Les films ou les réalisateurs pour lesquels vous avez complètement changé d'avis

[Demi-Lune]

Ah ah, ce flashback d'outre-tombe.

[Duane Jones]

Pendant des années, j'ai adoré Prince des Ténèbres de Carpenter. Je l'ai revu il y a 5 ans, quel ennui, la musique me fatiguait, ça se prenait au sérieux. Ça m'a déprimé... maintenant j'hésite à le revoir. The Thing reste un chef d’œuvre.
Dans un autre registre Into the wild de Sean Penn. J'avais adoré en salle puis en DVD. Je l'ai revu y'a pas longtemps, un truc boursouflé, horrible. J'ai détesté. Par contre, j'adore toujours la musique.

[Invité1]

C’est ici.

Merci beaucoup, ça évitera effectivement mes habituels HS.
En même temps, je suis stagiaire, moi ici

Pour répondre au topic, quelques Besson que j'adorais bien plus jeune.
Quand je les revois aujourd'hui, je reste partagée entre le désarroi et la répulsion (à part peut-être ''Subway" pour son côté sociologique ultra eighties, un peu à l'instar de "La Boum", mauvais film que j'aime bien aussi pour ce côté socio). Gamine, je vénérais vraiment ''Le Grand Bleu" alors que c'est littéralement irregardable, mal fichu, niais et insupportable de prétention.

Dans le sens inverse, ''Dune'' de Lynch, comme je l'expliquais en mode HS dans le topic "Les films réputés que vous n'aimez pas"...

[tchi-tcha]

Merci beaucoup, ça évitera effectivement mes habituels HS.
En même temps, je suis stagiaire, moi ici

Ne t'en fais pas pour ça, c'est un peu le boulot de Supfiction de remettre les interventions des petits nouveaux dans les bonnes cases, tous les stagiaires sont passés par là

(Et puis le HS, tant qu'il ne part pas trop en vrille, dans des private jokes, des règlements de comptes ou des débats sur le Covid, c'est très bien. Je ne suis pas certain que tous les participants au HS Eyes Wide Shut samedi seraient allés intervenir spontanément dans le topic dédié, où on se sent davantage obligé d'argumenter, de développer et d'avoir vraiment quelque chose de plus à ajouter aux trente pages précédentes. Le HS ça fait rebondir, éventuellement ça peut même finir par rebondir au bon endroit.)


Et une contribution pas très originale au sujet : Tarantino et David Fincher pour moi.

Quentin Tarantino, c'était jubilatoire de découvrir Reservoir Dogs, Pulp Fiction ou Kill Bill pt 1 étaient un peu au cinéma ce que Endtroducing était pour la musique. Sauf qu'avec Kill Bill pt 2, le bonhomme s'est mis à "faire du Tarantino", et ça me gonfle passablement, au point de salement réviser à la baisse rétroactivement toute sa filmographie.
(seuls Jackie Brown et une grande partie de Once Upon a Time in Hollywood échappent au déboulonnage aujourd'hui)

Alors que Endtroducing, lui, reste toujours cette bombe atomique qui te défragmente la tête :

DJ Shadow Endtroducing (fulle albume)


David Fincher, je l'ai longtemps considéré comme un petit surdoué du vidéoclip dont le talent virait à l'esbroufe en passant au long-métrage. Alien 3 prend un virage mystique mais reste largement en dessous ses prédécesseurs, Seven est aussi efficace que roublard et tape-à-l'oeil, The Game tourne tellement à vide qu'il n'y a rien à en sauver, Fight Club s'écroule dans sa conclusion, et Panic Room est un exercice de style rigolo à la limite de l'auto-parodie. Voilà, c'est bon, il est habillé pour l'hiver.
Et puis est arrivé Zodiac, ce labyrinthe mental qui ne pouvait que plaire à l'amateur de Shining que je suis, et qui a complètement fait changer mon regard sur son travail. Alors pour m'en sortir (parce que je continue à trouver Fight Club bof bof et The Game tout moisi), je considère qu'il y a plusieurs périodes dans son oeuvre, comme on dirait d'un peintre. Mais vraiment, Fincher est un cas de remontée et de révision spectaculaire assez unique en ce qui me concerne.

Euh... rassurez-moi, on a le droit de changer d'avis sur un réalisateur ? Ce n'est pas mal ?

[El Dadal]

Ne pas réagir, ne pas réagir, ne pas réagir...

[mannhunter]

Pendant des années, j'ai adoré Prince des Ténèbres de Carpenter. Je l'ai revu il y a 5 ans, quel ennui, la musique me fatiguait, ça se prenait au sérieux. Ça m'a déprimé... maintenant j'hésite à le revoir.

Pendant des années, j'étais mitigé sur Prince des Ténèbres de Carpenter. Je l'ai revu l'an dernier, quel ennui, ça se prenait au sérieux mais c'était drôle en même temps. Ça m'a déprimé... maintenant je ne veux plus le revoir!

[Torrente]

David Lowery, il y a quelques semaines.

Il y a donc de l'espoir pour Aster et quelques autres...

[tchi-tcha]

Pendant des années, j'ai adoré Prince des Ténèbres de Carpenter. Je l'ai revu il y a 5 ans, quel ennui, la musique me fatiguait, ça se prenait au sérieux. Ça m'a déprimé... maintenant j'hésite à le revoir.

Pendant des années, j'étais mitigé sur Prince des Ténèbres de Carpenter. Je l'ai revu l'an dernier, quel ennui, ça se prenait au sérieux mais c'était drôle en même temps. Ça m'a déprimé... maintenant je ne veux plus le revoir!

Ne pas pas réagir, ne pas réagir, ne pas réag...
ARGH !!!! MAIS C'EST PAS POSSIBLE !!!!

Prince of Darkness n'est pas un film qui se prend au sérieux, c'est un film en colère, c'est le film en colère d'un réalisateur qui est nettement moins d'humeur à rigoler que lorsqu'il tournait Big Trouble in Little China. Parfois j'ai envie d'accélérer certaines scènes de The Thing, parfois j'accélère certains passages de Escape from New York (dans le dernier tiers), mais avec Prince of Darkness je reste scotché du début à la fin. J'hésiterais à dire que c'est son meilleur film (objectivement ça ne l'est pas), mais je dirai sans hésitation que c'est mon film préféré de John Carpenter.


En photo : halford66 vérifie qu'il a bien toujours sa moustache après avoir vu Prince des Ténèbres


Et pour revenir au topic (parce que là vous vous égarez, les amis, j'vous l'dis), le cas d'école a été cité dès la première page : Eric Rohmer.
Quand tu t'intéresses au cinéma très jeune et que tu tombes tard le soir à la télé sur un de ses films, entre les bavardages soporifiques et l'amateurisme du filmage, tu te demandes ce que c'est que ce truc. Mais ce qui est sûr et certain, c'est que ce n'est pas pour toi (et que c'est complètement nul).

Et puis on grandit, on voit revenir son nom dans des articles, on lit des entretiens (on découvre également qu'il a écrit des choses plutôt intéressantes sur Hitchcock), alors on y retourne. Et cette fois-ci on écoute ce que racontent ces grands bavards, on trouve qu'il y a une certaine lumière qui se dégage (presque même une certaine chaleur), et on se rappelle que ce n'est pas parce qu'elle n'est pas ostentatoire qu'il n'y a pas de mise en scène.
Mais dans le cas de Rohmer, ça ne s'appelle pas vraiment changer d'avis, c'est juste un apprentissage. Il n'est ni radical ni difficile d'accès, il faut simplement prendre le temps de l'écouter.

(Et b*rdel de m*rde, un mec capable de faire L'Anglaise et le Duc à 80 piges, il est grave aussi badass qu'un Carpenter.)

[AtCloseRange]

Et pour revenir au topic (parce que là vous vous égarez, les amis, j'vous l'dis), le cas d'école a été cité dès la première page : Eric Rohmer.
Quand tu t'intéresses au cinéma très jeune et que tu tombes tard le soir à la télé sur un de ses films, entre les bavardages soporifiques et l'amateurisme du filmage, tu te demandes ce que c'est que ce truc. Mais ce qui est sûr et certain, c'est que ce n'est pas pour toi (et que c'est complètement nul).

Et puis on grandit, on voit revenir son nom dans des articles, on lit des entretiens (on découvre également qu'il a écrit des choses plutôt intéressantes sur Hitchcock), alors on y retourne. Et cette fois-ci on écoute ce que racontent ces grands bavards, on trouve qu'il y a une certaine lumière qui se dégage (presque même une certaine chaleur), et on se rappelle que ce n'est pas parce qu'elle n'est pas ostentatoire qu'il n'y a pas de mise en scène.
Mais dans le cas de Rohmer, ça ne s'appelle pas vraiment changer d'avis, c'est juste un apprentissage. Il n'est ni radical ni difficile d'accès, il faut simplement prendre le temps de l'écouter.

ah mince, je croyais qu'on parlait cinéma

[Duane Jones]

Pendant des années, j'ai adoré Prince des Ténèbres de Carpenter. Je l'ai revu il y a 5 ans, quel ennui, la musique me fatiguait, ça se prenait au sérieux. Ça m'a déprimé... maintenant j'hésite à le revoir.

Pendant des années, j'étais mitigé sur Prince des Ténèbres de Carpenter. Je l'ai revu l'an dernier, quel ennui, ça se prenait au sérieux mais c'était drôle en même temps. Ça m'a déprimé... maintenant je ne veux plus le revoir!

J'attends de le revoir dans de bonnes conditions, belle copie, dans le mood avec port de moustache adéquat.

Mais dans le cas de Rohmer, ça ne s'appelle pas vraiment changer d'avis, c'est juste un apprentissage. Il n'est ni radical ni difficile d'accès, il faut simplement prendre le temps de l'écouter.

Merci. On se rejoint sur Rohmer. Tout à fait d'accord avec ton idée d'apprentissage. Je détestais plus jeune, puis j'ai retenté et là, révélation. Depuis je n'arrête pas de le réévaluer et il me reste encore de nombreux films de Rohmer à voir... dont L'anglaise et le duc.

[Stromboli]

Et vous verrez avec Rohmer c'est encore mieux : après avoir trouvé ça chiant puis génial, on les revoit après 40 ans et on se dit : oh putain c'est gênant ces films de vieux bourgeois lorgnant sur des étudiantes quasi adolescentes en enrobant le tout de vagues pensées philosophiques pour pas que se voit trop la principale préoccupation du cinéaste : parler de cul avec des filles qui pourraient être ses petites-filles.
Mais c'est vachement beau, enfin c'est vachement lent, c'est presque pareil.

PS: oui oui c'est un avis avec pas mal de mauvaise foi dedans mais c'est quand même le goût que ça me donne de plus en plus fortement à chaque revisionnage!

[Truffaut Chocolat]

Et vous verrez avec Rohmer c'est encore mieux : après avoir trouvé ça chiant puis génial, on les revoit après 40 ans et on se dit : oh putain c'est gênant ces films de vieux bourgeois lorgnant sur des étudiantes quasi adolescentes en enrobant le tout de vagues pensées philosophiques pour pas que se voit trop la principale préoccupation du cinéaste : parler de cul avec des filles qui pourraient être ses petites-filles.
Mais c'est vachement beau, enfin c'est vachement lent, c'est presque pareil.

PS: oui oui c'est un avis avec pas mal de mauvaise foi dedans mais c'est quand même le goût que ça me donne de plus en plus fortement à chaque revisionnage!

T'en as quand même pas mal qui montrent des adultes parlant à des adultes. Ou des jeunes parlant à des jeunes.

[O'Malley]

Jean-Luc Godard.

La révélation a eu lieu dans le cap de la trentaine. Plus jeune, je ne pouvais pas saquer son cinéma, dont Pierrot le Fou. Pourtant, Godard c'est un cinéma qui doit parler à la jeunesse. Est-ce à dire que je rajeuni en prenant de l'âge?

Idem pour le cinéma de John Ford, qui me laissait plutôt indifférent et qui me plaît de plus en plus. Pour le coup, John Ford ce serait plutôt le cinéma de la maturité. Alors?

[Invité1]

Pourtant, Godard c'est un cinéma qui doit parler à la jeunesse.

Alors ça dépend des jeunes. Moi qui en fréquente pas mal, je peux assurer que le cinéma de Godard leur est soit inconnu (pour la plupart), soit ultra préhistorique (pour les autres). Dans les deux cas, ils s'en tapent le coquillard (comme dit mon grand-père)...

Mais pour les jeunes qui s'intéressent réellement au cinéma, oui, Godard, ça parle. Forcément.

[O'Malley]

Pourtant, Godard c'est un cinéma qui doit parler à la jeunesse.

Alors ça dépend des jeunes. Moi qui en fréquente pas mal, je peux assurer que le cinéma de Godard leur est soit inconnu (pour la plupart), soit ultra préhistorique (pour les autres). Dans les deux cas, ils s'en tapent le coquillard (comme dit mon grand-père)...

Mais pour les jeunes qui s'intéressent réellement au cinéma, oui, Godard, ça parle. Forcément.

oui je parlais de jeunesse cinéphile. car Godard, c'est un cinéma de la rupture, de la contestation (même si elle débouche souvent sur le néant). C'est pour cela que je trouve étonnant que c'est un cinéma qui me parle plus avec l'âge, avec une situation plus établie aussi... Il y a peut-être de la psychanalyse à faire là-dessus...