Eric Judor
Problemos
Dans le marasme de la comédie française actuelle, Eric Judor est en train de devenir l'un des auteurs comiques les plus réjouissants.
Son dernier film plonge sans vulgarité mais allègrement dans le politiquement incorrecte et réussit l'exploit de se moquer ouvertement à la fois des gauchistes de Nuit debout, des zadistes, de la manif pour tous, des écolo-gauchistes, des féministes 2.0 (devançant le courant post-Weinstein), de la génération Nabilla, des bobos et des "babyloniens" qui sommeillent en chacun, des deux gauches irréconciliables, etc.
Le scénario fait du surplace mais le film enchaîne avec quelques longueurs des scènes vouées à devenir cultes et des répliques qui fusent ("La non violence c'est pas un choix. Les mecs la choisissent pas, c'est leur corps qui leur impose. Regarde, toi.", "Regarde comment ils écrivent Paindemie sur twitter c'est abusé", "J'ai une vie désolé, la meuf elle a 40000 ans, l'Académie française là"). Judor reprend son rôle de dragueur lache et baratineur tel qu'il l'avait éprouvé dans Platane. Du coup, en le voyant courir après la bombe Claire Chust (hilarante de connerie - "c'est la Prod qui t'envoies ?") durant 1h30 on pense forcement à Christian Clavier dans Les Babas cool dont Problemos constitue la version moderne, 35 ans après.