Jack Lee Thompson (1914-2002)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Boubakar
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par Boubakar »

Taras Bulba (1962)

Vu la réputation du film, je m'attendais à mieux que ce poussif film d'aventures. :?
Et autant je trouve Yul Brynner génial, et tout à fait adapté au personnage, je trouve qu'on frise l'erreur de casting pour Tony Curtis, tellement il est fade, et à côté de ses pompes. Et c'est long, long.... Heureusement qu'on a aussi droit à de très beaux décors naturels pour nous empêcher de nous endormir.
En revenant sur les anciens messages, c'est vrai que Thompson est quand même un cinéaste très curieux, capable de très bonnes choses (j'aime beaucoup Les nerfs à vifs), mais là, je n'accroche pas.
Bugsy Siegel
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par Bugsy Siegel »

D'après Forestier qui avait chroniqué ce film comme nanar, Yul Brunner était plus préoccupé de jouer aux dés avec les figurants que par son rôle.

En tout cas, j'ai été assez surpris de le voir sortir dans "Les Introuvables" de Wild Side : c'est un film que je croyais archi-rediffusé à la télévision et qui m'avait semblé tout à fait mineur.
on faisait queue devant la porte des WC comme au ciné lors du passage de l'Atlantide à l'écran. Jean Ray, Hôtel de Famille, 1922
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Boubakar
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par Boubakar »

Bugsy Siegel a écrit :En tout cas, j'ai été assez surpris de le voir sortir dans "Les Introuvables" de Wild Side : c'est un film que je croyais archi-rediffusé à la télévision et qui m'avait semblé tout à fait mineur.
D'ailleurs, c'est drôle de voir que dans la présentation du film, Noël Simsolo parle très peu du film, qui ne semble pas l'intéresser, au profit de la filmographie du réalisateur. :lol:
Nestor Almendros
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par Nestor Almendros »

L'OR DE MACKENNA (1969)

J'étais parti sur un a priori plutôt négatif, le film n'étant pas tellement apprecié sur le forum. Il est vrai que ce n'est pas un western pur et dur et qu'il reste surtout très bancal. Je l'ai pourtant trouvé beaucoup plus honorable qu'attendu et loin d'être désagréable.

L'OR DE MACKENNA est d'abord un film à grand spectacle (certainement projeté dans l'ancêtre du format IMAX) où s'entremêlent parfois efficacement le western, le film d'aventure et la comédie. L'ambiance y est plutôt décontractée, le méchant est souvent sympathique, la chasse au trésor prenante.
Le scénario trouve son principal moteur dans le jeu des relations établies entre les personnages (opposition, le plus souvent, et obstacle). Cela fonctionne bien au début mais de nombreuses faiblesses ne tardent pas à apparaitre. On multiplie par exemple le nombre de protagonistes avec l'arrivée d'Eli Wallach, Edward G. Robinson, etc. C'est l'occasion pour le producteur d'élaborer un casting hétéroclite et étonnant (de nombreuses têtes d'affiche) pour les abandonner finalement quelques scènes plus tard. Curieuse gestion d'une histoire qui pouvait être prometteuse, avec autant de pistes, mais qui se réduit sur la longueur au simple duel McKenna/Colorado. Peut-être qu'à force de réécriture (ou de réappropriation du script par le producteur ou le réalisateur), de nombreux passages sont passés à la trappe, éliminant d'un seul coup par une attaque Apache les personnages accessoires.

La piste de la chasse au trésor, si elle sert efficacement de fil conducteur, n'en est pas moins utilisée bien paresseusement. Le groupe se déplace simplement en suivant son guide, sans profiter d'un suspense potentiel. On passe d'un site à l'autre sans recherche, attendant sagement la mystérieuse étape finale.
L'aspect grand spectacle est régulièrement présent, comme pour aérer un script très bavard. On sent Jack Lee Thompson motivé pour en mettre plein la vue. Mais on a également l'impression qu'il est obligé de limiter ses ambitions à cause d'un budget trop serré et d'une technique défaillante. L'intention est louable dans l'esprit mais peine à marquer le spectateur. La faute parfois à des compromis très discutables, des décisions étonnantes de la part du réalisateur, par exemple avec ces distorsions d'image pour simuler le pont suspendu qui vacille: effet comique aujourd'hui et certainement peu convaincant à l'époque. J.L. Thompson le roi du bricolage économique. Il se rattrape un peu avec certains effets de montage (les ricochets/échos d'un tir au fusil au tout début du film) mais rate encore le coche avec cette scène du reflet coloré et stroboscopique (au moment de la découverte du canyon).

Bilan mitigé mais pas nul (en fan des MYSTERIEUSES CITES D'OR, je ne pouvais détester :mrgreen: ). Mieux écrit, mieux structuré, je suis sûr que cela ferait un excellent remake.
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julien
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par julien »

Nestor Almendros a écrit :Mieux écrit, mieux structuré, je suis sûr que cela ferait un excellent remake.
C'était d'ailleurs ce que je m'étais dit en voyant son thriller La baie du tigre. Le sujet est intéressant mais on se dit qu'avec un budget ou un temps de préparation plus important, il aurait pu aboutir à un film plus ambitieux et stylisé. En même temps les remakes de ses films ne sont pas forcément meilleurs que l'original. Celui de Cape Fear de Scorsese était quand même assez emphatique.
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Boubakar
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par Boubakar »

Le bison blanc (1977)

Mélange presque de western et de film d'horreur, il repose sur l'apparition d'un bison blanc dangereux, qui apparaitrait comme un certain requin de Jaws...
L'ennui, c'est qu'on a plus envie de rire qu'être effrayé ; les apparitions du bison sont parfois très marrantes de nanardise, car on sent on sent vraiment la maquette montée sur vérin à chacune de ses charges. Et, à quelques exceptions près, on a très souvent droit à des décors enneigés, mais c'est du studio ; alors, quand des fins morceaux de polystyrène tombent sur les acteurs, on a du mal à croire qu'ils aient froid.
Le côté western est quasiment peu présent, à part dans les saloons, où les gens y apparaissent comme dégueulasses, sordides, mais ce côté plus "réaliste" est vite expédié au profit des apparitions du monstre blanc.
A part un casting assez atypique (dont Kim Novak) constitué de plusieurs vétérans du western, et un Charles Bronson qui traverse le film dans un état de fatigue assez avancé, c'est assez mauvais, mais idéale pour une soirée nanar.
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par riqueuniee »

Bugsy Siegel a écrit :D'après Forestier qui avait chroniqué ce film comme nanar, Yul Brunner était plus préoccupé de jouer aux dés avec les figurants que par son rôle.

En tout cas, j'ai été assez surpris de le voir sortir dans "Les Introuvables" de Wild Side : c'est un film que je croyais archi-rediffusé à la télévision et qui m'avait semblé tout à fait mineur.
Que Forestier le classe dans les nanars me ferait presque penser que c'est un bon film... :mrgreen:
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Jeremy Fox
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par Jeremy Fox »

riqueuniee a écrit :
Bugsy Siegel a écrit :D'après Forestier qui avait chroniqué ce film comme nanar,
Que Forestier le classe dans les nanars me ferait presque penser que c'est un bon film... :mrgreen:
Moi aussi :lol: Mais pour une fois, il a raison ; ce doit être l'erreur de son bouquin :mrgreen:
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par Lord Henry »

Boubakar a écrit :Le bison blanc (1977)
Après ce bison pas futé, il te faut séance tenante jeter ton dévolu sur Caboblanco; une pochade ni faite ni à faire, qui emprunte à Key Largo, Le Port de l'Angoisse et bien sûr, à Casablanca (!).

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Julien Léonard
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par Julien Léonard »

Jack Lee Thompson est un réalisateur qui, finalement, me désappointe... Récemment, il m'a un peu préoccupé, suite à certains films revus ou découverts. J'adore Les canons de Navarone et Les nerfs à vif, deux films aboutis au discours intéressant. Et puis, Les canons de Navarone a le mérite de brosser des portraits de personnages qui dépassent le cadre d'une simple silhouette (au contraire de la majorité des films de commandos qui seront produits par la suite).

J'aime bien Monsieur St Yves, un polar classe, où Charles Bronson campe un auteur détective à ses heures. Bref, un rôle élégant et soft, bien éloigné des personnages violents régulièrement incarnés par l'acteur. L'ambiance est sympa, le récit soigné et la musique plutôt cool (Lalo Schifrin en bonne forme). Enfin, je trouve que, malgré qu'il soit serré par les impératifs d'une Cannon sur le départ pour la gloire grâce à ses films débordants de violence, Thompson s'en sort bien avec Ten to midnight, un thriller bien fichu (même si malsain).

Après, le reste, souvent ça se gâte. L'homme le plus dangereux du monde, c'est long et bizarre, sans oublier un pitch de base hyper prometteur mais en fait mal exploité. C'est agréable, mais parfois agaçant. La période Cannon, je n'en parle pas, c'est le déclin absolu (Allan Quatermain et les mines du roi Salomon et Le temple d'or, vous connaissez ?). Le bison blanc, c'est régulièrement ridicule. Mais le pire est atteint avec L'or de McKenna : je n'ai jamais vu un film avec autant d'expérimentations lourdingues qui plombent le déroulement général. Le casting merveilleux ne sert à rien (c'est fort quand même !), les rebondissements sont téléphonés... L'ensemble est une grosse production aux effets spéciaux risibles et à la qualité générale douteuse. Un autre réalisateur, avec un autre scénario, aurait réussis tout autre chose. Reste un Gregory Peck toujours bon, mais qui doit galoper à chaque fois devant une immonde transparence.
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par bruce randylan »

S'il faut découvrir un film de lui, c'est le désert de la peur (Ice-cold in alex), un démarquage du salaire de la peur en Afrique du nord lors de la seconde guerre qui a plus que fortement influencé un taxi pour Tobrouk (on peut parler de remake ou de plagiat pour de nombreux aspects).
Efficace, bien foutu, belle photo, du suspens à revendre, casting solide et une séquence finale qui a fait date au Angleterre.

Le film est sorti en blu-ray récemment la-bas avec je crois (sans en être certain) des sous-titres anglais
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par Julien Léonard »

Je ne connaissais pas du tout. C'est très alléchant... :wink:
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Flol
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par Flol »

Je me suis rendu compte récemment que le "Jack" de son nom n'apparaît en fait nulle part ailleurs qu'en France : sur Imdb ou sur Wikipedia, il est nommé "J. Lee Thompson" aka "John Lee Thompson".
D'où mon interrogation : d'où sort ce "Jack" ? :o
riqueuniee
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par riqueuniee »

Jack est tout simplement le diminutif de John... (J'ai lu des textes où Kennedy était surnommé "jack"). Il n'y a donc pas d'erreur sur la personne. John Lee etc correspond à son état civil.
Il était certainement régulièrement appelé Jack par son entourage.
En France, on a plus retenu le diminutif (comment et pourquoi, ça je ne sais pas). Et, une fois l'habitude prise, dur de changer...
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Re: Jack Lee Thompson (1914-2002)

Message par Music Man »

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PEINE CAPITALE (a yield to the night) de J. Lee Thompson – 1956
Avec Diana DORS et Yvonne MITCHELL

Une femme condamnée à mort revoit les événements qui ont conduit à son arrestation.

Inspiré d’un fait divers, ce drame sobre et superbement réalisé par J. Lee Thompson est un beau plaidoyer contre la peine de mort à une époque où le sujet commençait à remuer l’opinion publique suite à quelques erreurs judiciaires. Les scènes de prison qui décrivent la détresse morale et les conditions de vie des détenues (ici, la condamnée est jugée si dangereuse qu’elle est surveillée par deux gardiennes même pendant son bain et son sommeil) sont réalisées avec tact et sobriété et le film m’a paru plus convaincant que le « Je veux vivre » tourné aux USA par Robert Wise car il est totalement exempt de cabotinage ou de surenchère.
Si deux flash back ainsi qu’un début assez tonitruant (Diana Dors tuant de sang froid sa rivale), nous permettent de comprendre pourquoi la prisonnière en est arrivée là, c’est bien évidemment les scènes de prison qui sont les plus remarquables.
Les personnages qui évoluent autour de la condamnée (gardes, prêtres, parents…), se découvrent aussi au fil du récit et sont interprétés avec beaucoup de talent. Néanmoins, c’est la prestation centrale de Diana Dors qui étonne le plus, car elle est remarquable, dans LE rôle de sa carrière. Vamp parfois insipide, lancée comme la concurrente anglaise de Marilyn Monroe, elle prouve qu’elle est une vraie comédienne. Débarbouillée de tout maquillage, elle exprime avec dignité et réalisme le désarroi de la condamnée, sa souffrance physique et morale de la promiscuité et son angoisse devant la mort.
La caméra de Jack Lee Thompson explore ses yeux fatigués et délavés par les larmes et les moindres recoins de sa cellule qu’elle connait par cœur.
Un beau film, à découvrir à l’unité ou sur le coffret consacré à la vamp anglaise.

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