Carrie (Brian de Palma - 1976)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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la scène du bal ?

c'est superbe
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Patrick Bateman
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Re: Carrie 2

Message par Patrick Bateman »

Prodigy a écrit :
Patrick Bateman a écrit :Un remake est prévu, avec Jim Carrie.
Et Carrie Hiroyuki-Tagawa ?
Par Takcarrie Miike
This is not an exit.
Prodigy
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Re: Carrie 2

Message par Prodigy »

Patrick Bateman a écrit :Par Takcarrie Miike
On va arrêter là je pense 8)

Sinon la scène du bal de Carrie, sublime bien sûr, en ce qui me concerne en tout cas.
Jake Scully
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Message par Jake Scully »

Ouf Gillot-Pétré a écrit :
Jake Scully a écrit :copiage de scène ou influence?!
Influence. D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé les flash backs qui sont issus du Carrie de BDP. Carrie 2 ne renie pas son origine, au contraire il lui rend hommage, en disant "regardez à nouveau les plans du film de BdP, et constatez comme ça marche toujours aussi bien". Bien vu.
Hier j'ai pas pu le regarder (malheureusement?) à cause de M6 qui merdait. Donc je te répond oui, peut-être...
Jordan White
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Message par Jordan White »

Et bien quelle surprise ! Si je m'attendais à cela. Au contraire du remake ( le téléfilm déjà passé sur M6) , celui-ci ne tente pas de faire un copier/coller plan par plan du film de De Palma, mais en propose une relecture intéressante, visant même à promouvoir le film original dans des flash-backs bien pensés même si pas toujours très utiles. C'est d'autant plus surprenant que ce Carrie 2 c'est fait lapider par la critique à l'époque de sa sortie, alors que même que le téléfilm est bien pire dans tous les domaines. Ici, le rôle de Rachel emporte l'adhésion, et Emily Kergl(Bergl?) est tout à fait convaincante. Ce n'est pas la fille hyper maladroite et complètement à côté de la plaque que jouait Angela Bettis dans le remake pour la télé au contraire c'est un personnage qui a une consistance et une solidité des plus crédibles.
Bien sûr le film est bourré de défauts, mais il est moins énervant, moins renfermé sur lui-même que ne l'est le remake. Ici, même si la description du lycée est loin d'être fine et que les personnages masculins sont à peu près tous insupportables, on n'arrive à s'attacher à l'histoire et surtout à celle qui nous intéresse en premier, Rachel. Le film dure assez longtemps, presque deux heures, mais il ne m'a pas paru interminable, je n'ai pas regardé une seule fois ma montre. Il y a des maladresses, un côté branchouille au début avec l'utilisation du ska en fond sonore, des ralentis et des fondus au noir et blanc maladroites, mais ça passe alors que je trouvais leur emploi ridicule dans le film avec Bettis.
La fin est spectaculaire sans être risible, et le plan final est glaçant.
C'est loin d'être parfait, mais ça se regarde sans déplaisir.
mannhunter
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Message par mannhunter »

Jordan White a écrit :Et bien quelle surprise ! Si je m'attendais à cela. Au contraire du remake ( le téléfilm déjà passé sur M6) , celui-ci ne tente pas de faire un copier/coller plan par plan du film de De Palma, mais en propose une relecture intéressante, visant même à promouvoir le film original dans des flash-backs bien pensés même si pas toujours très utiles. C'est d'autant plus surprenant que ce Carrie 2 c'est fait lapider par la critique à l'époque de sa sortie, alors que même que le téléfilm est bien pire dans tous les domaines. Ici, le rôle de Rachel emporte l'adhésion, et Emily Kergl(Bergl?) est tout à fait convaincante. Ce n'est pas la fille hyper maladroite et complètement à côté de la plaque que jouait Angela Bettis dans le remake pour la télé au contraire c'est un personnage qui a une consistance et une solidité des plus crédibles.
Bien sûr le film est bourré de défauts, mais il est moins énervant, moins renfermé sur lui-même que ne l'est le remake. Ici, même si la description du lycée est loin d'être fine et que les personnages masculins sont à peu près tous insupportables, on n'arrive à s'attacher à l'histoire et surtout à celle qui nous intéresse en premier, Rachel. Le film dure assez longtemps, presque deux heures, mais il ne m'a pas paru interminable, je n'ai pas regardé une seule fois ma montre. Il y a des maladresses, un côté branchouille au début avec l'utilisation du ska en fond sonore, des ralentis et des fondus au noir et blanc maladroites, mais ça passe alors que je trouvais leur emploi ridicule dans le film avec Bettis.
La fin est spectaculaire sans être risible, et le plan final est glaçant.
C'est loin d'être parfait, mais ça se regarde sans déplaisir.
tout pareil que toi (même si je regrette certains effets de style parfois grotesques),et je trouve que l'acteur qui joue le copain de Rachel est plutôt convaincant.
Jordan White
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Message par Jordan White »

Je me demande si le noir et blanc était le meilleur moyen de faire comprendre que Rachel a des pouvoirs de télékinésie, mais ça m'a moins gêné que les gros plans hystériques sur Angela Bettis dans le remake pour la télé. Et la fin de ce Carrie 2 est un déchaînement de violence plutôt effrayant.
mannhunter
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Message par mannhunter »

Jordan White a écrit :Et la fin de ce Carrie 2 est un déchaînement de violence plutôt effrayant.
oui,un bon petit climax horrifique (pour une fois que M6 ne semble pas avoir coupé les plans un peu gores! :roll: ),même si je regrette quelques effets (le petit ami "catapulté" par Rachel,le vilain qui se prend la bâche dans la tête et ces effets de cadrages déformés façon LE DENTISTE)! :wink:
Brice Kantor
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Message par Brice Kantor »

En ce moment Amy Irving dans le rôle d'Anastasia sur France 3
Jake Scully
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Message par Jake Scully »

Bon, allez, c'est parce que je connais Mac Lean depuis longtemps que je lui rends ce service... :D
Mac Lean a écrit :En ce moment Amy Irving dans le rôle d'Anastasia sur France 3
Ah bon??? :shock:
Alligator
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Re: Carrie (Brian de Palma, 1976)

Message par Alligator »

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http://alligatographe.blogspot.com/2011/04/carrie.html

Il y a sur ce film un phénomène à la fois comique et instructif que je m'empresse de vous narrer et qui par certains aspects illustre peut-être parfaitement les paradoxes et les débats que suscite le cinéma de Brian De Palma. Ma femme a adoré et moi aussi. Mais on n'a pas vu le même film. Elle a pleuré, j'ai ri. Peut-on faire lectures aussi éloignées d'un même objet? Cocasse, non? Et ce n'est pas sans distiller un certain charme à ce que propose De Palma, me semble-t-il. Par conséquent, il ne faut jamais oublier que ce que je vais bafouiller ici n'est qu'une estimation personnelle, uniquement ça.

Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce film réside dans son caractère hautement jubilatoire. J'ai la très nette impression que De Palma s'est emparé du sujet de Stephen King avec l'intention de s'amuser. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'il se fout de la gueule des personnages et encore moins du spectateur.

Après le visionnage, j'ai le souvenir d'avoir répété à plusieurs reprises le terme "grotesque" ce qui a eu le don de faire bondir ma chère et tendre. Je voudrais vraiment faire comprendre l'acception dans laquelle je plaçais ce vocable. Ce n'était en aucun cas dans un sens péjoratif mais plutôt quelque chose proche de la farce, un grossissement ludique, un peu moins forcé qu'une caricature, une bonne blague, une pochade entre bons camarades. Jack Sullivan évoquait le "baroque" de la mise en scène, terme sur lequel je poserais volontiers une idée de gravité qui me semble particulièrement étrangère à ce film-là.

Les allusions, les clins d’œil cinématographiques sont légion et appuient ce sentiment d'un rendez-vous amoureux, cinéphile à un spectacle où le divertissement est le premier objectif à atteindre. Et puis surtout, l'espèce d'outrance paroxystique, de climax pétaradant, rougeoyant d'un feu vif et d'un flot de sang dégoulinant que le final nous réserve en cascade (mention spéciale à l'orgasme létal de miss Laurie) corrobore cette sensation de pop-corn visuel.

J'ai bien entendu très souvent pensé à Hitchcock tant les plans typiques du maître foisonnent et par voie de conséquence à "Body double" et "Blow out", à Dargento et Bava aussi avec toutes ses couleurs vives, mais également sur la fin à "Creepshow" où déjà l'esprit ricanant de Stephen King s'étale joyeux et persifleur.

Sans doute que le pouvoir télékinésique de Carrie peut se rapprocher de l'esprit frappeur et farceur que De Palma veut utiliser pour entamer une étude presque sociologique de la jeunesse étudiante américaine, en complet décalage avec cette part d'Amérique qu'incarne la monstrueuse Piper Laurie, la religieuse, la sectaire, effrayée par le monde et ses modernités, horrifiée par le désir et le sexe.

La pauvre Carrie est victime d'abord de l'ostracisme tout aussi apeuré de certaines de ses camarades de classe puis du poids ancestral d'une religion qui associe la femme et sa sexualité à la culpabilité, au péché originel et donc à tous les malheurs du monde. Cette confrontation de la pseudo modernité et du fanatisme borné permet au film de raconter l'histoire de l'humain quand il sort de sa chrysalide. Carrie découvre ses menstruations et finit par crucifier sa mère.

Symbolisme forcené, convocations d'images religieuses, traits grossis à la loupe, grotesque des situations, mise en scène découpant le cadre ou ballet de marionnettes : le grand-guignol qu'agite De Palma dépeint un monde bien réel, néanmoins complètement fou, très américain, une véritable tristesse, une pauvreté, des souffrances qui n'ont rien de grotesque. C'est bel et bien la mise en scène qui l'est, à bon escient car le spectacle est formidablement coloré, d'un excès festif, inventif et d'une précision scénaristique tellement ébouriffante!

Ce que je retiens avant tout en effet, c'est cette écriture si bien maitrisée qui donne une lecture agréable, d'une fluidité incroyable, en somme d'une logique imparable! Voilà, ce mot est le plus propre à décrire tout ce que je ressens devant ce film : l'imparable, l'impossibilité d'échapper au récit, à sa logique, à sa maestria, ce qu'on retrouve souvent également chez Hitchcock.

Je ne vais pas faire la revue des acteurs car aucun ne rate le coche. Tous sans exception sont en parfaite harmonie avec l'équilibre du film, sa respiration. C'est vrai, ça, on trouve toujours quelqu'un qui ne nous a pas plu autant que les autres, habituellement, mais pas ici, sur ce point aussi le film dégage quelque chose d'irréel, une sorte de magie qui fait un bel effet.

Ah et puis je commence à trouver de plus en plus élégant et divertissant le procédé du split-screen afin d'obtenir une image nette sur toutes les profondeurs. Même s'il est un peu trop apparent sur les images vives du stade, cela reste quand même un truc assez plaisant.

Mon périple d'exploration au cœur du cinéma de Brian De Palma est toujours un voyage de plaisance tellement plein de joie et de jouissance visuelle. J'adore.

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Federico
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Re: Carrie (Brian de Palma - 1976)

Message par Federico »

Carrie ne me fait ni vraiment rire ni pleurer mais ça ne m'empêchera pas de le placer parmi ses meilleures films.
Et de Palma qui a si souvent (et à juste titre) été qualifié de "suiveur" aura ici placé les jalons du teen-movie moderne avec ses lycées qui semblent remplis de footballeurs et de bimbos qui apprennent la loi du plus fort aux geeks et aux boudins (même si à mes yeux, Sissy Spacek est loin d'en être un).
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Re: Carrie (Brian de Palma - 1976)

Message par A serious man »

Je viens de revoir Carrie, j'ai toujours beaucoup aimé ce film, mais je ne sais pas pourquoi j'avais tendance a le sous estimé par rapport a Blow Out, Pulsions, Obsession, Sisters ou Phantom of the paradise, j'avais grandement tort c'est un pur chef d'oeuvre un des meilleurs films de De Palma. Les acteurs sont formidable a commencer par Piper Laurie absolument hallucinante en folle de Dieu et Sissy Spacek particulièrement émouvante en adolescente mal dans sa peau qui a toutes les difficultés du monde a s'intégrer au monde extérieur. Mais c'est la mise en scéne de De Palma qui emporte le tout, c'est une véritable leçon d'écriture filmique, De Palma s'impose comme un maitre des images un véritable magicien qui nous emmène dans un kaleïdoscope de symbole et de couleur sans que jamais ce formalisme ne sonne creux ou prétentieux au contraire il nous fait traverser toutes les émotions possible et les excès de la mise en scéne ne font finalement que donner une vrai force au film, plus que de baroque, c'est de romantisme qu'il faudrait parler a propos de Carrie ce sens de l’excès, ce lyrisme toujours au bord de la caricature voire du mauvais gout ça n'est finalement pas sans rappeler le mélange du grotesque et du sublime dont parler Hugo!!!
"Il ne faut pas être timide avec la caméra. Il faut lui faire violence, la pousser jusque dans ses derniers retranchements, parce qu'elle est une vile mécanique. Ce qui compte, c'est la poésie."

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Re: Carrie (Brian de Palma - 1976)

Message par Watkinssien »

Sans être autant dithyrambique que vous, je trouve néanmoins que Carrie est un film d'épouvante réussi, déroutant et particulièrement violent dans son attaque du fanatisme religieux !

Ce qui est indéniablement intéressant, c'est de voir s'amalgamer deux éléments primordiaux qui sont la genèse d'un film abouti. Le fond, typiquement "kingien", et la forme, qui est reconnaissable entre mille, de De Palma, loin de se distancier s'harmonisent (pas toujours adroitement) pour faire exploser la terreur sous-jacente de l'histoire.

Avec l'aide de jeunes comédiens prometteurs (dont la peinture des seconds couteaux est un peu superficielle) et d'une imagerie clinquante, De Palma se lâche dans la dernière demi-heure, avec une étourdissante maestria !

Un classique !
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stevenn33
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Re: Carrie (Brian de Palma - 1976)

Message par stevenn33 »

Je n'ai qu'une seule chose à dire : Sissy Spacek. :cry:
Pour toujours mon film préféré.
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Flol
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Re: Carrie (Brian de Palma - 1976)

Message par Flol »

stevenn33 a écrit :Je n'ai qu'une seule chose à dire : Sissy Spacek. :cry:
Je te rassure, il semblerait qu'elle soit toujours bel et bien vivante.
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