Sur la piste des Mohawks
Un jeune couple citadin part s’installer à la frontière. La nature est magnifique, la vie est rude et la guerre menace : les anglais se sont alliés avec de mechants indiens.
On est dans du 100% Ford.
C’est son 1er film en couleur et chaque plan est superbe.
Il s’agit d’évoquer (voire d’exalter) la construction de la nation via ces familles de colons qui constitue un collectif face à la difficulté à conquérir la terre (on defriche la foret pour faire des champs) ou face à la guerre.
Tout cela vu d’aujourd’hui a quelques fois des cotés caricaturaux (le bon indien, la veuve, le mechant au bandeau, …)
C’est la dernière partie du film que j’ai trouvé de trop ou mal menee. Elle fait redite par rapport à la 1ere attaque, autrement plus interessante. Certes la scene de la poursuite finale est de toute beauté mais il manque un vrai suspense (croit’on un instant que Fonda sera rattrapé par les indiens?) et la beauté de l’affaire (plans incroyable sur le coucher de soleil rougeoyant) donne un coté irréaliste à l’affaire.
Un autre passage m’a fait sortir du film :
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- quand la veuve ridiculise deux indiens venus mettre la feu a sa maison.
Alors, pourquoi voir ce film aujourd’hui ?
D’abord pour l’incroyable sequence du retour et du recit de la bataille.
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- Ce qui me happe dans cette scene c’est l’incroyable détermination de Lana à soigner son epoux, indiffèrente au recit dramatique que fait Gil traumatisé, épuisé, … fait de ce qu’il a vecu au combat. Elle est entièrement sur un seul sentiment : il est vivant et une seule action : le soigner et lui laver ses blessures.
Tavernier dans son commentaire explique les conditions dans lesquelles cette scene est née et on mesure ici le genie du cineaste.
C’est pour moi un des sommets de l’oeuvre de Ford (enfin ce que j’en connait) qui justifie à lui seul de découvrir ce film.
Qui a bien aussi d’autre qualités.
Henri Fonda est excellent mais bon, ca surprendra personne.
Mais je trouve Claudette Colbert aussi tres bien. Elle porte « naturellement » ce personnage de jeune femme citadine et bourgeoise qui se retrouve projetée dans la dureté et l’hostilité. Certaines scènes ne fonctionnent pas, mais le plus souvent c’est elle qui porte la sensibilité et l’émotion du film. Voir aussi la scene du depart à la guerre.
Le film lui doit beaucoup je trouve.
En fait, malgré quelques moments remarquables
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- ( notamment Fonda cherchant son epouse au millieu des cadavres et des blesses)
c’est ls seconde partie que j’ai moins aimée car comme indiqué deroulant une bataille un peu convenue.
Comme souvent Tavernier a une analyse tres juste du film, et sans en masquer les faiblesses qui l’empeche de rentrer au pantheon, exalte en quoi ce film est un moment majeur chez Ford.
A decouvrir sans hésiter.