Frank Bannister a écrit :Est-ce qu'il y a des bonus sur le Z2 Studio Canal?
on parle d'Extreme Prejudice" hein ?
oui il y a un documentaire sur Walter Hill pas mal du tout d'une vingtaine de minutes et les trucs habituels (bandes annonces filmo)
kayman a écrit :
on parle d'Extreme Prejudice" hein ?
oui il y a un documentaire sur Walter Hill pas mal du tout d'une vingtaine de minutes et les trucs habituels (bandes annonces filmo)
La réputation de ce Extrême Préjudice n’est pas usurpée. C’est tout bonnement excellent. Si je devais chercher des poils aux œufs, je dirais juste que l’hommage à La Horde Sauvage est semi-convaincant. Chez Peckinpah, l’accent était mit sur la troupe de hors-la-loi et la traque de l’incarnation de la justice est mise en retrait. Hill inverse la tendance en privilégiant le personnage du shérif plutôt que le groupe de mercenaires. Le truc c’est qu’en se focalisant sur le groupe, le classique de Peckinpah prenait une certaine ampleur par le lien entre grande et petite histoire. Hill perd ça en se détournant un peu de ces personnages. Du coup, le film perd un brin en signification comme le montre énorme carnage final n’ayant pas de commune mesure avec la résonnance émotionnelle que chez Peckinpah. Là où une image comme le scorpion dévoré par les fourmis et brulé par les enfants peut revêtir plusieurs sens, on en dira pas tant d’un Powers Boothe jouant avec le même bestiau avant de l’écraser.
Toutefois, à un niveau donc plus humble et intimiste, le film fonctionne parfaitement. Hill se concentre sur la notion de frontière entre le bien et le mal. L’intrigue retorse donnant ses informations au compte-goutte et toute une galerie de personnages troubles donnent une merveilleuse matière pour illustrer cette thématique. Les idées ne manquent pas (l’utilisation toute bête d’une action plantée à la frontière mexico-américaine) et Hill en tire le meilleur parti. D’ailleurs, de manière générale, Hill offre ici le meilleur de son cinéma. Bien entouré, je ne l’avais encore jamais vu si inspiré jusqu'à présent. A l’inverse du (sympa) Dernier Recours, il ne se contente pas juste d’un plaisir figuratif. Si il y a toujours cet enthousiasme à moderniser l’imagerie du western, sa mise en scène trouve ici une rigueur exemplaire (à l’exception là encore des scènes d’action où la géographie des lieux n’est pas particulièrement bien exploitée). A l’inverse de Double Détente et 48 Heures De Plus, la sublime photographie de Matthew Leonetti sert donc brillamment celle-ci plutôt que de compenser sa déficience. Le montage lui est gavé d’imagination pour renforcer l’efficacité du spectacle avec des transitions aussi brutales mais logiques et un grand sens du tempo (voir l’ouverture). Quant à la musique de Jerry Goldsmith, ce n’est peut-être pas sa meilleure mais elle rajoute quand même en jubilation sur le tableau d’ensemble. Et que dire de ce casting hallucinant !
Un putain de film ? Ouais un putain de film…
"Les contes et les rêves sont les vérités fantômes qui dureront, quand les simples faits, poussière et cendre, seront oubliés" Neil Gaiman
nobody smith a écrit :Quant à la musique de Jerry Goldsmith, ce n’est peut-être pas sa meilleure mais elle rajoute quand même en jubilation sur le tableau d’ensemble.
Ce n'est clairement pas la B.O. la plus inspirée qu'il ait faite (ne serait-ce que dans les 80's), mais j'avoue que je ne me lasse pas de ce morceau et de sa construction implacable.
nobody smith a écrit :Quant à la musique de Jerry Goldsmith, ce n’est peut-être pas sa meilleure mais elle rajoute quand même en jubilation sur le tableau d’ensemble.
Ce n'est clairement pas la B.O. la plus inspirée qu'il ait faite (ne serait-ce que dans les 80's), mais j'avoue que je ne me lasse pas de ce morceau et de sa construction implacable.
C'est dommage qu'il y ait cette batterie électronique toute pourrie...
Ah, les années 80 ont fait du mal aux musiques de film (mais pas que...).
ça me fait repenser à son horrible BO pour Hoosiers.
On dirait le générique de McGyver (mais en moins bien...).
Ouhla, mais je vois (trop tard) qu'on s'attaque à JG ici !
Bon en gros, je suis d'accord : le Goldsmith du milieu des années 80, quand il expérimentait un peu trop avec ses synthés (Alien Nation, Rent-a-Cop, Runaway), c'est clairement pas sa meilleure période...mais j'aime bien quand même Extreme Prejudice. Le morceau que Demi-Lune a posté est très bon, et je suis fan aussi du morceau utilisé sur le trailer (présent sur le cd de la BO) :
Quant au film, je le trouve ultra cool (oui, je parle comme Colqhoun). Un des plus gros castings de gueules burinées de l'histoire du ciné.
La réputation de ce Extrême Préjudice n’est pas usurpée. C’est tout bonnement excellent. Si je devais chercher des poils aux œufs, je dirais juste que l’hommage à La Horde Sauvage est semi-convaincant. Chez Peckinpah, l’accent était mit sur la troupe de hors-la-loi et la traque de l’incarnation de la justice est mise en retrait. Hill inverse la tendance en privilégiant le personnage du shérif plutôt que le groupe de mercenaires. Le truc c’est qu’en se focalisant sur le groupe, le classique de Peckinpah prenait une certaine ampleur par le lien entre grande et petite histoire. Hill perd ça en se détournant un peu de ces personnages. Du coup, le film perd un brin en signification comme le montre énorme carnage final n’ayant pas de commune mesure avec la résonnance émotionnelle que chez Peckinpah. Là où une image comme le scorpion dévoré par les fourmis et brulé par les enfants peut revêtir plusieurs sens, on en dira pas tant d’un Powers Boothe jouant avec le même bestiau avant de l’écraser.
Toutefois, à un niveau donc plus humble et intimiste, le film fonctionne parfaitement. Hill se concentre sur la notion de frontière entre le bien et le mal. L’intrigue retorse donnant ses informations au compte-goutte et toute une galerie de personnages troubles donnent une merveilleuse matière pour illustrer cette thématique. Les idées ne manquent pas (l’utilisation toute bête d’une action plantée à la frontière mexico-américaine) et Hill en tire le meilleur parti. D’ailleurs, de manière générale, Hill offre ici le meilleur de son cinéma. Bien entouré, je ne l’avais encore jamais vu si inspiré jusqu'à présent. A l’inverse du (sympa) Dernier Recours, il ne se contente pas juste d’un plaisir figuratif. Si il y a toujours cet enthousiasme à moderniser l’imagerie du western, sa mise en scène trouve ici une rigueur exemplaire (à l’exception là encore des scènes d’action où la géographie des lieux n’est pas particulièrement bien exploitée). A l’inverse de Double Détente et 48 Heures De Plus, la sublime photographie de Matthew Leonetti sert donc brillamment celle-ci plutôt que de compenser sa déficience. Le montage lui est gavé d’imagination pour renforcer l’efficacité du spectacle avec des transitions aussi brutales mais logiques et un grand sens du tempo (voir l’ouverture). Quant à la musique de Jerry Goldsmith, ce n’est peut-être pas sa meilleure mais elle rajoute quand même en jubilation sur le tableau d’ensemble. Et que dire de ce casting hallucinant !