Hier dans la nuit, a été diffusé sur France 3 le documentaire Baby Annette, à l’impossible ils sont tenus de Sandrine Veysset (réalisatrice de Y aura-t-il de la neige à Noël), consacré à la conception et à l'animation de la marionnette du film de Carax. J'ai oublié de l'enregistrer mais je crois qu'il est disponible en replay. Quelqu'un l'a regardé ?
La presse, notamment Le Monde, y consacre quelques articles.
Annette (Leos Carax - 2021)
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Re: Annette (Leos Carax - 2021)
Merci pour l'info. Je regarderai ça. Tu peux télécharger le replay avec captvty. Le nom du programme commence par "L'heure D" pour le retrouver dans la liste.
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Re: Annette (Leos Carax - 2021)
G.T.O a écrit : ↑1 oct. 21, 12:52 Annette Leos Carax : 2/10
Consternation méta où se conjugue comédie musicale baroque et hétéroclite (impur diront certains) et parabole archi convenue sur l’image ogresse et innocence de l’art (image du bébé pantin). Brouillard arty, tragédie de salon surtout, terriblement mauvaise et affectée.
Mais oui, Leos Carax est bien un grand artiste, mais un artiste romantique. On n'est pas obligé d'aimer, mais quand on aime le cinéma, il faut reconnaître, à défaut d'apprécier, le romantisme. La preuve, dès 1986 - tout est dit:
Après, "ce qui est beau, c'est qu'à la fin on pleure...Le romantisme donc.", on n'est pas obligé d'aimer. Mais si on ne reconnaît pas la valeur des larmes durant un film, pourquoi aller au cinéma? Et c'est Serge Daney qui l'écrit, pas le plus romantique des critiques (enfin, si, mais il faut l'avoir beaucoup lu pour le savoir )
Et accessoirement, ces copies rappellent combien Daney était un p..n de bon critique et un grand écrivain
"pour cet enfant devenu grand, le cinéma et la femme sont restés deux notions absolument inséparables", Chris Marker
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Re: Annette (Leos Carax - 2021)
Toutes ces pages sont très belles, j'en conviens, Daney sait parler des films, sans jamais tomber dans la paraphrase ou se perdre dans l'analyse technique qui, parfois, obscurcit le geste. Sa typologie de l'image, comme son sens de l'inter-textualité, impressionne d'autant plus qu'il fait montre d'une capacité à inscrire n'importe quel film dans l'histoire qu'il élabore. Et le Carax de cette époque, comme lui que je salue, et ce romantisme caractéristique des Amants du Pont Neuf, et même Pola X, couperet salutaire dans le naturalisme français, sont effectivement dignes d'admiration.Phnom&Penh a écrit : ↑11 oct. 21, 07:35Après, "ce qui est beau, c'est qu'à la fin on pleure...Le romantisme donc.", on n'est pas obligé d'aimer. Mais si on ne reconnaît pas la valeur des larmes durant un film, pourquoi aller au cinéma? Et c'est Serge Daney qui l'écrit, pas le plus romantique des critiques (enfin, si, mais il faut l'avoir beaucoup lu pour le savoir )
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Et accessoirement, ces copies rappellent combien Daney était un p..n de bon critique et un grand écrivain
Mais de ce Carax là, il n'en reste pas grand chose. Ce qui est perdu ou gâté disons, c'est d'avoir transformé ce romantisme en objet de discours. Alors, bien évidemment, ça produit certaines visions intéressantes mais n'empêche que ces images se subordonnent à une mise en discours méta proprement inconciliable avec les valeurs romantiques. C'est tout ce truc réflexif sur le spectacle, à travers l'histoire de ces artistes ou deus ex machina qui, affichant leur appartenance aux coulisses, butent contre les parois de la vitre du show, de la célébrité. Aussi faire un cinéma de sensibilité, d'émotion, d'imagination, et d'en faire, par la condamnation du spectacle, la critique de ces mêmes images, et bien ça rend caduque le momentum caraxien. Car, là où le romantisme des images s'efforcent d'atteindre le point de bascule de l'innocence, la réflexivité quant à elle, déjà situé après, en déroule la part roublarde, l'envers du décor. La mise à distance liée à la réflexivité éloigne le film du romantisme.
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Re: Annette (Leos Carax - 2021)
De toute façon, rien que pour ça, tu peux dire tout le mal que tu veux d'Annette, je ne t'en voudrais pasG.T.O a écrit : ↑11 oct. 21, 09:48 Toutes ces pages sont très belles, j'en conviens, Daney sait parler des films, sans jamais tomber dans la paraphrase ou se perdre dans l'analyse technique qui, parfois, obscurcit le geste. Sa typologie de l'image, comme son sens de l'inter-textualité, impressionne d'autant plus qu'il fait montre d'une capacité à inscrire n'importe quel film dans l'histoire qu'il élabore. Et le Carax de cette époque, comme lui que je salue, et ce romantisme caractéristique des Amants du Pont Neuf, et même Pola X, couperet salutaire dans le naturalisme français, sont effectivement dignes d'admiration.
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Je pense comprendre ce que tu n'aimes pas, mais, à mon avis, ça vient surtout du scénario et de la musique des Sparks. Je ne pense pas que le sujet de la célébrité intéresse vraiment Carax dans ce film. J'y vois plus une réflexion sur sa vie personnelle, non pas sur sa célébrité assez fulgurante puis sa disparition des écrans, mais sur sa relation avec Katerina Golubeva, et avec sa fille Nastya qui apparaît au début et à la fin du film, et avec qui on devine une relation d'amour et de confiance mutuelle. Mais, bon, c'est peut-être une idée saugrenueG.T.O a écrit : ↑11 oct. 21, 09:48 de ce Carax là, il n'en reste pas grand chose. Ce qui est perdu ou gâté disons, c'est d'avoir transformé ce romantisme en objet de discours. Alors, bien évidemment, ça produit certaines visions intéressantes mais n'empêche que ces images se subordonnent à une mise en discours méta proprement inconciliable avec les valeurs romantiques. C'est tout ce truc réflexif sur le spectacle, à travers l'histoire de ces artistes ou deus ex machina qui, affichant leur appartenance aux coulisses, butent contre les parois de la vitre du show, de la célébrité. Aussi faire un cinéma de sensibilité, d'émotion, d'imagination, et d'en faire, par la condamnation du spectacle, la critique de ces mêmes images, et bien ça rend caduque le momentum caraxien. Car, là où le romantisme des images s'efforcent d'atteindre le point de bascule de l'innocence, la réflexivité quant à elle, déjà situé après, en déroule la part roublarde, l'envers du décor. La mise à distance liée à la réflexivité éloigne le film du romantisme.
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Re: Annette (Leos Carax - 2021)
Et quand un film m'émeut, de romantique, ,je deviens vite sentimental. Ce qui n'est pas du tout la même chose, je le reconnais volontiers
"pour cet enfant devenu grand, le cinéma et la femme sont restés deux notions absolument inséparables", Chris Marker