La trilogie Pusher (Nicolas Winding Refn - 1996/2004/2005)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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nobody smith
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Re: la trilogie Pusher (Nicolas Winding Refn - 1996/2004/200

Message par nobody smith »

Samoht a écrit :Quelqu'un a vu le remake de Luis Prieto ? J'aimerais savoir ce qu'il vaut.
Pas vu mais un de mes collègues de courte-focale y est passé et il n'a pas aimé du tout. Pour reprendre ses mots : "Décalquer totalement le film de Refn, supprimer tout son naturalisme hardcore au profit d’un enrobage plus soft et le gaver d’une réalisation clippesque digne d’un ersatz de Trainspotting, y a pas à dire, c’était vraiment une idée à la con." Le tableau a le mérite d'être clair
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Jericho
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Re: La trilogie Pusher (Nicolas Winding Refn - 1996/2004/200

Message par Jericho »

Beaucoup s'accordent à dire que ce remake est de la merde en barquette.
J'irai pas vérifier personnellement si c'est véridique ou non.
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Colqhoun
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Re: la trilogie Pusher (Nicolas Winding Refn - 1996/2004/200

Message par Colqhoun »

nobody smith a écrit :"Décalquer totalement le film de Refn, supprimer tout son naturalisme hardcore au profit d’un enrobage plus soft et le gaver d’une réalisation clippesque digne d’un ersatz de Trainspotting, y a pas à dire, c’était vraiment une idée à la con."
La bande-annonce n'était donc pas mensongère pour une fois.
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reuno
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Re: La trilogie Pusher (Nicolas Winding Refn - 1996/2004/200

Message par reuno »

Je confirme...
En plus celui qui joue le personnage de Tonny (Mads Mikkelsen dans l'original) est insupportable.
Samoht
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Re: La trilogie Pusher (Nicolas Winding Refn - 1996/2004/200

Message par Samoht »

Dommage. La présence de Zlatko Buric (Milo dans la trilogie de Refn) m'avait motivé.

Merci pour vos avis.
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Shin Cyberlapinou
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Re: La trilogie Pusher (Nicolas Winding Refn - 1996/2004/200

Message par Shin Cyberlapinou »

Vu Bleeder, le deuxième film de Nicolas Winding Refn tourné en 1999 en Pusher et la débâcle américaine Inside Job. Ce film étant très proche de la trilogie Pusher (style, cadre, casting), je préfère en parler ici plutôt que d'ouvrir un topic, car si c'est loin d'être le meilleur Refn, il offre pas mal de clés sur la filmo et la personnalité de son auteur.

Danemark, fin des années 90, une bande de jeunes mecs traînasse entre jobs jetables, plans foireux, et cinéphagie compulsive. Cette dynamique change quand l'un d'eux se confronte aux angoisses d'une future paternité...

Film énergique mais mal dégrossi, Bleeder n'est donc pas avare en scories, que ce soit le grand angle systématique, le parcours psychologique bancal du protagoniste, ou certaines pistes mal exploitées (le racisme viscéral de certains personnages). Mais cette galerie d'hommes enfants tentés par l'ultraviolence ou l’autisme culturel (Mads Mikkelsen en bisseux monomaniaque campe le personnage le plus intéressant du film) est tout à fait digne de figurer aux côtés des autres personnages refniens, inadaptés faussement charismatiques incapables de se conduire en hommes (que ce soit Bronson le taulard éternel, le Driver qui se rêve en action hero romantique mais finit par ressembler à Michael Myers, ou Gosling dans Only God forgives, sous la coupe d'une mère castratrice et bien corrigé par un flic impassible/père symbolique) et dont les coups d'éclat sont autant d'impasses.

Et je ne peux pas m'empêcher de voir dans ces personnages un autoportrait de Refn qui n'a cessé d'être un cinéaste "à la" (à la Scorsese sur Pusher et Bleeder, à la Lynch sur Inside Job, à la Herzog sur Valhallah rising, à la Kubrick sur Bronson, à la Mann sur Drive, à la Jodorowsky sur Only God forgives), et si Tarantino assume avec le sourire son maniérisme, voir ces mecs fringués comme pour aller en boite regarder en silence un film de William Lustig a quelque chose de franchement sinistre et guère flatteur pour la génération geek à laquelle Refn appartient. Très violent quand il s'y met (ben tiens), Bleeder se permet quand même un prudent optimisme quand au devenir de ces gamins tapis dans leur vidéoclub, mais la question reste: et si Refn était en fait un cinéaste de l'impuissance au sens large?
Bonner
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Re: La trilogie Pusher

Message par Bonner »

topbudget a écrit : 28 mars 06, 13:13 En effet un film extraordinaire. En tant que "doublageophobe" également, je te comprends tout à fait. Mais je tiens à dire que ce film a été particulièrement massacré par un doublage médiocre, voir par exemple le contaste entre Milo (Zlatko Buric) en français et en danois... Ce n'est plus le même film. Bref, à voir absolument en VO.

Ne pas passer à côté de Pusher II (2004) et Pusher 3 (2005), qui complétent cette trilogie, qui sont également deux films à couper le souffle. Les trois films ont des sous-titres français disponibles sur le net, pour ceux qui réussiront à obtenir le film en danois:

http://subscene.com/subtitlesearch.aspx?title=pusher

Une trilogie inoubliable aux montées d'adrénaline garanties.

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Je répète: A ne manquer sous aucun prétexte (et éviter la VF à TOUT prix, et là c'est le cinéphile qui parle, pas le "doublageophobe")!!!
15 ans après ces avis dithyrambiques on peut regarder pour la 10e fois cette trilogie elle n'a rien perdu de sa puissance hallucinante. Ça reste une grosse gifle et je ne sais pas si depuis on a réalisé des "polars" aussi bons.
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