Wes Craven (1939-2015)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Comte Vertigo
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par Comte Vertigo »

Deadly Blessing / La Ferme de la terreur (découverte)

Sorti en 1981, le film tourne le dos à l'esthétique des survivals crades des années 70 et inaugure ce qui est à mon sens la meilleure quinzaine d'années du cinéma de Wes Craven (même si elle comporte aussi son lot de choses... hm... d'un moins bon niveau).
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Le film s'ouvre en nous présentant la vie d'un gentil petit couple de fermiers, Jim et Martha Schmidt, quelque part dans l'Amérique profonde, devant cohabiter avec une communauté religieuse traditionaliste et fanatique à faire passer les Amish pour des noceurs: les "Hittites". On apprend vite que Jim (Douglas Barr, futur sidekick de L'Homme qui tombe à pic) n'est autre qu'un des fils du leader de la communauté hittite (Ernest Borgnine, affligé d'une barbe si ostensiblement fausse qu'elle a dû coûter son job à l'accessoiriste), communauté au ban de laquelle il s'est retrouvé mis après avoir cédé aux sirènes de sa jolie citadine, du confort moderne et de valeurs un peu plus actuelles (sans jeu de mot). Histoire de bien planter le décor sur ce que l’on peut attendre des Hittites, le premier que l'on rencontre dans le film est joué par Michael Berryman, le Pluto de La Colline a des yeux: ambiance. Entre deux travaux des champs, les Schmidt passent donc leur temps à se faire insulter par leur parentèle, sans autre voisinage à qui faire la causette qu'une mère et sa fille, les Stohler, qui elles-mêmes, si elles ne partagent pas le fanatisme et le passéisme des Hittites, ne donnent pas vraiment pour autant l'impression de respirer la santé mentale la plus assurée... Cela, jusqu'au soir fatal où Jim est retrouvé sous les roues de son tracteur John Deere, symbole rutilant de sa conversion à la modernité.

Têtue (et enceinte), Martha (Maren Jensen dans son dernier rôle à l'écran avant que la maladie n'interrompe sa carrière) choisit néanmoins de rester sur place, où elle est rejointe par deux copines venues de L.A. lui tenir compagnie quelques temps. Ce petit cénacle féminin, complètement déplacé dans le contexte, s'attire évidemment hostilité et imprécations, mais suscite aussi quelque concupiscence chez certains des tradis... qui, il faut être franc, peut d'autant mieux se comprendre que le trio passe une bonne partie de son temps à chiller en nuisettes (chacun sa façon de faire son deuil, ne jugeons pas), et intègre une Sharon Stone de 22 ans — dans son premier rôle majeur au cinéma (après avoir fait de la figuration chez Allen et Lelouch).

Malheureusement, c'est à partir de là que Craven semble ne plus trop savoir quel film il veut réaliser. Si on ne saurait lui dénier l'instillation d’une ambiance anxiogène assez efficace — malgré quelques facilités dans le comportement (pas toujours des plus réalistes ou cohérents) des personnages pour justifier leur sort —, le réalisateur semble avoir le postérieur entre deux chaises sur son propos, ce qui est rendu particulièrement visible par le dénouement du film, deux twists finaux venant, hélas, quelque peu ruiner le métrage. C'est qu'il y a pour ainsi dire deux films potentiels dans Deadly Blessing, et Craven ne mène aucun des deux à terme de façon pleinement satisfaisante.
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Il est évident pendant tout le film qu'au moins une partie des menaces qui s'accumulent sur les trois femmes est d'origine tout ce qu'il y a de plus humaine. D'autres menaces semblent peut-être plus difficilement explicables a priori, mais Craven maintient une hésitation fantastique sur leur caractère surnaturel ou non, la possibilité restant ouverte qu'il s'agisse soit de mise en scène, soit (dans le cas des rêves dérangeants de Lana / Sharon Stone) de l'effet du stress sur les jeunes femmes.

Deadly Blessing aurait ainsi pu être une étude sur ce groupe de simili-Amish, avec une approche flirtant plus ou moins avec une dimension ethnologique à la manière de ce que Craven fera pour le vaudou sept ans plus tard dans L'Empire des Ténèbres/The Serpent and the Rainbow. La juxtaposition de cette société patriarcale passéiste, où on ne parle que de damnation, avec le petite groupe moderne et intégralement féminin formé par Martha, ses amis et ses voisines, offrait un certain potentiel. Le film aurait ainsi pu marcher en tant que thriller avec peu voire pas du tout de surnaturel avéré, la tension née du caractère de groupe quasi littéralement assiégé dans lequel se retrouve plus ou moins les personnages pouvant expliquer la "contagion" de l'irrationnel. Le fait que le frère de Jim, John (Jeff East, le jeune Clark Kent du Superman de 78!), reproduise au passage avec l'une des invitées de sa belle-sœur, Vicki (Susan Bruckner, ex-pom-pom-girl de Grease et... c'est à peu près tout pour sa carrière sur grand écran), le même parcours que son aîné, menant de la séduction à l'excommunication puis à une mort violente, fonctionne également plutôt bien sous ce rapport.

Une autre piste possible est le film de folk horror que semble, de fait, vendre la bande-annonce d'époque, reposant sur le ressort de la confrontation entre des citadin(e)s modernes et une communauté rurale inquiétante mais gardienne d'un lourd-secret-enfoui que les moins de 200 ans ne peuvent pas comprendre et que s'appelorio quezac. Le fait que, dans cette approche, ladite communauté soit décrite de façon, disons, ambivalente, n'est pas nécessairement un problème, voire peut se révéler une approche particulièrement féconde... à condition que les choses soient bien faites.
[Note: j'incline à penser qu'après 40 ans il y a prescription, mais ceux qui veulent éviter de se faire spoiler peuvent sauter et reprendre au dernier paragraphe.]
Or le film s'achève sur la révélation qu'il y avait bien deux menaces distinctes... aucune n'étant la plus évidente.

La menace non-surnaturelle venait en fait des Strohler, dont la fille Faith (Lisa Hartman), s'avère en fait un travesti (ou un hermaphrodite, ce n’est pas très clair...? évidemment on ne parlait guère d' "identité non-binaire" à l’époque), élevé-e dans la haine des hommes par sa mère psychotique (Lois Nettleton). Les motivations des Strohler ne sont pas très claires: le dialogue laisse entendre que Faith zigouille tous ceux qu'il/elle imagine soupçonner la vérité et se moquer de lui/elle; la mise en scène fait plutôt penser que Fait est obsédé-e par Martha et tue la "compétition"; et aucune des deux options n'explique que le couple Vicki et John ait fini en brochettes barbecue. Au moins cette révélation ne sort-elle pas de nulle part, plusieurs scènes malaisantes ayant déjà fait sentir auparavant que tout ne tournait pas rond du côté des "gentilles voisines"; mais on peut regretter qu'on ait affaire une fois de plus au trope usé jusqu'à la corde (ou jusqu'à La Corde?) du monstre/vilain/assassin/psychopathe queer (trope toujours existant, mais particulièrement illustré en ces débuts d’années 80, rappelons notamment qu'un an plus tôt sortaient La Chasse/Crusing de Friedkin et Pulsions/Dressed to Kill de De Palma).

Mais ce n'est pas tout car la menace surnaturelle est également validée dans le tout dernier plan du film, au moment où tout semble rentrer dans l'ordre et où on ne s'y attend pas: le fameux "incube", le démon dont ne cessaient de parler les Hittites, surgit soudain de sous le plancher pour s'emparer de la malheureuse Martha. Ce twist me semble assez mal emmené, notamment en ce qu'il porte soudain, sans préavis et au dernier moment, l'existence du surnaturel à un tout autre niveau que ce que l'on a vu précédemment dans le film, et aussi parce qu'on se demande bien pourquoi ledit incube décide soudain d'emporter notre héroïne en enfer, alors qu'il avait plutôt passé les nuits précédentes à hanter les rêves de sa copine Sharon Stone (là encore, on ne saurait trop lui jeter la pierre, mais bon). Cerise sur le gâteau, ce dernier twist vient de fait légitimer le point de vue des fanatiques religieux, ce qui, associé à l'identité queer du tueur par ailleurs, fait un peu beaucoup à avaler d'un coup quand on découvre le film quatre décennies plus tard. La pilule serait peut-être mieux passée si Craven, comme je le disais plus haut, avait décrit cette communauté de façon un peu plus ambivalente au cours du film; mais il n'en donne guère à en voir que fanatisme, autoritarisme, brimades, frustrations sexuelles, emprise sur les consciences et rejet de tout ce qui ne se conforme pas... Qu'un groupe décrit de façon si uniment antipathique soit présenté in fine comme le dépositaire de la vérité interroge quelque peu; alors on pourrait dire que Craven joue sur l'ambiguïté en laissant le spectateur face à ses propres pensées sur ce paradoxe apparent, mais vu un certain nombre des faiblesses du métrage par ailleurs (qui charrie tout de même son lot de clichés), ça me semble quand même une interprétation fort généreuse, et je crains que la chose n'ait guère été pensée au-delà d'un pur but de shock value.
[/Fin de la zone divulgâchage]

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Ni chef-d'œuvre (terme que je n'emploierais de toute façon pour aucun film du réalisateur, soyons clair), ni ratage complet, cette Ferme de la terreur mérite le détour et, malgré l'impression d'insatisfaction laissée par les derniers retournements (imprimant rétroactivement un caractère bancal à ce qui a précédé), reste dans l'ensemble un film plutôt intéressant. L'utilisation d'un groupe de (pseudo-) Amish dans un contexte horrifique est assez originale, le trio féminin central fonctionne bien, la tension est bien gérée donnant lieu à une vraie impression que le groupe est comme "assiégé" (et se craquelle sous la tension). Craven glisse de surcroît quelques références étonnantes à Hitchcock. Il est donc bien dommage que beaucoup du potentiel esquissé reste finalement peu exploré, voire se voit finalement sacrifié dans un final qui semble un tantinet bâclé. Le réalisateur fera mieux par la suite — mais... pire, aussi (et ce dès l'année suivante avec son adaptation catastrophique de Swamp Thing, mais ceci est une autre histoire).
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par mannhunter »

Comte Vertigo a écrit :chef-d'œuvre (terme que je n'emploierais de toute façon pour aucun film du réalisateur, soyons clair)
on s'en approche quand même au moins pour le premier Freddy... :)
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par Comte Vertigo »

Celui-là, et le 2e, j'ai prévu de les revoir prochainement (mes souvenirs commençant à dater). :wink:
... C'est prodigieusement intéressant ! direz-vous, pour peu que vous soyez complètement taré.
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par G.T.O »

Dans tous les cas, merci pour ta critique Mr le Comte Vertigo: tu m’as donné envie de le découvrir. Question probablement idiote: est-ce que ce Deadly Blessing forme t-il un diptyque avec Deadly Friend du même Craven ?
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par mannhunter »

Comte Vertigo a écrit :Celui-là, et le 2e, j'ai prévu de les revoir prochainement (mes souvenirs commençant à dater). :wink:
et le 7ème toujours écrit et réalisé par Craven? Le meilleur de la série après le premier, pour moi.
G.T.O a écrit :Question probablement idiote: est-ce que ce Deadly Blessing forme t-il un diptyque avec Deadly Friend du même Craven ?[/justify]
Pas grand rapport pour moi entre les deux si ce n'est le mot "Deadly" et le côté un peu bancal, avec notamment des épilogues bâclés/peu compréhensibles/imposés par la production...
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par Comte Vertigo »

G.T.O a écrit :merci pour ta critique Mr le Comte Vertigo: tu m’as donné envie de le découvrir.
Merci, et tant mieux !
G.T.O a écrit :est-ce que ce Deadly Blessing forme t-il un diptyque avec Deadly Friend du même Craven ?
Je n'ai pas vu celui-là, mais a priori c'est plus une coïncidence de terme : pas de lien dans l'histoire d'après le synopsis trouvé, pas un acteur en commun, pas même le même genre (le deuxième fait dans la SF).
mannhunter a écrit :et le 7ème toujours écrit et réalisé par Craven? Le meilleur de la série après le premier, pour moi.
Diantre, j'avais complètement zappé son existence, j'avoue. Non seulement je ne l'ai jamais vu, mais j'avais complètement oublié, si je l'ai su, que Craven avait rempilé aussi tard dans la "série". Cette habitude du genre horrifique de rallonger les sauces à l'infini ayant rarement produit des résultats savoureux, je me suis borné aux premiers. Je rajoute ça sur la liste.
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par Truffaut Chocolat »

Merci pour ton texte. (y)
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par mannhunter »

Téléportation...
Flol a écrit :
Flol a écrit :je considère Wes Craven comme un traître du cinéma de genre...
Je précise quand même que ce n'est pas moi qui ai dit ça, mais un certain Ratatouille qui avait pour habitude de raconter de la merde à l'époque.
Alors qu'aujourd'hui, il dirait simplement que la réputation de Craven en tant que maître de l'horreur vaut surtout pour les très bons concepts qu'il a pu imaginer (Nightmare on Elm Street, Shocker), pour son premier film coup de poing mais quand même super bancal, plutôt que pour ses talents de metteur en scène somme toute relatifs.
Quant à l'aspect meta des Scream, il est finalement beaucoup plus à mettre au crédit de Kevin Williamson. La mise en scène, elle, transcende à peine tout ça (même s'il y a par-ci par-là quelques séquences fortes, notamment dans le second).
El Dadal a écrit :Le premier Freddy est une perle, un film novateur avec beaucoup de choses à gratter sous la surface. Un grand concept et beaucoup d'intuitions de mise en scène qui l'auront transformé en classique instantané. Rien que pour ça...
Sinon, j'ai beaucoup d'admiration pour L'emprise des ténèbres, j'aime bien Deadly Blessing qui soigne son ambiance, et La dernière maison sur la gauche reste encore à ce jour un des films les plus perturbants que j'ai pu voir. Le sous-sol de la peur tire en longueur mais reste fun (Everett McGill en combi cuir, faut le voir pour le croire :lol: ). Shocker et Swamp Thing portent en eux beaucoup de promesses mais sont objectivement ratés, avec une inaptitude latente de Craven a fournir des troisièmes actes satisfaisants. La colline a des yeux, encore un super concept mais le rythme est anémique et je préfère de beaucoup le remake d'Aja. Son Vampire à Brooklyn est nul mais rigolo.
Par contre, beaucoup de tendresse pour l'homme, et j'aimais l'entendre parler de cinéma.
Flol a écrit :
Watkinssien a écrit : Non mais tu as tout à fait raison. La mise en scène est d'une inconsistance et d'une énergie toute fatiguée
Pardon d'en remettre une couche, mais c'est quand même un peu une constante chez Craven, ça. Hormis sur quelques films où on le sentait plus motivé (encore une fois Shocker, que j'ai toujours trouvé très énervé et donc très cool), la plupart du temps sa mise en scène est pépère au mieux, et ultra molle au pire (The Hills Have Eyes, c'est d'un pénible incommensurable).
Je m'étais revu l'année dernière The People Under the Stairs, considéré aujourd'hui comme étant l'un de ses meilleurs, et alors que j'en gardais un excellent souvenir de gosse, il y a là aussi cette espèce de mélange des genres (qui me gêne déjà beaucoup dans The Last House on the Left) qui ne marche pas du tout couplé à une mise en scène super terne.
Et puis de temps en temps il a des fulgurances, comme avec le génial The Serpent and the Rainbow, qui fait du coup plutôt office d'anomalie dans sa filmo.
El Dadal a écrit :Je serai beaucoup plus mesuré que toi. Je crois que la sympathie qu’exsude le bonhomme se retrouve toujours quelque peu dans ses films, malgré leur nature horrifique, et me rend sans doute plus indulgent sur ses défauts. Ensuite, je pense qu'un des problèmes principaux de Craven (incapacité à fournir des conclusions satisfaisantes à des pitchs cools) a souvent rencontré un autre obstacle majeur : des productions chaotiques. Ça me fait penser à un discours de McTiernan, disant grosso modo que votre film sera aussi bon que votre producteur (et il en sait quelque chose!).
mannhunter a écrit :Peut-être parce que Craven ne vend pas un style (pour reprendre les mots de Cameron à propos de De Palma) ou "le style Craven c'est l'absence de style" comme écrivait Jean-Michel Longo (je crois?) à la sortie de "l'amie mortelle" dans les pages de Mad Movies...
El Dadal a écrit :Ensuite, je pense qu'un des problèmes principaux de Craven (incapacité à fournir des conclusions satisfaisantes à des pitchs cools) a souvent rencontré un autre obstacle majeur : des productions chaotiques.
C'est le cas de pas mal de ses films quand même...la fin des "Griffes de la nuit" n'est pas celle qu'il voulait à la base, c'est un compromis avec son producteur Robert Shaye, "l'amie mortelle" et "Cursed" ont souffert d'interférences créatives avec la Warner et les Weinstein, la fin de "l'emprise des ténèbres" apparemment imposée, etc.
Flol a écrit :Je pense que Craven était quelqu'un de foncièrement gentil et voulant éviter les conflits, et face à des producteurs comme Weinstein ou Shaye, il a dû faire le dos rond et donc trop de compromis.
Malheureusement, ça se ressent un peu trop souvent dans sa filmo.
mannhunter a écrit :
Flol a écrit :Je pense que Craven était quelqu'un de foncièrement gentil et voulant éviter les conflits, et face à des producteurs comme Weinstein ou Shaye, il a dû faire le dos rond et donc trop de compromis.
En même temps pour Robert Shaye c'est lui qui a amené une partie du budget pour le premier "Freddy", c'est lui qui a cru au potentiel de ce scénario que Craven traînait depuis quelques années déjà (tous les gros studios avaient refusé de financer le film) donc la petite concession compromis artistique de l'épilogue du premier "Freddy" ça peut se comprendre...comme le dénouement du premier "Halloween" de Carpenter annonçant une éventuelle suite, décision de la production.
El Dadal a écrit :Ça me fait penser à un discours de McTiernan, disant grosso modo que votre film sera aussi bon que votre producteur (et il en sait quelque chose!).
McTiernan a dit que "Basic" "Medicine Man" "Rollerball" étaient ratés uniquement à cause des producteurs?
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par mannhunter »

Kevin95 a écrit :aucun (hormis le sobre The Serpent and the Rainbow) n'arrive à offrir plus que le menu commandé.

Freddy a beau être une figure iconique indéniable et la source d'interprétations délirantes (sur l'adolescence, l’Amérique des 80's et tout le toutime), le premier film est avant tout un bon film d'exploitation mais n'a clairement pas les reins solides pour soutenir la comparaison avec les tauliers du genre. A mes yeux, il est le pendant d'un Larry Cohen. Autre professionnel du pitch de départ dément, mais qui lui, arrive à se sortir du piège tendu par ledit pitch et multiplie les petits films attachants voir géniaux. Malheureusement, le père Larry n'a jamais eu la moitié de l'aura d'un Wes Craven.

Pour en revenir à Red Eye, je signe l'avis de El Dadal. Une série B poussive, conne comme une porte et fatiguante.
Pas trop d'accord avec tout ça :oops: , notamment le premier Freddy (et là je rejoins l'avis d' El Dadal) qui me semble maîtrisé à tous les niveaux (mise en scène, scénario, direction d'acteurs, rythme -on rentre dans le vif du sujet dès l'ouverture-, musique, FX)...un bon film d"exploitation certes mais aussi à mes yeux un classique influent du Fantastique des années 80.
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par Flol »

A signaler qu'est dispo sur la plateforme de SVOD de ciné de genre Shadowz, un téléfilm de 1985 signé Craven dont je n'avais jamais entendu parler : Chiller.
Bon, si on en croit IMDb ça n'a pas l'air fameux non plus, mais ma sympathie pour le bonhomme (malgré tout ce que je peux dire sur son cinéma) va me pousser à y jeter un oeil.
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par El Dadal »

mannhunter a écrit :Pas trop d'accord avec tout ça :oops: , notamment le premier Freddy (et là je rejoins l'avis d' El Dadal) qui me semble maîtrisé à tous les niveaux (mise en scène, scénario, direction d'acteurs, rythme -on rentre dans le vif du sujet dès l'ouverture-, musique, FX)...un bon film d"exploitation certes mais aussi à mes yeux un classique influent du Fantastique des années 80.
Idem. Si je compare le premier Freddy au premier Halloween ou au premier Vendredi 13, je trouve que ça se tient mieux avec le temps. Il a quelque chose de sauvage qui l'empêche de prendre la poussière, là où le Carpenter est vraiment très théorique et le Cunningham... juste pas terrible.
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par Flol »

Le 1er Freddy au-dessus du 1er Halloween ? :o
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mannhunter
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par mannhunter »

El Dadal a écrit :
mannhunter a écrit :Pas trop d'accord avec tout ça :oops: , notamment le premier Freddy (et là je rejoins l'avis d' El Dadal) qui me semble maîtrisé à tous les niveaux (mise en scène, scénario, direction d'acteurs, rythme -on rentre dans le vif du sujet dès l'ouverture-, musique, FX)...un bon film d"exploitation certes mais aussi à mes yeux un classique influent du Fantastique des années 80.
Idem. Si je compare le premier Freddy au premier Halloween ou au premier Vendredi 13, je trouve que ça se tient mieux avec le temps. Il a quelque chose de sauvage qui l'empêche de prendre la poussière, là où le Carpenter est vraiment très théorique et le Cunningham... juste pas terrible.
Le Cunningham (non, pas Arnie! :mrgreen: ) très loin du Craven et du Carpenter pour moi, malgré Tom Savini, Madame Vorhees et quelques jolis plans éparpillés de Crystal Lake. Après toutes ces années et tout ces visionnages j'aime toujours beaucoup "Les griffes de la nuit" et "Halloween", mais pour des raisons et des qualités différentes.
Dernière modification par mannhunter le 10 avr. 20, 12:20, modifié 1 fois.
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par El Dadal »

Flol a écrit :Le 1er Freddy au-dessus du 1er Halloween ? :o
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Re: Wes Craven (1939-2015)

Message par Kevin95 »

Effectivement, Friday the 13th ne boxe pas dans la même catégorie que les deux autres.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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