Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Thaddeus
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Thaddeus »

Ratatouille a écrit :(je suis un peu HS, mais dans le même ordre d'idées à la con, Rose McGowan se pose là elle aussi : http://www.ecranlarge.com/films/news/95 ... omotionnel)
Si j'en crois ce que je lis, le tollé serait général sur les réseaux sociaux et la Fox présenterait platement ses excuses.
Alors soit Rose McGowan a raison, soit la société craque son slip sur ce sujet.
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AtCloseRange
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par AtCloseRange »

Thaddeus a écrit :
Ratatouille a écrit :(je suis un peu HS, mais dans le même ordre d'idées à la con, Rose McGowan se pose là elle aussi : http://www.ecranlarge.com/films/news/95 ... omotionnel)
Si j'en crois ce que je lis, le tollé serait général sur les réseaux sociaux et la Fox présenterait platement ses excuses.
Alors soit Rose McGowan a raison, soit la société craque son slip sur ce sujet.
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Demi-Lune
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Demi-Lune »

Bref, Verhoeven fait toujours des remous et entraîne des incompréhensions, apparemment. Rien de neuf sous le soleil.
J'ai hâte de voir le film demain.
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El Dadal
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par El Dadal »

J'ai trouvé l'ensemble parsemé de petites fulgurances dans un ensemble un peu trop sûr de lui et de ses effets. Pourtant, ça commence bien avec ce chat, et ça se termine aussi très bien avec une grosse clé de compréhension quant à la vision que porte Verhoeven sur notre société
Spoiler (cliquez pour afficher)
grâce au personnage tout en retrait de la dévote catho interprétée par Virginie Efira. En effet, si on a l'impression que Verhoeven la traite sur le plan de l'ironie constante, le dernier échange avec Huppert devant le camion de déménagement vient totalement contredire cela: "merci d'avoir pu lui offrir ce dont il avait besoin, même juste pour un temps". Que ce couple ait pu partager en toute tranquillité les secrets les plus noirs et garder cette constance de façade fait froid dans le dos. Et Verhoeven est malin, il semble nous dire que si on ne l'avait pas déjà intégré, c'est qu'il est temps de se réveiller. Clairement ma scène préférée, et celle qui me reste en mémoire.
La bande originale belle mais lisse et la patine un peu trop neutre (à la révision, y aura-t-il cinématographiquement beaucoup à gratter?) achèvent d'en faire un film que j'aimerai pouvoir ne considérer que comme la première étape du retour aux affaires du hollandais.
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Flol
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Flol »

Demi-Lune a écrit :Bref, Verhoeven fait toujours des remous et entraîne des incompréhensions, apparemment. Rien de neuf sous le soleil.
En 1997, Starship Troopers était considéré comme un film fasciste.
En 2037, Elle sera considéré comme un film féministe.
O'Malley
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par O'Malley »

Spongebob a écrit :
Profondo Rosso a écrit : La banalité du cadre franchouillard de Elle ne s’y prête pas et ne fait jamais décoller le propos de Verhoeven.

Cette retenue se justifie dans un premier temps par la nature froide et « sous contrôle » d’Isabelle Huppert. Le traumatisme ressurgit au gré d’une construction habile (le montage révélant le rôle malheureux du chat dans l’agression), d’un décalage comique réjouissant et inattendu - la désinvolture avec laquelle l’héroïne révèle les faits à ses amis – avant de tenter de refaire naître la tension lorsque le violeur nargue Isabelle Huppert, lui faisant comprendre qu’il l’observe et est prêt à récidiver. La banlieue pavillonnaire terne, le milieu du jeu vidéo vu de façon très superficielle et la galerie de personnage grossièrement dessinée (mention spéciale à l’amant queutard joué avec de gros sabots par Christian Berkel) tisse un environnement trop quelconque pour faire basculer le film dans cet ailleurs monstrueux et immoral que sait si bien dépeindre Paul Verhoeven. Il se repose avant tout sur une extraordinaire Isabelle Huppert perdue entre attente et crainte de son agresseur (dont l’identité peut aisément s’anticiper), mais qui comme souvent finit par vampiriser l'ensemble. En poussant jusqu’à l’absurde vulgaire et violent ces autres films, Verhoeven balayait d’un revers tout jugement moral des pourfendeurs de ses films (Basic Instinct provoquant les foudres du milieu gay, Starship Troopers accusé de nazisme) tandis que Elle par une approche plus subtile et/ou timorée (selon les gouts) provoque des réactions certes injustifiée mais compréhensible des féministes y voyant une apologie du viol. La force des autres films de Verhoeven était d’interroger par la satire son Hollande d’origine ou ses Etats-Unis d’accueil, difficile de voir un vrai regard sur une France résumée à des banlieues pavillonnaires et adultères bourgeois qu’on trouverait partout ailleurs. Les quelques pistes lancées avec le personnage du fils sont trop grossières (et desservie par l’interprétation de Jonas Bloquet et Alice Isaaz en jeune fiancée) pour rétablir cette faille. Le cadre qui oppresse/brise l'héroïne n'existe pas assez pour rendre son redressement aussi spectaculaire et puissant que dans les autres films du réalisateur. Paul Verhoeven pèche par une retenue qui ne lui sied guère et facilite les interprétations hasardeuses pour les moins familiers à son cinéma dans ce qui est son film le plus faible avec Hollow Man (2000). 3/6
Entièrement d'accord avec toi. Je ne comprends pas les critiques élogieuses.
Je suis d'accord avec l'avis de Profondo Rosso: le film ne décolle pas vraiment à cause des différents éléments évoqués. On retrouve la provocation mais pas la puissance du cinéma de Verhoeven. Et puis le scénario est un peu trop chargé en évènements, rendant le discours confus, opaque (à l'instar des motivations des personnages) En fait, l'ensemble ressemble presque à du Chabrol dernière période. :mrgreen:
Ceci-dit, les comédiens sont tous très bons et Isabelle Huppert livre une superbe prestation.
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MJ
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par MJ »

Dans la tradition des derniers Hitchcock,ou de certains Bunuel français: un univers visuel aux limites de la platitude (ce qui n'exclut pas d'être travaillé), un cadre ingrat... pour des trésors de raffinement en matière de perversité, de la part d'un maître qui n'a plus rien à prouver, ni plus grand à chose à braire des réactions suscitées. Ce qui peut rendre Verhoeven insupportable, c'est qu'il n'a pas recours aux codes de la dénonciation. Il décrit une véritable culture du viol, mais en partant d'un cas aberrant, qui n'a aucune valeur d'exemplarité. S'en indigner* (à vrai dire je trouve moi-même le film aux limites par moments de l'irresponsabilité) c'est ne pas voir que la victime ici est folle... autant que se révèle l'être l'ensemble de son entourage. Une psychose collective poussée aux paroxysmes du grotesque (la déclaration d'Efira à la fin, grandiose dans un style de satire typique de son auteur). Et toujours cet oeil particulier de Verhoeven pour saisir l'époque, l'esprit du temps, cette capacité de donner un ancrage très concret à son ironie (un plan à la tv suffit pour rappeller qu'il parle d'un pays en guerre). Comme s'il filmait mieux la France d'aujourd'hui que la plupart des cinéastes français.
On peut regretter que le film n'ait pas la charge émotionnelle de ses mélos historiques (ce n'est pas Black Book en terme de radicale empathie). En l'état il suffit à rappeler qu'un Verhoeven par décade ce n'est tout de même pas assez - et que sans signer un chef-d'oeuvre à tous les coups, d'une certaine manière il ne déçoit jamais non plus.

* EDIT: de la réaction d'Huppert.
Dernière modification par MJ le 6 juin 16, 19:01, modifié 2 fois.
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Flol
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Flol »

Thaddeus a écrit :Un article qui me laisse coi.
Auquel Jean-Michel Frodon répond :
http://www.slate.fr/story/119073/elle-v ... lture-viol

Ça fait du bien.
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Demi-Lune
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Demi-Lune »

Vous pouvez me compter dans le camp des "bras m'en tombent".
En dix ans, Verhoeven a eu pour moi le temps de perdre la main sur ce qui participait de la force et de la singularité de son Cinéma : la concision, le rythme (vous savez, cette espèce de ligne claire qui fait de ses films des projectiles inarrêtables et reconnaissables entre tous), la charge électrique, l'acidité, la stimulation. Évidemment, les grands cinéastes ont le droit d'évoluer, mais lorsque c'est au détriment d'un ADN profond, il y a de quoi l'avoir mauvaise et d'être circonspect sur les faveurs de la critique. Elle n'est certes pas un film indigent (ce n'est pas Passion non plus) mais il s'empêtre après un début prometteur dans un ventre mou que rien ne viendra vraiment rehausser. Après avoir miné de l'intérieur le blockbuster américain, Verhoeven semble vouloir toujours mordre la main qui le nourrit et se payer le cinéma français bobo avec ces personnages caricaturaux et ces acteurs à côté de la plaque ; problème : ce cadre bien franchouillard-Neuilly-sourires coincés-PME de jeux vidéo ne se marie pas avec l'univers de Verhoeven. Ou, plus exactement, Verhoeven n'arrive exceptionnellement pas à tordre ce cadre pour en tirer quelque chose de vraiment personnel. Certes, on retrouve cette marotte de la flétrissure du viol et de son rapport dominant/dominé. Et on peut apprécier sur le papier que le cinéaste tente quelque chose de déceptif car les possibilités de film de genre sont écartées au profit d'une tragicomédie de mœurs. Mais en renonçant à son style pour opter pour une froideur distanciée qui ne lui sied pas du tout, on peut trouver que Verhoeven renonce à son identité et se condamne à rester dans une espèce de zone médiane, fade et inutile sur le plan satirique (l'impression d'un film qui arrive vingt ans en retard - certains films français s'auto-caricaturent mieux dans leurs clichés), anonyme sur le plan de la réalisation (sinon indigne avec cette photo de téléfilm), problématique sur le plan moral. En effet, en poussant tous les potards dans le rouge dans le passé avec panache, Verhoeven exacerbait la satire et annulait par l'absurde toutes les critiques de complaisance. Or, le ton adopté ici est beaucoup plus clinique et fuyant (malgré un humour décalé) au risque d'obscurcir parfois le propos, rendant ainsi compréhensible (à défaut d'être forcément justifiée) l'indignation de certains papiers sur le rapport au viol. Oui, Elle est un film féministe...mais d'un féminisme aussi maladroit que celui de La chair et le sang où le personnage de Jennifer Jason Leigh acceptait le viol pour en annihiler psychologiquement son caractère dégradant, et faire de son violeur à terme son obligé. Dans un entretien, Verhoeven dit adorer l'ambiguïté et je doute que cette ambiguïté fasse le sel d'une histoire comme celle-ci. De toute façon, le traitement est bien trop défaillant (ces acteurs, bon sang...) pour convaincre. L'estime que m'inspire ce film, je la dois presque exclusivement à Isabelle Huppert, qui porte tout sur ses épaules dans un registre complètement casse-gueule. Dommage pour l'actrice que sa prestation fascinante soit enfermée dans un des moins bons Verhoeven.
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Alexandre Angel
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Alexandre Angel »

Demi-Lune a écrit :Vous pouvez me compter dans le camp des "bras m'en tombent".
Malgré que j'ai aimé, j'entends tout ce que tu dis sauf cela
Demi-Lune a écrit :anonyme sur le plan de la réalisation (sinon indigne avec cette photo de téléfilm)
ah que nenni anonyme! ah que nenni téléfilm! :shock:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Duke Red
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Duke Red »

La photo du film est quand même très moche, terne et marronnasse, comme s'il y avait continuellement un écran de fumée (c'était pas que la bande-annonce...)
"On est juste une bande de glands qui n'a rien trouvé de mieux à faire de sa vie." (Colqhoun)
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Demi-Lune
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Demi-Lune »

MJ a écrit :Il décrit une véritable culture du viol, mais en partant d'un cas aberrant, qui n'a aucune valeur d'exemplarité. S'en indigner (à vrai dire je trouve moi-même le film aux limites par moments de l'irresponsabilité) c'est ne pas voir que la victime ici est folle
Je ne suis pas sûr de comprendre. Si la victime (Huppert) est folle, alors ça relativiserait la portée du viol ?
Terrain glissant, là.
Et puis, je ne partage pas cette lecture du personnage d'Isabelle Huppert. Le film cherche à jeter le trouble sur sa psychologie
Spoiler (cliquez pour afficher)
(qu'elle éclate gratuitement le pare-choc de son ex, qu'elle se touche en épiant avec des jumelles, qu'elle fricote avec son violeur, qu'elle se réjouisse d'avoir indirectement tué son père...),
mais ça révèle plutôt pour moi une insensible au sens pathologique du terme, quelqu'un pétrie de verrous et de refoulements, peut-être une apathique, qui a dû se construire avec et contre son passif traumatisant avec son père ("je t'encule, je t'encule, je t'encule!!!"). De façon tordue, ce passif donne paradoxalement pour moi une certaine humanité à un personnage "au masque indéchiffrable" pour reprendre le papier de critikat, car c'est le péché originel qu'elle a toujours cherché à laver, et qui reviendra quoi qu'elle fasse. Son équilibre se situe dans le détachement et le cynisme d'une femme de poigne, ce qui donne ces réactions décalées qui amusent quand elles ne mettent pas mal à l'aise (ou les deux : "baisse ton pantalon"). La caractériser comme une folle aurait au contraire été un truc douteux puisque ça aurait mis la victime et le violeur dans un même sac, et, en tirant la pelote, "nuancé" les séquelles d'un tel drame. On ne peut pas tenir avec un truc pareil.
MJ a écrit :... autant que se révèle l'être l'ensemble de son entourage. Une psychose collective poussée aux paroxysmes du grotesque (la déclaration d'Efira à la fin, grandiose dans un style de satire typique de son auteur).
J'ai du mal à voir en quoi l'entourage serait fou. Ils ont tous un côté pathétique, avec leurs histoires privées merdiques et leurs névroses (de cul ou de crucifix), mais psychose collective ? Sérieux ? On est juste dans une caricature (encore que) comme on peut en voir dans des tas de comédies (avec des passages obligés comme "le dîner de famille qui dérape").
Spoiler (cliquez pour afficher)
Quant à la déclaration d'Efira, je trouve que c'est presque le seul moment où Verhoeven fait montre d'une certaine pitié, en faisant implicitement entrevoir une horreur intime contre laquelle seule la foi (jusqu'ici moquée - les grandes figurines de Rois mages...) existe comme échappatoire.
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Demi-Lune
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Demi-Lune »

Ah encore une chose : le film se termine dans un cimetière, j'espère que c'est pas prophétique.
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Duke Red »

C'est bizarre quand je lis les critiques ayant eu du mal avec le personnage de Michèle (trop monolithique, trop insaisissable...) car je craignais moi aussi de retrouver cette espèce de caricature glacée et hautaine qu'Huppert était devenue au fil des ans, mais je la trouve vraiment attachante ici. Le mot est peut-être mal choisi pour décrire une femme qui emboutit exprès la voiture de son ex ou cache un cure-dent dans l'amuse-bouche destiné à la nouvelle nana de ce dernier mais j'adore cette distanciation amusée que l'actrice maîtrise sur le bout des doigts. Dans un registre un peu différent, ça rappelle son rôle dans L'Avenir, dans sa façon d'encaisser les emmerdes et de se reconstruire sans se départir d'une forme d'(auto)dérision. Michèle ne m'a jamais paru froide avec son entourage, elle décide juste d'affronter les différents traumas qui lui sont tombés dessus à sa manière, en envoyant des Scuds tout en donnant l'impression de s'en foutre complètement. Et l'humour fait hyper bien passer le truc - le film est une comédie (noire), il n'y a pas de doute là-dessus. Rien que de voir Huppert parler de cinématiques de jeu vidéo et de gameplay ou s'entraîner dans un stand de tir, ça le fait tellement c'est improbable.

Dommage que Verhoeven ne parvienne pas à tenir la longueur. Prises individuellement, les différentes sous-intrigues (la recherche de l'agresseur, les problèmes entre son fils et sa belle-fille, sa mère et son jules, le père en taule...) sont réussies et souvent drôles, mais il manque quelque chose pour unifier le tout. Je trouve que ça s'essouffle une fois
Spoiler (cliquez pour afficher)
qu'elle démasque Laurent Lafitte.
On retombe ensuite dans un truc plus attendu (la victime attirée par son violeur) et je m'attendais à un dénouement nettement plus paroxystique. Et formellement, ça manque considérablement de charme, c'est clair.

Pas un grand Verhoeven - les critiques se touchent un peu beaucoup - mais une très grande Isabelle Huppert.
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Flol
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Flol »

Duke Red a écrit :le film est une comédie (noire)
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