I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
Rien que pour Montand et l'expérience de Milgram, ce film vaut le coup d'oeil. Néanmoins, je lui préfère largement A cause d'un assassinat de Pakula.
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
Film largement supérieur, en effet...Père Jules a écrit :Rien que pour Montand et l'expérience de Milgram, ce film vaut le coup d'oeil. Néanmoins, je lui préfère largement A cause d'un assassinat de Pakula.
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
Non, ça encore, ça passe car c'est le point de vue de Verneuil et non du simili-Zapruder.Flavia a écrit :Parles tu de la scène du cortège présidentiel qui est coupée par un plan rapproché montrant l'impact des balles sur le Président, or celui qui a filmé cette scène était loinFederico a écrit : Ce qui permettra de découvrir (ou de revoir) une des plus flagrantes bourdes de... continuité de l'histoire du cinoche (ce qui n'enlève rien au fait que j'aime beaucoup ce film).
Je voulais parler de la séquence où Montand décrypte la bande codée : le son est modifié par son bidouillage or... la suite de la bande (avec la musique de Morricone) reste inchangée !! C'est ce que j'entendais par erreur de... continuité.
Sinon, pour revenir sur une bourde caméra : Verneuil nous fait croire que le seul témoin survivant a pu reconnaître le visage du truand da Costa qui sorti son pébroque au moment du passage du convoi présidentiel. Or, non seulement il était placé très loin et en haut mais da Costa lui tourne le dos ! Ceci dit, Fritz Lang pipa les dés de la même façon 40 ans plus tôt avec la séquence de la femme à la fenêtre dans l'incendie de Furie. D'une façon différente (et avec des conséquences plus bénignes), c'est presque comme la démonstration de Milgram : le spectateur, influencé (et trompé) par le montage, s'en remet à l'autorité supérieure du cinéaste et accepte docilement l'inacceptable...
En fait, ce film est bourré d'incohérences et de vessies transformées en lanternes (le procureur qui a de hautes compétences en police scientifique / le cambriolage franchement pas discret de l'appartement du chef des Services Secrets où ils commencent par allumer la lumière avant de tirer les rideaux / la K7 décryptée qui à elle seule contient l'historique complet des opérations de barbouzes alors qu'il devrait y en avoir une pour chaque etc. etc.).
Mais comme je l'ai dit, je persiste à le trouver très sympa (au point d'avoir tenu à le revoir pour la ixième fois hier soir).
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
On est d'accord, certains passages sont bien légers au niveau de la cohérence.Federico a écrit :En fait, ce film est bourré d'incohérences et de vessies transformées en lanternes (le procureur qui a de hautes compétences en police scientifique / le cambriolage franchement pas discret de l'appartement du chef des Services Secrets où ils commencent par allumer la lumière avant de tirer les rideaux / la K7 décryptée qui à elle seule contient l'historique complet des opérations de barbouzes alors qu'il devrait y en avoir une pour chaque etc. etc.).
Je viens de revoir le film (pour la première fois depuis près de quinze ans je pense) et je trouve que c'est un très bon exemple du savoir-faire d'Henri Verneuil. On peut effectivement remarquer quelques faiblesses dans le scénario ou des cheminements qui nous paraissent aujourd'hui plus évidents (les images qui sont scrutées à la loupe et les indices bien visibles, les rapports étroits avec l'assassinat de JFK). Pourtant il y a non seulement un vrai plaisir de spectateur mais un vrai talent pour raconter cette histoire. Verneuil se fait tellement plaisir, il est si sûr de son matériau, qu'il n'hésite pas à bifurquer plusieurs fois dans des séquences qui n'ont, pour certaines, pas de lien direct avec l'intrigue: je pense éventuellement au cambriolage (qui traine en longueur uniquement pour le suspense et la trouvaille de la cassette) et surtout avec cette fameuse expérience scientifique qui vous a tous tant marqué (au point, effectivement, d'inspirer un docu il y a quelques mois). Cette longue (15-20mn) parenthèse scientifique n'a, à mon sens, que très peu de lien direct avec l'enquête. Ce qu'elle y apporte en tout cas est vraiment minime. Pourtant, comme beaucoup d'autres moments du film, elle est captivante et bien marquante.
J'aime beaucoup la fin, également. Je m'en souvenais, évidemment, mais je trouve que mis à part le coup de théâtre, elle est vraiment bien amenée, bien filmée (le super ralenti) et bien dramatisée (le coup de téléphone explicatif). A elle seule, elle peut résumer le talent de conteur de Verneuil.
Petite question: pourquoi y a-t-il un ascenseur qui s'ouvre dans la toute dernière seconde?
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
Je serais un petit moins catégorique, ayant revu les deux films récemment...Watkinssien a écrit :Film largement supérieur, en effet...Père Jules a écrit :Rien que pour Montand et l'expérience de Milgram, ce film vaut le coup d'oeil. Néanmoins, je lui préfère largement A cause d'un assassinat de Pakula.
Là où le Pakula fait nettement la différence, c'est sur la beauté incroyable de sa mise en scène.. On critique parfois les incohérences du film de Verneuil.
Mais j'ai été déçu de voir également dans Parallax View pas mal d'épisodes rocambolesques dans un thriller politique sérieux:
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Après I comme Icare me fait une drôle d'impression: un film d'une ambition et d'un lyrisme hors du commun dans le cinéma français, des moments qui font froids dans le dos mais aussi des moments plus farfelus et des dialogues très inégaux.
Exemple de dialogue bizarre, celui de la fin
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Dernière modification par blaisdell le 31 août 11, 23:12, modifié 2 fois.
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
J'ai vu le film à sa sortie, et le rapprochement avec l'assassinat de Kennedy et l'enquête qui a suivi m'a semblé tout de suite évident.
En ce qui concerne la longue séquence sur l'expérience de Milgram, elle n'a en effet qu'un rapport assez lointain avec le reste de l'enquête. Comme si Verneuil avait fait le film pour pouvoir tourner cette séquence, ou plutôt absoluement tenu à inclure ce passage dans le film.
En ce qui concerne la longue séquence sur l'expérience de Milgram, elle n'a en effet qu'un rapport assez lointain avec le reste de l'enquête. Comme si Verneuil avait fait le film pour pouvoir tourner cette séquence, ou plutôt absoluement tenu à inclure ce passage dans le film.
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
J'ai compris ce plan comme l'arrivéeNestor Almendros a écrit :Petite question: pourquoi y a-t-il un ascenseur qui s'ouvre dans la toute dernière seconde?
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J'ai découvert ce film dans les 80's, assez jeune, et ai du coup une très forte affection pour lui en dépit des facilités scénaristiques citées plus haut. Pour moi il s'agit d'un pur divertissement très réussi, et comme vous dites le talent de Verneuil permet de faire passer les incohérences comme une lettre à la poste.
Dernière modification par Brody le 10 avr. 12, 16:35, modifié 1 fois.
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
Ce n'est pas Melville mais VerneuilBrody a écrit :J'ai compris ce plan comme l'arrivéeNestor Almendros a écrit :Petite question: pourquoi y a-t-il un ascenseur qui s'ouvre dans la toute dernière seconde?
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J'ai découvert ce film dans les 80's, assez jeune, et ai du coup une très forte affection pour lui en dépit des facilités scénaristiques citées plus haut. Pour moi il s'agit d'un pur divertissement très réussi, et comme vous dites le talent de Melville permet de faire passer les incohérences comme une lettre à la poste.
On peut évidemment penser qu'on vient "nettoyer" le bureau, peut être pas la cassette car qui savait que la cassette était en possession du procureur? (sauf si il y a une taupe de l'équipe de Montand appartenant au complot qui lui donnerait plus d'ampleur)
Même si la rencontre Montand/Sereys en bas de chez lui durant le cambriolage a pu mettre la puce à l'oreille a ce dernier, il a fallu qu'il se rende compte de la disparition de cette cassette (devait il l'écouter ?, ce qui expliquerait alors sa présence dans la chaîne )
Film intéressant même avec ses facilités et incohérences tout de même
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
Brody a écrit :J'ai compris ce plan comme l'arrivée
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
Comme Brody, j'ai découvert ce film dans les années 80, à la télé et il m'avait captivé. Etant très jeune, je ne jurais à l'époque que par le cinéma américain, essentiellement fantastique, SF etc. Et, ce film qui, justement comme pas mal de polars/thrillers français de l'époque, était sous haute influence américaine, m'avait ouvert une passerelle vers le cinéma hexagonal. C'est idiot, (quand on est un gamin gavé de cinoche purement hollywoodien, on est toujours un peu idiot ) mais je m'étais dit "pas mal pour du cinéma français !" (réflexion nulle, j'en conviens) et à partir de là, j'ai commencé à découvrir Melville, Chabrol, Truffaut, Corneau, Tavernier etc. (qui ont d'ailleurs tous à un moment ou à autre subi l'influence américaine) avant de m'aventurer, plus tard, et plus téméraire, vers Resnais, Rohmer, Pialat, Bressson etc. Je ne sais pas si d'autres sont dans le même cas, mais les films français commerciaux "de qualité", dirons-nous, des années 60-70, que je regardais le dimanche soir sur TF1, comme les Lautner, Verneuil, Enrico m'ont servi un peu de révélateur sur le cinéma français, et m'ont donné envie, une fois mes préjugés disparus, de poursuivre progressivement vers le versant plus "auteur" de ce même cinéma français. (j'aurais eu du mal à passer directement de New York 1997 à Pickpocket, sans passer par la case I Comme Icare ou Peur sur la Ville... Mais, bon, ça doit être possible, quand même !)
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
Si le patron des Services ne s'est déjà pas rendu compte qu'on a visité son appart' tandis que le procureur lui tenait la jambe, il faut qu'il change de métier (surtout avec le foutoir qu'ont laissé les "visiteurs").dudu a écrit :On peut évidemment penser qu'on vient "nettoyer" le bureau, peut être pas la cassette car qui savait que la cassette était en possession du procureur? (sauf si il y a une taupe de l'équipe de Montand appartenant au complot qui lui donnerait plus d'ampleur)Brody a écrit : J'ai compris ce plan comme l'arrivée
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Même si la rencontre Montand/Sereys en bas de chez lui durant le cambriolage a pu mettre la puce à l'oreille a ce dernier, il a fallu qu'il se rende compte de la disparition de cette cassette (devait il l'écouter ?, ce qui expliquerait alors sa présence dans la chaîne )
En ce qui concerne l'ascenseur,
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
Question triviale, très terre à terre, mais y a t-il eu une explication, un commentaire quelconque à l'époque pour expliquer le "look" un peu inhabituel de Montand dans ce film ?
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
mes doigts ont fourché mais quand même.dudu a écrit :
Ce n'est pas Melville mais Verneuil
C'est un secret de tournage qui a fini par être éventé :Dr David Menard a écrit :Question triviale, très terre à terre, mais y a t-il eu une explication, un commentaire quelconque à l'époque pour expliquer le "look" un peu inhabituel de Montand dans ce film ?
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
Là, je n'ai pas très bien compris, mais je dois être fatigué...Brody a écrit :C'est un secret de tournage qui a fini par être éventé :Dr David Menard a écrit :Question triviale, très terre à terre, mais y a t-il eu une explication, un commentaire quelconque à l'époque pour expliquer le "look" un peu inhabituel de Montand dans ce film ?
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Bon, j'ai trouvé.
http://www.ina.fr/art-et-culture/cinema ... re.fr.html
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Re: I... comme Icare (Henri Verneuil - 1979)
Voilà en tout cas la preuve qu'il existe à l'INA matière à créer des suppléments pour une possible édition DVD.Dr David Menard a écrit :
Après, si, comme je l'ai lu plus haut, les droits sont détenus par EuropaCorp, et vu le traitement infligé aux quelques titres naphtas qu'ils ont sortis ces dernières années, je crains que nous puissions nous brosser pour un moment...