Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Alexandre Angel
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Alexandre Angel »

Duke Red a écrit :La photo du film est quand même très moche, terne et marronnasse, comme s'il y avait continuellement un écran de fumée (c'était pas que la bande-annonce...)
Je ne la trouve pas moche. Elle revêt l'apparence du terne mais s'apparente surtout à une forme de givre qui nous emmène non loin du fantastique (Georges Franju en embuscade). Elle fait merveille dans les plans nocturnes émaillés des constellations blafardes des guirlandes de Noël. Là, on a pas le même sens du laid : affres de l'appréciation esthétique. :)
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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tenia
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par tenia »

Thaddeus a écrit :
Ratatouille a écrit :(je suis un peu HS, mais dans le même ordre d'idées à la con, Rose McGowan se pose là elle aussi : http://www.ecranlarge.com/films/news/95 ... omotionnel)
Si j'en crois ce que je lis, le tollé serait général sur les réseaux sociaux et la Fox présenterait platement ses excuses.
Alors soit Rose McGowan a raison, soit la société craque son slip sur ce sujet.
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#2016
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MJ
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par MJ »

Demi-Lune a écrit :Je ne suis pas sûr de comprendre. Si la victime (Huppert) est folle, alors ça relativiserait la portée du viol ?
Terrain glissant, là.
Il fallait comprendre s''indigner de la réaction d'Huppert (pas de l'acte, évidemment!)... Celle-ci n'est pas du tout donnée en cas exemplaire (pas plus qu'elle n'est dénoncée, j'entends que ça puisse poser problème).
J'ai du mal à voir en quoi l'entourage serait fou. Ils ont tous un côté pathétique, avec leurs histoires privées merdiques et leurs névroses (de cul ou de crucifix), mais psychose collective ? Sérieux ? On est juste dans une caricature (encore que) comme on peut en voir dans des tas de comédies (avec des passages obligés comme "le dîner de famille qui dérape").
La scène à la maternité et sa surprise que tous feignent d'ignorer - parce que le père l'ignore réellement. Ce déni systématique, qui va de l'ordinaire (un dîner où chacun à à fermer les yeux sur quelque chose) au pathologique ("l'étrange déni" que Michèle pointe la concernant elle-même).
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Tout ça culminant avec l'épouse du violeur la considérant comme un don du ciel.
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Quant à la déclaration d'Efira, je trouve que c'est presque le seul moment où Verhoeven fait montre d'une certaine pitié, en faisant implicitement entrevoir une horreur intime contre laquelle seule la foi (jusqu'ici moquée - les grandes figurines de Rois mages...) existe comme échappatoire.
D'avantage un sentiment de colère que de compassion devant cette scène, mais c'est aussi ma favorite.

Ps: Plutôt d'accord avec Rose McGowan, histoire d'alimenter un débat qui n'avait pas grand chose à faire ici. :)
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cinephage
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par cinephage »

MJ a écrit :Ps: Plutôt d'accord avec Rose McGowan, histoire d'alimenter un débat qui n'avait pas grand chose à faire ici. :)
C'est un peu hors sujet, en effet, mais il y a une certaine absurdité à, après avoir dénoncé l'absence de femmes super-héros, dénoncer désormais que des personnages féminins se prennent des coups, puisque, par définition du genre, la castagne avec les super-vilains est l'unique activité du super-héros. Donc pas d'accord du tout avec Rose McGowan.
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Duke Red »

tenia a écrit :
Thaddeus a écrit : Si j'en crois ce que je lis, le tollé serait général sur les réseaux sociaux et la Fox présenterait platement ses excuses.
Alors soit Rose McGowan a raison, soit la société craque son slip sur ce sujet.
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Rose McGowan qui n'avait aucune objection à jouer une pauvre victime innocente qui se faisait exploser la gueule dans Boulevard de la Mort...
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Alexandre Angel
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Alexandre Angel »

Duke Red a écrit :Rose McGowan qui n'avait aucune objection à jouer une pauvre victime innocente qui se faisait exploser la gueule dans Boulevard de la Mort...
..et pas à moitié
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Alexandre Angel »

En tous les cas, ce que je perçois des avis contradictoires que suscite Elle, des reproches, des réserves ou autres déceptions émises sur ce forum à l'encontre du film, en saisissent à contrario la complexité, voire la richesse. Elle n'est pas totalement abouti, peut-être surestimé, prête le flanc à toutes sortes de réactions cutanées, mais, dans le même temps, fomente une espèce d'aura dont le temps qui passe ne manquera pas de nous faire recauser, j'en suis à peu près sûr. Tout comme je suis persuadé que Verhoeven, cinéaste brillant mais roublard, n'a pas cherché (n'a pas pu?) à maîtriser absolument les arcanes scénaristiques de son matériau, laissant "paresseusement" au spectateur le soin de faire un certain boulot interprétatif. Ce qui est bien dans la manière du cinéaste, comme d'autres l'ont ici exprimé mieux que moi (remember Starship ou Showgirls). Reste que Elle a quelque chose d'envoûtant, d'unique, de beau et de laid, de poétique et de puant, de familier et de viscéralement étrange. Bref, il a quelque chose, ce film. J'en veux pour preuve que même les avis négatifs énoncés sur ce topic me donnent envie de le revoir
Spoiler (cliquez pour afficher)
(une troisième fois :uhuh: )
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tenia
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par tenia »

Duke Red a écrit :Rose McGowan qui n'avait aucune objection à jouer une pauvre victime innocente qui se faisait exploser la gueule dans Boulevard de la Mort...
Mais est-ce qu'on montrait ça sur l'affiche ? :mrgreen:
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Strum »

MJ a écrit :Dans la tradition des derniers Hitchcock,ou de certains Bunuel français: un univers visuel aux limites de la platitude (ce qui n'exclut pas d'être travaillé), un cadre ingrat... pour des trésors de raffinement en matière de perversité, de la part d'un maître qui n'a plus rien à prouver, ni plus grand à chose à braire des réactions suscitées. Ce qui peut rendre Verhoeven insupportable, c'est qu'il n'a pas recours aux codes de la dénonciation. Il décrit une véritable culture du viol, mais en partant d'un cas aberrant, qui n'a aucune valeur d'exemplarité. S'en indigner* (à vrai dire je trouve moi-même le film aux limites par moments de l'irresponsabilité) c'est ne pas voir que la victime ici est folle... autant que se révèle l'être l'ensemble de son entourage. Une psychose collective poussée aux paroxysmes du grotesque (la déclaration d'Efira à la fin, grandiose dans un style de satire typique de son auteur).
Qu'Huppert soit malade (plus que folle à mon sens), et que nombre de personnages vivent dans le déni, je le crois aussi. En revanche, je n'ai pas vu tant de satire que cela dans le film, en tout cas moins que dans d'autres Verhoeven (l'ironie que manie Huppert dans sa conversation est essentiellement à vocation défensive). J'ai également une lecture différente de la scène avec Elfira (je ne suis pas sûr que cette scène soit satirique - j'ai le sentiment qu'il s'y cache une certaine fascination, faute d'un autre terme, pour la foi et l'idée de l'absolution), de même que je n'ai pas la même lecture du plan "BFMTV' à la télé (Verhoeven parle non de la France en particulier à mon sens mais d'un monde gangréné par la violence).
Dernière modification par Strum le 6 juin 16, 22:44, modifié 1 fois.
O'Malley
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par O'Malley »

Duke Red a écrit : Dommage que Verhoeven ne parvienne pas à tenir la longueur. ... Je trouve que ça s'essouffle une fois
Spoiler (cliquez pour afficher)
qu'elle démasque Laurent Lafitte.
On retombe ensuite dans un truc plus attendu (la victime attirée par son violeur) .
J'ai décroché du film au même moment. Jusqu'à cette scène, je trouvais le film fascinant (mais de manière dégressive) et j'étais assez enthousiasmé par la manière dont Verhoeven s'appropriait les codes, le cadre et les références (Chabrol, Ozon, Bunuel...) du cinéma français.

En fait, le film aurait, peut-être, dû être dégraissé des multiples sous-intrigues et particulièrement de l'arc dramatique concernant le passé d'Isabelle Huppert particulièrement lourd à mes yeux (on est finalement presque dans la volonté du blockbuster hollywoodien actuel de vouloir à tout prix créer des traumas originels pretexte).
Spoiler (cliquez pour afficher)
Le film aurait dû, à mes yeux, être recentré sur le triangle Huppert-Laffite-Efira en questionnant les pulsions, les conventions, la religion, les accomodements du couple (le fait que certains conjoints puissent garder les yeux grands fermés dixit Kubrick) et travailler l'ambiguité des rapport homme-femme sur la question de la domination et de la soumission.
A ce titre, je suis d'accord sur le fait que le personnage de Virginie Efira est l'un des plus intéressants (en tout cas, plus que celui de l'ex-mari, de la copine associée et de son mari) et il est hélas le plus sacrifié.

Dans la manière de vouloir jouer la carte de l'ambiguité sexuelle tout en jouant la carte de la liberté interprétative, le film se plante là ou un Jeune et Jolie d'Ozon fait des étincelles...Parce que ce dernier se concentre sur l'essentiel alors que le film de Verhoeven se noie dans un trop-plein.

Qui trop embrasse mal étreint...

Ceci-dit, je ne l'ai pas trouvé mauvais non plus (loin de là). Mais il possède des scories qui l'empêchent de totalement s'épanouir.

Je pense que je le reverrai assez rapidement.
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MJ
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par MJ »

Strum a écrit : En revanche, je n'ai pas vu tant de satire que cela dans le film, en tout cas moins que dans d'autres Verhoeven (l'ironie que manie Huppert dans sa conversation est essentiellement à vocation défensive). J'ai également une lecture différente de la scène avec Elfira (je ne suis pas sûr que cette scène soit satirique - j'ai le sentiment qu'il s'y cache une certaine fascination, faute d'un autre terme, pour la foi et l'idée de l'absolution), de même que je n'ai pas la même lecture du plan "BFMTV' à la télé (Verhoeven parle non de la France en particulier à mon sens mais d'un monde gangréné par la violence).
Je serais partiellement d'accord avec l'idée que la satire est moins affirmée que dans d'autres de ses films (je pense surtout à sa période américaine). Je n'y vois pas moins un anti-cléricalisme plus marqué que ce tu sembles penser (ce qui n'empêche pas une éventuelle fascination). Quant au plan BFM, je ne dirais pas qu'il porte une grande idée géopolitique non plus... juste que le film aurait pu se passer de cette mention (après tout beaucoup le font) et que le fait d'y avoir recours n'est du coup pas innocent.


[quote="tenia"][quote="Duke Red"]Rose McGowan qui n'avait aucune objection à jouer une pauvre victime innocente qui se faisait exploser la gueule dans Boulevard de la Mort...[/quote]
Mais est-ce qu'on montrait ça sur l'affiche ? :mrgreen:[/quote]
CQFD
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Strum »

MJ a écrit :Je n'y vois pas moins un anti-cléricalisme plus marqué que ce tu sembles penser (ce qui n'empêche pas une éventuelle fascination). Quant au plan BFM, je ne dirais pas qu'il porte une grande idée géopolitique non plus... juste que le film aurait pu se passer de cette mention (après tout beaucoup le font) et que le fait d'y avoir recours n'est du coup pas innocent.
Je ne nie pas l'anti-cléricalisme de Verhoeven, mais ce qui dans cette scène relève d'un certain anticléricalisme me parait moins significatif que ce qui relève d'une certaine fascination (ou intérêt) pour la question de l'absolution et de la prise en charge par le christianisme des tarés et des déviants. Cette contradiction intéresse manifestement le réalisateur, en tout cas ce film le laisse penser.

Sinon, le plan BFMTV n'est pas du tout innocent, en effet, mais il évoque à mon avis non la "France en guerre", mais le monde de violence, réel et virtuel, que met en scène ce film (tous les rapports y sont brutaux, en particulier les rapports sexuels).
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Mosin-Nagant »

J'ai bien ri devant ce film. Je le recommande à certains de mes amis en leur précisant que c'est une comédie. Et ça passe toujours.
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Colqhoun »

Nous sommes en 2016 et Paul Verhoeven nous lâche un jump scare avec Pedro le chat. Et au passage il pique aussi une blague aux Farrelly.

Bon sinon je suis un peu confus. C'est trop long. La bonne demie-heure de trop pour moi. Passé la scène du repas, assez jubilatoire, le film fait du surplace. Et c'est pas très bien joué. Isabelle Huppert, toujours sur le fil du rasoir entre justesse et excentricité ringarde. Et le reste du casting, à part Charles Berling, fout un peu les boules (je supporte très mal Laurent Lafitte). Après, pas de doute, on est chez Verhoeven. Scène d'ouverture brillante, plein d'éléments qui, chez un autre, auraient tout pour être grotesques, trouvent ici leur place dans un numéro d'équilibriste assez audacieux. Mais le sentiment aussi que Verhoeven n'a pas été suffisamment cadré et qu'on lui a donné une liberté totale, résultant d'un film plein de choses pas forcément indispensables, voir même de sous-intrigues évacuées en cours de route.

Ensuite, passé donc cette scène de repas qui expie certaines tensions, j'ai un peu perdu le fil. L'identité du violeur nous est révélée (mais est-ce qu'on en doutait réellement ?) et je peine à recouper entre eux tous ces éléments disparates (l'histoire du père, les tensions avec les collègues, les tromperies, le fils idiot, l'ex-mari bon copain, la mère qui se tape un gigolo, etc.. etc..) et même le film ne semble plus trop savoir quoi faire de tout cela pour y donner une cohésion d'ensemble.

Verhoeven nous donne à voir le portrait d'une femme qui se croit forte, mais qui serait plutôt comme morte à l'intérieur (écho avec le dernier plan du film), quasi impassible face aux évènements traumatiques qui ont ponctués sa vie. A se demander même si le viol qu'elle subit en ouverture de film provoque quoi que ce soit chez elle, au delà d'une curiosité malsaine. A côté de ça, la rengaine habituelle, un peu de bricoles sur la foi chrétienne, des images subliminales d'une violence redoutable, des dialogues très crus et des gens qui usent du sexe comme ascendant sur les plus faibles. Je suis vraiment perplexe et je peine à pleinement appréhender ce que Verhoeven a voulu raconter.
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Demi-Lune
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Re: Elle (Paul Verhoeven - 2016)

Message par Demi-Lune »

TheGentlemanBat a écrit :Elle : 6/10

Un peu de mal à comprendre le (sur)engouement de la presse autour du film, sans doute lié au retour du hollandais violent derrière une caméra, car en l'espèce je ne l'ai pas trouvé extrêmement transcendant. De l'écriture (le niveau de certains dialogues ne vole vraiment pas très haut, quant à l'intrigue on devine assez vite l'identité du violeur - j'avais reniflé le coup dès le trailer !) à la forme de l'objet, plus digne d'un téléfilm de luxe qu'autre chose, en passant par le rythme un peu mou du genou du (trop) long-métrage (1H45 aurait été amplement suffisant à mon avis), très honnêtement on ne peut pas dire qu'on se situe dans la tranche haute de la filmographie de Verhoeven, loin de là. Reste tout de même l'interprétation d'Isabelle Huppert qui pour le coup donne beaucoup de sa personne (je ne suis pas sûr qu'il y ait énormément d'actrices qui aient été capable d'endosser un tel rôle, voire de l'accepter tout court) et quelques petites fulgurances ici & là où l'on retrouve la griffe du réal'. Ce n'est pas Byzance mais bon, à défaut de mieux on s'en contentera tout en espérant que son prochain projet, qui se tournera également chez nous il me semble, renouera davantage avec la richesse de ses premières oeuvres.
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