Kelly Reichardt
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Re: Kelly Reichardt
De 1995 à 2005, le concept à modestement bien marché, voir même très bien marché grâce à Pierre Chevalier (Directeur de l'unité fiction d'Arte France, R.I.P), le meilleur exemple est Marius & Jeannette.
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Re: Kelly Reichardt
J’irai voir ça au 7 Batignoles (seule salle parisienne).ballantrae a écrit : ↑15 juin 21, 09:07 First cow de K Reichardt 10/10
Grâce au festival Télérama, avant première du film attendu depuis fin 2020 et les rumeurs sont fondées: c'est un film d'une fraîcheur poétique rare. Une rêverie douce dans l'Ouest des trappeurs et pionniers où on sent l'influence de Thoreau de manière physiologique. La photo est tout simplement éblouissante notamment lors d'une séquence peut-être fantasmée. Une date dans le registre perception décalée de l'Ouest comme le furent en leur temps John Mac Cabe de R Altman et plus tard Dead man de Jarmusch. J'avais beaucoup aimé La dernière caravane mais ici on tient un petit chef d'oeuvre simple et réjouissant à la manière d'un conte moral.
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Re: Kelly Reichardt
Découverte de River of grass il y a 15 jours.
J’ai suivi le film avec un œil distrait pour ne pas dire un ennui poli. Un film noir où il ne se passe rien, sans cadavre, course-poursuite ni suspens.
Puis viennent ces 10 dernières minutes et surtout cette fin inattendue, d’une infinie tristesse.
C’est Bonnie & Clide avec le raté et la pauvre fille du coin, ces gens qui désespèrent qu’il arrive enfin quelque chose (même le pire) et c’est finalement bouleversant.
J’ai suivi le film avec un œil distrait pour ne pas dire un ennui poli. Un film noir où il ne se passe rien, sans cadavre, course-poursuite ni suspens.
Puis viennent ces 10 dernières minutes et surtout cette fin inattendue, d’une infinie tristesse.
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Re: Kelly Reichardt
C'est l'effet "Less Is More" de la cinéaste ^^ .
River Of Grass il est encore sur Mycanal ou pas d'ailleurs ? Ou alors sur Mubi ?
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Re: Kelly Reichardt
Je ne sais pas s’il est toujours sur mycanal mais comme il est ou va être rediffusé cet été, il sera à nouveau dispo
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Kelly Reichardt
Je me faisais la réflexion après avoir vu le très beau First cow que le film se terminait pratiquement de la même façon assez frustrante que ..
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Re: Kelly Reichardt
Vu il y a quelques mois dans des conditions un tantinet artisanales ( ), je me réjouis vraiment de le découvrir en salle!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Kelly Reichardt
Vu Old Joy la semaine dernière, et j'ai ressenti un vrai plaisir à tout au long de ces 1h16 min. C'est du cinéma exigeant, qui ne se laisse pas capturer au premier visionnage, car les dialogues sont rares et renseignent assez peu sur ce qui se passe à l'écran. Ici c'est la caméra qui parle, la réalisatrice montre d'ailleurs une grande finesse dans sa façon de filmer, tout est ciselé, quel talent...
J'ai pensé à certains films de Losey, et aux nouvelles de Raymond Carver.
Du coup j'ai bien envie de voir First Cow.
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Du coup j'ai bien envie de voir First Cow.
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Re: Kelly Reichardt
First cow
Je ne connaissais pas du tout cette cinéaste, et autant dire qu'une histoire de vache laitière au 19ème siècle ne m'aurait pas attiré en salle si ce n'était pas pour les critiques dithyrambiques.
Bien m'en a pris First cow est un film ample, beau, qui n'hésite pas à prendre son temps (au grand damn de certains spectateurs de la salle décidément pas habitués aux rythmes lents) pour planter le décor. Mais une fois les enjeux clairs, ils apparaissent dans toute leur complexité et leur densité. Il y aurait tant à dire sur cette oeuvre d'art... la nature sublimée, à la fois hostile et apaisante, au format 1:33, m'a rappelé La Nuit du chasseur. Cette amitié douce et pure, exempte de rivalité, au milieu d'un capitalisme prédateur, est bouleversante. Un film modeste par les moyens employés et son absence de grosse tête d'affiche, qui pourtant a la majesté des classiques.
Vous pouvez le voir sur MUBI (et en payant sur Amazon) mais si vous avez la possibilité de le voir en salle, il en vaut carrément la chandelle.
Je ne connaissais pas du tout cette cinéaste, et autant dire qu'une histoire de vache laitière au 19ème siècle ne m'aurait pas attiré en salle si ce n'était pas pour les critiques dithyrambiques.
Bien m'en a pris First cow est un film ample, beau, qui n'hésite pas à prendre son temps (au grand damn de certains spectateurs de la salle décidément pas habitués aux rythmes lents) pour planter le décor. Mais une fois les enjeux clairs, ils apparaissent dans toute leur complexité et leur densité. Il y aurait tant à dire sur cette oeuvre d'art... la nature sublimée, à la fois hostile et apaisante, au format 1:33, m'a rappelé La Nuit du chasseur. Cette amitié douce et pure, exempte de rivalité, au milieu d'un capitalisme prédateur, est bouleversante. Un film modeste par les moyens employés et son absence de grosse tête d'affiche, qui pourtant a la majesté des classiques.
Vous pouvez le voir sur MUBI (et en payant sur Amazon) mais si vous avez la possibilité de le voir en salle, il en vaut carrément la chandelle.
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Re: Kelly Reichardt
D'accord avec tout ce que tu dis et je trouve que c'est un chef d'oeuvre
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Kelly Reichardt
Beau et profond. Mais je n’aurais néanmoins pas spontanément utilisé le mot « ample ».
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Re: Kelly Reichardt
Peut-être "ample" au sens d'amplitude plus que d'ampleur ?Supfiction a écrit : ↑30 oct. 21, 10:46 Beau et profond. Mais je n’aurais néanmoins pas spontanément utilisé le mot « ample ».
De par tout ce que touche le film à propos duquel on pourrait presque reprendre la petite phrase par laquelle Lourcelles conclue sa notule sur The Man from Planet X (aucun rapport entre Ulmer et Reichardt, cela dit) :
"..ce film minuscule qui ouvre des perspectives incalculables."
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Kelly Reichardt
Vu First Cow hier en salle. Sans y aller à reculons je n'étais pas du tout conquis par avance. Déjà car j'ai tendance à me méfier un peu de A24 même si j'aime certains de leurs films produits/distributés (c'est peut être un préjugé bidon mais j'ai l'impression qu'on y trouve souvent une patte hypsterisante), et surtout car les deux autres films de la cinéaste que j'avais vu, Old Joy et Night Moves ne m'avait pas vraiment convaincu. J'avais trouvé le premier trop épuré, sans rien où me raccrocher et les personnages ne m'apparaissant pas sympathique j'avais surtout évité l'ennui grâce à la durée courte du film (1h15) et la BO de Yo La Tengo. J'ai moins de souvenir de Night Moves, je me souviens juste que comme Old Joy j'avais un arrière goût un peu désagréable, l'impression d'une certaine aigreur chez Reichardt sur les sujets abordés qui ne m'avait pas trop plu.
J'ai eu un peu peur pendant les 15/20 premières minutes de First Cow de retrouver un format à la Old Joy (avec tout de même une qualité visuelle nettement moins "lo-fi") mais une durée de 2h.
Finalement assez vite tout se met en place, le récit, les enjeux et surtout le superbe duo de personnages principaux, éminemment sympathiques (surtout Cookie / John Magaro qui m'a beaucoup touché).
A partir de là, sans pour autant renoncer à de pures séquences contemplatives, tout se déploie et cette fois ci j'ai aussi pu me laisser porter mais avec de nombreux points d'accroches, c'est même assez dense là où Old Joy m'avait paru assez / trop léger (mais c'est peut être moi qui était pas assez rentré dedans). Le film passe très vite et là où j'étais ressorti avec un peu de frustration et d'aigreur de ses autres films, je suis sorti de celui ci comblé et apaisé. Il s'en dégage une vraie poésie, ou tout concorde dans une certaine harmonie, les personnages, la mise en scène, la nature, ce que cela raconte.
Un très beau film, content de ne pas l'avoir raté en salle.
Edit : First Cow est le sujet du dernier épisode du podcast de Bégaudeau. Je ne l'ai pas fini mais il semble avoir bien apprécié le film et c'est donc assez intéressant (je trouve que quand il critique c'est un peu plus lourd, même si rigolo, comme avec Shining).
J'ai eu un peu peur pendant les 15/20 premières minutes de First Cow de retrouver un format à la Old Joy (avec tout de même une qualité visuelle nettement moins "lo-fi") mais une durée de 2h.
Finalement assez vite tout se met en place, le récit, les enjeux et surtout le superbe duo de personnages principaux, éminemment sympathiques (surtout Cookie / John Magaro qui m'a beaucoup touché).
A partir de là, sans pour autant renoncer à de pures séquences contemplatives, tout se déploie et cette fois ci j'ai aussi pu me laisser porter mais avec de nombreux points d'accroches, c'est même assez dense là où Old Joy m'avait paru assez / trop léger (mais c'est peut être moi qui était pas assez rentré dedans). Le film passe très vite et là où j'étais ressorti avec un peu de frustration et d'aigreur de ses autres films, je suis sorti de celui ci comblé et apaisé. Il s'en dégage une vraie poésie, ou tout concorde dans une certaine harmonie, les personnages, la mise en scène, la nature, ce que cela raconte.
Un très beau film, content de ne pas l'avoir raté en salle.
Edit : First Cow est le sujet du dernier épisode du podcast de Bégaudeau. Je ne l'ai pas fini mais il semble avoir bien apprécié le film et c'est donc assez intéressant (je trouve que quand il critique c'est un peu plus lourd, même si rigolo, comme avec Shining).
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Re: Kelly Reichardt
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