La franchouillardise en question

[Commissaire Juve]

Un homme à ma taille, Annette Carducci, 1983.


RRRrrrrah les copains, regardez-moi cette affiche et cet avis d'Allociné comme ça fait envie ! La voilà bien, la France moisie dont parlait Sollers, je vais m'y vautrer comme un gros porc !

Eh bien, toujours pas. En voici quelques raisons.

https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 4#p2850424

Tutafé d'accord. Film sympa.
Edité n'importe comment par LCJ (pas de 16.9e et pas de sous-titrage sur les passages en allemand).

Proche dans son sujet de La fiancée qui venait du froid de Charles Némès, sorti la même année,

Pas faux. Je n'y avais pas pensé.

EDIT :

Pas faux. Je n'y avais pas pensé.

Eh bien, si ! C'était il y a six ans au commissariat !

[Jean-Pierre Festina]

Edité n'importe comment par LCJ (pas de 16.9e et pas de sous-titrage sur les passages en allemand).

Mais oui, c'est vrai ! Et des dialogues en chleu, il y en a quand même deux ou trois dans ce film... Mauvais point, LCJ.

[Commissaire Juve]

J'ai édité mon post précédent.

J'avais parlé du DVD il y a six ans au commissariat et il faut reconnaître que cette édition cumulait les portnawaks !

[Thesix]

C'est drôle que vous citiez autant de films avec les membres du Splendid.
J'ai toujours vu les années 80 et ces films à leurs sorties comme étant des satires de la franchouillardise.
Amusant qu'ils se retrouvent eux mêmes cités en premier dans ce fil.

[Jean-Pierre Festina]

J'ai toujours vu les années 80 et ces films à leurs sorties comme étant des satires de la franchouillardise.
Amusant qu'ils se retrouvent eux mêmes cités en premier dans ce fil.

Mais carrément ! Le problème, c'est que le spectateur d'aujourd'hui (et je fais bien gaffe à citer des jugements qui figurent en deuxième ou troisième place des avis de la première page de recherche google, jamais plus loin) ne l'entend pas de cette oreille. Pour lui,
1- si c'est une comédie
2- si c'est français
3- si c'est la génération de papa
et au pire : 4 - si y a Jugnot avec sa moustache,
le jugement est plié, peu importe où va porter la satire, c'est un truc de beauf.

[Supfiction]

Dans un moment de faiblesse, j’ai lancé Duos sur Canapé avec un trio magique : Jean Lefebvre, Michel Galabru, Bernard Menez! Tout un programme.
A l’inverse, le casting féminin est composé de Marina Vlady et Lorraine Bracco (!) qui joue une américaine délurée (« Bubble ») et totalement idiote (à l’opposé de l’image actuelle de l’actrice des Soprano et des affranchis).
A partir d’une idée de départ très originale pour 1979 (un couple se sépare mais continue de vivre dans le même appartement coupé en deux, ça vous rappelle quelques-chose ?), le film vire très rapidement dans la comédie de boulevard aux dialogues idiots et aux gags ridicules et lourdingues (Lefebvre en fait des tonnes, fume des joints avec Loraine Bracco enchaîne les conneries, comme par exemple, de marcher sur les couronnes dentaires dans le cabinet de Marina Vlady et fait disparaître les miettes sous les meubles, par exemple). Bernard Menez s’en sort beaucoup mieux en comparaison de ses deux acolytes qui ne font pas dans la dentelle.
La pièce dont est tiré le film est rejouée actuellement au théâtre (toujours avec Bernard Menez!), il faut espérer que les gags ne sont plus les mêmes.

[Jean-Pierre Festina]

A partir d’une idée de départ très originale pour 1979 (un couple se sépare mais continue de vivre dans le même appartement coupé en deux, ça vous rappelle quelques-chose ?

Avec Kathleen Turner, le même film ne pouvait que donner un chef-d'oeuvre !

[Supfiction]

Debout les crabes, la mer monte ! Jacques Grand-Jouan, 1983

Un film à l'image de son titre : argotique et phraseur. Ce petit polar pour rire vise une sorte de virulence à la Audiard, mais au carré : préciosité à gogo des répliques, personnages aussi gouailleurs que plats comme des limandes (et qui claquent comme des mouches), univers de julots et de michetonneuses, situations à la limite de l'absurde, etc. Du comique français néo-rétro et "destroy", c'était un genre dans les années 80 (Sac de noeuds, les frères pétard), et aussi dans les années 90 (les démons de Jesus) mais qui réussissait mieux chez Metal Hurlant ; ici, le charme retombe vite et le film avance mollement malgré, ou plutôt à cause d'une avalanche de répliques sentencieuses. En résumé : franchouillard, non ; navet, pas totalement : c'est soigné et même excessivement littéraire... C'est aussi, et surtout, terriblement désuet.

A noter que l'histoire à la base est de Bertrand Blier.

C’est dispo sur Canal et c’est plutôt amusant.. les vingt premières minutes. Le film a bientôt trente ans et ça se voit. Les comédies du début des années 80 sont marquées par les obsessions sexuelles de l’époque encore marquée par la vague de libération des mœurs des années 1970 et une certaine insouciance (un exemple : quand Veronique Genest qui sort de cinq ans de prison débarque chez Martin Lamotte et sa femme Virginie Thevenet, ceux-ci n’hésitent pas à une seconde à la laisser amener les enfants à l’école avec leur voiture). Quand la fille du couple fais une rédaction à l’école, c’est pour declarer qu’elle veut faire pute comme sa tante. Convoquée, la mère ne voit pas le problème. Et le prof de conclure : « Pas de doute possible, la gauche est passée. »

[ed]

Le film a bientôt trente ans et ça se voit.

Quarante.

[Supfiction]

Le film a bientôt trente ans et ça se voit.

Quarante.

Ah oui merde. Le temps passe comme dirait le commissaire.