On va quand même pas saluer le passeur tardif Rivette qui, venant après la pluie Starfix, Mad Movies/Impact, vient louer l'un des plus mauvais Verhoeven de sa carrière américaine. S'agit-il là, d'une posture snobinarde, du fameux pas de côté, vaguement élitiste, consistant à dire du plus mauvais, contrairement aux américains, qu'il est le meilleur- je le pense. Encenser le film par rapport à pour tout ce que le cinéma américain ne fait pas. Dans tous les cas, l'attitude de Rivette ressemble à s'y méprendre à celle actuelle résidant dans le fait de rehausser, au regard du niveau de la production nationale, la valeur dudit film, un truc qui, comme ELLE, finit, dans les Cahiers, parmi les meilleurs films de la décennie.Alexandre Angel a écrit : ↑12 juil. 21, 14:52Sur Showgirls? Pas vraiment puisque ça vient peu de temps après la sortie du film. Le positionnement de Rivette est audacieux, et pas à la mode, puisqu'en 98, tout le monde (moi compris) devait penser que c'était une merde.
Quand j'ai découvert Showgirls (en 2008), j'étais dans l'ignorance de ce que Rivette en pensait et j'ai eu un choc (plus mesuré maintenant) face à l'audace, à l'agressivité productive et à l'invention du film.
Je me range donc naturellement à son avis.
Dire, comme le fait Rivette, que Showgirls est le meilleur Verhoeven américain, c'est avouer à demi-mot qu'il goute peu le cinéma de Verhoeven, du moins son aspect populaire (les créatures de Starship semblent le gêner, seule la critique compte). Que l'on ne réponde pas le truc de l'impureté, de la filiation d'avec sa carrière hollandaise, ou de personnalité, car on retrouve ces trois ingrédients dans tous ces films américains : que ce soit dans la critique d'une certaine représentation, sa philosophie du "tous pourris", sa cruauté, violence, penchant vulgaire.
Manifestement, ce qui intéresse Rivette, c'est le Verhoeven démystificateur de la société, qui montre l'envers du décor de Las Vegas. Pas un mot sur La chair et le sang, Robocop ou Total Recall , trop série B, sans nul doute, assurément moins porteurs de cette charge sociétale.