Les Téléfilms qui valent le coup

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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manuma
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Re: Les Téléfilms qui valent le coup

Message par manuma »

MIND OVER MURDER (1979)

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Une petite réussite télé que je n’ai trop pas vu venir. Ecrit par le scénariste de Wait until dark et du subséquent Venom de Piers Haggard, signé par le réalisateur de l'ACR-approved, Deadly hero, un solide thriller surnaturel qui instaure tension et suspense sans perdre de temps, allant crescendo dans l’efficacité jusqu’à un assez mémorable dernier tiers, étonnamment malaisant pour une production de ce type. Bien écrit, avec de bonnes idées tant du côté des personnages, dont certains évoluent de façon inattendue au sein du récit, que de l’enquête, traitant sa partie fantastique avec sérieux et aplomb pour un résultat tout à fait convaincant, porté, côté interprétation, par un Andrew Prine particulièrement investi dans son rôle de tueur de dames, l’ensemble fait également preuve d’une ambition inattendue dans sa réalisation, qui bichonne ses séquences-choc, à défaut de peut-être toutes les réussir. Bonne surprise en résumé, qui aura même réussi à me faire sursauter en 2 ou 3 occasions. Diffusé à la télé chez nous, il y a très longtemps, sous le titre Un mannequin extralucide.
Dernière modification par manuma le 8 août 22, 13:01, modifié 1 fois.
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Kevin95
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Re: Les Téléfilms qui valent le coup

Message par Kevin95 »

Gif d'un mec qui écrit.
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shubby
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Re: Les Téléfilms qui valent le coup

Message par shubby »

The Rookies, 1989. Sur le hockey sur glace. Gamin ça m'avait captivé. J'aimerais bien revoir ce truc à l'occasion.

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Lockwood
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Re: Les Téléfilms qui valent le coup

Message par Lockwood »

Hello à tous !

Je sors de ma grotte car je suis en pleine découverte du téléfilm US des années 70 - 80, j'y ai vu pas mal de choses intéressantes qui méritent à mon sens d'être évoquées ici,

Le sujet est peu développé quand on fouille ça et là, ce qui me surprends pas tellement (j'imagine qu'une grande partie des productions de cette époque sont un peu tombées dans l'oubli, en raison du format petit écran, qui reste un produit un peu ingrat de consommation courante et qui incite logiquement peu à la redécouverte)
Cependant, une poignée d’œuvres de cette époque manifestement emblématiques de leur époque sont restées dans l’inconscient collectif américain. Côté outre-atlantique, elles ont rencontré peu d'échos, diffusées parfois plus d'une dizaine d'années plus tard pour la première fois en France par exemple et noyées dans l'anonymat des dimanches après midi sur M6.

En ce qui me concerne, c'est la perspective de revoir pas mal d'anciennes vedettes d'Hollywood, recyclées sur le petit écran, qui a m'a incité de prime abord à m'y pencher,
J'ai un peu dépassé cela au fur et à mesure,
Dans la mesure où pas mal de bon réalisateurs et scénaristes ont fait leurs gammes sur ce format, il n'est pas trop étonnant d'y trouver de la qualité. On y trouve également des bon scripts, rebondissant intelligemment sur des sujets de sociétés de l'époque ou abordant des périodes de l'histoire, faits divers importants de la culture américaine en tête de proue et un peu méconnus par chez nous. Plusieurs œuvres me viennent naturellement en tête et je pourrais les évoquer en temps voulu.
Je conclurais cette introduction pour dire que pas mal de ces téléfilms sont disponibles sur youtube (sous titres générés automatiquement pour les moins anglophones), dans une qualité parfois trèèèèès discutable. Malheureusement, c'est un élément auquel on ne peut pas échapper. Beaucoup de ces oeuvres n'ont pas connu de restauration satisfaisante et rappelleront au plus anciens de ce forum le confort tout relatif des visionnages en VHS !

Je commence par une oeuvre que j'ai vu il y a 3 semaines,

The Last Child (1971)

Téléfilm diffusé dans le cadre de l'anthologie "ABC TV Movie of the Week" - pour résumer très succinctement, il s'agissait de films produits entre 1969 et 1975 par ABC et achetés à divers studios, composé sur un format de 75 min (90 min avec les pubs), avec un budget de 350 000 dollars par film. Le format réduit de ces téléfilms n'a pas empêché la production d'œuvres saluées par la critique. Duel, de Spielberg, reste l'oeuvre la plus emblématique de cette anthologie.

Il s'agit d'un film TV dystopique, dans la veine des productions de science fiction inquiètes de l'époque, dépeignant une Amérique "dans un futur proche" (comme il est évoqué en préambule), proie à la surpopulation et n'autorisant qu'un seul enfant par couple (obligeant les avortements en cas de récidive!) et interdisant les soins médicaux pour les personnes de plus de 65 ans (joyeuse perspective!)
L'histoire s’intéresse à un jeune couple dont le premier enfant est mort quelques heures après la naissance. La femme attends un nouveau bébé mais le hic, c'est que dans ce genre de cas de figures, les autorités n'autorisent pas les couples à avoir de 2ème enfant... Le couple ne l'entends pas de cette oreille et est déterminée à esquiver les contrôles d'un Etat omniprésent qui va finir par les prendre en chasse.

Ce film est de fait un curieux plaidoyer pour le droit des femmes à disposer de leur corps (Gageons que l'oeuvre a ainsi pu rassembler toutes les sensibilités politiques du pays, jusqu'à la plus conservatrice!) Plus sérieusement, il est plus question d'euthanasie dans ce cas d'espèce que d'avortement forcé, dans la mesure où un medecin indique lors d'une scène marquante que le fœtus est trop développé pour empecher la naissance sans mettre en danger la mère !

Au final, l'histoire est bien menée, sans fioritures (format 75 min oblige), ne ménageant pas les rebondissements, nombreux jusqu'à la fin. La réalisation est confiée à John Llewellyn Moxey, metteur en scène anglais né en Argentine, très prolifique à la télévision pendant cette décennie et qui a accouché de pas mal d'oeuvres sympathiques dans le domaine de la science fiction. Il fait un travail correct, sans trop d'aspérités et qui reste très télévisuel dans l'ensemble - seules les scènes de foules, réussies, portent réellement une marque et une intention par rapport au postulat de l'oeuvre (la surpopulation et l'étroite surveillance des autorités).

Côté acting, on retrouve Michael Cole (acteur de la série The Mod Squad) et Janet Margolin (fort charmante – qui a joué dans beaucoup de productions télévisuelles de l'époque) dans le rôle du couple, Ed Asner (second rôle très prolifique à la télévision à cette époque) dans le rôle du Javert de service (zelé et sans état d'ame, va traquer les personnages principaux sans répit), Harry Guardino dans le rôle du frère partagé entre la fidélité envers sa sœur enceinte et ses hautes fonctions dans cette administration sans scrupules (personnage que l'acteur interprète très bien)
... et surtout Van Heflin, dans le rôle d'un ancien sénateur humaniste qui va intervenir dans cette histoire pour le meilleur.

Soyons honnête, sa présence est un argument qui justifie le visionnage de cette oeuvre télévisuelle. Il s'agit de la dernière apparition de l'illustre acteur qui est mort avant la diffusion de ce téléfilm. Et force est de constater que ce dernier lui fait honneur puisqu'il campe un personnage authentiquement positif, bien écrit et magnifiquement incarné. C'est une fin de piste totalement méconnue pour ce grand acteur, je ne peux que vous encourager à la découvrir...

Ce qui va vous refroidir certainement, c'est que je n'ai trouvé l'oeuvre (sur youtube) que dans un état assez mauvais (ce ne sera pas la première ni la dernière fois, hélas) ce qui nuit légèrement au visionnage. Il est possible qu'il existe de meilleures versions par ailleurs (cela m'intéresse si c'est le cas!)

Cela dit, c'est un bon moment de télévision dans l'ensemble,

Note : 3,5/5
Outerlimits
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Re: Les Téléfilms qui valent le coup

Message par Outerlimits »

Je ne sais plus si j'avais répondu mais, outre "Duel" version téléfilm :
Le triangle du diable
Photo souvenir
Vipère au poing (1971)
Chantage à Washington
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manuma
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Re: Les Téléfilms qui valent le coup

Message par manuma »

Lockwood a écrit : 22 janv. 24, 22:22 The Last Child (1971)

Téléfilm diffusé dans le cadre de l'anthologie "ABC TV Movie of the Week" - pour résumer très succinctement, il s'agissait de films produits entre 1969 et 1975 par ABC et achetés à divers studios, composé sur un format de 75 min (90 min avec les pubs), avec un budget de 350 000 dollars par film. Le format réduit de ces téléfilms n'a pas empêché la production d'œuvres saluées par la critique. Duel, de Spielberg, reste l'oeuvre la plus emblématique de cette anthologie.

Il s'agit d'un film TV dystopique, dans la veine des productions de science fiction inquiètes de l'époque, dépeignant une Amérique "dans un futur proche" (comme il est évoqué en préambule), proie à la surpopulation et n'autorisant qu'un seul enfant par couple (obligeant les avortements en cas de récidive!) et interdisant les soins médicaux pour les personnes de plus de 65 ans (joyeuse perspective!)
L'histoire s’intéresse à un jeune couple dont le premier enfant est mort quelques heures après la naissance. La femme attends un nouveau bébé mais le hic, c'est que dans ce genre de cas de figures, les autorités n'autorisent pas les couples à avoir de 2ème enfant... Le couple ne l'entends pas de cette oreille et est déterminée à esquiver les contrôles d'un Etat omniprésent qui va finir par les prendre en chasse.

Ce film est de fait un curieux plaidoyer pour le droit des femmes à disposer de leur corps (Gageons que l'oeuvre a ainsi pu rassembler toutes les sensibilités politiques du pays, jusqu'à la plus conservatrice!) Plus sérieusement, il est plus question d'euthanasie dans ce cas d'espèce que d'avortement forcé, dans la mesure où un medecin indique lors d'une scène marquante que le fœtus est trop développé pour empecher la naissance sans mettre en danger la mère !

Au final, l'histoire est bien menée, sans fioritures (format 75 min oblige), ne ménageant pas les rebondissements, nombreux jusqu'à la fin. La réalisation est confiée à John Llewellyn Moxey, metteur en scène anglais né en Argentine, très prolifique à la télévision pendant cette décennie et qui a accouché de pas mal d'oeuvres sympathiques dans le domaine de la science fiction. Il fait un travail correct, sans trop d'aspérités et qui reste très télévisuel dans l'ensemble - seules les scènes de foules, réussies, portent réellement une marque et une intention par rapport au postulat de l'oeuvre (la surpopulation et l'étroite surveillance des autorités).

Côté acting, on retrouve Michael Cole (acteur de la série The Mod Squad) et Janet Margolin (fort charmante – qui a joué dans beaucoup de productions télévisuelles de l'époque) dans le rôle du couple, Ed Asner (second rôle très prolifique à la télévision à cette époque) dans le rôle du Javert de service (zelé et sans état d'ame, va traquer les personnages principaux sans répit), Harry Guardino dans le rôle du frère partagé entre la fidélité envers sa sœur enceinte et ses hautes fonctions dans cette administration sans scrupules (personnage que l'acteur interprète très bien)
... et surtout Van Heflin, dans le rôle d'un ancien sénateur humaniste qui va intervenir dans cette histoire pour le meilleur.

Soyons honnête, sa présence est un argument qui justifie le visionnage de cette oeuvre télévisuelle. Il s'agit de la dernière apparition de l'illustre acteur qui est mort avant la diffusion de ce téléfilm. Et force est de constater que ce dernier lui fait honneur puisqu'il campe un personnage authentiquement positif, bien écrit et magnifiquement incarné. C'est une fin de piste totalement méconnue pour ce grand acteur, je ne peux que vous encourager à la découvrir...

Ce qui va vous refroidir certainement, c'est que je n'ai trouvé l'oeuvre (sur youtube) que dans un état assez mauvais (ce ne sera pas la première ni la dernière fois, hélas) ce qui nuit légèrement au visionnage. Il est possible qu'il existe de meilleures versions par ailleurs (cela m'intéresse si c'est le cas!)

Cela dit, c'est un bon moment de télévision dans l'ensemble,

Note : 3,5/5
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Excellente initiative, Lockwood. Je compte te lire avec beaucoup d'attention.
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odelay
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Re: Les Téléfilms qui valent le coup

Message par odelay »

Une petite merveille hallucinante mais effrayante car vraie. Comme le chantait Birkin : En rire de peur d'être obligé d'en pleurer. Et on rit beaucoup.
On croyait qu'on l'avait échappé belle et on a eu bien pire après, mais ça, on ne le savait pas encore.

Julianne Moore est géniale en Sarah Palin, ex miss Alaska qui se retrouve propulsée à la course de primaires républicaines.

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Lockwood
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Re: Les Téléfilms qui valent le coup

Message par Lockwood »

Excellente initiative, Lockwood. Je compte te lire avec beaucoup d'attention.
Merci, c'est sympa !

The Miracle worker (1979)

A l'origine, il y a la biographie d'Helen Keller "Sourde, muette, aveugle : histoire de ma vie" qui inspire William Gibson pour sa pièce adaptée à Broadway.
L'histoire est forte : depuis quasiment sa naissance, Helen Keller est littéralement emmurée à l'intérieur d'elle même : elle n'entends pas, elle ne voit pas et sans repère, elle n'a bénéficié d'aucune éducation. Anne Sullivan est une éducatrice malvoyante qui arrive dans cette famille sudiste désemparée pour prendre en charge la jeune fille. Petit à petit, elle parviendra à briser l'isolement d'Helen Keller, permettant à cette dernière de réussir à communiquer puis trouver sa place dans la société. Elle parviendra à décrocher un diplôme universitaire et écrira de nombreux ouvrages, militant pour le droit de vote aux femmes et l'intégration des personnes handicapées notamment.
La pièce, qui gagne plusieurs Tony awards, est adaptée au cinéma en 1962 par Arthur Penn, avec les mêmes actrices qui ont joué l'oeuvre sur les planches de Broadway, Anne Bancroft dans le rôle d'Ann Sullivan et Patty Duck dans le rôle d'Helen Keller, celles-ci composant deux performances admirables qui sont la force de cet excellent film.

En 1979, NBC lance une nouvelle adaptation télévisuelle de la pièce. La curiosité principale de cette nouvelle mouture, c'est le choix de Patty Duck pour interprêter le rôle d'Ann Sullivan, 17 ans après avoir interprêté le rôle d'Helen Keller ! On peut affirmer sans trop de risques que cette pièce aura été un élément central de sa carrière d'actrice.. Et je ne peux qu'être admiratif de sa capacité à avoir su jouer à la perfection ces deux rôles si forts et si différents.

Pour le reste, il faut avouer que cette nouvelle version apporte peu de choses car il reprend exactement le même fil narratif que le film d'Arthur Penn. On est quasiment sur un calque du début à la fin, la couleur en plus. Vous l'aurez compris, cette version apparaît tout à dispensable. Compte tenu de la force de son postulat et du talent des acteurs (le duo principal fonctionne très bien), le téléfilm se regarde sans déplaisir néanmoins.
Pour aller plus loin dans la vie d'Helen Keller, il faudra attendre le sequel TV de 1984, «The miracles continues », avec Blythe Danner, Mare Winningham, Vera Miles, Jack Warden et Peter Cushing !

3/5
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