Alexandre Angel a écrit : ↑22 juil. 21, 13:37
Il me semble que c'est très Positif ça, dans la mesure où ça leur permet d'épancher leur naturel universitaire, érudit.
Le souci est que ce n'est pas de la critique.
Mais c'est chez certains, pas tous heureusement.
Le problème de Positif - et c'est un vieux débat même s'il a pris de l'âge avec internet, YouTube, les blogs et de suite - c'est que cette revue, enfin, soyons honnête, son directeur, a choisi de ne jamais payer les rédacteurs. Du coup, ça pullule d'universitaires qui veulent publier et ne pas donner un avis tranché pour ne pas déplaire et continuer à être publiés. Ce ne sont pas des journalistes.
Très belle revue sur papier glacé avec de très beaux sujets classiques, mais combien de fois l'ais-je mis à la poubelle avant d'en avoir lu la moitié parce que les articles étaient chiants et mal rédigés. Un universitaire peut être un bon écrivain mais l'inverse est plus courant.
A leur décharge, le temps a joué pour eux. La qualité rédactionnelle s'est améliorée (cet article, par exemple, même si je suis pas d'accord est bien redigé) et les Cahiers se sont vautrés.
Mais pour qui a comme moi découvert la critique dans les années 85-95 grosso-modo, les Cahiers étaient une merveille (les années Toubiana, quel bonheur) et Positif, hormi quelques rares rédacteurs qui sont devenu de grands critiques en trouvant leurs revenus ailleurs, était juste illisible. Avec quelques numéros spéciaux comme le 400 qui est génial, mais rédigés par de grandes plumes qui ont exceptionnellement accepté d'écrire gratis.
Il n'en reste pas moins que Michel Ciment est un personnage de premier plan que je révère, mais qui sent un peu le dictateur en fin de carrière (te raconter que Positif suit tel cinéaste depuis x années, se faisant encore une attaque régulière des Cahiers qui n'en peuvent mais, restant sur sa vieille école et ne découvrant plus beaucoup, pas le goût du risque).
Pour finir sur une bonne note - complètement HS mais on est presque en Août
, leur numéro double d'été sur Tavernier est un très grand cru classé.
Mais ne pas payer les rédacteurs, c'est un vieux débat, ça fera que pour moi, Michel Ciment ne sera jamais un grand directeur de revue. Tout travail mérite salaire, un point c'est tout. On paie ce qu'on peut, même 50 euros, mais on paie. Ne pas payer, ce n'est pas une politique rédactionnelle, c'est du mépris, un point c'est tout aussi. Et bien sûr, la revue et lui ont une grande conscience de gauche