Pancake a écrit :
Je suis totalement d'accord sur la première partie de ton message (moins pour le reste mais bon)....
Oui, mais tu ne me contrediras pas si je dis qu'il s'agit avant tout d'un film de sensations... Or, pour ressentir ces sensations, il faut être vraiment impliqué dans le film. Peut-être que tu avais essayé, mais en vain...
Cela peut aussi s'appliquer aux films de Lynch, mais il faut reconnaître que ceux-ci sont plus immédiatement "séduisants" que ceux de Dumont.
En fait, je pense qu'il faut être un peu maso pour aimer les films de Dumont.
Bill Harford a écrit :Oui, mais tu ne me contrediras pas si je dis qu'il s'agit avant tout d'un film de sensations... Or, pour ressentir ces sensations, il faut être vraiment impliqué dans le film. Peut-être que tu avais essayé, mais en vain...
Cela peut aussi s'appliquer aux films de Lynch, mais il faut reconnaître que ceux-ci sont plus immédiatement "séduisants" que ceux de Dumont.
Oui c'est tout à fait possible aussi tout ça...mais ma petite réserve, c'est que j'ai pas mal potassé/lu du Dumont depuis hier soir, avec digestion, et finalement rien ne me surprend énormement dans ce qui est dit, c'est à dire que je ne crois pas avoir manqué quelque chose dans le film, juste que "c'est là" mais que ça ne me plaît pas, et ça plaira à mon voisin ou pas.
hum
Bill Harford a écrit :En fait, je pense qu'il faut être un peu maso pour aimer les films de Dumont.
Bill Harford a écrit :mais je me pose des questions quand je lis les arguments de certains qui parlent de puritanisme ou de crise d'adolescence...
Je pense vraiment que ce film est un des trucs les plus réacs qu'il m'ait été donné de voir récemment. Le châtiment final est une telle leçon sur l"humanité", l'homme et ses pêchés que le film s'effondre sur lui-même.
Par ailleurs, je ne me suis pas ennuyé (même si j'ai trouvé ça très long), j'ai juste trouvé ça très, très pénible. Si la démarche est intéressante, le savoir faire indéniable, 29 Palms me semble finalement un échec patent. Je t'accorde par contre que ça fait du bien de croiser le fer sur de tes films
Par rapport à la vision du sexe, je la trouve quand même moins triste et laide dans Twenty Nine Palms que par exemple sa représentation chez Breillat dans Romance. Dans ce film, Caroline Ducey ne ressent jamais le moindre plaisir et passe son temps à s'ennuyer au lit avec des hommes qui sont incapables de la satisfaire. Une vision clinique et anesthésiante de l'amour, quand elle est torride et crue chez Dumont. Non ? Peut-être ?
Jordan White a écrit :Par rapport à la vision du sexe, je la trouve quand même moins triste et laide dans Twenty Nine Palms que par exemple sa représentation chez Breillat dans Romance. Dans ce film, Caroline Ducey ne ressent jamais le moindre plaisir et passe son temps à s'ennuyer au lit avec des hommes qui sont incapables de la satisfaire. Une vision clinique et anesthésiante de l'amour, quand elle est torride et crue chez Dumont. Non ? Peut-être ?
Du sexe, uniquement du sexe, voire du sexe sans amour ?
Jordan White a écrit :Par rapport à la vision du sexe, je la trouve quand même moins triste et laide dans Twenty Nine Palms que par exemple sa représentation chez Breillat dans Romance. Dans ce film, Caroline Ducey ne ressent jamais le moindre plaisir et passe son temps à s'ennuyer au lit avec des hommes qui sont incapables de la satisfaire. Une vision clinique et anesthésiante de l'amour, quand elle est torride et crue chez Dumont. Non ? Peut-être ?
Du sexe, uniquement du sexe, voire du sexe sans amour ?
Non du sexe avec des sentiments, de la rage, des pleurs. Une idée ( parce qu'il en existe bien d'autres) de l'amour fou.
Je l'ai vu hier et je dois dire que je ne sais pas trop quoi en penser. J'étais un peu fatigué et j'avoue m'être assoupi de courts instants, bon en même temps c'est pas le genre de film à aller voir quand on est crevé. Donc du coup j'ai eu du mal a accroché, mais comme vous l'avez tous dit la maitrise de Bruno Dumont est parfaite. Ce qui en fait un bon film, c'est à mon avis que l'on n'arrive pas à se sortir ce film de la tête.
Tyler44 a écrit :Je l'ai vu hier et je dois dire que je ne sais pas trop quoi en penser. J'étais un peu fatigué et j'avoue m'être assoupi de courts instants, bon en même temps c'est pas le genre de film à aller voir quand on est crevé. Donc du coup j'ai eu du mal a accroché, mais comme vous l'avez tous dit la maitrise de Bruno Dumont est parfaite. Ce qui en fait un bon film, c'est à mon avis que l'on n'arrive pas à se sortir ce film de la tête.
En effet il faut être dans une certaine condition pour le voir, le film affichant de très longues séquences. C'est bien par ailleurs qu'il soit distribué à Nantes.
Jordan White a écrit :
C'est bien par ailleurs qu'il soit distribué à Nantes.
A Nantes de ce coté là on est assez bien servi puiqu'on a 3 multiplexes (quasiment tout passe en V.F. sauf une salle je crois). Mais on a surtout un cinéma d'art et d'essai de 6 salles qui passent tout en V.O. Ca doit faire environ 60 salles dans la très proche banlieue de Nantes pour 400.000 habitants je trouve qu'on est bien servi.
Déjà j'ai lu dans Synopsis, tout le baratin autour de Golubeva, l'actrice principale, dont on nous dit qu'il pensait qu'elle était non-comédienne, trouvée après 250 filles vues.
De qui se moque-t-on ?
J'étais à Cannes en 1999, là où "L'humanité" a reçu tant de prix. la même année, en Selection Officielle aussi, passait "Pola X" dont l'héroïne était Golubeva. Alors soit on se fout de notre gueule en nous racontant des salades, soit je me marre. Dumont a vu le Carax de façon quasi-certaine, il a du manger avec Golubeva des petis fours, et maintenant il nous dit qu'il croyait caster une inconnue (qui avait déjà joué deux ans avant dans "J'ai pas sommeil" de Claire Denis.
Enfin, passons là-dessus.
Le film : pour moi, une sorte de "Irréversible" à l'endroit. Tout est banal, une histoire d'amour bancale qui n'intéresse personne pas même ses personnages, avec des moments de grâce et des moments pourris (comme dans Irréversible). Et un final deus ex machinesque à fond.
Pour moi, le film est très creux (scénario tenant sur mon doigt), mais au-delà de ça, je sens une volonté de Dumont d'édulcorer son cinéma. On veut nous vendre le film comme du Dumont hard, alors que c'est très soft. Hormis les scènes de baise où les protagonistes hurlent comme des putois à la mort (même dans un film porno ils demanderaient une nouvelle prise) où on voit un bout de sein et de fesses, rien de bien choquant. Pas de sexe en érection, pas de sexe de femme, pas de pénétration. Pour moi, Dumont veut "pénétrer" le territoire américain donc se calme. Et au final c'est très insipide.
SPOILER
La scène de viol est pour moi moins insupportable que celle de Noé, ou même que les scènes de violence chez Scorsese (bastonnage de Pesci dans Casino, à la batte de base ball dans le désert). J'ai trouvé cette scène très artificielle.
La seule chose que je concède au film, et c'est très théorique, c'est le fait que quand on film rien pendant deux heures et que l'on tape un grand coup à la fin, ces 5 dernières minutes occupent 95% de l'esprit comme si le reste n'avait rien représenté. Et c'est sans doute la même chose dans la tête du héros (David). De ce simple point de vue, il y a une réalité palpable qui me semble juste.
Hormis cela le film me semble bien vain, bien filmé lors de quelques séquence,s mais assez poseur et prétentieux dans l'ensemble.
Et surtout, finalement, (et c'ets le pire) assez inoffensif.
