Vu hier soir. C'est bien meilleur que du Jess Franco, rassurez-vous. Pas de léchouilles mais beaucoup de jeux de mains... Les scènes de sexe sont très très bien écrites et filmées.
On voit très bien la filiation avec le sous-genre de la nunsploitation, mais c'est du Verhoeven quand-même, donc il y a une exigence que n'avaient pas Franco, D'Amato et consorts, malgré toute l'estime qu'on peut par ailleurs leur porter. Le film de Verhoeven tient son équilibre sur une ligne de crête entre cinéma de genre et classicisme, c'est évidemment très bien photographié, plein d'irrévérence et d'humour.
Interprétation remarquable : Virginie Effira y va à fond, elle n'a pas froid aux yeux, la drôlesse
Rampling confirme, si besoin était, quelle grande actrice elle est, Lambert Wilson est formidable en nonce, sorte de serpent froid, dénué de toute pulsion humaine.
J'ai un peu plus de réserve au sujet de Daphné Patakia, un visage fascinant, une réelle intensité mais des dérapages un peu incontrôlés par moment.
Evidemment l'institution religieuse en prend pour son grade, le rapport à l'argent est clairement explicité, mais ce n'est pas non plus un film bêtement anti-religion : on sent bien que Verhoeven, comme en son temps Bunuel, a une réflexion riche et non manichéenne sur le sujet.
Voilà, je livre tout ça un peu en vrac, c'est toujours délicat de parler d'un film un peu à chaud, mais clairement ça vaut le détour, n'en déplaise à Neuhoff.