Douglas Hickox (1929-1988)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kevin95
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Douglas Hickox (1929-1988)

Message par Kevin95 »

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SKY RIDERS (Douglas Hickox, 1976) découverte

Un actionner qui n'a pas de temps à perdre, pas d'approfondissement à proposer, non pas par paresse mais par soucis de nervosité. Un kidnapping, une situation impossible, un sauvetage, générique de fin merci madame. Douglas Hickox (réalisateur du vénère et suintant Sitting Target) sait parfaitement retranscrire le climat d'urgence qui envahit les personnages voir la séquence d'introduction nette et précise ou l’assaut final qui vire à un Vietnam like. Le scénario a beau se perdre dans quelques impasses comme cette pub pour les parapentes au milieu du film (qui évite de justesse le ridicule des montgolfières de Green Ice avec Ryan O'Neal), le matos sert finalement au suspense de la dernière séquence. Le casting a beau sentir le bordel bis avec un Aznavour en flic grec censé foutre les miquettes, son personnage est rigolo et à coté, on bénéficie d'un James Coburn dans sa période action man à la fraiche. Moins d'une heure et demi plus tard, on se dit qu'on n'en reprendrait biene un part.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Alexandre Angel
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Re: Douglas Hickox (1929-1988)

Message par Alexandre Angel »

Pour moi, le nom de Douglas Hickox restera à jamais associé à Zulu Dawn (L'Ultime Attaque, 1979), film qui, me semble-t-il, gagne enfin ses galons de film-culte à la force du martèlement des pas zoulous qui ouvrent les hostilités. Longtemps classé avec condescendance dans la catégorie des films pauvres en psychologie (ce qui n'est pas nécessairement faux) mais doté de séquences spectaculaires, Zulu Dawn a toujours été plus que cela : une sorte d'idéal absolu du film à grand spectacle, le film que le petit garçon que j'étais rêvait de voir et qu'il finit par visionner sur grand écran en Juillet 1980, soit un siècle après les faits (la bataille d'Isandlwhana, Little Big Horn à la british qui vit des milliers de trouffions de Sa Majesté décimés par des hordes de Zoulous galvanisés, défaite terrible d'une armée moderne en terre Natale). Sorte de prequel historique de ce que l'on voit dans l'excellent Zulu de Cy Enfield (1963), Zulu Dawn tient farouchement son programme : le récit à la fois ramassé (1h55) et ample d'une branlée annoncée, décortiquant au scalpel les causes convergeant vers le désastre : arrogance des officiers, inexistence du doute, incurie de la maintenance, mauvaise organisation, mauvaise stratégie et morgue invraisemblable du Big Boss (Peter O'Toole, dans le rôle du connard superbe, Lord Chelmsworth). Et surtout, comment faire l'économie de vanter le luxe de moyens stratosphériques mis sous l'œil du spectateur. Chant du cygne du film à milliers de figurants (il y aura encore Gandhi, moins excitant, et surtout le méconnu Lion du désert, de Mustapha Akkad, dans mon souvenir assez grandiose) Zulu Dawn cumule gigantisme à l'ancienne et pyrotechnie moderne (son Dolby et compagnie) tout en faisant honneur au talent remarquable des Anglais lorsqu'il s'agit de reconstituer. Tuniques rouges casquées de blanc, lanciers magentas, cavaliers "sikalis" couleur de brousse, aucun ne manque à l'appel et face à eux, des milliers de vrais Zoulous, bourdonnant, crépitant, cliquetant, fourmillant, déferlant à mille lieue du cauchemar numérique qui se profile :twisted: .
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Julien Léonard
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Re: Douglas Hickox (1929-1988)

Message par Julien Léonard »

Zulu Dawn vaut bien à mon avis le superbe Zulu tourné 15 ans plus tôt. Les deux films sont évidemment très complémentaires.

Zulu Dawn est une fresque extrêmement soignée, ramassée oui (je suis bien d'accord avec toi), et jamais précipitée. Le spectacle est total et le dégoût absolu. Quand on voit ce film, on se dit que le numérique ne parviendra jamais à remplacer cela, cette ampleur, ce sens du gigantesque. La partition de Bernstein est souvent brillante également. C'est un film rare, qui parle d'un sujet passionnant (le début de plusieurs mois d'une guerre aujourd’hui trop oubliée par l'Histoire, alors qu'elle met en lumière toute la problématique européenne/occidentale à venir), formant un diptyque passionnant avec son modèle de 1964 (qui narre de fait le combat victorieux qui suivi de près cette catastrophe anglaise, le même jour), et réalisé avec beaucoup d'intelligence. Les derniers plans sont d'une crudité et d'une finesse impressionnantes.

Je garde aussi Brannigan, deuxième polar de John Wayne (un cran en-dessous de l'excellent -et oui, vous m'en excuserez- McQ de Sturges). Londres y a rarement été aussi bien filmé sous tous ses angles.

Le Sky riders a l'air assez étrange... Je le découvrirais bien.
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Rick Blaine
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Re: Douglas Hickox (1929-1988)

Message par Rick Blaine »

Julien Léonard a écrit : Zulu Dawn est une fresque extrêmement soignée, ramassée oui (je suis bien d'accord avec toi), et jamais précipitée. Le spectacle est total et le dégoût absolu. Quand on voit ce film, on se dit que le numérique ne parviendra jamais à remplacer cela, cette ampleur, ce sens du gigantesque. La partition de Bernstein est souvent brillante également. C'est un film rare, qui parle d'un sujet passionnant (le début de plusieurs mois d'une guerre aujourd’hui trop oubliée par l'Histoire, alors qu'elle met en lumière toute la problématique européenne/occidentale à venir), formant un diptyque passionnant avec son modèle de 1964 (qui narre de fait le combat victorieux qui suivi de près cette catastrophe anglaise, le même jour), et réalisé avec beaucoup d'intelligence. Les derniers plans sont d'une crudité et d'une finesse impressionnantes.
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Alexandre Angel
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Re: Douglas Hickox (1929-1988)

Message par Alexandre Angel »

Julien Léonard a écrit :La partition de Bernstein est souvent brillante également.
Citée par Tarantino, même que ça m'avait fait plaisir, vers la fin d 'Inglourious Basterds.
Je n'ai pas un mauvais souvenir de son Théâtre de sang, qui m'avait paru supérieur aux Dr Phibes, de Robert Fuest.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Douglas Hickox (1929-1988)

Message par Kevin95 »

Sitting Target les gars ! 8)

Fichtre que ce film est génial, Get Carter et lui : mon panthéon anglais est bouclé. :mrgreen:
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Douglas Hickox (1929-1988)

Message par Alexandre Angel »

Kevin95 a écrit :Sitting Target les gars ! 8)

Fichtre que ce film est génial, Get Carter et lui : mon panthéon anglais est bouclé. :mrgreen:
Jamais vu!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Douglas Hickox (1929-1988)

Message par manuma »

Zulu dawn, Sky riders, Brannigan, Sitting target : que de l'excellent, en ce qui me concerne.

J'ai découvert il y a peu son Entertaining Mr. Sloane, adaptation (par le scénariste des essentiels Isadora de Karel Reisz et 10 Rillington Place) d'une pièce de l'auteur culte Joe Orton. Moins convaincu par cette sulfureuse satire de la société anglaise de l'époque, que je rapprocherai d'une certain façon de Theater of blood dans son côté "jeu de massacre". J'avais trouvé la plaisanterie un peu limitée dans sa volonté de provoquer coûte que coûte. Mais la réalisation de Douglas Hickox possédait un certain cachet visuel et l'interprétation valait le détour, en particulier celle, croustillante, d'Harry Andrews.
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Jeremy Fox
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Re: Douglas Hickox (1929-1988)

Message par Jeremy Fox »

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Re: Douglas Hickox (1929-1988)

Message par shubby »

Théâtre de sang. Bof. Bcp plus mou du genoux que Phibes, plan-plan et sans allant. La présence de Diana Rigg souligne le lien avec Chapeau Melon et bottes de cuir, en particulier son canevas répétitif de successions de crimes inventifs, mais sans Steed ni Peel pour s'en amuser. L'actrice ne joue pas sur ce registre, du reste elle ne brille pas ici. La sauce ne prend pas vraiment, Shakespeare ou non. Mise en scène pas tjrs bien inspirée, ai-je trouvé.
Reste cette belle idée de tuer du critique prétentieux, ce que Marc Toullec exprime très bien ds le livret. "Après tout, des critiques perfides, injustes et bornés, il en existera toujours. Comme des cabots narcissiques que le moindre reproche plonge dans le puits sans fond du ressentiment." Je gage qu'il sait parfaitement de quoi il parle. Faut que je fasse gaffe à mon matricule.
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