Quel avenir pour le cinéma ?

[hansolo]

Spielberg et Shyamalan produisent déjà bcp pour les services SVOD

[tenia]

S'il parle de 40 films par an en salles, peut-être, et encore. Sinon, j'en doute très fortement.

[Jeremy Fox]

N'oubliez pas le cinéma français qui est loin d'être moribond et qui encore cette année nous a gâté.

[Manolito]

Oui, c'est clair que le cinéma américain a morflé. Mais il n'y a pas que lui heureusement !

[tenia]

En salles, le ciné FR a bien morflé aussi. On verra les chiffres du CNC sur 2021, mais vu le top du BO, c'est pas cette année que la part du ciné FR va faire un bon chiffre (vu le top 3, Spidey v3.3, FF9 et James Bond 25, trustent déjà à eux 3 13% des entrées de l'année).
Et le top 10 regroupe 30% des entrées, ce qui ne laisse déjà pas grand chose à tout le reste...

[Dunn]

Je pense qu'on va tout droit à une transition/transformation des films en salle vers les plateformes.
Quand on lit les nombreuses interviews de réalisateurs / acteurs / auteurs/producteurs etc apparemment ils y trouvent leur compte : plus de liberté , film vu par une plus grande majorité , rapport financement/ recette etc ...j'en oublie sûrement.
Affleck n'a pas tort, l'avenir c'est quelques films par an au cinéma type Marvel, Bond, franchise à la noix et tout le reste sur plateforme.
Il est possible effectivement que l'exclu salle soit plus longue et que le prix soit plus élevé...le cinéma en salle sera cheucheu, comme le théâtre , l'opéra ou un concert.

[Arn]

Je n'y crois pas un instant perso. Enfin qu'il y ai moins de films peut être (encore que ça fera de la place à d'autre), qu'il y ai moins d'entrée au global ça c'est probable, mais 40 films par ans je n'y crois pas une seule seconde. Ni pour demain, ni dans 10 ou 20 ans.

Sinon (et paradoxallement) ça m'a fait bien mal de lire dans le dernier Cahiers que Campion s'était vu proposé des offres pas dégueux pour une exploitation salle de son dernier film mais a préféré les $ de Netflix. Même si je me doute que ça ne dépend pas que d'elle.

[Supfiction]

40 films par an, ce ne serait pas tant que ça un problème (surtout qu’ils parlent de 40 films hollywoodiens évidemment). Le problème ce serait que ce soit 40 films fantastiques ou d’animation et plus du tout de cinéma adulte. C’est pourtant bien la tendance actuelle puisque ces films sont de moins en moins en salle.

Mais j'aime ce que nous avons fait [avec Le Dernier Duel]. J'aime notre message. J'en suis très fier. C'est donc très déstabilisant. Puis je me suis rendu compte que le film marchait bien mieux en streaming. C'est là où est notre public à présent."

Pourquoi Le dernier duel marcherait en vidéo et pas en salles ? C’est ça qui est inquiétant si ce n’est plus une question de qualité de l’offre.

[tenia]

Je n'y crois pas non plus. Ça fait des années (et c'est même structurel) qu'une poignée de grosses sorties, souvent US, cumule à elle seule une grosse partie du Box Office tandis qu'une immense cohorte de films ne récolte que les miettes, façon Pareto (20% des films = 80% des entrées, et vice versa). Ça n'a pas empêché, au contraire, qu'encore PLUS de petits films soient produits et sortent en salles. Dans des conditions daubées sur 60 copies pendant 2 semaines, mais quand même.

Sachant qu'il ne faut pas se leurrer : je n'ai pas l'impression que l'appétence du public des plateformes, et donc des plateformes elles-mêmes, soit pour des films très différents de ceux sortant en salles de façon très large et avec souvent un gros succès. À partir de là, si le public veut voir tout de suite le dernier Disney en salles mais que c'est précisément les films qui marchent en salles, ... le message devient un chouia contradictoire sur quoi irait où.

Mais j'aime ce que nous avons fait [avec Le Dernier Duel]. J'aime notre message. J'en suis très fier. C'est donc très déstabilisant. Puis je me suis rendu compte que le film marchait bien mieux en streaming. C'est là où est notre public à présent."

Pourquoi Le dernier duel marcherait en vidéo et pas en salles ? C’est ça qui est inquiétant si ce n’est plus une question de qualité de l’offre.

Parce qu'il a tellement floppé en salles et a fait l'objet d'une com' tellement inexistante à l'époque que maintenant, ça y est c'est bon, c'est facile de faire et les gens savent un peu plus que le film existe.

Quant à la corrélation entre succès, format de diffusion et qualité, cela fait longtemps qu'on sait qu'elle n'existe pas vraiment.

[hansolo]

Je n'y crois pas non plus. Ça fait des années (et c'est même structurel) qu'une poignée de grosses sorties, souvent US, cumule à elle seule une grosse partie du Box Office tandis qu'une immense cohorte de films ne récolte que les miettes, façon Pareto (20% des films = 80% des entrées, et vice versa). Ça n'a pas empêché, au contraire, qu'encore PLUS de petits films soient produits et sortent en salles. Dans des conditions daubées sur 60 copies pendant 2 semaines, mais quand même.

Sauf que la plupart des petites prod françaises peuvent sortir grace aux mécanismes d'aides dont une part provient d'un % sur les billets de cinéma.
Si les entrées en salles baissent un peu, même de seulement 15%; ça aura mécaniquement un impact sur les financements des petites prod.
Un vrai cercle vicieux qui diminuera peu a peu le financement des petites prod.

[tenia]

Ce financement baissait déjà avant la pandémie, puisque les entrées étaient relativement stables alors que le nombre de nouveautés continuait d'augmenter. Evidemment, la pandémie ne donne pas le même impact, mais c'est bien au pire l'accentuation d'un phénomène existant et qui visiblement n'empêchait pas de.

Pour rappel, en 2011 sortaient en salles 588 nouveaux films dont 283 films français (172 à 100%) pour un BO (nouveautés) de 200.7m d'entrées. En 2019 : 746 films dont 391 films français (270 à 100%), pour un BO de 191.5m. Si on prend 2012 comme référence (car 2011 est un pic d'entrées) : 614 films / 299 FR (179), BO de 181.2m.
(Évidemment, aucun miracle, on est passé de 319 films faisant moins de 50 000 entrées en 2011 à 464 en 2019, soit pile le type d'écart sur la prod totale)

Bref : le BO stagne, le nombre de prods prend +30%.

Tout ça pour dire que visiblement, les petites prods ont des astuces pour se monter quand même.

[hansolo]

Attendons un peu pour évaluer l'impact de la pandémie.
Les prod qui sont sorties en 2020 et 2021 étaient déjà prévues en amont et ont bénéficié du fameux milliard d'aide annoncé.
Je ne suis pas persuadé que ce sera aussi "simple" 2022 ...

[tenia]

Je ne dis pas que ce sera simple, juste qu'il y avait déjà bien des évolutions en cours avant la pandémie et desquelles on ne débattait absolument pas autant. Par ex, le nombre infernal de films qui sortaient chaque semaine en salles.

[AtCloseRange]

40 films en comptant tous les Léa Seydoux, c'est peu crédible.

[cinephage]

Je ne dis pas que ce sera simple, juste qu'il y avait déjà bien des évolutions en cours avant la pandémie et desquelles on ne débattait absolument pas autant. Par ex, le nombre infernal de films qui sortaient chaque semaine en salles.

N'exagère pas, la raréfaction des films "du milieu" au profit de films plus nombreux, mais à petit budget, a fait l'objet de nombreuses analyses et discussions. Certes, elles étaient moins alarmiste que les discours actuels, mais on ne part pas d'un age d'or, il y avait des tendances identifiées comme préoccupantes, même si ces inquiétudes semblent bien légères, au vu des évolutions des deux dernières années, je ne dirais pas qu'on ne débattait pas dessus.

https://www.leparisien.fr/culture-loisi ... 034837.php

https://www.nouvelobs.com/cinema/201205 ... udget.html