, matériels...). Je n'ai pas complètement accroché à l'histoire (par rapport aux deux premiers films du cycle) mais ça reste intéressant.
UNE FILLE FORMIDABLE de Mauro Bolognini (1953) - Cinéma de Minuit
Premier film du réalisateur, c'est une comédie tout ce qu'il y a de populaire et sans prétention comme on en faisait beaucoup à l'époque. C'est le genre de film qui concurrence un peu les comédies musicales US par ses propres moyens, c'est à dire en reproduisant presque un schéma de spectacle de music-hall: l'histoire n'est que prétexte pour une succession de numéros (ici souvent chantés, avec Nilla Pizzi). On peut sourire de quelques répliques, souvent drôles (surtout en début de film), mais l'intérêt limité de l'ensemble finit par lasser. Par la similitude du ton et de l'univers dépeint, UNE FILLE FORMIDABLE rappelle en tous cas (et en moins bien) LES LUMIERES DU MUSIC-HALL d'Alberto Lattuada et Federico Fellini réalisé trois ans plus tôt. Considérons le film comme une curiosité: les débuts d'un réalisateur dont le travail deviendra plus consistant (ici, les contraintes commerciales l'empêchaient de s'émanciper) et les apparitions de futures stars (Sophia Loren) ou de comiques déjà célèbres (Alberto Sordi).
LE CHEVALIER DE MAUPIN (1966)
J'y ai jeté un oeil distrait, profitant de la diffusion de ce film en plein après-midi comme un bonus au cycle de Brion en cours actuellement. Le résultat a eu du mal à me motiver mais j'ai fini par trouver cela plutôt agréable et sympathique. Le film lorgne un peu du côté des ANGELIQUE MARQUISE DES ANGES par l'environnement historique du scénario (pré-révolution française), par ce personnage féminin qui fuit sa destinée de noble pour parcourir un peu le monde et découvrir la vie, et probablement un peu grâce à la participation commune de Robert Hossein.
Le film est à la fois léger et gentiment piquant: c'est une énième histoire de travestissement (comme avec SYLVIA SCARLETT, CERTAINS L'AIMENT CHAUD ou UNIFORMES ET JUPONS COURTS), sauf que dans ce CHEVALIER DE MAUPIN on s'amuse ouvertement des jeux de la sexualité et des quiproquos à tendance homosexuelle. Evidemment, aucun personnage (sauf un, fortuitement) ne devine la véritable identité de Théodore alors que c'est si visible. Et tous tombent sous son charme sans trop s'expliquer pourquoi. Ainsi les femmes sont attirées vers ce porte drapeau charmant tandis que les hommes (dont le viril capitaine Robert Hossein) réprouvent leur attirance trangressive. On reconnait bien là le tempérament italien qui joue de ces émotions contradictoires et des jugements (et amusements) que portent les spectateurs.
L'histoire est relativement sage, un peu laborieuse également, mais on passe un moment plaisant où l'on note un effort visible de reconstitution.