Lina Wertmüller (1928-2021)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Lina Wertmüller (1928-2021)

Message par Jeremy Fox »

Aujourd'hui, critique d'un DVD SNC/M6 vidéo consacré à Mimi Metallo de la réalisatrice italienne Lina Wertmüller. L'occasion de lui ouvrir un topic et de lire le texte de Pierre Charrel consacré à ce film dont la tête d'affiche est Giancarlo Giannini
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Jeremy Fox
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Re: Lina Wertmüller

Message par Jeremy Fox »

paul_mtl
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Re: Lina Wertmüller

Message par paul_mtl »

Merci a Pierre Charrel :) j'ai repris sa critique sur mon site et ajoute un extrait vidéo.
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Profondo Rosso
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Re: Lina Wertmüller

Message par Profondo Rosso »

Film d'amour et d'anarchie (1973)

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La tenancière d’une maison close à Rome, Salomé de Bologne, accueille un soi-disant cousin qui est en réalité un camarade anarchiste. Ce dernier, un simple paysan nommé Tonino, est chargé de préparer un attentat contre Mussolini. Il ne va pas tarder à s’amouracher d’une des pensionnaires, Tripolina, qui cherche à le détourner de sa mission. Tonino se retrouve alors tiraillé entre ses idéaux politiques et son histoire d’amour contrariée.

Lina Wertmüller avait rencontré quelques succès d'estime, essentiellement locaux en début de carrière durant les 60's (après avoir été notamment l'assistante de Fellini sur 8 1/2) mais ce n'est qu'en 1972 (après avoir abandonnée quatre ans la réalisation) avec Mimi métallo blessé dans son honneur qu'elle rencontra enfin un vrai plébiscite critique et public lui ouvrant les portes du marché international. Elle exprimait pleinement dans ce film ses velléités anarchistes où à travers une satire des mœurs siciliennes elle dénonçait le machisme régnant au sein de la société italienne. Film d'amour et d'anarchie cette nouvelle embellie de la réalisatrice et explore à nouveau ces thèmes à travers ce croisement de drame et de comédie historique nous plongeant en pleine ère du fascisme. Le film s'inscrit ainsi dans la vague de tous ces films italiens de l'époque ayant pour cadre le fascisme afin d'évoquer de manière détournée l'inquiétant attrait de cette idéologie par la jeunesse d'alors (Le Jardin des Finzi Contini (1970) de Vittorio De Sica) et bien sûr les années de plombs où l'activisme extrême des militant plongeait le pays dans le chaos (Chronique d'un homicide (1972) de Mauro Bolognini explorant magnifiquement la question). Lina Wertmüller délivre là une œuvre puissante, lucide et romanesque où le grand mélodrame se dispute à la farce.

Le titre du film résume clairement l'impasse dans laquelle va se trouver notre héros Tonino (Giancarlo Giannini). Modeste paysan révolté par le meurtre de son meilleur ami anarchiste froidement abattu dans le dos par les carabiniers, le désir de vengeance va lui faire épouser la cause. Il est envoyé à Rome dans une maison close où la prostituée Salomé (Mariangela Melato) sera son contact dans la préparation d'une tentative d'assassinat de Mussolini. Il est pourtant peu à peu détourné de sa mission lorsqu'il tombera amoureux d'une des prostituées de la pension, la belle Tripollina (Lina Polito). Lina Wertmüller va dans un premier temps user d'une forme d'excès pour figer chacun des personnages dans son monde. Giancarlo Giannini, tout entier dévoué à son destin évoque par son allure un détonant croisement entre l'exalté, l'idiot et le plouc innocent. Son jeu tout en retenue interroge sur ses motivations (les raisons de son engagement n'étant clairement dévoilé que vers la fin), les airs ahuris, l'allure gauche et la transformation physique effectuée par Giancarlo Giannini (teint en roux et couvert de tâche de rousseur renforçant ses airs candides) le rendant insaisissable. Simplet ou vrai anarchiste, rien ne semble vouloir l'écarter de sa route, à peine une galipette avec l'extravagante Salomé. Cette dernière magnifiquement incarnée par Mariangela Melato (déjà de l'aventure Mimi métallo blessé dans son honneur) incarne quant à elle toute la vulgarité associée au lupanar et à ses occupantes. Lina Wertmüller fait donc multiplier le défilé lascif des prostituées, leurs langages fleuris et leurs tenues racoleuses, le tout culminant lors d'une scène de repas épique où les insultes pleuvent.

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Dans ces mondes semble-il cloisonnés, un sentiment moins obtus que la cause anarchiste, moins intéressé que le commerce du corps va pourtant naître. La fange que représente la maison close et l'aveuglement de la cause politique s'effacent progressivement avec le rapprochement inattendu entre Tonino et Tripollina. Lina Wertmüller capture ce sentiment naissant avec une délicatesse infinie, saisissant un long échange de regard entre eux alors que la maisonnée pousse la chansonnette puis lors d’un long échange en campagne où les masques tombent. Tripollina use de sa séduction la plus agressive pour provoquer la réaction une réaction machiste qu'elle connaît bien (et lui fera passer le trouble qu'elle ressent) mais c'est le moment pour Tonino de dévoiler enfin l'être sensible qui se cache sous l'activiste simplet.

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Une scène d'amour magnifique achève de sceller ce lien si délicatement amené par la mise en scène inspirée de Lina Wertmüller. Cette façon d'aller au-delà de la surface, de dévoiler l'humain sous l'idéologie et le milieu ne s'applique pas à la vision du fascisme synonyme de toutes les tares de cette société. Le dignitaire fasciste joué avec excès par Giacinto Spatoletti est ainsi une caricature grotesque du Duce multipliant les poses bravaches et les envolées machistes célébrant la virilité toute puissante du mâle italien. La réalisatrice accentue l'idée par la symbolique en faisant déambuler le personnage autour de monuments fascistes aux accents phalliques ou affichant de grands personnages historiques auxquels s'identifie Mussolini.

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Cette ouverture est malheureusement brève tant l'amour ne peut totalement surmonter les fêlures ayant conduit à cet engagement. Ce même machisme entrave finalement aussi Tonino ne pouvant renoncer à son attentat dont il a besoin pour enfin se sentir "homme", lui qui se sera constamment dérobé notamment est n'est pas loin de ce qu'il combat lors d'une explosion de colère finale. C'est chez les femmes que repose finalement la sagesse car n'obéissant pas à cette logique de démonstration de force, Salomé renonçant à sa haine et compréhensive durant les dernières séquences et bien sûr Tripollina (Lina Polito ses traits juvéniles, son jeu expressif et ses allures de stars du muet dégage une belle fragilité) prête à tous les sacrifices. C'est donc dans l'urgence, dans l'instant que le film peut déployer sa fibre romanesque.

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La première scène d'amour est ainsi interrompue par l'appel pressant du fasciste, Tonino s'interpose brièvement dans le défilé de clients de Tripollina (filmée comme une scène de marché par Wertmüller) et bien sûr les deux derniers jours avant l'attentat offre une attente fébrile aux deux amants. Longtemps figé dans la maison close (si ce n'est la sortie avec le fasciste) le cadre daigne s'aérer, Lina Wertmüller dévoilant une inspiration picturale impressionniste (on pense à Toulouse Lautrec lors de la grande scène de défilés des prostituées) dans des cadrages somptueux (belle photo vaporeuse de Giuseppe Rotunno et une direction artistique flamboyante de Gianni Giovagnoni. Magnifique score également de Nino Rota et Carlo Savina (dont un des thèmes a dû plus qu'inspirer Metallica pour l'introduction de son Nothing Else Matters).

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Dans cette époque troublée (celle de l'intrigue comme celle de la production du film), cet attrait des extrêmes rend tous autres liens éphémères et voués à l'échec. L'inutile sacrifice final, illustrant le caractère vain de ces attentats plus valorisant pour le terroriste passé à la postérité pour son acte que la cause. 5,5/6
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Re: Lina Wertmüller

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Mimi métallo blessé dans son honneur (1972)

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Mimi, un manœuvre sicilien, refuse de se plier aux règles de la mafia. Privé de travail, il s’expatrie, laissant sa femme Rosalia en Sicile. À Turin, Mimi ne tarde pas à être à nouveau contacté par l’Organisation et, comprenant la menace, il se fait plus coopératif. Promu métallo, puis contremaître, il tombe amoureux fou de Fiorella avec qui il a un fils. C’est alors que la mafia le rapatrie en Sicile où sa femme légitime l’attend…

Mimi Metallo blessé dans son honneur est le film qui révèle le talent d'une Lina Wertmüller à la carrière déjà bien remplie mais relativement confidentielle. Les penchants anarchiste, féministes et la dénonciation machiste qui l'animent s'expose dans un tout cohérent, hilarant et grinçant pour ce classique qui lance un formidable cycle créatif pour la réalisatrice. Le scénario se situe à mi-chemin entre les comédies caustiques siciliennes de Pietro Germi (Divorce à l'italienne, Séduite et abandonnée) dans la dénonciation des moeurs archaïques locales et une facette politisée typique des Années de Plomb. Lina Wertmüller va faire siennes ces influences dans une sorte de comédie humaine cruelle et ironique.

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Le début du film nous présente une Sicile arriérée et corrompue où se morfond notre héros Mimi (Giancarlo Giannini). Entre la vie de couple sans saveur avec sa trop prude épouse Rosalia (Agostina Belli) et sa modeste condition d'ouvrier, Mimi ne s'égaye qu'au contact des quelques sympathisants de gauche et syndicaliste qui s'opposent mollement aux règles de la mafia. C'est à leur écoute que son destin bascule lorsqu'il ne vote pas pour un candidat de la mafia aux élections et est privé de travail en représailles. C'est l'occasion pour notre héros de quitter son cocon et d'aller tenter sa chance à Turin, dans ce nord de l'Italie plus riche et supposé plus civilisé et équitable. Lina Wertmüller l'isole dans la grisaille urbaine le temps d'un plan d'ensemble lourd de signification. Le cadre change mais les injustices restent dans des proportions plus vastes au sein de ce nouvel environnement où Mimi sera de nouveau exploité en tant qu'ouvrier du bâtiment dans des conditions précaires. La première ambiguïté annonciatrice de la suite interviendra après la mort accidentelle d'un ouvrier que cherchent à dissimuler les sinistres employeurs mafieux. Témoin de leurs malversations lorsqu'ils voudront se débarrasser du corps, Mimi sauve sa peau en s'inventant une parenté avec le Don de sa région, y gagnant au passage une promotion pour un plus confortable emploi en usine. Dès lors toutes les manifestations d'engagement politique de Mimi sonneront faux par cet acte de lâcheté initiale qui en annoncent d'autres où sauver sa peau importe plus que la cause.

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Lina Wertmüller donne un possible salut à Mimi par l'amour et la belle romance qu'il va entretenir avec la trotskiste Fiorella (Mariangela Melato formant pour la première son mythique duo comique avec Giancarlo Gianinni). Habitué aux siciliennes soumises, Mimi est subjugué par la gouaille et le charisme de cette femme libre, abandonnant ses manières rustres pour exprimer sa part la plus vulnérable et sensible afin de la séduire. Le temps d'une longue séquence romantique magnifiquement filmée par Wertmüller on assiste à la détresse de l'amant repoussé, aux sentiments progressivement ébranlé de l'aimée et de l'union finale avec une sensibilité infinie pour ce qui est le moment le plus sincère du film. Le féminisme de Lina Wertmüller s'y dévoile autant par l'abandon de Mimi exprimant finalement son côté féminin (la déclaration désespérée les yeux baignées de larmes est particulièrement touchante) pour toucher Fiorella également devenue femme accomplie en cédant pour la première fois à un homme qu'elle aime.

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Ce bel espoir ne résiste pas pas au retour malheureux en Sicile. Les petites concessions concédées par Mimi auront dévoilé un être malléable que même cet amour ne pourra rattraper. Mimi est un être constamment coupé entre plusieurs mondes : le monde communistes et celui des patrons véreux où il s'avère un contremaître aussi impitoyable que ceux qu'il dénonçait et surtout l'écart entre l'être civilisé et moderne en lequel la ville est supposée l'avoir transformé et le sicilien machiste qu'il n'a finalement jamais cessé d'être. Le script malin l'exprime de façon outrancière (la crise de démence de Mimi lorsqu'il apprend qu'il est cocu) et inventive, la vengeance par crime d'honneur prenant un tour sophistiqué illustrant une nouvelle fois bien la lâcheté de Mimi même pas capable de faire usage de la violence brute de ces ancêtre pour se venger. La scène finale d'un mimétisme cinglant avec l'ouverture montre ainsi un cycle perpétuel de la corruption (qui arbore un même visage) régnant sur cette Sicile et l'Italie de manière plus vaste. Le profit, le cynisme et l'individualisme gagne sur les idéologies dans une terrible impasse politique et morale. Une grande réussite qui vaudra à Giancarlo Gianinni de nombreuses récompenses pour sa magistrale prestation tandis que Lina Wertmüller creusera le même sillon dans une veine plus mélodramatique dans le suivant et magnifique Film d'amour et d'anarchie (1973). 5/6
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Re: Lina Wertmüller

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Chacun à son poste et rien ne va (1974)

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Un groupe de jeunes Italiens du Sud, riches de leurs seuls rêves de fortune, vient s’installer à Milan. Adelina, Carletto, Gigi, Isotta, Sante et Mariuccia cherchent à s’intégrer dans la mégapole avec l’enthousiasme et la force de ceux qui n’ont rien à perdre. Mais leurs rêves ne vont pas tarder à se confronter à la cruauté de la grande ville et de la vie moderne.

Chacun à son poste et rien ne va conclu après Mimi métallo blessé dans son honneur (1972) et Film d’amour et d’anarchie (1973) une sorte de trilogie à la thématique et construction similaire qui contribua à consacrer Lina Wertmüller. Dénonçant tour à tour le machisme latent ou encore le retour de l'idéologie fasciste en Italie, Mimi metallo et Film d’amour et d’anarchie prenait toujours comme postulat l'arrivée d'un provincial (incarné par Giancarlo Gianinni dans les deux cas) dans une grande ville (Turin dans Mimi metallo, Rome dans Film d’amour et d’anarchie) où une suite de désillusions et évènements dramatiques allaient le transformer. Alors que les autres films prenaient d'autres chemins passé cet argument de départ, Chacun à son poste et rien ne va l'approfondi au contraire avec ce récit choral narrant les hauts et surtout les bas d'un groupe de jeune gens venus chercher fortune à Milan.

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Lina Wertmüller présente ces six protagonistes le temps d'une scène d'ouverture limpide avec les deux amis Carletto (Nino Bignamini) et Gigi (Luigi Diberti), la jeune et innocente sicilienne Adelina (Sara Rapisarda) ainsi que sa tante Issota (Isa Danieli) ou encore Sante (Renato Rotondo) amoureux transi de la belle vendeuse Mariuccia (Lina Polito). Le caractère de chacun et ses dérives futures sont déjà figés dans cette entrée en matière (Gigi qui par nécessité n'a aucun scrupule à garder la mobylette volée annonçant sa "carrière" à venir) mais le sentiment qui domine c'est à quel point cette ville de Milan trop grouillante, trop rapide et trop immense semble comme déjà noyer nos personnages comme le montre ces plans large lourd de sens où Carletto et Gigi évoluent tel des lilliputiens insignifiant dans le vaste paysage urbain. Comme toujours chez Lina Wertmüller la tonalité comique va progressivement céder à la tragédie tandis que la vie citadine éreintante et ses besoins matériels croissant vont briser nos héros. Le groupe d'amis par solidarité et volonté d'économie va choisir de vivre en communauté dans un grand appartement mais de cet initiative collective va au contraire ressurgir le plus grand individualisme lorsque les codes de la vie urbaine seront plus ou moins assimilés.

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Cette aliénation du monde moderne est montrée par étapes par la réalisatrice. Ce sera d'abord par le cadre du travail avec les divers jobs de fortune effectués par les personnages. La description quasiment documentaire des abattoirs ou des Halles alterne ainsi avec celle beaucoup plus stylisée d'une cuisine de restaurant dont l'activité frénétique et lobotomisante n'a rien à envier au travail à la chaîne des Temps Modernes de Chaplin. Lina Wertmüller multiplie les travelling et mouvements de caméra pour sillonner cette cuisine s'agitant comme une fourmilière tandis qu'une photo brumeuse réduit progressivement (notamment lors de la dernière séquence du film) les travailleurs au rang de silhouette anonyme dont on ne distingue même plus le visage. La supposée solidarité entre travailleurs prend d'ailleurs du plomb dans l'aile au sein d'un tel cadre, faisant ressurgir les antagonismes régionaux nord/sud (scène hilarante où une serveuse balance un rageur piémontais de merde ! à un cuisinier avec bagarre générale qui s'ensuit) et dénonçant la vacuité des mouvements syndicaux.

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Les personnages conservant la même innocence du début à la fin sont déjà condamnés. Carletto est ainsi témoin du capitalisme moderne dans ce qu'il a de plus cruel dans son travail (les femmes expulsées alors qu'elles ramassaient des fruits abandonnées aux Halles) où des refus d'Adellina de l'épouser car cela serait "anti économique" vu son maigre salaire. Les figure les plus tragiques sont celles du couple Sante/Mariuccia, le sicillien accumulant sans le vouloir une marmaille d'enfants plus adaptées à la vie en plein de son pays que les appartements exigus milanais et tandis que son épouse s'affaiblis sous le poids des grossesses lui va littéralement se tuer à la tâche pour nourrir sa famille coute que coute. A l'inverse pour les plus "débrouillards" les exigences de la vie urbaine sont rapidement assimilée, Adellina facturant le moindre service rendu dans la maison tandis que Gigi va bientôt découvrir les joies de l'argent facile dans le monde du crime.

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Ce changement d'idéologie trouve son prolongement dans la sophistication vestimentaire croissante, la sicilienne bigote coincée Adellina délaissant foulard et robe longue pour mini-jupe, teinture et coupe garçonne tandis que la tenue d'ouvrier poussiéreuse de Gigi laisse bientôt place au costumes tirés à quatre épingles. Ceux ayant renoncés à tout ce qui nourrit la sociabilité et le contact humain (l'amitié ou la vie de couple) réussissent, ceux qui cèdent (Sante et Mariuccia) ou qui rêvent (Carletto) de ce modèle classique et dépassé verront leurs rêves brisés sur les rives du réalisme de l'impitoyable monde moderne. Le message est lourdement asséné par Wertmüller avec ce miroir déformant du couple voisin monstrueux se débattant dans l'insalubrité de leur logement.

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Le titre trouve enfin son sens avec ce constat amer d'un monde moderne parfaitement ordonné mais où personne ne s'épanouit, réduit à l'état de pion sans volonté propre. Lina Wertmüller brasse sans doute trop large dans son étude (le fascisme latent avec l'attentat final, la spéculation immobilière viennent se greffer aux thèmes récurrents du machisme et de l'anarchie) et le film moins équilibré que Mimi Metallo. La force de ce casting typé et la façon insidieuse qu'a la satire de virer au mélodrame finit pourtant par nous emporter, à l'image de la dernière scène aussi poignante que cinglante où après s'être oublié le temps d'un bref instant suspendu, effectivement chacun va à son poste et même si rien ne va. 5/6
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Profondo Rosso
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Re: Lina Wertmüller

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D'Amour et de sang (1978)

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A l'aube de la seconde guerre mondiale, Titina, jeune femme sicilienne, perd son mari, assassiné par la mafia. Obsédée par d'éventuelles représailles, elle rencontre Spallone, de retour en Sicile après dix ans d'absence. Ce dernier s'éprend instantanément de la belle veuve qui ne résiste pas longtemps à ses avances. Dans le même temps, Nick, petit escroc revenu venger la mort de son cousin, tombe également sous le charme de Titina. Amour, jalousie et désir de vengeance, un cocktail qui va vite devenir explosif...

Lina Wertmüller croise à nouveau romanesque et politique avec ce grand mélodrame où elle orchestre la rencontre entre le couple mythique Marcello Mastroianni/Sophia Loren et Giancarlo Giannini, star de la génération suivante qui lui doit une grande part de son ascension. L'intrigue se déroule à une période charnière de l'Italie, quelques mois avant l'arrivée de Mussolini au pouvoir et sur la terre de toutes les passions et les extrêmes, la Sicile. Ce cadre sera le théâtre en miniature du destin qui attend le pays avec l'intimidation, la corruption et le machisme régnant en maître et brisant le destin de trois personnages anachroniques. Titina (Sophia Loren) est une jeune veuve dont le mari a été tué par le tyran local pour avoir mené une grève de pêcheur. Vindicative et menaçant de se venger du meurtrier, elle est une anomalie parmi la communauté sicilienne soumise et obéissant à la loi du silence. Il en va de même pour Spallone (Marcello Mastroianni), activiste de gauche de retour au pays et dont la délicatesse sied mal à cet environnement. Enfin, Nick (Giancarlo Giannini) cousin du défunt exilé aux Etats-Unis et lui aussi à contre-courant par sa flamboyance et ses attitudes provocatrices dont une tonitruante première apparition en voiture jaune dénote dans ce très austère village sicilien.

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Dans la trilogie que formait Mimi métallo blessé dans son honneur (1972), Film d'Amour et d'anarchie (1973) et Chacun à son poste et rien ne va (1974), les grands idéaux et les aspirations nobles des personnages finissaient au bout du compte par montrer leur vacuité. L'ouvrier valeureux de Mimi ressemblait dangereusement au oppresseurs qu'il dénonçait une fois arrivé au sommet, l'amoureux transi et terroriste en herbe de Film d'amour et d'anarchie servait plus sa gloire que la cause et la vie en communauté de Chacun à son poste et rien ne va révélait finalement l'individualisme et la corruption progressive du groupe de personnages. Lina Wertmüller semble au départ procéder de même ici : la veuve indomptable Titina cède finalement assez vite à la séduction de Spallone dont l'altruisme est un prétexte à sa libido affolée par les formes de Sophia Loren et tout le mystère dégagé par Giancarlo Giannini ne sert pas comme attendu une vengeance mais aussi une passion secrète pour Titina. La grande différence avec les autres films étant que lorsque les protagonistes se détachaient de leurs "rôles" c'étaient pour céder à des bassesses du commun dénonçant leur médiocrité.

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C'est tout l'inverse ici où notre trio part au contraire d'un cliché (la veuve sicilienne, l'activiste de gauche abscons, "l'américain" vantard) pour finalement révéler un libre arbitre s'affirmant dans ce beau triangle amoureux. Cette romance leur sert à apprendre de leurs erreurs, Lina Wertmüller revisitant de manière différente des situations de ces précédents films. Ainsi le machisme sous-jacent des personnages masculins se révélaient dans des éprouvantes scènes de violence allant jusqu'au viol, dans D'Amour et de sang toute situation suggérant un tel basculement est désamorcée, notamment avec un excellent Giancarlo Giannini s'arrêtant avant de commettre l'irréparable ayant compris son erreur ou plus tard acceptant finalement dignement la liaison de Sophia Loren et Mastroianni. C'est un peu comme si entre-temps Lina Wertmüller avait abandonné son pessimisme pour croire en l'humain et à sa possible et réelle bonté d'âme.

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C'est un espoir qui ne peut malheureusement qu'être isolé alors que les chemises noires envahissent bientôt le pays, cette singularité marginalisant nos héros et en faisant des victimes idéales du système. Le surgissement du camion chargé de fascistes dans le cadre naturel somptueux jette comme un voile de désespoir qui ne se démentira plus jusqu'au bout, les personnages secondaires et l'environnement du village est quasi abstrait (témoignant de l'uniformisation de pensée et de la peur de la population, symbolisée dès l'ouverture où Sophia Loren hurle seule sa rage dans les rues) pour placer le trio comme seul êtres vivants, seuls électrons libre face à la pensée unique. Contrairement à d'autres de ces films, Lina Wertmüller ne politise pas à outrance son propos pour n'affirmer l'opposition de Titina, Spallone et Nick que dans leurs amours libres.

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Tous trois sont magnifiquement contrasté et attachant dans leur contradiction (Titina ardente alors qu'elle se voudrait détachée, Spallone passe pour l'activiste parleur avant de révéler un vrai héroïsme et Nick le meurtrier fait office de sauveur) alors que le fascisme naissant est tout d'un bloc. Les trois acteurs sont au somment de leur art mais on saluera tout particulièrement une Sophia Loren magnifique, acceptant sa quarantaine entamée avec la même grâce que dans Une Journée Particulière (1977) et dégageant une sensualité de tous les instants (ce beau moment où elle se baigne sous le regard de Giannini). Lina Wertmüller les capture dans une mise en scène inspirée alternant le grandiose (les extérieurs siciliens sont somptueux et quelle photo de Tonino Delli Colli) et l'intime avec finalement pour l'essentiel une intrigue se déroulant dans la cabane austère de Sophia Loren. Quand le monde extérieur ose enfin se révéler c'est pour happer définitivement nos héros dans un tragique final qui les laissera pourtant plus unis que jamais. 5/6

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manuma
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Re: Lina Wertmüller

Message par manuma »

Pas franchement convaincu de mon côté par D'amour et de sang, pour l'instant le seul film que j'ai vu de Wertmüller.

J'avais eu l'impression que la cinéaste essayait de mélanger comédie politique grinçante et tragédie rurale opératique. Fonctionnant – assez logiquement - à l’hyperbole, le résultat m'était surtout apparu comme bordélique et caricatural, avec une intrigue à multiples ressorts (mélo)dramatiques volontairement convenus et des acteurs visiblement sommés d’en faire des caisses.

Curieux de nature, je pense quand même tenter d'autres films de Wertmüller, notamment son Mimi Metello...

Edit : je dois néanmoins préciser que je n'ai vu le film que dans sa version courte, amputée d'une bonne vingtaine de minutes, si j'en crois IMDB. Peut-être l’œuvre se révèle t-elle plus cohérente dans sa version complète.
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Re: Lina Wertmüller

Message par Profondo Rosso »

Je pense que j'ai probablement dû voir la version courte aussi (vu que c'était la version internationale) mais ça a déjà suffit à me convaincre. Par contre pas d'accord pour le mélange de comédie, là c'est vraiment ouvertement (et assez lourdement c'est vrai) mélodramatique à un ou deux moments près. C'est vrai qu'il y a de l'hyperbole et un symbolisme appuyé entre le trio de personnages et l'environnement fasciste de plus en plus oppressant mais c'est un peu ce qui les différencie dans ce qu'il sont avec l'idée de fascisme ou les chemises noires sont des caricatures. Lina Wertmuller avait déjà fait cela dans Film d'amour et d'anarchie avec un personnage de fasciste caricatural et très drôle en sorte de mini Duce. Mais là il y avait un vrai mélange entre drame et comédie auquel on adhérait plus vite par la satire alors que D'amour et de sang est tout d'un bloc mélodramatique. C'est sans doute parce que c'est le premier que tu voyais d'elle alors que quand on connaît les précédents on est préparés à ce traitement. Mais tentes ses comédies du début 70's oui Mimi Metallo c'est parfait pour se lancer effectivement !
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manuma
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Re: Lina Wertmüller

Message par manuma »

Profondo Rosso a écrit :C'est sans doute parce que c'est le premier que tu voyais d'elle alors que quand on connaît les précédents on est préparés à ce traitement. Mais tentes ses comédies du début 70's oui Mimi Metallo c'est parfait pour se lancer effectivement !
Son cinéma semble posséder du style et de l'ambition si j'en juge par ce seul titre. Mais disons que ce traitement de type "méthode Panzer", ce n'est clairement pas "passe partout" et que ça nécessite sans doute, comme tu le dis, un brin de préparation.

Je serais également curieux de voir son Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l'été, dont le remake par Guy Ritchie demeure l'une des plus belles incongruités cinématographiques des années 2000, ainsi que Pasqualino Settebellezze 4 fois nominé aux oscars. Etonnant d'ailleurs de voir comment cette cinéaste semble être aujourd'hui tombée dans un relatif oubli alors que ses films alignaient les récompenses dans les années 70.
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Re: Lina Wertmüller

Message par Profondo Rosso »

Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l'été (1974)

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Rafaella, femme d'un milliardaire, tyrannise son entourage sur le yacht qui l'emmène en croisière. Un incident sur un dinghy conduit Rafaella et Gennarino, un de ses marins, sur une petite ile où il leur faut survivre et se supporter. Une véritable lutte des classes les oppose avant de céder la place à un amour passionné...

Lina Wertmüller signe son film le plus populaire et célébré avec ce magnifique Travolti da un insolito destino nell'azzurro mare d'agosto dont le titre aussi cocasse que poétique résume parfaitement la confusion de sentiments à venir. Lina Wertmüller s'était imposée comme une réalisatrice majeure au début des 70's avec une magistrale trilogie où se succédèrent Mimi métallo blessé dans son honneur (1972), Film d'amour et d'anarchie (1973) et Chacun à son poste et rien ne va (1974). Comédie, mélodrame, brûlot social et politique s'y mêlaient dans une fièvre démesurée sur un postulat creusant le même sillon : un provincial quittait sa campagne pour gagner la ville, animé de motifs aussi différents qu'échapper à la mafia (Mimi Metallo), commettre un assassinant politique (Film d'amour et d'anarchie) ou tout simplement gagner sa vie (Chacun à son poste et rien ne va). Dans tous les cas cette vie urbaine allait être source de désillusion et de souillure, révélant les pans les plus sombres de la personnalité des héros que ce soit le machisme ou le matérialisme ordinaire.

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La réalisatrice renoue avec ces thèmes mais en renouvelant son inspiration, cette fois il ne s'agira pas de se perdre dans les tentations de la ville et de la civilisation mais au contraire de s'en détacher. Aux grande fresques des films précédents, on oppose cette fois un cadre restreint mais tout aussi bouillant de passions contrariées. En croisière sur un yacht, Raffaella (Mariangela Melato) épouse d'un milliardaire mène la vie dure au personnel de bord. Sa victime favorite, le marin Gennarino (Giancarlo Giannini) militant communiste à ses heures qui a eu le malheur de la fusiller du regard lorsqu'elle déblatérait une de ses grandes tirades capitalistes. Aucune humiliation ordinaire et plainte futile n'est épargnée par la perfide Raffaella à un Gennarino enrageant en silence face à ces nantis hédonistes qu'il méprise. Comme à son habitude, Lina Wertmüller charge la mule à travers ces deux personnages dont la caractérisation condense toutes les oppositions morales, sociales et politiques déchirant la société d'alors, et italienne plus précisément. Gennarino est donc un homme, un militant communiste et issu du sud pauvre de l'Italie. Raffaella est-elle une femme, symbole de ce nord richissime et méprisant envers les plus pauvres.

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Ces conflits jusque-là sournoisement exploités (Raffaella) ou contenus (Gennarino) vont pouvoir éclater avec force lorsque suite à un concours de circonstances, nos deux héros vont se trouver coincés ensemble sur une île déserte. Wertmüller laisse s'exprimer son gout de l'excès dans un hilarant sens de la farce. La milliardaire capricieuse va subir la terrible revanche de son ancienne victime bien plus débrouillarde dans cette contrée sauvage. Giancarlo Giannini en fait des tonnes en gros rustre qui va d'abord prendre un malin plaisir à narguer une Mariangela Melato affamée, les insultes fleuries et les coups volent dans ce théâtre sauvage prolongeant ce choc des cultures. Le jeu va pourtant prendre un tour plus pervers lorsque tout ce ressentiment va générer un rapport dominant/dominé d'abord amusant puis assez dérangeant car nourrissant autant le mépris initial de Raffaella que le réel machisme de Gennarino. Gifles, corvées ménagères et servitude semblent ainsi répondre aux injustices de la première partie mais surtout punir la morgue de cette femme qui n'a pas su rester à sa place. Les deux protagonistes sont ainsi renvoyé dos à dos, Lina Wertmüller balayant ainsi toutes les idéologies d'un revers de la main, la malveillance bien humaine les rendant forcément utopiques. Tout cela était bien sûr déjà là dans les précédents films : l'ouvrier syndicaliste devenait un impitoyable contremaître une fois au sommet dans Mimi Metallo, l'anarchiste de Film d'amour et d'anarchie nourrissait finalement plus son égo que la cause et l'entraide des jeunes travailleurs de Chacun à son poste et rien ne va volait en éclat dès les premières sommes gagnées.

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C'est en tirant cet affrontement vers l'abject (une tentative de viol) qu'à l'inverse la réalisatrice désinhibe définitivement ses deux héros (procédé réutilisé plus tard dans D'amour et de sang (1978)). Tous ce qui les oppose provient en fait de codes issus du monde moderne, de la civilisation et des codes sociaux qui l'animent. Après avoir montrés tant de personnages se perdre dans cette ville tentatrice dans les films précédents, Lina Wertmüller va enfin montrer deux êtres se trouver dans l'isolation purificatrice de la nature dans une pure logique rousseauiste. La réalisatrice filme les scènes les plus sensuelles de sa carrière où les amants s'abandonnent enfin après nous avoir fait rire de leurs caricatures depuis le début. Les silences dominent désormais dans les regards intenses qu'ils échangent et ce sentiment changeant s'exprime par la photogénie que leurs confère désormais Lina Wertmüller. Mariangela Melato (jamais aussi inspirée que chez Wertmüller passant de la godiche à la vipère ou la femme fatale avec un même brio) n'a jamais été aussi belle, le regard de Giancarlo Giannini plus ardent et le cadre de l'île jusque-là simple arrière-plan sans saveur prend des allures de jardin d'Eden à travers la photo somptueuse d'Ennio Guarnieri. Le score psyché folk de Piero Pieccioni ajoute encore à ce sentiment de rêve éveillé où toutes les entraves morales s'estompent (exprimées par une demande très crue de Raffaella en pleine étreinte). D'ailleurs cette agressivité et tension ayant eu cours entre eux est toujours vivace dans leurs échanges corporels mais maintenant baignée de complicité charnelle qui change tout.

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Loin de la farce initiale, le déchirement final est typique de Lina Wertmüller avec un retour sur terre cruel auxquels cet amour ne pourra survivre complètement. Magnifique et bouleversant final pour un grand film. Un remake à la sinistre réputation (pas vu) en sera tiré avec Madonna et le fils de Giancarlo Giannini reprenant le rôle de son père, on doute qu'il en effleure l'intensité. 6/6
paul_mtl
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Re: Lina Wertmüller

Message par paul_mtl »

@cinephile stakhanoviste
Ah je suis content que tu ai apprécié cette comedie.
Ton cas n'est finalement pas trop désespéré avec les toutes les conneries hollywoodiennes que tu visionnes comme d'autres ici. ;)

une note sur 10 ou 20 serait plus ... standard, ne trouves tu pas ?
Dernière modification par paul_mtl le 2 nov. 13, 12:29, modifié 1 fois.
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Jeremy Fox
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Re: Lina Wertmüller

Message par Jeremy Fox »

paul_mtl a écrit :@cinephile stakhanoviste
Ah je suis content que tu ai apprécié cette comedie.
Ton cas n'est finalement pas trop désespéré avec les toutes les conneries hollywoodiennes que tu visionnes comme d'autres ici. ;)

Tu n'as pas changé toi par contre ; content que tu sois moins présent par ici. :wink:
Alors, il y en a beaucoup qui paient pour aller lire tes textes ? :lol:
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Re: Lina Wertmüller

Message par paul_mtl »

Jeremy Fox a écrit :Tu n'as pas changé toi par contre ; content que tu sois moins présent par ici. :wink:
Alors, il y en a beaucoup qui paient pour aller lire tes textes ? :lol:
moi aussi content de plus discuter avec certains couillons qui n'en valait vraiment pas la peine.

Si j'ai changé au contraire et je rentrerai dedans le premier con qui me cherche quitte a me faire bannir du forum. Rien a battre.
A l’époque je me pratiquais pour être plus diplomate et demontrer comment se servir de l'humour avec des agressifs et fan d'Horreurs.

Aujourd'hui momo la crevette je l'enverrai au diable illico. :mrgreen:
Dernière modification par paul_mtl le 2 nov. 13, 12:39, modifié 1 fois.
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Re: Lina Wertmüller

Message par Jeremy Fox »

paul_mtl a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Tu n'as pas changé toi par contre ; content que tu sois moins présent par ici. :wink:
Alors, il y en a beaucoup qui paient pour aller lire tes textes ? :lol:
moi aussi content de plus discuter avec certains couillons qui n'en valait vraiment pas la peine.

Si j'ai changé au contraire et je rentrerai dedans le premier con qui me cherche quitte a me faire bannir du forum. Rien a battre.
A l’époque je me pratiquais pour être plus diplomate

Aujourd'hui momo la crevette je l'enverrai au diable illico. :mrgreen:

Ca ne se voyait pas trop. Je vois que tu as empiré même. Bon allez, à pas trop tôt j'espère.
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