Petit florilège de quelques films d'horreur de qualité que je me suis vu jusqu'à présent en octobre (mois 100% horreur, exception faite du James Bond) :
Le Parfum de la Dame en Noir (Francesco Barilli - 1974)
Une héroïne aux cheveux courts et blonds à tendance paranoïaque, un immeuble inquiétant, des voisins chelous...pas de doute : on est ici bien plus proche de Polanski que du Giallo - sûrement pas un hasard si l'excellente musique de Nicola Piovani fait écho à plusieurs reprises à celle de Komeda pour Rosemary's Baby.
Confirmation également du talent inégalée qu'avait Mimsy Farmer (toujours aussi sublime) pour interpréter des femmes tourmentées et harcelées, dans ce récit qui mêle (certes de manière un peu confuse) la psychanalyse à Alice au Pays des Merveilles, avec aussi des bouts de whodunit et d'hallucinations.
Et puis arrive cette fin un peu hors sujet qui m'a laissé sur ma faim, et qui vient nous rappeler qu'on est bel et bien face face à un film de genre italien, avec son goût immodéré pour la viande crue.
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Massacre at Central High (René Daalder - 1976)
Je m'attendais à un slasher tout ce qu'il y a de plus classique, avec son récit centré sur de l'élimination de bullies ; et je me suis retrouvé face à un teen-movie bien plus complexe que ça, où celui que l'on pense être le héros ne s'avère peut-être pas si héroïque que ça.
Tordu, pervers et pessimiste (en gros, quoiqu'il advienne, on ne peut rien contre la violence intrinsèque chez ces cons de jeunes), bref that's my kind of shit.
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V/H/S/94 (plein de gens - 2021)
Quelle chouette surprise : les précédents opus de la saga étaient tous nazes, et celui-ci s'avère pas mal réussi.
Seul le film qui englobe les différents segments s'avère dans la lignée des films précédents, avec notamment un épilogue particulièrement mal joué et mal branlé.
Tout le reste est extrêmement cool : un 1er segment rigolo, avec un effet gorasse bien dégueulasse en guise de climax ; un 2nd segment bien plus creepy et malaisant ; un 3ème ultra fun, évoquant à la fois Barker, Cronenberg et Tsukamoto dans un délire rappelant le jeu vidéo en POV ; un 4ème qui lui évoque un peu du Lovecraft, même s'il reste le moins bon du lot tant il est confus.
Mais globalement, quel plaisir. L'impression que les mecs ont enfin compris, au bout du 4ème essai, comment utiliser à bon escient le principe du found footage. Il était temps, mais l'attente est joliment récompensée.
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Curse of Chucky (Don Mancini - 2013)
Fini la gaudriole et le second degré méta des 2 épisodes précédents.
Et retour aux sources avec un film davantage orienté horreur pure aux accents gothiques, et qui a le bon goût de se centrer à nouveau sur uniquement ce petit enculé de Chucky.
La photo toute cheap et le casting de nobody (excepté Brad Dourif et sa propre fille aux faux airs d'une Frances O'Connor jeune) trahissent un peu la faiblesse du budget, mais on sent que Don Mancini s'est fait plaisir à la mise en scène, multipliant les mouvements et angles de caméra pour bien mettre en avant son décor très cinégénique, et surtout pour iconiser à mort son anti-héros.
Donc une bonne surprise, dont je peine à comprendre les faibles moyennes sur IMDb ou Letterboxd.
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Leprechaun 3 (Brian Trenchard-Smith - 1995)
Envoyer le Leprechaun à Vegas, temple de l'argent, ça paraissait finalement tomber sous le sens.
Et Brian Trenchard-Smith, en bon vieil artisan sachant manier le second degré avec talent, utilise ce contexte avec ce qu'il faut d'idées complètement chtarbés (big up à Caroline Williams qui se transforme en Kim Kardashian jusqu'à l'explosion) et d'humour un peu teubé (très fan de la discussion sans intérêt sur les slips et les chaussettes).
Et impossible de ne pas citer la super craquante Lee Armstrong, sorte de sosie d'Elisabeth Shue, qui prendra malheureusement sa retraite juste après ce film (et le cinéma ne s'en remettra jamais).