De Sang Froid (Richard Brooks - 1967)

[Nestor Almendros]

DE SANG FROID de Richard Brooks (Arte)

Je ne suis pas très fan de Brooks en général mais là, aidé par un scénario solide et une mise en scène très inspirée, il livre un très bon film. Je n'ai pas senti un brûlot contre la peine de mort (à mon sens ce n'est pas le sujet du film, même si la fin est bien sur engagée) mais le constat d'un drame gratuit, glacé.

Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer ce DE SANG FROID au TRUMAN CAPOTE sorti en salles il y a un mois. On retrouve dans les 2 reconstitutions une conformité assez surprenante, le Brooks apparaissant ainsi très fidèle et réaliste par rapport à ce qui nous est présenté dans le CAPOTE. Les deux films se complètent, assurément.

[Nicolas Mag]

sortie française le 19 septembre

[bruce randylan]

Bonne nouvelle aussi, j'avais également raté la diffusion

[Fatalitas]

sortie française le 19 septembre

dispo uniquement avec l'edition prestige du film "Truman Capote", apparemment, pas à l'unité.

[Mister Zob]

Le z2 UK simple oscille régulièrement entre £5,99 et £9,99 sur Play. Et y a la VF et les STF... comme sur de nombreux autres Columbia sortis partout sauf chez nous.

[Nicolas Mag]

enfin découvert et malgré quelques lenteurs au milieu du film (j'ai eu le même sentiment qu'en j'ai pu voir Zodiac de fincher, d'ailleurs il y a beaucoup d'autres points communs entre les 2 films) ça reste une claque.

visuellement c'est très reussi (bien sur la séquence de l'attaque de la famille mais il y a pour moi une image très bien trouvé c'est le moment ou l'assassin est en prison et il y a des reflets sur son visage, des reflets de la pluie qui tombe sur ses joues. C'est un peu tout le film, une sobriété, une apparente froideur qui masquent la profondeur du film: la douleur d'un homme qui pleure!
d'ailleurs cette idée est dans le titre en lui même, le titre ouvre le film et ferme le film (double sens au film)

je suis certain que c'est le genre de film que je vais voir et revoir assez souvent

[angel with dirty face]

Pour moi simplement le chef-d'oeuvre de Richard Brooks.
Une oeuvre noire, brutale à l'atmosphère tendue et morbide. La photo NB très sombre, minérale et poussant l'argentique dans ses derniers retranchements, du regretté Conrad Hall est rentrée dans l'histoire.
Brooks évite l'émotion facile en adaptant le style fait-divers de Truman Capote : les criminels sont des salauds complets et pourtant son film est un plaidoyer contre la peine de mort. Il évite aussi le piège didactique en se focalisant sur les criminels, la police et la traque, sans s'apesantir sur le débat proposé par le film. C'est la simplicité de la narration, le sentiment de fatalité et le regard noir porté sur les actes évoqués qui éveillent la conscience du spectateur, et non pas des explications inutiles.
Une oeuvre implacable par sa forme et son propos au final sec et violent qui m'a laissé sans souffle lors de la première projection.

PS : je ne te suis pas du tout, Margo, pour le "vieillissement" des effets de style.

+ 1

Et aussi la musique de Quincy Jones!!!

Le soundtrack n'existe pas en CD

[maximusleo]

Vu cet été en salle
Je reprends ce que j'ai écrit dans un autre Topic :

Viens de voir "DE SANG FROID". Une découverte.
Quel film !
L'attention et la tension se ressentaient dans la salle. Les gens étaient scotchés à leur fauteuil.
Trés belle mise en scène. Les acteurs sont excellents. Particulièrement Robert Blake (Baretta pour les intimes).
Un réquisitoire intelligent contre la peine de mort.

[rosebud]

Je cite Guy Bellinger :

DE SANG FROID est un film constat sans vedettes , sans concessions , sans joie , qui est le reflet d'une Amérique angoissante et angoissée qui donne froid dans le dos.

[Watkinssien]

Richard Brooks trouve dans le roman de Capote une sorte de condensé de ses thèmes de prédilection.

Le cinéaste y expose les tenants et aboutissants de l'oeuvre littéraire à travers un style réaliste qui l'a toujours conditionné.

On y ressent l'empathie, on participe aux tensions psychologiques, aux éternels regrets, jusqu'à que le film s'envole vers un cadre plus lyrique qui surprend et déconcerte.

Une oeuvre forte, réussie et difficile.

[Sergius Karamzin II]

Particulièrement Robert Blake (Baretta pour les intimes).

N'oublions pas sa magnifique prestation dans "Electra Glide in Blue" et son rôle fabuleux dans "Lost Highway"...

[bruce randylan]

Excellente adaptation du roman de Truman Capote qui surpasse même le livre dans le sens où Richard Brooks réussit véritablement le pari parti-pris d'un point de vue objectif là où Capote était un peu trop manipulateur ( les 150 premières pages qui nous expliquait et rabâchait que la famille massacrée était super gentil, aimée de tout le monde et qu'ils méritaient pas de mourir, ça cassait tout le truc ).

Le film fonctionne également mieux pour son choix d'une narration chronologique ( certes imposé pour le format cinéma ) qui donne aux faits une force entre le documentaire, l'enquête, le road-movie et l'étude socio/psychologique.

On alterne ainsi les scènes avec la police essayant de retrouver les coupables et celles où les criminels sont sur les routes. Sans jamais que Brooks ne cherche à justifier l'Acte, pivot de l'affaire, on s'attache aux 2 repris de justice qui tiennent plus des paumés sans but que de dangereux psychopathe assoiffé de sang... Juste deux victimes d'une succession de malchance et de mauvaises rencontres qui conduisent à un acte de folie insoutenable.

La mise en scène de Brooks, comme le noir et blanc, sont épurés de tout effet de style pour une approche brute, implacable et sans concession. Pour plus de réalité, le film a d'ailleurs était tourné sur les lieux mêmes du drame.
Le jeu des acteurs, le rythme, la peinture d'une Amérique des années 50, la système judiciaire, la peine de mort sont abordés avec une justesse qui force le respect et rappelle que Brooks était non seulement un brillant scénariste mais aussi un réalisateur passionnant.

[Juan Dominguez]

J'ai adoré moi aussi de mon côté. La mise en scène précise de Brooks (et particulièrement le dénouement, véritable coup de gueule), la magnifique photo noir et blanc de Conrad Hall qui rehausse à la fois l'aspect morbide et mélancolique du récit, et bien sûr l'inoubliable duo Robert Blake-Scott Wilson qui rendent ce film tout simplement inoubliable.

Seul bémol, l'édition DVD zone 1 de Sony aurait pu être plus consistante. Aucun supplément, même pas de bande-annonce. Inacceptable pour ce classique du cinéma américain.

[Jeremy Fox]

La chronique classikienne signée Justin Kwedi