Twentynine Palms (Bruno Dumont - 2003)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
Je trouve le film ultra-référentiel, chaque séquence étant une sorte de "à la manière de...", cochez la case correspondante selon la scène : Lynch, Antonioni, Bresson, Boorman, Clark. D'ailleurs, l'Amérique façon Dumont roule quand même allégrement sur certains clichés.
Je n'ai pas non plus pris le film pour un film d'horreur, c'est pour cela que la fin me semble d'autant plus incongrue, et surtout, le plus grave, totalement réactionnaire dans son propos (on a beau voir les acteurs faire l'amour en live, j'ai rarement vu un truc aussi puritain - dans le sens premier du terme - depuis des lustres). L'amour présenté comme un acte sale, animal et dégradant, merci bien Dumont...
Je n'ai pas non plus pris le film pour un film d'horreur, c'est pour cela que la fin me semble d'autant plus incongrue, et surtout, le plus grave, totalement réactionnaire dans son propos (on a beau voir les acteurs faire l'amour en live, j'ai rarement vu un truc aussi puritain - dans le sens premier du terme - depuis des lustres). L'amour présenté comme un acte sale, animal et dégradant, merci bien Dumont...
-
- King of (lolli)pop
- Messages : 15433
- Inscription : 14 avr. 03, 15:14
Margo a écrit :Je trouve le film ultra-référentiel, chaque séquence étant une sorte de "à la manière de...", cochez la case correspondante selon la scène : Lynch, Antonioni, Bresson, Boorman, Clark. D'ailleurs, l'Amérique façon Dumont roule quand même allégrement sur certains clichés.
Je n'ai pas non plus pris le film pour un film d'horreur, c'est pour cela que la fin me semble d'autant plus incongrue, et surtout, le plus grave, totalement réactionnaire dans son propos (on a beau voir les acteurs faire l'amour en live, j'ai rarement vu un truc aussi puritain - dans le sens premier du terme - depuis des lustres). L'amour présenté comme un acte sale, animal et dégradant, merci bien Dumont...
Le film est référentiel comme un bon nombre d'autres oeuvres, et le film en lui-même est déjà un pur film de genre dont on a exploité à peu près tout le filon. Le film de couple sur la route, il y en a eu pas mal, des déjantés même ( The Doom Generation par exemple).
Dumont n'invente rien mais sa technique reste solide, et les acteurs portent le film à bout de bras. Maintenant c'est ta vision et ta sensibilité ( peut-être) qui te font dire que le film est réactionnaire et que le sexe y est puritain. D'un point de vue personnel, je trouve qu'il ne va pas assez loin dans certaines scènes et trop loin dans d'autres, où la frontière entre le sublime et le grotesque est mince. Mais il s'en sort plus d'une fois sur deux. Les rapports sont bestiaux, courts et violents parce qu'ils n'ont pas vraiment le temps de réfléchir à ce qu'ils font : ils forniquent où ils peuvent et quand ils peuvent.
Mmmouais, je comprends ton point de vue sans y adhérer pour autant
Côté technique, ça je te l'accorde et je le reconnais dès mon premier post, Dumont a du bagage et ça se sent dans le cadre (bien trop à mon goût, le film semble surcadré, tout comme tout est sursignifié). Après, je persiste à voir la fin comme un truc franchement répugnant, un sorte de punition du Destin sur l'Homme et la Femme, ces deux bêtes qui errent sur terre...
Côté technique, ça je te l'accorde et je le reconnais dès mon premier post, Dumont a du bagage et ça se sent dans le cadre (bien trop à mon goût, le film semble surcadré, tout comme tout est sursignifié). Après, je persiste à voir la fin comme un truc franchement répugnant, un sorte de punition du Destin sur l'Homme et la Femme, ces deux bêtes qui errent sur terre...
-
- Décorateur
- Messages : 3793
- Inscription : 13 avr. 03, 03:00
- Localisation : De mon canapé.
Ce film vient confirmer que Dumont est un formidable technicien qui a bien compris le langage du cinéma et qui le manie avec perfection voire l'enrichit. Quand il travaillera avec un scénariste digne de ce nom et qu'il arrétera de s'interesser à son "nombril cinématographique", on pourra peut-être enfin commencer à apprécier son travail de cinéaste, plutôt que d'hésiter entre fascination, ennui profond, et pseudo-provocation à deux balles déjà vue dans le cinéma des années 70 (et qui à l'époque était de la vraie provoc intéressante...). De l'art de tenter de faire du neuf avec du vieux... vivement que Dumont finisse sa crise d'adolescence.
-
- Mogul
- Messages : 10614
- Inscription : 13 avr. 03, 08:14
-
- Gondry attitude
- Messages : 3518
- Inscription : 10 mai 03, 02:25
- Localisation : From a little shell at the bottom of the sea
- Contact :
Opération et rejet. J'avais assez correctement vu La Vie de Jésus, ici c'est tout autre chose. Il y a un attirail théorique qui mange le film et le rend épouvantablement lourd, ou grotesque dans les moments de découragement, un regard sur les personnages qui me donnent l'impression d'une démonstration mathématique. Du coup je sens arriver les 30 dernières minutes de loin, parce que tout ça va finalement terminer comme ça. Pas que ça joue sur un quelconque suspens, juste que ça m'apparaît convenu, parce que le film se tient à une certaine cohérence dans son propos...tu montes dans la voiture ou pas. Perso je pousse la voiture dans le ravin, et Katia avec, infoutue de régler son aiguille entre rire hystéro, crise de nerf hystéro et baragouille incompréhensible. Mais bon, elle n'y est pas pour grand chose, elle est un pion, c'est un peu le problème. Techniquement c'est irréprochable.
1/6
1/6
-
- Gondry attitude
- Messages : 3518
- Inscription : 10 mai 03, 02:25
- Localisation : From a little shell at the bottom of the sea
- Contact :
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99628
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Quand je l'aurais vuBill Harford a écrit :Bon, Jeremy Fox et Simone Choule, j'espère que vous n'allez pas me laisser tout seul.
Ce que je peux dire par contre par rapport à ses premiers films c'est que je n'ai jamais senti Dumont donner des leçons. Il a une vision de la vie extrêmement noire, dure, nihiliste qui ne correspond en aucune façon à la mienne mais je ne pense pas qu'il y ait une volonté de moraliste derrière ça mais d'entomologiste. Il nous montre ce qu'il ressent mais sans jamais nous imposer un quelconque message.
Voilà ma modeste contribution mais n'ayant pas vu son dernier opus, je m'en tiens là. Curieux de connaitre l'avis de Simone
-
- Gondry attitude
- Messages : 3518
- Inscription : 10 mai 03, 02:25
- Localisation : From a little shell at the bottom of the sea
- Contact :
D'ailleurs pour moi le problème n'est pas tellement là...rien n'est imposé en tant que tel, il y a simplement un discours surappuyé qui moi me fait basculer de l'autre côté. Un peu comme au musée....je regarde le film derrière sa vitrine, et j'ai l'impression qu'il n'a été orchestré que pour ça. Quelle horreur ces dialogues...c'est au final peut être ce qu'il y a de pire dans le film. Si l'impro a pris beaucoup de place et bien ma foi pour le coup ça n'est pas une réussite.Jeremy Fox a écrit :Ce que je peux dire par contre par rapport à ses premiers films c'est que je n'ai jamais senti Dumont donner des leçons. Il a une vision de la vie extrêmement noire, dure, nihiliste qui ne correspond en aucune façon à la mienne mais je ne pense pas qu'il y ait une volonté de moraliste derrière ça mais d'entomologiste. Il nous montre ce qu'il ressent mais sans jamais nous imposer un quelconque message.
-
- antépiphoromaniaque
- Messages : 4354
- Inscription : 13 avr. 03, 14:39
- Localisation : Chez Trelkovsky...
- Billy Budd
- Bordeaux Chesnel
- Messages : 26835
- Inscription : 13 avr. 03, 13:59
-
- Gondry attitude
- Messages : 3518
- Inscription : 10 mai 03, 02:25
- Localisation : From a little shell at the bottom of the sea
- Contact :
Au moins, avouez que ça fait du bien de voir un film aussi radical, qui suscite des réactions assez extrêmes.
"Twentynine Palms" est une expérience d'une intensité rare et jusqu'au boutiste. Je comprends qu'on puisse totalement décrocher mais je me pose des questions quand je lis les arguments de certains qui parlent de puritanisme ou de crise d'adolescence... Quand on s'ennuie tellement devant un film, on a parfois tendance à ne pas saisir ses réelles intentions puisqu'on n'y "participe" pas.
"Twentynine Palms" est une expérience d'une intensité rare et jusqu'au boutiste. Je comprends qu'on puisse totalement décrocher mais je me pose des questions quand je lis les arguments de certains qui parlent de puritanisme ou de crise d'adolescence... Quand on s'ennuie tellement devant un film, on a parfois tendance à ne pas saisir ses réelles intentions puisqu'on n'y "participe" pas.
-
- Gondry attitude
- Messages : 3518
- Inscription : 10 mai 03, 02:25
- Localisation : From a little shell at the bottom of the sea
- Contact :
Je suis totalement d'accord sur la première partie de ton message (moins pour le reste mais bon)....j'ai détesté mais je n'ai pas le sentiment d'y avoir perdu mon temps en tout cas.Bill Harford a écrit :Au moins, avouez que ça fait du bien de voir un film aussi radical, qui suscite des réactions assez extrêmes.
"Twentynine Palms" est une expérience d'une intensité rare et jusqu'au boutiste. Je comprends qu'on puisse totalement décrocher mais je me pose des questions quand je lis les arguments de certains qui parlent de puritanisme ou de crise d'adolescence... Quand on s'ennuie tellement devant un film, on a parfois tendance à ne pas saisir ses réelles intentions puisqu'on n'y "participe" pas.