Star Trek : Les films (1979-2016)

[nobody smith]

Ma découverte de la franchise cinématographique tire vers sa fin et en attendant de voir insurrection, je savoure donc aujourd’hui l’ultime aventure de l’équipage originel de l’Enterprise. Une fois n’est pas coutume, je m’accorde avec beaucoup de monde pour dire qu’il s’agit là d’un très bon épisode. L’orientation est assez similaire à voyage home (faire un star trek très ancré dans son époque) mais la finalité est tout autre. Artifice commercial douteux précédemment, la technique offre ici un épisode politique effectivement très intéressant dans sa construction autour de la fin de la guerre froide. Une transposition science-fictionnelle pleine de bon sens, de pertinence, d’invention et n’oubliant pas d’explorer le caractère émotionnel des personnages (Kirk bien décidé à ne pas pardonner la mort de son fils, la trahison subit par Spock). De l’ouvrage à la réflexion passionnante mais qui n’en oublie pas l’aventure (toute la partie au goulag) et la comédie (le repas tendu entre l’équipage et les klingons, le combat de Kirk avec Kirk ). La production a en plus mis les petits plats dans les grands. Loin des restrictions budgétaires de la colère de Khan, Nicholas Meyer élabore une mise en scène ample et spectaculaire traversée d’effets spéciaux brillants (ça fait plaisir après les cafouillages du cinquième épisode). La musique de Cliff Eidelman discrète mais capable de belles envolées est également attrayante. Le seul reproche que je ferais au film serait qu’il manque un chainon dans le script pour réussir à correler le côté fin d’une époque de l’histoire et les adieux des personnages aux spectateurs. Défaut mineur cela dit, d’autant plus que generations s’avèrera être un bien beau passage de relais.

[nobody smith]

Après une longue période de veille, j’ai finalement enfin décidé de boucler mon exploration de la franchise ciné star trek avec insurrection. Sur la page preécédente, le prisonnier relevait avec amertune une tendance de la série à se moquer d’elle-même parfois. Je dois avouer que c’est tout particulièrement ce qu’il y a de déstabilisant dans insurrection. Ça n’est pas juste quelques détails comme ceux que notent le prisonnier sur the undiscovery country et wrath of Khan. Non là c’est le festival des clins d’œil sur pour dire “eh les mecs mais on déconne !”. La première scène sur l’Enterprise présente ainsi des extraterrestres ridicules dont on ricane gentiment des coutumes (bonjour l’esprit de partage) et on se moque de ses longues répliques scientifiques assomantes (quand bien même celles-ci seront utilisées plus tard dans un strict premier degré). Et la suite de multiplier les idées du même cru : Picard en blouson de cuir qui joue les rebelles, Riker rase sa barbe, le même Riker pilote l’enterprise avec un joystick de jeux vidéo, Picard déstabilise son adversaire en chantant un refrain de marin avant d’esquisser un peu plus loin quelques pas de mambo, on leurre l’ennemi en usant de CGI... C’est fort déstabilisant car le film cherche d’un autre côté à poursuivre la voie ouverte par l’excellent premier contact, autrement dit réussir à commettre du grand spectacle avec effets spéciaux (fort honnêtes dans l’ensemble) et action (l’entrain de la mise en scène masque mal leurs connotations téléfilmesques) tout en construisant une réflexion propre à la série. En l’occurrence, le scénario pose de bonnes questions (favorise-t-on le bien-être de la masse ou de quelques uns ?) et emballe le tout avec un minimum de dimension dramaturgique (un méchant fort attrayant campé par F. Murray Abraham). Bref, insurrection est un épisode assez étrange fort attachant sur certains aspects bien que flirtant avec une forme de parodie limite insupportable. Ça reste quand un divertissement sympathique.

Au bout du compte, malgré mes réticences de base, je ne regrette aucunement de mettre aventurer dans la série. Même les opus les moins inspirés auront réussi à m’intéresser pour diverses raisons et je me sens presque triste de devoir abandonner l’univers. Moi qui avais déclaré que je ne regarderais jamais les différentes séries à cause de trop mauvais souvenirs, je me dit que je ferais bien d’y jeter un oeil. En attendant, voilà donc mon top concernant les films :

1/ Star trek : le film
2/ Premier contact
3/ Terre inconnue
4/ Star trek XI
5/ À la recherche de Spock
6/ Generations
7/ Insurrection
8/ La colère de Khan
9/ Nemesis
10/ L’ultime frontière
11/ Retour sur terre

Et pour ceux que ça intéresse, la plupart des épisodes ont eu droit à de bonnes grosses analyses sur mon blog

[Akrocine]

L'achat de l'intégrale des films en Blu-Ray vaut-il donc le coup?

[nobody smith]

L'achat de l'intégrale des films en Blu-Ray vaut-il donc le coup?

Personnellement je dirais que oui mais c’est un avis strictement personnel. On peut être très facilement rebuté par le ton et le style de la franchise. Si tu veux te lancer dedans, je te conseillerais une découverte graduelle en commençant notamment par les quatre premiers films que j’ai mis dans mon top. Premier contact est notamment une parfaite introduction à l’univers (du divertissement intelligent avec plein d’action loin de l’image chiante de la série), bien que tu puises très surement apprécié directement le premier film avec son côté 2001 . Après si tu adhères à ceux là, tu pourras sans problème te lancer dans les autres malgré leur intérêt variable.

Par contre, concernant la qualité des blu ray, je n’en ai aucune idée. La seule chose que je sais, c’est que le premier film a l’inconvénient de ne pas proposer en HD la director’s cut mais uniquement la version originale sortie en salle.

[dvdlib]

ce ne sont pas les premiers films que j'ai acheté en DVD ... les tout premiers je pense étaient des James Bond à la Fnac ... (2003) environ

par contre c' est la 1ère série que j'ai acheté en DVD en 2004 ... reste ma série préférée juste devant Stargate
5 séries pour 28 saisons ... mon ordre de préférence :
Voyager, Enterprise, The Next Generation, The Original Series, Deep Space Nine

Star Trek 11 (2009) - le 12 en 2013 ... il me semble ...
les films doivent servir de passerelles ou d'introduction à une nouvelle série
et non pas devenir l'élément principal d'une série

[Jeremy Fox]

5 séries pour 28 saisons ... mon ordre de préférence :
Voyager, Enterprise, The Next Generation, The Original Series, Deep Space Nine

Tiens je ne suis donc pas le seul à préférer Voyager

[julien]

Star Trek de Wise. Je l'avais pas revu depuis des lustres. Bien que n'étant pas trop amateur de la série originale, j'ai bien aimé ; en particulier au niveau des décors et des effets spéciaux. Il me semble que le deuxième opus était plus réussit, celui-ci souffre parfois d'une réalisation un poil trop contemplative qui lorgne parfois un peu trop du côté de 2001. Intéressant aussi de visualiser ce film après le calvaire Prometheus parce que tu peux apprécier ici tout ce qui fait défaut au film de Scott. La cohérence du script, un vrai concept visuel au niveau des décors, la profondeur psychologique des personnages, et surtout des trouvailles scénaristiques assez imaginatives comme par exemple, ce tunnel temporel hallucinant, dans lequel le vaisseau s'engouffre - une idée d'Isaac Asimov je crois - et qui donne lieu à une séquence visuelle particulièrement étonnante. Et puis la musique de Goldsmith, à elle seule, suffirait presque amplement à la réussite du film, d'autant qu'elle est particulièrement bien mise en valeur. Cette utilisation en outre du Blaster Beam est aussi géniale que le theremin, utilisé dans Le jour où la terre s'arrêta d'Herrmann. Les effets spéciaux ont pas tellement vieillit et passent plutôt bien le poids des âges ; maquettes, peintures, sculptures, effets de moiré, de lumières etc. C'est un vrai festival pour les rétines. Bon tu vois que les types qui ont conçus ses plans sont de véritables artistes et pas justes de simples graphistes. Dans Prometheus, t'as pas un plan qui atteigne cette dimension là.

Finalement, Prometheus aura eu au moins l'avantage de me faire réhabiliter certains classiques de la SF que j'avais un peu injustement déconsidérés. (J'ai mieux apprécié également Le Voyage Fantastique de Fleischer, à la revoyure). Prochainement, ma chronique de Lifeforce !

[nobody smith]

Je suis en train de me refaire la saga en vu de l’écriture d’un dossier. Si je me suis un brin ennuyé en rematant le film de Robert Wise (métaphysique contemplative et état de fatigue, ça n’est pas un bon cocktail), j’ai pris un plaisir inattendu devant La Colère De Khan. A contre-courant de l’opinion général, je l’avais considéré à sa découverte comme le bas du panier. C’était un peu une sanction du relâchement de l’ambition de cette suite par rapport à l’opus initial. Aujourd’hui, je localise un peu mieux le problème. En le resituant au sein de la franchise, je vois assez clairement comment La Colère De Khan débute un arc narratif qui s’étendra sur trois films. Une logique feuilletonesque qui donne un tour incomplet à l’épisode. Le film introduit ainsi des thèmes sur la vie, la mort et le sacrifice mais ceux-ci ne seront creusés en profondeur que sur A La Recherche De Spock. Je saisis plus amplement l’intérêt de la chose mais la construction reste donc imparfaite à mes yeux. Par contre, le duel entre Kirk et Khan m’apparaît bien plus savoureux. On est moins face à un affrontement de stratège (malgré les quelques excellentes scènes d’action construites comme des batailles navales) qu’à une guerre d’égo. Outre un Khan en capitaine Achab aimant bien à s’entendre parler, la caractérisation de Kirk est aussi réjouissante que passionnante. A la revoyure, je comprends mal la critique du prisonnier sur le Kobayashi Maru. L’idée est justement de mettre en exergue un personnage qui préfère se montrer meilleur que tous en refusant de se conformer à la marche des évènements (le test étant impossible et ne servant qu’à jauger la personnalité du testé) et qui au final se retrouve face aux limites de ce mode de pensée à base de tricherie. La composition de ce parcours est assez ingénieuse là dessus et participe au rehaussement du film dans mon estime.

[Jeremy Fox]

Star Trek, le film de Robert Wise chroniqué par Claude Monnier

[harry]

Excellente analyse, surtout sur l'arc du personnage de Spock, un arc qui se développera et reviendra pendant les films suivants.
Le personnage est mis devant un challenge des le 1er film et sa 1ere scène: lui qui veut atteindre la logique pure se retrouve face a Vger et réalise qu'il en est encore loin et (peu être?) la futilité de sa quête. On retrouvera le thème de l'acceptation de sa part humaine par Spock sur les autres films de la série

Spoiler (cliquez pour afficher)

(son sacrifice dans le 2, sa renaissance dans le 3 et le 4: la scène de test au début du 4 ou l'ordinateur lui demande "Comment vous sentez vous?" au milieu d'un quizz frénétique, ou sa dernière réplique dans le 6)

Quand l'aspect sexuel du film, j'avais lu, je ne sais plus ou, que l'on pouvait faire une métaphore spermatozoïde/ovule entre le "minuscule" Enterprise et le gigantesque Vger. Une "fécondation" qui sera symbolisée par l'union de Decker et Ilya dans le final du film et qui aura un écho dans la suite de la franchise ou l'on suppose plus ou moins que le monde d'où revient Vger pourrait être une version primitive des Borgs de The Next Generation.

Bref STTMP c'est vachement bien et sa mérite mieux que sa réputation.

[batfunk]

Très Bonne analyse effectivement. Beaucoup de fans ont critiqué avec raison le manque d'unité de l'équipage, contrairement à la série originale. Robert Wise a pu effectivement imposé en partie sa vision, au prix de grosses difficultés, notamment un script écrit au jour le jour.
Je note ausi un voile pudique sur le jeu d'acteurs médiocre de certains, Shatner notamment, bien meilleur dans The Wrath of Khan. Lol
Un bon Star Trek, le seul avec une vraie ambition cinématographique, mais surtout un excellent film de S. F, le dernier avatar de la S. F ambitieuse des Années 70.

A noter une probable sortie en Bluray 4k l'année prochaine.avec je l'espère une bande son remasterisée Dolby Atmos, qui rende vraiment hommage à la beauté du score de Goldsmith(la piste sonore du DVD était médiocre).

[hansolo]

Jérome Wybon évoque le projet abandonné de Star Trek: Planet of the Titans de Philip Kaufman qui a été avorté en 1977 ... alors que de nombreux travaux préparatoires étaient avancés (embauche de Ralph McQuarrie pour les concepts arts, budget alloué similaire au petit film annoncé de George Lucas ...)
https://forgottentrek.com/phase-2/plane ... hat-wasnt/

[batfunk]

Jérome Wybon évoque le projet abandonné de Star Trek: Planet of the Titans de Philip Kaufman qui a été avorté en 1977 ... alors que de nombreux travaux préparatoires étaient avancés (embauche de Ralph McQuarrie pour les concepts arts, budget alloué similaire au petit film annoncé de George Lucas ...)
https://forgottentrek.com/phase-2/plane ... hat-wasnt/

Très sympa cet article C'est fascinant de retrouver plusieurs elements du scénario dans les futurs films:
-Le Kolinar de Spock sur Vulcain et sa récupération sur L'Entreprise dans The Motion Picture.
-La disparition de Kirk et le crash de la soucoupe de l'entreprise comme dans Générations.