La seconde madame Carroll - The two misses Carrolls - (1946) - Peter Godfrey – Humphrey Bogart, Barbara Stanwyck, Nigel Bruce, Patrick O’Moore.
Ici les ficelles sont trop grosses et le procédé un peu éventé pour remporter l’adhésion. Bogart est loin d’être crédible en artiste torturé. Il s’agit plus d’un prétexte pour soutenir la progression de l’intrigue. A mesure qu’elle se déroule nous verrons le peintre se métamorphoser, prisonnier de ses propres démons. Quant à la seconde madame Carroll amoureuse et forcément aveugle, elle ne percera le secret de son mari que fort tardivement. On peut néanmoins prendre un certain plaisir devant ce film un peu à part dans la carrière des deux acteurs. Avec une Barbara Stanwyck très juste mais un Humphrey Bogart moins convaincant. A leurs côtés une palette de seconds rôles un peu taillés à l’emporte pièce mais qui apporte des respirations nécessaires au climat oppressant de la dernière partie. La seconde madame Carroll s’inscrit clairement dans le sillage de Soupçon (Hitchcock) – On retrouve d’ailleurs ici le truculent Nigel Bruce – et pourquoi pas dans celui du château du dragon (Mankiewicz). La réalisation de Peter Godfrey est fluide et son utilisation de la profondeur de champ se révèle souvent judicieuse. Note : 4/10