Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Décorateur
- Messages : 3689
- Inscription : 23 janv. 05, 12:07
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
C'est difficile de ne pas penser à Daniel Day Lewis dans l'adaptation de L'insoutenable légèreté de l'être, j'ai souvent eu l'impression de revoir des années plus tard son interprétation du film de Kaufman, et les rapports entre les personnages de Tereza et Alma sont assez troublants au départ.
Rapport de huit-clos de genres et classicisme ouaté pas mal en lien avec Les proies de Sofia Coppola aussi. Je n'ai pas été plus que celà happé ou dérangé par la dimension psychanalytique et/ou hitchcockienne bizarrement, il y a d'autres choses dans le film je trouve, notamment parce que pour ses deux personnages principaux, il joue sur deux points de vue en dialogue. Ensuite une fois que le film met à nue un certain mécanisme relationnel, et l'affiche ostensiblement, il en ressort quelque peu affaibli. Sur la scène de repas final, on aurait pu être nettement plus ambigu et fort (et pourtant la scène reste belle).
Rapport de huit-clos de genres et classicisme ouaté pas mal en lien avec Les proies de Sofia Coppola aussi. Je n'ai pas été plus que celà happé ou dérangé par la dimension psychanalytique et/ou hitchcockienne bizarrement, il y a d'autres choses dans le film je trouve, notamment parce que pour ses deux personnages principaux, il joue sur deux points de vue en dialogue. Ensuite une fois que le film met à nue un certain mécanisme relationnel, et l'affiche ostensiblement, il en ressort quelque peu affaibli. Sur la scène de repas final, on aurait pu être nettement plus ambigu et fort (et pourtant la scène reste belle).
- Demi-Lune
- Bronco Boulet
- Messages : 14973
- Inscription : 20 août 09, 16:50
- Localisation : Retraité de DvdClassik.
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
Thaddeus a écrit :Phantom thread (Paul Thomas Anderson, 2017)
De l’histoire conventionnelle du Pygmalion autoritaire et de la muse transfigurée par son regard créateur, le cinéaste tire un labyrinthe d’énigmes et d’illusions, une pièce d’orfèvrerie magnifiquement retorse qui travaille et tisse sa propre perfection. La couleur des étoffes et du taffetas, le bruissement de la soie, le tombé des traînes constituent l’écrin d’une passion vécue comme une valse oscillatoire entre le pouvoir du despote et la soumission de l’admiratrice, la vulnérabilité de l’enfant blessé et les dons curatifs de l’amante dickensienne. C’est bien de l’alchimie de cette relation singulière, qui voit deux êtres emprunter des voies équivoques pour s’accorder en un pur consentement, un mutuel épanouissement, qu’émanent son mystérieux romantisme, son étrangeté magnétique, son insolite mais très entêtante beauté. 5/6
- Alexandre Angel
- Une couille cache l'autre
- Messages : 14073
- Inscription : 18 mars 14, 08:41
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
Thaddeus a écrit :Phantom thread (Paul Thomas Anderson, 2017)
De l’histoire conventionnelle du Pygmalion autoritaire et de la muse transfigurée par son regard créateur, le cinéaste tire un labyrinthe d’énigmes et d’illusions, une pièce d’orfèvrerie magnifiquement retorse qui travaille et tisse sa propre perfection. La couleur des étoffes et du taffetas, le bruissement de la soie, le tombé des traînes constituent l’écrin d’une passion vécue comme une valse oscillatoire entre le pouvoir du despote et la soumission de l’admiratrice, la vulnérabilité de l’enfant blessé et les dons curatifs de l’amante dickensienne. C’est bien de l’alchimie de cette relation singulière, qui voit deux êtres emprunter des voies équivoques pour s’accorder en un pur consentement, un mutuel épanouissement, qu’émanent son mystérieux romantisme, son étrangeté magnétique, son insolite mais très entêtante beauté. 5/6
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
- Zelda Zonk
- Amnésique antérograde
- Messages : 14748
- Inscription : 30 mai 03, 10:55
- Localisation : Au 7e ciel du 7e art
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
Phantom Thread : 9/10
Tout n'est qu'élégance, délicatesse et raffinement dans ce film à la fois feutré dans sa facture (une mise en scène d'une classe folle, mais jamais emphatique) et râpeux dans son propos (les affres de la création, l'amour peut-il survivre à une passion...) : mouvements de caméra Ophulsiens (les volutes des escaliers, leitmotif lancinant), acteurs 5 étoiles, décors et costumes sublimes (on pense souvent à Hitchcock), sans oublier une bande son magnifique (le thème principal au piano est d'une beauté renversante). Un des nombreux tours de force de Paul Thomas Anderson est de nous donner la sensation que le film, non seulement se déroule dans les années 50, mais a été tourné à cette période, car il ne cède jamais aux facilités d'une mise en scène "moderne".
Très grand film, que la patine du temps hissera sans doute au rang de chef-d'œuvre, je n'en doute guère.
Tout n'est qu'élégance, délicatesse et raffinement dans ce film à la fois feutré dans sa facture (une mise en scène d'une classe folle, mais jamais emphatique) et râpeux dans son propos (les affres de la création, l'amour peut-il survivre à une passion...) : mouvements de caméra Ophulsiens (les volutes des escaliers, leitmotif lancinant), acteurs 5 étoiles, décors et costumes sublimes (on pense souvent à Hitchcock), sans oublier une bande son magnifique (le thème principal au piano est d'une beauté renversante). Un des nombreux tours de force de Paul Thomas Anderson est de nous donner la sensation que le film, non seulement se déroule dans les années 50, mais a été tourné à cette période, car il ne cède jamais aux facilités d'une mise en scène "moderne".
Très grand film, que la patine du temps hissera sans doute au rang de chef-d'œuvre, je n'en doute guère.
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99625
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
Quoique l'on pense du film (pour ma part c'est une tuerie sur la forme... comme toujours chez PTA), j'imagine que tout le monde sera d'accord pour dire que House of Woodcock est l'un des plus beaux thèmes musicaux jamais écrits pour le cinéma. Merci à Jonny Greenwood.
-
- Machino
- Messages : 1123
- Inscription : 22 janv. 10, 23:23
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
Je n'irais peut-être pas jusque là - je n'ai pas vu assez de films pour ça - mais pour avoir écouté la BO en entier, c'est clairement le morceau qui ressort le plus.
"On est juste une bande de glands qui n'a rien trouvé de mieux à faire de sa vie." (Colqhoun)
- Barry Egan
- Assistant opérateur
- Messages : 2419
- Inscription : 5 janv. 12, 18:51
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
Ce thème est très beau, il est vrai, mais on l'entend beaucoup trop dans le film. Je trouve qu'utilisé un peu plus rarement, il aurait été encore plus fort.
- Flol
- smells like pee spirit
- Messages : 54816
- Inscription : 14 avr. 03, 11:21
- Contact :
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
J'ai récemment écouté une émission de radio (La Dispute sur France Culture, que j'aime pourtant d'habitude), où l'on apprend que Phantom Thread est lourd, prétentieux et doté d'une musique insupportable.
Autant vous dire que j'ai eu l'impression qu'ils parlaient d'un autre film...
Pour ceux que ça intéresserait, l'émission en question est dispo ici :
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... tom-thread
Attention : Corinne Rondeau est particulièrement pénible à écouter.
Autant vous dire que j'ai eu l'impression qu'ils parlaient d'un autre film...
Pour ceux que ça intéresserait, l'émission en question est dispo ici :
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... tom-thread
Attention : Corinne Rondeau est particulièrement pénible à écouter.
- El Dadal
- Producteur Exécutif
- Messages : 7301
- Inscription : 13 mars 10, 01:34
- Localisation : Sur son trône de vainqueur du Quiz 2020
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
Tu aimes te faire du mal.
- Flol
- smells like pee spirit
- Messages : 54816
- Inscription : 14 avr. 03, 11:21
- Contact :
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
En fait, j'aime pester tout seul dans mon coin quand j'entends des conneries. Je ne sais pas l'expliquer.El Dadal a écrit :Tu aimes te faire du mal.
- El Dadal
- Producteur Exécutif
- Messages : 7301
- Inscription : 13 mars 10, 01:34
- Localisation : Sur son trône de vainqueur du Quiz 2020
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
Des symptômes proches de l'aigreur et de la sénilité. Tu files un mauvais coton et pourrais changer ton pseudo en Woodcock. C'est quand même un nom génial, et j'avais lu que Day-Lewis et Anderson étaient comme deux gamins de cour de récré quand ils l'avaient trouvé.
- Alexandre Angel
- Une couille cache l'autre
- Messages : 14073
- Inscription : 18 mars 14, 08:41
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
Spécial Flol !
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
-
- Régisseur
- Messages : 3141
- Inscription : 1 févr. 04, 11:25
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
Depuis le génial "There will be blood" je n'avais aimé aucun film de Paul Thomas Aderson. J'ai découvert "Phantom Thread" hier : waow, magnifique ! J'ai adoré ! (je ne sais pas quoi dire à part des banalités, donc mon texte se limitera à celles là !)
- Dunn
- Mogul
- Messages : 10098
- Inscription : 20 août 09, 12:10
- Localisation : Au pays des merveilles
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
Vu et malgré l'esthétisme toujours parfait chez PTA (la direction artistique, les acteurs, la musique etc..), point d'émotion sur cette histoire d'amour pourtant hors du commun.
En y repensant, c'est un peu près toujours le cas avec ce réalisateur...mais le pire a été the master.
Celui ci disons ça passe..un petit 6/10.
En y repensant, c'est un peu près toujours le cas avec ce réalisateur...mais le pire a été the master.
Celui ci disons ça passe..un petit 6/10.
- Mosin-Nagant
- Producteur
- Messages : 9623
- Inscription : 12 juin 14, 19:36
- Localisation : "Made in America"
Re: Phantom Thread (Paul Thomas Anderson - 2017)
Je considère ce film comme un de ses meilleurs.
Un enchantement que de le découvrir en salle. J'ai du le voir 2 fois, la semaine de sa sortie.
Quels acteurs! Quelle mise en scène! Ça y est, j'ai envie de le revoir...
Un enchantement que de le découvrir en salle. J'ai du le voir 2 fois, la semaine de sa sortie.
Quels acteurs! Quelle mise en scène! Ça y est, j'ai envie de le revoir...
You know my feelings: Every day is a gift. It's just, does it have to be a pair of socks?
- Spoiler (cliquez pour afficher)