Moui, mais en dehors des scènes que tu cites, je me suis ennuyé ferme devant ce Fellini. Disons que son charme n'agit sur moi que par de courtes intermittences.christian a écrit :Roma est un petit bijou tout simplement, je ne me suis jamais remis de la scène magique de la découverte archéologique dans le métro et du désopilant défilé de mode des évêques et des cardinaux accompagné par la sublime musique de Nino Rota en arrière fond !! un MUST !
Federico Fellini (1920-1993)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Ouf Je Respire
- Charles Foster Kane
- Messages : 25914
- Inscription : 15 avr. 03, 14:22
- Localisation : Forêt d'Orléans
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Re: Juliette des Esprits
GerryPhilip Marlowe a écrit :J'hésite samedi prochain entre ça et Gerry.
Vous me conseillez quoi?
-
- murder on the dance floor
- Messages : 7287
- Inscription : 13 avr. 03, 18:33
- Localisation : Bonne question...
Re: Juliette des Esprits
C'est ce que je suis allé voir d'ailleurs...Bob Harris a écrit :GerryPhilip Marlowe a écrit :J'hésite samedi prochain entre ça et Gerry.
Vous me conseillez quoi?
- MJ
- Conseiller conjugal
- Messages : 12485
- Inscription : 17 mai 05, 19:59
- Localisation : Chez Carlotta
La Dolce Vita de Frederico Fellini
D'abords plutôt drôle le film devient lentement mais sûrement très déprimant, au fil de la descente aux enfers de son personnage principal (Marcello Mastroianni en écrivain raté, aujourd'hui journaliste pour des "canards à moitié-fascistes"), sans laisser de côté une causticité féroce.
Il n'y a pas d'intrigue linéaire, on suite la vogue sans buts, ni réel plaisir du héros, les événements se suivent et ne se ressemblent pas, du faux-miracle organisé par des enfants à la dérive finale d'un monstre échoué sur la plage. D'ici là 1965, la décadence sera totale s'exclame un badin à la fin du film, face à un Matroianni perdu et plus seul que jamais. Une note d'espoir subsiste dans le visage frais et candide d'une adolescente, qu'il regarde, il ne peut toutefois pas l'entendre à cause du vacarme qui l'entoure.
Sans être moraliste pour un sou, Fellini parle d'une mini-société, sans repères, où l'Eglise comme les stars américaines(image fascinante d'une Anita Ekberg dansant dans une fontaine, ayant déjà oubliée la quête dans laquelle elle a envoyée son compagnon) se révèlent des icônes d'une futilité magistrale, qui ne peuvent lutter contre l'absurdité de leurs vies.
Chi è la mamma della luna?
D'abords plutôt drôle le film devient lentement mais sûrement très déprimant, au fil de la descente aux enfers de son personnage principal (Marcello Mastroianni en écrivain raté, aujourd'hui journaliste pour des "canards à moitié-fascistes"), sans laisser de côté une causticité féroce.
Il n'y a pas d'intrigue linéaire, on suite la vogue sans buts, ni réel plaisir du héros, les événements se suivent et ne se ressemblent pas, du faux-miracle organisé par des enfants à la dérive finale d'un monstre échoué sur la plage. D'ici là 1965, la décadence sera totale s'exclame un badin à la fin du film, face à un Matroianni perdu et plus seul que jamais. Une note d'espoir subsiste dans le visage frais et candide d'une adolescente, qu'il regarde, il ne peut toutefois pas l'entendre à cause du vacarme qui l'entoure.
Sans être moraliste pour un sou, Fellini parle d'une mini-société, sans repères, où l'Eglise comme les stars américaines(image fascinante d'une Anita Ekberg dansant dans une fontaine, ayant déjà oubliée la quête dans laquelle elle a envoyée son compagnon) se révèlent des icônes d'une futilité magistrale, qui ne peuvent lutter contre l'absurdité de leurs vies.
Chi è la mamma della luna?
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
- Miss Nobody
- heureuse d'être contente
- Messages : 9561
- Inscription : 23 oct. 05, 16:37
- Localisation : Quelque part ailleurs
La dolce vita
Long… souvent ennuyant… et pourtant captivant, La Dolce Vita est un film à part, décousu, inégal, où des scènes magnifiques (Anita Ekberg dans la fontaine de Trévi, la demande en mariage derrière un mur…) en côtoient d’autres moins intéressantes. Fellini, avec génie (peut être est-ce ce qui sauve le film) y rassemble des bribes de vie, sans transition, où l’unique fil conducteur est Marcello, un personnage attachant, et pourtant cruel, à l’image du monde où il tente de vivre. Une curiosité… mais pas un chef d’œuvre.
7/10
- MJ
- Conseiller conjugal
- Messages : 12485
- Inscription : 17 mai 05, 19:59
- Localisation : Chez Carlotta
8 1/2 de Frederico Fellini
Je renonce à comprendre comment ce film marche. Il n'empêche que même après une enième vision, je suis toujours autant sous le choc. Un monument magique et fascinant, où Fellini se met à nu et parle de lui-même dans une entreprise qui aurait pu virer au gloubiboulga narcississico-philosophique mais s'avère puissante et émouvante.
Rien d'artificiel dans ce film, seulement une émotion à fleur de peau d'abord contenue et dissimulée derrière de puissants fantasmes et de sordides angoisses puis qui explosera finalement au grand jour, avant un final d'une grande ambiguité. Si l'on peut bien trouver dans ce film un grand flux de symboles et d'images, c'est surtout le flot d'émotions qu'ils provoquent qui est essentiel.
Outre sa magnifique photographie, le film annonce les fastes envolées d'un Scorsese ou d'un De Palma via ses travellings monumentaux et hyper-aggressifs, dansant avec les personnages, épousant une symétrie qui rajoute encore au surréalisme du film.
Des femmes, des peurs, des images puissantes, des acteurs au sommet, une inoubliable musique de Nino Rota...
Sur le fond comme sur la forme, le chef-d'oeuvre de Frederico Fellini.
Je renonce à comprendre comment ce film marche. Il n'empêche que même après une enième vision, je suis toujours autant sous le choc. Un monument magique et fascinant, où Fellini se met à nu et parle de lui-même dans une entreprise qui aurait pu virer au gloubiboulga narcississico-philosophique mais s'avère puissante et émouvante.
Rien d'artificiel dans ce film, seulement une émotion à fleur de peau d'abord contenue et dissimulée derrière de puissants fantasmes et de sordides angoisses puis qui explosera finalement au grand jour, avant un final d'une grande ambiguité. Si l'on peut bien trouver dans ce film un grand flux de symboles et d'images, c'est surtout le flot d'émotions qu'ils provoquent qui est essentiel.
Outre sa magnifique photographie, le film annonce les fastes envolées d'un Scorsese ou d'un De Palma via ses travellings monumentaux et hyper-aggressifs, dansant avec les personnages, épousant une symétrie qui rajoute encore au surréalisme du film.
Des femmes, des peurs, des images puissantes, des acteurs au sommet, une inoubliable musique de Nino Rota...
Sur le fond comme sur la forme, le chef-d'oeuvre de Frederico Fellini.
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
-
- murder on the dance floor
- Messages : 7287
- Inscription : 13 avr. 03, 18:33
- Localisation : Bonne question...
Complètement d'accordMJ a écrit :8 1/2 de Frederico Fellini
Je renonce à comprendre comment ce film marche. Il n'empêche que même après une enième vision, je suis toujours autant sous le choc. Un monument magique et fascinant, où Fellini se met à nu et parle de lui-même dans une entreprise qui aurait pu virer au gloubiboulga narcississico-philosophique mais s'avère puissante et émouvante.
Rien d'artificiel dans ce film, seulement une émotion à fleur de peau d'abord contenue et dissimulée derrière de puissants fantasmes et de sordides angoisses puis qui explosera finalement au grand jour, avant un final d'une grande ambiguité. Si l'on peut bien trouver dans ce film un grand flux de symboles et d'images, c'est surtout le flot d'émotions qu'ils provoquent qui est essentiel.
Outre sa magnifique photographie, le film annonce les fastes envolées d'un Scorsese ou d'un De Palma via ses travellings monumentaux et hyper-aggressifs, dansant avec les personnages, épousant une symétrie qui rajoute encore au surréalisme du film.
Des femmes, des peurs, des images puissantes, des acteurs au sommet, une inoubliable musique de Nino Rota...
Sur le fond comme sur la forme, le chef-d'oeuvre de Frederico Fellini.
- MJ
- Conseiller conjugal
- Messages : 12485
- Inscription : 17 mai 05, 19:59
- Localisation : Chez Carlotta
L'écriture est un peu pourrie mais à la re-lecture je crois que ça exprime vraiment bien ce que j'ai re-senti face à ce film.
Sinon, qu'as-tu pensé de la toute fin?
Je dois avouer lui préférer celle de La Dolce Vita, ce qui est loin d'être le cas pour le film. ( )
Sinon, qu'as-tu pensé de la toute fin?
Je dois avouer lui préférer celle de La Dolce Vita, ce qui est loin d'être le cas pour le film. ( )
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
-
- murder on the dance floor
- Messages : 7287
- Inscription : 13 avr. 03, 18:33
- Localisation : Bonne question...
I Vitelloni di Frederico Fellini
J'ai adoré! Peut-être pas aussi ambitieux que ce qui suivra, mais ce n'est pas forcément un mal! Le maestro cherche moins le coup d'éclat, le morceau de bravoure, que retranscrire l'ambiance de cette station balnéaire où l'on s'ennuie, la tristesse de ces jeunes désabusés, leur quotidien, et donc ces jeunes désabusés, auxquels on s'attache énormément(j'y suis même allé de ma petite larme à la fin). Mais ce n'est pas au détriment des moments de grâce ou de poésie pures(le carnaval, la plage, la nuit, la recherche de Sandra, la fin, le jeune cheminot...), comme Fellini sait si bien en faire. En bref, le juste milieu entre le spectacle et l'humain, que le cinéaste italien aura parfois tendance à sacrifier(ou à perdre) plus tard. En tout cas, plus je découvre ses films, plus je me sens d'affinité avec ses clowns tristes et ses enfants sortis d'une BD de Mickey Mouse(influence revendiquée). Mon Fellini préféré avec Huit et demi.
J'ai adoré! Peut-être pas aussi ambitieux que ce qui suivra, mais ce n'est pas forcément un mal! Le maestro cherche moins le coup d'éclat, le morceau de bravoure, que retranscrire l'ambiance de cette station balnéaire où l'on s'ennuie, la tristesse de ces jeunes désabusés, leur quotidien, et donc ces jeunes désabusés, auxquels on s'attache énormément(j'y suis même allé de ma petite larme à la fin). Mais ce n'est pas au détriment des moments de grâce ou de poésie pures(le carnaval, la plage, la nuit, la recherche de Sandra, la fin, le jeune cheminot...), comme Fellini sait si bien en faire. En bref, le juste milieu entre le spectacle et l'humain, que le cinéaste italien aura parfois tendance à sacrifier(ou à perdre) plus tard. En tout cas, plus je découvre ses films, plus je me sens d'affinité avec ses clowns tristes et ses enfants sortis d'une BD de Mickey Mouse(influence revendiquée). Mon Fellini préféré avec Huit et demi.
-
- Stagiaire
- Messages : 9
- Inscription : 1 juin 06, 22:37
-
- Ed Bloom à moto
- Messages : 5545
- Inscription : 12 avr. 03, 22:28
- Localisation : Bruxelles
-
- Assistant(e) machine à café
- Messages : 184
- Inscription : 15 mars 05, 21:13
- Localisation : Dans un milieu bourgeois.
C'est une blague ?
"Qui nierait que le cinéma sonore nous a fait découvrir le silence ? Le silence est la plus belle conquête du parlant.", dixit Henri Jeanson.
- Flol
- smells like pee spirit
- Messages : 54841
- Inscription : 14 avr. 03, 11:21
- Contact :
-
- murder on the dance floor
- Messages : 7287
- Inscription : 13 avr. 03, 18:33
- Localisation : Bonne question...
La réponse est dans sa signature banane!cristobal a écrit :C'est une blague ?
Mais il ne vaut mieux pas s'arrêter à Huit et demi, I vitelloni est certes moins "quintessentiel" mais témoigne de toute la grandeur d'âme de Fellini par sa capacité à garder de l'humour, même dans des situations tristes.