Quel avenir pour le cinéma ?

[tchi-tcha]

La lecture de ce topic me déprime, le forum c'était mieux avant

Un nouvel instant canard mandarin s'impose :

[Mosin-Nagant]

Instant canard flippant :

[Supfiction]

[Flol]

Vu qu'on n'est pas allé beaucoup au ciné ces dernières semaines pour cause de week ends en vadrouille à droite à gauche, j'ai 10 films au choix, plus 4 nouveautés le mercredi 6.

Donc 14 films ??
Mais j'en trouve à peine 2 qui mérite le déplacement... Tu vas tout voir en fait.

Ou alors c'est que tu manques complètement de curiosité.
Pose-toi les bonnes questions.

Pas mal de vieux shnocks quand même ici. J'ai vraiment du mal avec ce c'était mieux avant.
Je n'ai absolument plus le temps d'aller en salles pour de multiples raisons, mais si j'en avais, je sais que ça reviendrait comme une drogue et je me déplacerai pour voir énormément de choses qui continuent de m'attirer.

Pareil que le vieux du dessus.
Même si j'ai pu retrouver un bon rythme sur ce mois de juillet, le fait est que je vais beaucoup moins au ciné qu'avant, mais ce n'est absolument pas lié à la situation actuelle, et encore moins à la qualité globale des films à l'affiche (si je le pouvais, j'irai facile 4 fois par semaine en salle). C'est juste que je n'ai plus autant de temps qu'avant.

Mais histoire de rebondir sur les derniers échanges, j'ai tout de même l'impression que les films capables de réunir à la fois le public et les critiques sont de plus en plus rares. Et quand je regarde les box-offices français des années 70, c'est assez incroyable d'y retrouver au top des films comme Le Cercle Rouge (plus de 4 millions d'entrées en 1970), Orange mécanique (près de 8 millions en 1972, numéro 1 de l'année) ou Taxi Driver (près de 3 millions en 1976). Et j'ai beaucoup de mal à croire que ces mêmes films, s'ils sortaient aujourd'hui, feraient des scores similaires...
A un moment donné, je pense qu'il faut arrêter avec le relativisme permanent. Et arrêter de croire que le grand public est exactement le même depuis 50 ans, que ça n'a pas changé, que c'est toujours la même rengaine, que ce n'était pas mieux avant, etc...
Evidemment que La 7ème Compagnie, les Gendarmes, les Bebel et les Delon trustaient régulièrement les tops, mais quand on regarde les différents tops 10, on constate surtout une plus grande richesse, une plus grande diversité parmi les films à succès. Ce n'était pas que des comédies populaires ou des films d'action/policiers non plus. Et il n'était pas impossible que des films plus "exigeants" se révèlent être des succès.
Enfin merde, Le dernier tango à Paris faisait plus de 5 millions en 1972 et La Grande Bouffe plus de 2 millions en 1973 ! (et qu'on ne me dise pas que c'était uniquement dû au parfum de scandale qui les entourait).
Il y a pour moi un véritable nivellement par le bas qui est malheureusement de plus en plus visible. Et j'ai beau ne pas être aussi pessimiste que Dunn, on ne peut pas dire que je sois super optimiste non plus pour l'avenir.

[Alibabass]

Il y a pour moi un véritable nivellement par le bas qui est malheureusement de plus en plus visible. Et j'ai beau ne pas être aussi pessimiste que Dunn, on ne peut pas dire que je sois super optimiste non plus pour l'avenir.

Exact, tout en ajoutant l'aspect néo-libérale qui gangrène notre contemporain et en parallèle l'aspect de "notre" point de vue dans l'art en général (le notre c'est sa forme populaire). Et les choix lié à la tension économique du moment aussi. Trop de problématique en fait. C'est la mort du cinéma. Ecran Blanc. Guy Debord.

[Dunn]

A une époque j'allais 3/4 fois au cinéma par semaine.. C'était il y a 15 ans.
Puis je me suis rendu compte que sur les 3/4 de la semaine, un seul film méritait le déplacement, le voir en salle etc... Du coup j'ai réduit à 1 par semaine.
J'étais très curieux mais à force d'être trop curieux, on finit par comprendre sur quel film on va tomber, et de juger sois même si ça vaut le coup de se déplacer.
Et puis aussi je me suis de mieux en mieux équipé à la maison, ce qui me motive moins d'aller au cinéma.
Il faut que ça soit un film vraiment qui m'intéresse au plus haut point. D'où juste 3 sur la liste, ce qui n'est pas 0.
J'adore ce que fait Tom Cruise, le réalisateur Park Chan Wook, et Dupieux me plaît bien plus que n'importe quelle comédie française.
Pour moi ce sont des valeurs sûrs où j'ai peu de chance de sortir déçu.
Après je loupe peut être une perle rare mais là encore je me fis à vous... Même si j'ai pas toujours les mêmes goûts de l'un ou de l'autre.

[Supfiction]

Exact, tout en ajoutant l'aspect néo-libérale qui gangrène notre contemporain et en parallèle l'aspect de "notre" point de vue dans l'art en général (le notre c'est sa forme populaire). Et les choix lié à la tension économique du moment aussi. Trop de problématique en fait. C'est la mort du cinéma. Ecran Blanc. Guy Debord.

Aïe aïe aïe, j’ai pas compris. Mais tu parles probablement des plateformes américaines.

[Alibabass]

Exact. U Understand.

[tenia]

Mais histoire de rebondir sur les derniers échanges, j'ai tout de même l'impression que les films capables de réunir à la fois le public et les critiques sont de plus en plus rares. Et quand je regarde les box-offices français des années 70, c'est assez incroyable d'y retrouver au top des films comme Le Cercle Rouge (plus de 4 millions d'entrées en 1970), Orange mécanique (près de 8 millions en 1972, numéro 1 de l'année) ou Taxi Driver (près de 3 millions en 1976). Et j'ai beaucoup de mal à croire que ces mêmes films, s'ils sortaient aujourd'hui, feraient des scores similaires...
A un moment donné, je pense qu'il faut arrêter avec le relativisme permanent. Et arrêter de croire que le grand public est exactement le même depuis 50 ans, que ça n'a pas changé, que c'est toujours la même rengaine, que ce n'était pas mieux avant, etc...

Pour être précis : disons que j'ai l'impression qu'on oublie que même si les excellents films de ces époques ont pu être des succès publics dont on peut légitimement se demander si ça se reproduirait de nos jours, ils ne forment qu'une minorité de l'ensemble de la production de l'époque. C'est en ça qu'on peut questionner le nivellement par le bas des productions dans leur ensemble : à la rigueur, la curiosité du public (ou son discernement) oui, mais est-ce qu'on est passé de 20% de chefs d'oeuvre à 1 ? J'en doute très très fort.

Je pense que c'est que se situe cette espèce d'idéalisation du passé.

[Flol]

Je ne dis pas qu'il y a plus ou moins de bons films qu'avant ; je dis simplement que le grand public d'alors semblait plus prompt à faire des triomphes à des films exigeants.
Tandis qu'aujourd'hui...

[Supfiction]

Les films n’étaient probablement pas exigeants pour eux, c’est surtout ça qui change.

[Dunn]

Je ne dis pas qu'il y a plus ou moins de bons films qu'avant ; je dis simplement que le grand public d'alors semblait plus prompt à faire des triomphes à des films exigeants.
Tandis qu'aujourd'hui...

Peut être qu'ils préfèrent autres choses : séries,animés, jeux vidéos etc...

[tenia]

Ce n'est pas ce dit Flol, c'est à dire pas une question de préférer passer son temps à d'autres loisirs, mais plus rarement plébisciter, au sein du temps passé à regarder des films au cinéma, des films plus "exigeants".

[Prolls]

Il faut aussi considérer que le public de masse va voir ce que le marketing lui vend, il n'a pas le temps et/ou l'envie de chercher les films méconnus. Et ces dernières années, on lui vend de la franchise à foison (Marvel, Jurassic Wold, Fast & Furious, etc), là où les scénaristes n'ont pas besoin de trop se fatiguer car le public est déjà acquis. Et plus on prend l'habitude de regarder des choses calibrées comme ces franchises, plus c'est délicat de tenter de s'aventurer hors des sentiers battus.

[O'Malley]

Il faut aussi considérer que le public de masse va voir ce que le marketing lui vend, il n'a pas le temps et/ou l'envie de chercher les films méconnus. Et ces dernières années, on lui vend de la franchise à foison (Marvel, Jurassic Wold, Fast & Furious, etc), là où les scénaristes n'ont pas besoin de trop se fatiguer car le public est déjà acquis. Et plus on prend l'habitude de regarder des choses calibrées comme ces franchises, plus c'est délicat de tenter de s'aventurer hors des sentiers battus.

C'est pour cela qu'il faut distinguer le cinéma hollywoodien (ou/et) américain des autres cinématographies car c'est au sein de cette production que cette remarque est la plus judicieuse.

C'est en ça qu'on peut questionner le nivellement par le bas des productions dans leur ensemble : à la rigueur, la curiosité du public (ou son discernement) oui, mais est-ce qu'on est passé de 20% de chefs d'oeuvre à 1 ? J'en doute très très fort.

Pour le ciné US, je dirais oui...et je ne parlerai pas de chefs d'oeuvre mais uniquement de bons films, portés par de grands cinéastes. Je ne miserai pas sur une proportion précise mais une tendance très nette oui.

Quant au cinéma français, il a toujours été égal à lui-même je trouve et, dans le domaine de la comédie il y a toujours eu une réussite pour dix navets, autant dans les années 50 (Emile Couzinet...), 60 (Raoul André, Jean Girault et autres), 70 et 80 (Max Pecas, Richard Balducci) qu'aujourd'hui (Olivier Barroux...).
Les années 90 sont peut-être les plus réussis pour la comédie populaire retrospectivement: je ne vois pas beaucoup de navets (ou alors les films de fin de carrière de Lautner, De Broca, Oury mais ils n'étaient plus légion) et pas mal de beaux succès plus ou moins réussis (les Jugnot, Michel Blanc, Poiré, Véber...).