Lolita (Adrian Lyne - 1997)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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julien
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Re: Lolita (Adrian Lyne - 1997)

Message par julien »

G.T.O a écrit :Par ailleurs, le film de Lyne est plus érotique et sensuel que le film de Kubrick.
Ça faut dire que c'est pas compliqué. Kubrick il a jamais su filmer l'érotisme. Il sait très bien filmer les objets, les couloirs et les maquettes mais la sensualité entre les acteurs ça n'a jamais était son fort.
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Re: Lolita (Adrian Lyne - 1997)

Message par Wagner »

Après vu que Kubrick n'a pas voulu faire un fim sensuel, ce n'est pas en problème en soi.
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Watkinssien
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Re: Lolita (Adrian Lyne - 1997)

Message par Watkinssien »

AtCloseRange a écrit :Cher G.T.O,

je n'ai rien vu de tout cela si ce n'est un ratage assez global.

Cordialement.
:mrgreen:


Mais là, entre le visuel chichiteux et hamiltonien (le flashback initial est gratiné de ce point de vue), une distribution globalement pas très à l'aise (ou trop dans le cas de Dominique Swain), Lyne n' pas trop su sur quel pied danser avec ce matériau délicat et donc il n'en fait rien si ce n'est un entre deux qui ne fonctionne pas.

Bref, c'est raté.
Je souscris totalement à cet avis sur cette relecture de Lyne. Une oeuvre timorée et pas très élégante, plus larmoyante que le film de Kubrick. Une oeuvre qui manque d'un caractère incisif par rapport à son sujet.
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Kevin95
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Re: Lolita (Adrian Lyne - 1997)

Message par Kevin95 »

LOLITA de Adrian Lyne (1997) découverte

Descendu à sa sortie parce que 1/ livre sanctifié, 2/ première adaptation par Stanley Kubrick chef d’œuvrisée et 3/ Adrian Lyne détesté par quasiment toute la critique. C'en était trop pour un seul film et ni un ni deux, le voilà foutu à la benne, décimé, oublié. Car de quoi réveiller les morts, mais la taule est légèrement injuste. Certes le film ne fait pas le poids face à Kubrick, certes son imagerie n'arrange pas le leitmotiv "Adiran Lyne réalisateur publicitaire", certes on sent les producteurs désireux de courir derrière le succès de L'Amant de Jean-Jacques Annaud, mais le film n'a en soit rien d'honteux. Plus proche du bouquin que la version 1962 (époque oblige), cette Lolita a son identité propre, la gamine est bien plus vulgos que dans le film précédent donc la love story crispe un peu plus, Jeremy Irons est excellent et la musique d'Ennio Morricone est l'une des plus belles du compositeur sur la période 1990's. Ingrat mais intéressant, le cas d'Adrian Lyne a malheureusement été plombé par l'échec du film. La vie est dure.
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Supfiction
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Re: Lolita (Adrian Lyne - 1997)

Message par Supfiction »

Hasard de programmation, ARTE propose ce doc sur Lolita en même temps que Mubi propose le film de 1997:

Comment l'enfant abusée du chef-d'œuvre au noir de Nabokov s'est-elle transformée en icône érotique dans l'imaginaire collectif ? Généalogie d'un contresens nourri de scandale et de gloire, au plus près du roman et de son histoire.
https://www.arte.tv/fr/videos/100842-00 ... -fantasme/
Supfiction a écrit : 9 oct. 21, 11:13 Lolita (Adrian Lyne)

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Découvert le film de 1997 actuellement sur la plateforme MUBI dans une très belle copie et je crois bien avoir préféré cette version à celle de Kubrick. En dépit de sa réputation, la réalisation de Lynn n’est jamais graveleuse. Irons est excellent (aussi tourmenté que dans Chinese Box que j’avais beaucoup aimé au cinéma et sorti la même année) et Dominique Swann incarne parfaitement la nymphette à la fois consciente et inconsciente de la situation. Par conséquent, il y a de l’empathie pour les deux protagonistes sans les dédouaner de leurs comportements litigieux.

Je dépose ici ce texte intéressant au sujet des deux films et du livre :
Les différences entre les œuvres de Nabokov, qui questionne les représentations sociales associant la pédophilie au crime et à la pathologie, de Kubrick, qui les conteste, et de Lyne, qui au contraire les rejoint, traduisent une évolution du contexte socioculturel puisque, si la pédophilie est majoritairement pathologisée quand les œuvres de Nabokov et Kubrick sont réalisées, elle l’est plus systématiquement lorsque Lyne entreprend son adaptation.

Les divergences entre les trois versions de Lolita participent néanmoins à la même évolution des représentations par l’introduction et le renforcement du concept de lolita dans l’imaginaire collectif.
http://archive.wikiwix.com/cache/index2 ... atale.html

Wagner a écrit : 18 mars 13, 22:53
Le livre est une tuerie. Kubrick a coupé les plus beaux passages, ce qui fait que son film est à peine une adaptation; c'est en fait carrément autre chose et il doit être jugé comme un film autonome.

Sinon, d'accord sur tout, le chef d’œuvre de Morricone pour moi, et un autre grand film pour Lyne à côté de l'immense L’Échelle de Jacob.
La B.O. de Morricone est très belle et délicate mais ne se démarque pas de ce qu’il faisait à cette époque pour d’autres films, en particulier pour le génial Bugsy dans lequel on retrouve les mêmes arrangements.
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