The Green Knight (David Lowery - 2021)

[Coxwell]

Une voyage vers Bruxelles, une visite, un film, un retour en Thalys. Pour découvrir de belles images en dedans (et en grand) et au dehors (Bruxellesmabelle), c'est une idée à souligner

[Flol]

(sinon, on sait très bien comment ça va se terminer).

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[Watkinssien]

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Are you ready?

[Flol]

Oh que oui !
Ne reste plus qu'à trouver le moment idéal pour m'y plonger. Et ça, ça risque de pas être simple.

[primus]

Après A Ghost Story, ça me tentait bien. Badaboum!

Un cinéma d'esthète, conscient de sa joliesse jusqu'au ras-le-bol. Poseur, prétentieux, vainement alambiqué et surtout tellement chiant. Les quelques fulgurances narratives et visuelles retombent à chaque fois de façon décevante. La musique en rappelle tellement d'autres. Sur le plan visuel comme sonore Lowery nous fait une compilation qui en devient impersonnelle. J'ai aussi bien eu du mal à ne pas penser à Tarsem Singh pour les mêmes mauvaises raisons. Esthétique de clip, de pub.

Irritant, soporifique, décevant.

02/10

[Coxwell]

"Esthétique de clip, de pub."

Je suis curieux de savoir s'il existe un clip/pub qui ressemble de près ou de loin à la mise en scène de ce film. Je dois avoir une acception bien différente de ce que je mets derrière "clip, pub" sans doute.

[primus]

Je parle d'esthétique, pas de mise en scène. Exemple de filiation: Ridley Scott > Tarsem Singh > David Lowery



Tu as une acceptation de ce que tu penses te correspondre. Le film est écrasé par son envie constante de faire du beau. C'est la même dérive esthétisante que chez Singh au détriment de la narration. J'aurais pu ajouter que cette mise en scène doit également beaucoup à la peinture.
Je ne souhaite pas la même suite de carrière que Singh à Lowery mais je ne suis pas étonné que la sortie en salles ne soit pas évidente.

[Coxwell]

Même en faisant beaucoup d'efforts, hormis le principe de la composition picturale, du tableau, je ne vois pas dans ce clip le principe esthétique, formaliste lancinant, pesant propre à Green Knight. Le formalisme n'est pas en soi un problème pour la narration par ailleurs. La conscience de la belle image raconte en elle même quelque chose, en dehors même de tout lien avec le principe du récit écrit. Les images de Green Knight sont rarement gratuites dans leur formalisme.

[primus]

Pas le temps ni l'envie d'en débattre davantage. Ton avis est aussi respectable que le mien. Chacun voit un film à travers le prisme de son vécu, de son état émotionnel, psychique, etc...
Je ne vois donc pas bien l'intérêt d'essayer de convaincre qui que ce soit. Tout ce que tu me réponds, je le sais déjà.
Que le formalisme serve l'histoire, soit. Seulement l'histoire racontée, suggérée, symbolisée ne m'a pas intéressé. Je trouve la conclusion plutôt grotesque sur un plan philosophique en 2021.
A Ghost Story, même si sa première partie est une purge, quand l'âme en errance fait un saut dans le temps ça devient passionnant. Et, qu'on y croit ou pas ce fantôme qui n'arrive pas à partir c'est une réalité énergétique pour certains défunts.
Je ne savais pas à quoi m'attendre avec ce Green Knight, je n'étais pas dans la comparaison, son précédent film laissait déjà beaucoup de place au style mais voilà, The Green Knight m'a prodigieusement soulé et je n'y ai vu qu'une coquille belle mais vide.
Sans parler de l'interprétation parfois pas terrible, Alicia Vikander en tête.
Pour d'autres c'était le rejet de The neon demon pour les raisons évoquées, moi c'est celui-ci.

[Watkinssien]

Ça va saigner encore plus sur ce topic. G.T.O. et Demi-Lune ont vu le film.

[Demi-Lune]

Ça va saigner encore plus sur ce topic. G.T.O. et Demi-Lune ont vu le film.

Effectivement. Je suis un peu embêté parce que The green knight est un film estimable et le genre de proposition de cinéma qui mériterait d'être défendue presque par principe, du fait de sa simple existence au sein d'un cinéma américain exsangue. Toutefois, il me semble que nous sommes ici en présence d'un cas typique de film dont l'exigence (ou les atours de l'exigence, si l'on veut être méchant) et l'enluminure arty finissent très rapidement par se retourner contre lui, faute de réelle consistance sur laquelle adosser le projet esthétique. Si elles intriguent au début, la lenteur calculée de la mise en scène, la musique inquiétante à la Ligeti, les poses des acteurs (pas vraiment bons) et la direction artistique minimaliste ne suscitent qu'un intérêt décroissant à mesure que l'hébétude de Dev Patel tourne au système, avant d'agacer purement et simplement (toute la partie finale en mode "et si?" m'a achevé). En fait, dans la mesure où le parcours initiatique de Gauvain se réduit à une suite de rencontres censément édifiantes dans son cheminement intérieur, mais surtout prétextes à des visions "choc" sans rien derrière, les intentions de Lowery vis-à-vis de l'adaptation (sortie de nulle part) de ce conte arthurien n'en sont, pour moi, que plus opaques et vaines encore. Le film aurait pu s'en accommoder, en choisissant de privilégier la dimension énigmatique de certaines chansons de geste médiévales - le film se conclue d'ailleurs d'une manière beaucoup plus ouverte que le récit d'origine. Mais pour cela, il aurait alors fallu un travail d'adaptation plus consistant, avec une appropriation qui aille plus loin que la simple proposition formelle. Car ce qui pouvait éventuellement travailler l'imaginaire du public médiéval, ce qui pouvait être vecteur de sens à l'aune de ses valeurs et de ses croyances, ne m'inspire personnellement pas grand-chose en tant que spectateur de 2021... à quoi bon ce film ? Que raconte-t-il ? Je suis resté au seuil de la porte. Les accusations de film autiste reviendront certainement et ne seront pas infondées, pour moi.

[hellrick]

J'espérais un peu un film à la Excalibur, j'ai eu un machin aussi joli qu'interminable, intrigant durant une heure, carrément pénible et insupportable par la suite (j'avoue sans la touche accéléré sur les passages les plus "posés et poseurs" je serais pas arrivé au bout). On peut dire que c'est beau mais c'est chiant. C'est surtout chiant. Un vrai soporifique qui ferait passer Jean Rollin pour un chantre de l'action frénétique. Je n'ai pas très bien compris où tout ça voulait en venir, le réalisateur semble s'être fait plaisir... comme avec une petite branlette il sera le seul.

3/10 (parce que c'est joli)

[-Kaonashi-]

Une voyage vers Bruxelles, une visite, un film, un retour en Thalys. Pour découvrir de belles images en dedans (et en grand) et au dehors (Bruxellesmabelle), c'est une idée à souligner

De mon côté je commençais à envisager ça. Sauf que je rentre de congés que maintenant, rentrée des classes, etc, et à Bruxelles il ne reste désormais plus que des séances le soir. Ça va être difficile à case.
Font chier A24, là...

[Watkinssien]

Parce que c'est visuellement sublime.
Parce que c'est une proposition jusqu'au-boutiste d'une grande force et d'une superbe maitrise si on plonge dans son rythme.
Parce que c'est sonorement sublime. (j'ai cherché "sonorement" ça existe, même si c'est étrange à prononcer).
Parce que David Lowery est un des réalisateurs indépendants le plus fou, le plus original et talentueux actuellement.
... et non le ciné indépendant US n'est pas mort (artistiquement en tout cas).
Est ce que j'ai déjà dis que c'était sublime.

Et parce que les 10 dernières minutes - à elles seules - qui m'ont complètement "retourné la tête", pourraient concourir au titre du film du mois.

[Flol]

Popopopopopopo...
(je me le fais cette semaine)