Dreamgirls (Bill Condon - 2005)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
joe-ernst
Décorateur
Messages : 3820
Inscription : 20 mars 06, 15:11
Localisation :

Dreamgirls (Bill Condon - 2005)

Message par joe-ernst »

J'avoue avoir été un petit peu déçu par ce film, car il aurait pu être très bon, si Condon avait mieux géré les parties musicales. En effet, parmi celles-ci se glissent les états d'âme des protagonistes sur un mode presque récitatif qui deviennent très vite agaçants et ralentissent considérablement l'action. C'est regrettable.

Sinon j'ai bien aimé la mise en scène, très fluide, la richesse des décors et des costumes qui datent toujours fidèlement le moment où se déroule la scène. Les chorégraphies sont bien aussi.

Côté interprétation, il y a du bon... et du moins bon. Chez les messieurs, Jamie Foxx ne m'a pas convaincu du tout et donnait même l'impression d'être mal à l'aise. Eddie Murphy faisait du Murphy ou presque (difficile de comprendre sa nomination à l'Oscar). Danny Glover en manager ringard est émouvant.

En revanche du côté des dames, le résultat est nettement meilleur. La Beyoncé et Anika Noni Rose sont touchantes, mais la révélation du film est Jennifer Hudson, qui crève littéralement l'écran (Oscar amplement mérité). On lui souhaite une belle carrière.
Dernière modification par Jeremy Fox le 29 mars 08, 13:07, modifié 1 fois.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25425
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Message par AtCloseRange »

En tout cas, le medley des chansons du film joué hier aux Oscars ne donne pas envie. Un beau concours de gorges déployées. Beyonce se prend pour Aretha et finit en Mariah Carey. Même les "spécialistes" du cinéma Laurent Weil et Didier Allouch (enfin surtout le premier) ont dit qu'ils n'aimaient pas du tout.
joe-ernst
Décorateur
Messages : 3820
Inscription : 20 mars 06, 15:11
Localisation :

Message par joe-ernst »

AtCloseRange a écrit :Beyonce se prend pour Aretha
Amusant, j'aurais plutôt comparé Jennifer Hudson à Aretha... :wink:
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18530
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Message par Profondo Rosso »

L'histoire des Supremes version Walt Disney, à croire que le scénario a été écrit par l'avocat de Diana Ross. Beyoncé/Diana Ross devient donc ici une pauvre petite manipulée par son producteur qui pique la place de sa meilleure amie presque contre son gré, l'amour et l'amitié surmonte toute les crise et tout le monde se tombe dans les bras lors d'un final bien guimauve. Exit les années de misère qui précèdent le succès, tout coule de source comme dans un conte de fée. Adaptation de la comedie musicale inspirée des faits réel oblige aucune chansons des Supremes ni autres de la Motown à se mettre sous la dent (malgré un caméo ridicule de clones des Jackson Five) les chansons du film sont vraiment anecdotique comparée à celle dont elle s'inspire sans être désagréable même si les long tunnels de dialogues chantés (l'eviction de Effie) sont assez insuportables. Les grand thèmes comme l'accession de la musique noire au charts blanc en devenant plus pop sont à peine survolés dommage cela donne une des meilleurs scènes du film (Eddie Murphy faisant le show devant un public blanc outré). Le tragique de la véritable histoire est à peine éffleuré sauf lorsque Effie se fait voler son morceau mais sa déchéance est bien aseptisée également.
Principal point de satisfaction l'intérprètation. Hormis l'édulcoration du personnage (qui était une grosse manipulatrice ambitieuse) Beyoncé ne manqe pas d'allure et de classe en simili Diana Ross, Jennifer Hudson est une vraie révélation elle n'a pas volé son oscar , Eddie Murphy est totalement survolté dans son meilleur rôle depuis Bowfinger et Jamie Foxx campe un Berry Gordy plus vraie que nature, ambitieux, autoritaire et manipulateur. La direction artistique au niveau des shows et des costumes est vraiment époustouflante notamment la scène disco avec le morceau de Effie volé.
Beaucoup d'effort gaché pour un film qui passe à la moulinette du biopic formaté hollywoodien mais bon ça se regarde sans déplaisir pour peu qu'on ne connaisse pas la vraie histoire. 3/6
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24394
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Message par Nestor Almendros »

On pense voir un biopic inspiré des Supremes. Erreur: il s'agit d'un film inspiré d'une comédie musicale. Exit la vraisemblance, exit les rôles profonds, exit les récits poignants d'une vie. Je ne connaissais pas la vraie histoire, mais j'ai quand même eu du mal arrivé à la fin

Ici tout est lisse, la psychologie est rabotée au possible. Seule compte la démonstration du succès, pas comment il est arrivé. Ici on parle de paillettes, de spectacle, pas de l'artiste ni de la création. On mélange ça avec de la romance à deux balles, pour faire vibrer les ménagères, et hop c'est emballé. On nous montre une chanteuse boulotte qui se fait virer du groupe parce qu'elle n'a pas le look du succès. C'est l'un des seuls éléments "audacieux" du film (avec quelques rares ébauches d'allusions socilogiques blans/noirs) mais il y a fort à parier qu'aucun spectateur-cible n'ira critiquer le système car il aura tout oublié après le matraquage musical qui noie le peu de message que le film possédait.
Condon ne s'est pas foulé dans son adaptation: il garde probablement l'essentiel du projet d'origine, à savoir la bande-son. C'est simple, le film est une réplique de comédie musicale façon Broadway. Il n'y a pas de scénario fouillé, de personnages crédibles. Il y a surtout des chansons. C'est la moelle du film, l'important ici, l'élément vital. Une gigantesque pub de 2h pour le cd, un déballage sonore et visuel type de la production mainstream US. Toute l'histoire se passe quasi exclusivement dans des salles de spectacle, de cabaret, etc... et les chansons, à part un ou deux moments, sont des "extraits" de shows. Broadway comme si on y était. Attention aux oreilles, ça hurle souvent. Le début du film passe assez bien, rempli de chansons dynamiques, énergiques, dansantes dans les mêmes tons de l'époque. C'est assez fluide et plutôt agréable (mais c'est avant que l'on se rende compte du vide de l'entreprise). Ensuite, c'est plus ou moins soupesque, mais en tout cas ça hurle. A vous de voir si vous supportez ça. Mention spéciale à Jennifer Hudson qui, lors de sa scène d'adieu d'au moins 10mn, a dû se briser les cordes vocales. Personnellement au bout de 2h j'étais un peu :?
Reste les looks, vrais "plus-values" et qui font énormément pour le rythme visuel du film qui accompagne le catalogue musical (en plus de la mise en scène). Grand plaisir coupable à admirer la sculpturale Beyoncé dont je suis le parcours d'assez loin mais qui est épatante, ici sur scène...

Bref, assez d'accord avec Profondo Rosso. IL est vrai que je ne connaissais rien de l'histoire originale :wink: . J'ai reconnu la Motown, les Jackson Five, mais j'aimerais bien savoir qui est le personnage joué par Eddy Murphy...
Griff Bonnell
Assistant(e) machine à café
Messages : 226
Inscription : 17 oct. 06, 12:32
Localisation : Paris (nobody's Perfect)

Message par Griff Bonnell »

Nestor Almendros a écrit :... mais j'aimerais bien savoir qui est le personnage joué par Eddy Murphy...
On peut y reconnaitre (de loin) Jackie Wilson ("Reet petite", "Higher & Higher")
"All right Mr DeMille, I'm ready for my close-up"
N. Desmond
"There comes a time that a piano realizes that it has not written a concerto."
L.Richards
"Chapter one: The night was humid and heavy"
Owen
frédéric
1st Degree
Messages : 13656
Inscription : 28 août 04, 18:49
Localisation : Une galaxie lointaine, très lointaine
Contact :

Message par frédéric »

[quote="Nestor Almendros"]. Ensuite, c'est plus ou moins soupesque, mais en tout cas ça hurle. A vous de voir si vous supportez ça. Mention spéciale à Jennifer Hudson qui, lors de sa scène d'adieu d'au moins 10mn, a dû se briser les cordes vocales. [quote]

Oui, une des meilleures scènes du film, je trouve que les dialogues chantés qui durent au moins 10 Mns sont originaux et très forts, mais bon c'est sûr qu'il ne faut pas être trop contre ça. Bon, sinon dans l'ensemble effectivement, c'est assez inégal et trop long, il y a trop de numéros musicaux, mais il y a aussi plein de bonnes choses, notamment dans ces dits numéros. Jennifer Hudson vole véritablement la vedette et a méritée son Oscar, Béyoncé ne se débrouille pas si mal et Foxx et Murphy et Glover sont excellents.

Au final, c'est sûr que ça sort du lot et que c'est original, mais j'en suis ressorti un peu mitigé quand même, malgré la tentative courageuse de l'entreprise. C'est quand même étonnant que le film cartonne aux USA, à l'heure où l'on voit des EPIC MOVIE être en tête du bo.
Blogs Perso, Cinéma de Minuit : http://cineminuit.fr.over-blog.com/

Cinéma Actuel : http://sallesobscures2.over-blog.fr/

"And Now Mr Serling"
mariepaule
Assistant(e) machine à café
Messages : 172
Inscription : 7 oct. 06, 22:23

Message par mariepaule »

Nestor Almendros a écrit : mais en tout cas ça hurle. A vous de voir si vous supportez ça. Mention spéciale à Jennifer Hudson qui, lors de sa scène d'adieu d'au moins 10mn, a dû se briser les cordes vocales.
on oublie un peu vite que dreamgirls est un "musical" de broadway
voici une perf de jennifer holliday qui a déjà 25 ans

http://www.youtube.com/watch?v=kg32-O-A ... ed&search=
Avatar de l’utilisateur
Boubakar
Mécène hobbit
Messages : 52282
Inscription : 31 juil. 03, 11:50
Contact :

Re: Dreamgirls, de Bill Condon

Message par Boubakar »

Une réussite incontestable, et les acteurs sont tous au diapason. (mentions spéciales à Eddie Murphy, Jennifer Hudson et Jamie Fox)
Déjà que je suis très amateur de ce courant musical (Aretha Franklin, Diana Ross...), j'ai été conquis par ce film, même si les dialogues chantés ne sont pas ce qu'il y a de mieux, et une certaine édulcoration du sujet (le personnage que joue Beyoncé était beaucoup plus cruel en réalité).
Mais pour le principal, c'est-à-dire la musique, c'est du bonheur de tous les instants ! :) et le numéro final des quatre "Dreams" est excellent.

Je crois que Jordan doit aimer ce film, mais je n'ai pas trouvé son avis (seulement sur la critique du hd-dvd) :(
angel with dirty face
Six RIP Under
Messages : 4656
Inscription : 7 mars 07, 22:23

Re:

Message par angel with dirty face »

Nestor Almendros a écrit :mais j'aimerais bien savoir qui est le personnage joué par Eddy Murphy...
C'est un mélange de plusieurs artistes de la Motown dont entre autre Smokey Robinson et Marvin Gaye (dont la première femme était Anna Gordy, sœur du fondateur de la Motown) avec les chapitres de What's Going On et Let's Get it On... Mais d'autres artistes ont aussi servi pour le personnage de Eddy Murphy.

Il y a d'ailleurs un tès bon bouquin au sujet de Marvin Gaye où l'histoire de la Motown est très bien racontée:

Image

Et ce très beau site avec des photos des artistes de la Motown par Jim Britt : http://www.jimbrittphoto.com/motown1.html
Boubakar a écrit :Déjà que je suis très amateur de ce courant musical (Aretha Franklin, Diana Ross...)
Il est cependant important de rappeler qu'à cette époque The Queen Of Soul Aretha Franklin était une artiste de chez Columbia puis Atlantic (Ahmet Ertegün)... Rien à voir avec la Motown (Berry Gordy) dont les artistes étaient Diana Ross, Smokey Robinson, Marvin Gaye, The Temptations, The Four Tops, Jimmy Ruffin...
Dernière modification par angel with dirty face le 29 mars 08, 11:02, modifié 3 fois.
Jordan White
King of (lolli)pop
Messages : 15433
Inscription : 14 avr. 03, 15:14

Re: Dreamgirls, de Bill Condon

Message par Jordan White »

Boubakar a écrit :Une réussite incontestable,
Sur le principe non, on peut toujours la contester.

Je crois que Jordan doit aimer ce film, mais je n'ai pas trouvé son avis (seulement sur la critique du hd-dvd) :(
J'ai beaucoup aimé en effet. Malgré des défauts qui subsistent.
Ce que j'avais écrit en juillet dernier

"Evocation de l'ascension fulgurante d'un trio inspiré de The Supremes dans l'Amérique de la fin des années 60 jusqu'au milieu des années 70, baptisé Dreamettes puis très vite Dreams.
C'est tout un pan de la musique américaine que l'on revoit et réentend, à défaut d'en connaître beaucoup, le film m'a permis de découvrir des standards ou des reprises d'époque. Beyonce Knowles qui interprète la Deena a accepté le rôle et on comprend pourquoi étant donné que c'est une des descendantes des artistes qu'elle interprète elle-même.
Beaucoup de musique et de chansons dans ce musical qui en profite aussi pour faire un détour par les émeutes civiles, la mort de Martin Luther King, les troubles sociaux etc. Je ne me suis jamais senti exclu. J'ai souvent pensé à Donna Summers, à Aretha Franklin, Diana Ross il y a aussi un clin d'oeil très appuyé à James Brown via le jeu d'Eddie Murphy.

Ce qui m'a avant tout séduit dans Dreamgirls car le film a de gros défauts qu'il compense néanmoins, c'est son univers visuel ultra chiadé , sa photo explosive, sa myriade de couleurs chatoyantes, sa direction artistique fabuleuse, ses décors monumentaux. Une claque visuelle de tous les instants d'autant plus éclatante en HD-DVD, où chaque détail resplendit, même le plus infime (une flûte de champagne, un disque à la pochette vintage, un collier, etc.). C'est un régal visuel et sonore grâce au mixage sonore de toute première qualité. Les voix féminines sont très agréables, Beyonce se montrant même plus convaincante que sur ses disques. Autre réjouissance, revoir Eddie Murphy en autre chose qu'un acteur bouffon et "cachetonneur". Il nous fait son James Brown et ça lui réussit, même s'il n'est pas très présent. Beyonce donc cartonne, vraie diva touchante, tandis que Jamie Foxx est parfait d'un bout à l'autre, producteur véreux et vénal, jamais le dernier pour piquer les bonnes idées des autres afin d'assoir sa fortune. La description du business du disque est d'ailleurs sans être cinglante assez claquante sur les pontes et les moguls qui bâtissent puis ruinent des carrières en se basant sur les succès dans l'air du temps, en captant le son qui fonctionne. Ce que l'on voit aujourd'hui était aussi valable il y a de cela quarante ans. D'où la nécessité d'être dans le move, et mieux de devancer les vagues, les courants et les modes pour en imposer soi-même (on parle de Vogue dans le film a été crée en 1892 et qui est resté un magazine de référence dans le milieu de la presse féminine).

En revanche j'ai été moins touché par Jennifer Hudson, qui démarre en douceur avant de partir dans des interprétations à la limite du tenable. Nestor m'en parlait à propos d'une chanson en particulier et c'est vrai, elle en fait trop, ce qui nuit à l'émotion qu'elle voudrait dégager. Mais comme elle fait cela avec fracas, elle obtient un Oscar, qui pour le coup m'aurait paru plus logique dans les mains de Beyonce, plus émouvante ne serait-ce que lors de la chanson en studio.
Jennifer pousse très haut dans les aigus et concours clairement à chaque fois qu'elle joue pour la statuette en héritant des chansons les plus dramatiques tire-larmes qui soient. Sa chanson "Tu vas m'aimer" frôle l'insupportable. En général c'est quand il montre le groupe des Dreams que Dreamgirls est le meilleur surtout dans la première partie, la seconde avec les histoires de coeur et déceptions des unes et des autres étant beaucoup moins passionnante. De plus, Condon ne sait pas toujours choisir entre le film de portraits de groupe et le musical en mélangeant un peu des deux sans parvenir à trouver un équilibre. Sa réalisation sans être molle n'est pas follement originale et est très souvent contemplative et illustrative. On évite cependant les longueurs.
Et c'est mieux je trouve que Chicago et surtout Rent.

Un film parfois attachant, virtuose sur le strict plan plastique, conscient de l'être, donc un peu ostentatoire à ce niveau, mais très beau et plaisant sur la longueur, bien que trop sage, manquant de ce grain de folie qui fait la force de Jhoom Barabar Jhoom. "
Image

Je vote pour Victoria Romanova
Avatar de l’utilisateur
hansolo
Howard Hughes
Messages : 16092
Inscription : 7 avr. 05, 11:08
Localisation : In a carbonite block

Re: Dreamgirls (Bill Condon)

Message par hansolo »

Découverte.
Reconstitution soignée dans les décors, quelques mélodies entraînantes.
Niveau interprétation, rien d'époustouflant, mais dans ce domaine Eddie Murphy s'en sort le mieux.

Histoire édulcorée à souhait (sans doute à l'image de la comédie musicale initiale) et sans la moindre surprise.

Aussitôt vu, aussitôt oublié ...
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.

Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
Avatar de l’utilisateur
hansolo
Howard Hughes
Messages : 16092
Inscription : 7 avr. 05, 11:08
Localisation : In a carbonite block

Re: Dreamgirls (Bill Condon - 2005)

Message par hansolo »

Reçu (a l'occasion de la rediffusion sur Paramout Channel).

Bien plus apprécié cette révision (en dehors de l'interprétation très inégale de Jamie Foxx).

Le côté édulcoré de l'histoire et l'enchaînement assez abrupt des chansons reste un point négatif mais l'énergie de Miss Huston et d Eddie Murphy (malgré un maquillage délirant) sont appréciables.
La BO se laisse écouter avec plaisir.
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.

Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
Répondre