BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par Flol »

Major Tom a écrit : 25 sept. 21, 13:35
Papus a écrit : 25 sept. 21, 11:20 Et sinon ça n'a choqué personne le cri de Wilhelm dans une prod de ce genre ?
Pendant la scène de l'intervention chez la nourrice qui se veut bien tendue, ça a quelque peu altéré l'effet voulu me concernant.
Ah bah tiens, j'allais justement écrire un petit mot là-dessus. J'ai cru rêver. :shock: Quelle idée à la con pour ruiner une grande séquence "réaliste". Ça m'a sorti de là.
Ah oui c'est vrai tiens, je me souviens justement m'être dit qu'il fallait que j'en parle. Et puis j'ai oublié.
En tout cas, ça ancre le film encore plus dans la veine du pur cinéma de genre, voire série B, et plus du tout dans le simili docu.
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nobody smith
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par nobody smith »

Papus a écrit : 25 sept. 21, 15:04
Major Tom a écrit : 25 sept. 21, 13:35
Ah bah tiens, j'allais justement écrire un petit mot là-dessus. J'ai cru rêver. :shock: Quelle idée à la con pour ruiner une grande séquence "réaliste". Ça m'a sorti de là.
Pareil. Me suis même permis un retour en arrière ( :mrgreen: ) pour en avoir le coeur net.
Je pense pas que l'équipe son se soit permis ça sans le dos de Jimenez, mais du coup j'ai d'autant plus de mal à comprendre... Pourquoi Cédric ?
D'après certains échos sur les réseaux sociaux, ça serait pourtant bien le cas. Il y a apparemment un ingénieur du son dans le milieu dont c'est une vraie marotte de caser le cri dans tous les films où il bosse (j'avais déjà constater il y a quelques années une utilisation tout aussi discutable du cri sur une image d'archive dans Une Affaire D'Etat d'Eric Valette)
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Papus
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par Papus »

Mais nan ! :shock: :lol:
C'est quand même fou que ça réussisse à passer les mailles de la post prod.
Quelle petite enflure ! :uhuh:
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Alibabass
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par Alibabass »

Bravo au real de filmer les problematiques des quartiers nord de Marseille comme sur une surface vide et sans nuances. BAC TEUTEU m'a pas completement enerve malgre tout c'est limite
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G.T.O
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par G.T.O »

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Bon, bon, pas terrible du tout ce Bac Nord, qui se voudrait à la fois monstre d'efficacité, oeuvre sans concession, mais aussi peinture sensible et morale du métier de flic, aux accents lyriques post manniens (cette fraternisation cul-cul entre collègues, leurs intimités, problème de couple, qui fait quand doucement marrer, quand on voit le talent très limité des acteurs, à commencer par l'improbable Lellouche en Mr Patate, plus mauvais que jamais). Tout ce côté tragique lié à cette forme de vie coupée en deux, après lequel court Olivier Marchal finalement, et qui nous montre par le menu, à quel point le métier de policier est un sacrifice permanent. On a parlé à tort d'un film fasciste, ou que sais-je. Plus que d'un racisme dont le film serait victime, c'est surtout un film terriblement frontal, à en devenir beauf, manichéen, qui pose, derrière son action stronboscopée, un dilemme moral dont on se fout : et si pour faire leur travail correctement, avoir des résultats, les flics étaient contraints de mordre la ligne ? On le sait depuis Lumet et son Prince de New-York et Les Flics ne dorment pas la nuit, à quel point la morale dans cet type d'affaire, n'a rien y faire. Chez eux, la corruption est un effet structurel; le sytème corrompt, même les plus idéalistes.
Mettre dos à dos hiérarchie policière obtuse (un grand thème depuis Dirty Harry") et "ensauvagement" des cités; "Bagdad" comme dit l'autre, représentation jamais très loin du fantasme (si, si), c'est prendre fait et cause pour les bacqueux, ces frustrés de première ligne. C'est se ranger, par les sentiments, à leurs côtés. Moraliser le débat. En insistant sur la contrariété de leur conditions de travail, la stupidité de leur hiérarchie et sa lâcheté, montrer le droit comme une entrave, en premier lieu ici, l'affreuse IGPN, être écoeuré forcément par leur détention, compromettre leur éthique, bref, montrer la compromission dégradante et avilissement relatifs à l'exercice de leur travail, c'est du même coup, arrêter l'action, et, surtout, surtout, tenter de nous faire pleurer sur leur sort, au moyen du mélo, et récit d'injustice. C'est le sens de ce troisième acte abominable : insupportable sirop, qui rejoint pour le coup, le sentimentalisme beauf de Marchal; cartons inclus.
Gloups !
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AtCloseRange
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par AtCloseRange »

Je ne vois pas d'autre solution que de l'enlever de la liste des sorties de 2021

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Alibabass
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par Alibabass »

C'est le sens de ce troisième acte abominable : insupportable sirop, qui rejoint pour le coup, le sentimentalisme beauf de Marchal; cartons inclus.
J'aurais pas mieux résumé cela. Du coup, comme ça m'a assez énervé, j'ai pris la fin à la dérision du genre compilation des meilleurs moments des pétages de cables de Gilles Lellouche genre Le face à face avec un membre de l'IGP vs le cramé trop vénère qui tape sur le mur ^^ .
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AtCloseRange
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par AtCloseRange »

batfunk
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par batfunk »

Gros succès du box office en pleine période Covid(plus de 2 millions d'entrées), Bac Nord serait, selon, son auteur, "une fiction inspirée d'une histoire vraie et dont le but n'est pas d'apporter une appréciation sur une affaire judiciaire" (c'est le carton d'ouverture du film)...
Et c'est précisément là où le bat blesse...

De cette histoire de flics de la Bac Nord de Marseille, accusés de trafic de drogue et de corruption, Jimenez n'offre qu'une seule version, celle des accusés et sans la moindre nuance.
Nous suivons donc ici trois flics de la Bac,( très sommairement dépeint) mais impliqués dans leur boulot. Après une première course poursuite ratée et les premières insultes, viennent les premières humiliations, avec le premier face à face avec les dealers du quartier, qui font la loi. Et la rage de monter chez les flics..
Gilles Lelouche fustige son chef, l'accusant de ne pas s'attaquer aux vrais problèmes, en arguant qu'ils sont les seuls à pouvoir défendre les braves gens du quartier.
Et que nous montre le réalisateur de ces braves gens qui subissent ? Absolument rien. Des habitants des cités, nous ne verrons que la racaille, menaçante, masquée à la Fortnite, armée, vociférante, bestiale, une foule de zombies, où toute tentative d'individualisation et d'humanisation est absente. Pardon, il y a la scène de la nourrice et de son fils. Une nourrice, terrifiée par l'intrusion du policier(qui essaye de sauver sa peau) mais incapable de parler.Elle aurait pu protester, demander au flic de sortir par peur des représailles, mais non. Un zombie, un de plus. Mieux, son fils (12 ans ? ) ne trouve rien de mieux que de poignarder le flic, parce que pour ces braves gens là,oppressés par les dealers, l'ennemi, c'est le flic bien évidemment...
Alors oui, il y a des quartiers où les flics ne rentrent plus, c'est certain, mais un peu de nuance ne fait pas de mal. Et Jimenez charge encore la barque par la suite, en dressant un portrait très noir de l'institution policière:politique du chiffre, manque de moyens, simple outil au service des politiques(Faire passer Manuel Valls pour anti-flic, cette blague. A quand Bac Nord 2 critiquant Darmanin ? :mrgreen:) , IGPN hors sol.
De simples flics méritants, travaillant sur une ligne plus que grise, Jimenez les transforme dans la dernière partie rien de moins qu'en martyrs....

Tout celà ne serait pas grave si le film n'était qu'un western urbain ou un simple film d'action sans ancrage réel. Mais Bac Nord n'est pas un film d'action, c'est un film de guerre, je dirais même un film de croisade contre un monde pourri, dont les dirigeants sont impuissants et corrompus. Un film de guerre dont le modèle le plus évident est Black Hawk Down de Ridley Scott, avec notamment cette scène assez réussie de siège dans la cité. Même représentation anonyme de l'ennemi, même peur des assiégés. Mais la grosse différence avec le film de Scott ou l'American Sniper d'Eastwood, c'est que les héros sont loin de chez eux, dans un monde inconnu, il n'y a pas de discours idéologique ou politique,il n'y a que la peur.
Bac Nord aurait pu être un bon film d'action français, un bon film populaire, si son auteur s'était cantonné au genre et à la qualité de sa mise en scène.
Mais le fait de le rattacher à une affaire judiciaire en cours, son propos politique exponentiellement appuyé et la défense maladroite se son auteur(ma vision n'est pas idéologique parce que je suis né et j'ai vécu dans une cité :lol: ) en fait un film au discours extrêmement douteux et d'ailleurs, largement récupéré à l'époque.

5/10
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shubby
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par shubby »

Enfin lu le polar Total Khéops de Jean-Claude Izzo. Trame assez simple, connexe au film de Jimenez. Le héros est touchant et tout ce qui a trait à la cité phocéenne est précieux pour un type comme moi qui n'y ai jamais mis les pieds, qui la vois comme une sorte Los Angeles française. LA French, ça ne s'invente pas. Le film m'a aidé ça et là à me projeter, même si les formidables descriptions se suffisent. Les dialogues sont chouettes. J'en redemande et vais m'enquiller les suites. Voilà voilà.
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tenia
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Re: Bac Nord (Cedric Jimenez - 2021)

Message par tenia »

Hier soir à la maison, discussion avec madame qui me dit :
- Ah tiens, t'as vu, y a BAC Nord ce soir; on l'a vu au fait ou pas ?
- Euh non, mais je savais qu'il passait et j'ai quand même préparé une pile de films alternatifs à la place. :mrgreen:

Finalement, on a testé, elle a tenu 30 minutes, moi jusqu'au bout, et c'est sans surprise exactement ce que j'en avais lu, et même plus encore quand on y ajoute l'accent marseillais intermittent de François Civil et le rythme mollasson du film qui, finalement, met environ 1h à arriver au coeur de son sujet.

Pour le reste, le film est effectivement le fantasme viriliste et "gentiment" réac' vanté par certains à l'époque, faisant de ces cowboys lardés de passe-droits quotidiens des pauvres petites victimes innocentes broyées par le méchant système juste pour avoir voulu donner "un vrai coup de pied dans la fourmilière". En pratique, le film se loupe dans ce qu'il essaie de faire pour de multiples raisons.

Premièrement, comme film musclé, c'est raté. Passée une jolie mais trop brève course-poursuite introductive, le film se contente de suivre pendant 1h son trio principal faire les 400 coups en roue libre, filant des baffes aux 1ers venus, laissant filer des dealers de tortues qu'ils ont pourtant bien fait iech pendant 10 minutes juste avant, et roulant à fond les ballons à contre-sens sur le périph' marseillais pour on ne sait pas trop quelle raison (sauf que, je suppose, c'est censé faire kiffer les spectateurs). Et quand le film finit enfin par se chauffer, Jimenez ne sait pas faire autre chose que du bruit comme si automatiquement, le bruit créait la tension. Ca gueule, ça braille, ça court dans tous les sens, mais y a 0 tension, 0 suspense. Au-delà des évidentes différences de prisme de lecture d'un sujet très similaire, Les misérables de Ladj Ly faisait, du point de vue de la technique et de la construction cinématographique, bien plus efficace.
En cela, BAC Nord fonctionne finalement le mieux dans les moments de calme collectif, où l’assez bonne alchimie du groupe fonctionne et ressort, et où les personnages paraissent plus intéressants que les caricatures virilistes que le film utilise sinon tout le reste du temps.

Ensuite, il se loupe justement comme film avec cette base de départ, càd un trio de flics dont le spectateur est censé se prendre d'affection. Or, difficile d'avoir de la sympathie pour ces persos qui sont longuement dépeints comme des cowboys jouissant d'un paquet de passe-droits intégrés dans leur quotidien. Que font-ils, concrètement, à l'écran à part piquer ce qu'ils peuvent, faire n'imp' en bagnole, foutre des grosses taloches à des gamins de 10 ans, braver la hiérarchie, bouffer à l'oeil sur le dos des commerçants du coin ?

Ah, si : François Civil est aussi montré, en plein cadre, prendre du crack et c'est justement le seul personnage de tout le film montré en train de se droguer, a fortiori avec ce type de drogue (dure) (par contre, ça picole sec à intervalles réguliers). Et pourtant, pour un film si centré sur les trafics de drogue, qui passe autant de temps à montrer la BAC taper les clients à la moindre occasion : 0 conséquence sur l'intrigue, la trajectoire du film, son personnage : le drogué c'est lui, mais les voyous, c'est les autres.
Lellouche passe, lui, son temps à jouer les gros bras mais son perso se résume surtout au cowboy qui emmerde son chef jusqu'à ce qu'il joue le cowboy mais dont son chef est content, avant de nous sortir le fameux Gros Coup De Gueule qui retourne la table (involontairement hilarant là encore).
Reste Leklou, à qui on a collé très rapidement une micro-vie de famille, càd le stéréotype téléphoné laissant 0 suspense sur sa trajectoire.

Quand on additionne tout ça pour aboutir au dernier tiers doloriste où les cowboys bourrins se retrouvent éhontément accusés d’être de vilains ripoux, musique bien mélasse à l’appui de plans du trio devenant fou en zonzon tels une resucée du final de La journée de la jupe (autre grand film moderne s'il en est), c’est compliqué de ne pas rire non seulement des énormes ficelles utilisées, mais aussi du fait que rien n'a été fait narrativement pour permettre l’empathie nécessaire pour ces personnages à ce moment du film. Vu que le film s’est contenté de les laisser lisses et superficiels tout du long car « Je n’ai pas fait un film politique, mais un western urbain » (tout ça).

Mais, enfin aussi et surtout, le film se loupe en sursimplifiant la relative complexité de "l'histoire vraie ayant inspiré le film" en une banale histoire de gentils policiers démunis face aux hordes de délinquants sans visage individuel. Sur ce dernier point, si on a pu reprocher à La chute du faucon noir de transformer une opération issue de l’impérialisme américain en shoot ‘em up géant où les gentils n’Américains dégommaient des hordes de Somaliens interchangeables, BAC Nord tombe 20 ans plus tard exactement dans le même travers, et on ne sait franchement plus trop ce que cherche à faire le film : rester dans le pur fantasme simpliste et bourrin propice à de l'action que le film ne propose que très peu, ou bien être ancré quoiqu'il en soit dans un réel (vrais extraits de vrai JT à l'appui de ce salaud de gauchiste anti-flics de Manuel Valls) que le film semble constamment chercher à éviter.

EDIT : j'ai oublié les panneaux "que sont-ils devenus" qui clôturent le film, avec celui assez formidable de Leklou, dont le perso devient "responsable syndical de la police" (quelle carrière brisée) afin de (quelque chose du genre) "défendre les collègues accusés à tort" (probablement par ces méchants très très méchants de l'IGPN).
EDIT 2 : ah, je vois que je tique sur les mêmes points que certains posts plus hauts.
Alibabass a écrit : 2 sept. 21, 14:11Du coup, Bac Nord Vs Fernando Di Leo, même combat ?
Le hasard du calendrier a fait que j’ai vu Deux flics à abattre quelques heures avant BAC Nord et, bah, euh, le film ne propose pas une vision si différente que ça de l’opposition Flics enfin efficaces vs Salauds de criminels très méchants. :lol:
C’est d’ailleurs marrant car sur Twitter, certains spectateurs de BAC Nord suggéraient hier soir « pourquoi les flics ne tirent pas simplement dans le tas ? », et c’est justement précisément ce que font les flics du Deodato / Di Leo : embauchés "pour leur tendance à la délinquance", ils butent les méchants (très méchants) en toute impunité pour un boss tortillant gentiment des fesses mais techniquement ravi des résultats (le tout dans un film en mode bourrinator géant au point que ça en devient régulièrement involontairement hilarant :lol: ).

Pas inintéressant donc de constater les remarques spontanées générées par BAC Nord (ça et « wow, les flics sont vraiment nos derniers remparts face à la racaille, en fait »), qui me font penser que le fameux journaliste irlandais qui avait interpelé Jimenez à Cannes (pour une réponse au mieux d’une mauvaise foi totale, au pire d’une incompréhension fascinante de sa propre production) avait visé très juste, tout comme de voir le type de rapprochements qu’on peut faire entre BAC Nord et la vision réac’ absolument décontractée et cool d’un film comme le Deodato (qui ne se finit même pas sur une quelconque tentative de rééquilibre moral, c’est de bout en bout en mode vigilante légalement sanctionné, c’en est un objet fascinant sur ce point).

On pourra ensuite arguer du « film de droite ne veut pas forcément dire caca », mais ce qui me gêne n’est finalement pas tant cela qu'un film (et, plus clairement encore, son réal’) qui ne semble jamais assumer son évident positionnement sociopolitique (sinon, le film serait très différent dans son déroulé et on n'aurait notamment sûrement pas ce dernier tiers), et qui sursimplifie assez follement absolument tout jusqu’à devenir, tout simplement, une simple caricature stéréotypée. Pour le coup, j'aurais encore préféré que le film aille jusqu’au bout de la vision des choses qu’il déploie et donne à la foule ce qu'elle demande (des larmes ET du sang), plutôt que de sembler constamment le cul entre deux chaises, montrant des cowboys qui font les cowboys et c’est pas bien jusqu’à ce qu’il nous montre des cowboys faisant les cowboys et c’est bien, ah mais en fait non, les pauvres, c'est bien MAIS la sociétaÿ n'est pas prête à les laisser nettoyer de la sorte la vermine des quartiers ensauvagés par l'immigration massive.

A côté, le Deodato est, justement, autrement meilleur.
Papus a écrit : 25 sept. 21, 11:20Et sinon ça n'a choqué personne le cri de Wilhelm dans une prod de ce genre ? Pendant la scène de l'intervention chez la nourrice qui se veut bien tendue, ça a quelque peu altéré l'effet voulu me concernant.
J'avais oublié qu'il y était, je me suis demandé si j'avais rêvé tant ça me semblait totalement ubuesque, je vois que non.
Dernière modification par tenia le 4 sept. 23, 17:02, modifié 4 fois.
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Flol
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par Flol »

Pas encore lu, mais je suis déjà fatigué. :mrgreen:
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par tenia »

tl;dr : j'ai toujours plus de facilités à détailler ce qui me gêne dans un film que pourquoi j'ai bien aimé, donc ça te donne une idée de quel côté je penche ici. :mrgreen:
(bon dieu, je viens de me relire et ai corrigé un paquet de coquilles, par contre...)
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par Jeremy Fox »

Encore rien lu de ce qui précédait mais grand polar que je reverrais avec beaucoup de plaisir à l'occasion. Il finira bien dans ma vidéothèque un jour ou l'autre.
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Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par tchi-tcha »

Pour résumer, à la fin tenia voulait la même coupe de cheveux que François Civil dans BAC Nord (si j'ai bien tout compris).



Flemme de copier/coller ce que j'en disais ici ou là, alors en gros et en vrac :

Jimenez vit à fond son fantasme d'un cinéma "à l'américaine" mais est infichu de voir plus loin.

Dès qu'il fait autre chose que filmer du muscle en mouvement, ça se gâte. Ses héros ont des gueules, c'est indéniable, mais le trait et le traitement sont tellement gros que c'en devient gênant et caricatural (taper sur Lellouche c'est facile, Civil est bien chargé lui aussi).

Idéologiquement, BAC Nord est bas de plafond, bloqué sur son fantasme de greffe de ciné US badass. Et ça se ramasse violemment dans sa conclusion irresponsable pour accoucher d'un bébé qui pourrait être le rejeton de Darmanin et Marine Le Pen. De mémoire, sa co-scénariste s'est légèrement désolidarisée du produit fini. Et Jimenez lui-même prendra bien soin de rectifier le tir avec Novembre pour se mettre à l'abri de toute récupération politique, livrant un film inattaquable à force de n'avoir aucun point de vue.

Parce que le point de vue, finalement, c'est ce qui manque à Jimenez, incapable de voir plus loin que son rêve d'efficacité "à l'américaine." Pour être efficace, oui ça l'est (certains moments de tension de BAC Nord sont très efficaces pour peu qu'on supporte les personnages cliché), mais qu'est-ce qu'il veut nous dire au delà ? C'est quoi, le sujet des films de Jimenez ? Du muscle en mouvement, certes, mais pour aller où ? J'ai envie de dire : nulle part, c'est efficace mais ça tourne à vide. Et dans La French ou BAC Nord, ça peut très vite déraper.
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