Une prostituée italienne, qu'un tueur en série a rendue aveugle, recueille un jeune Chinois, dont la vie a également été détruite par les actions du maniaque. Il devient son allié et son guide, dans une lutte terrifiante pour se débarrasser définitivement de l'assassin.
Après dix années d'absence des grands écrans, Dario Argento, 82 ans, est revenu derrière la caméra avec "Occhiali Neri", thriller à petit budget tourné en six semaines à Rome à l'été 2021. Ce vingtième film d' Argento, proposé en avant-première nationale au festival Hallucinations Collectives de Lyon, sera projeté sur le grand écran de la Cinémathèque à Paris le 6 Juillet:
https://www.cinematheque.fr/seance/37584.html
Chroniques:
https://www.troiscouleurs.fr/article/cr ... fPwao-d9yo
https://www.courte-focale.fr/cinema/fes ... 022-bilan/
https://lecranfrantastique.substack.com ... to-sur?s=r
https://theplaylist.net/dark-glasses-re ... -20220217/
https://we-love-cinema.com/reviews/dark-glasses/
https://citizendamepod.com/dark-glasses ... n-to-form/
https://www.looper.com/1041725/dark-gla ... o-returns/
http://www.lepolyester.com/critique-dar ... fG9DeVxoF0
http://culturaddict.com/occhiali-neri-u ... -note-4-5/
mannhunter a écrit : ↑13 avr. 22, 23:19La musique est top et fonctionne très bien dans "Occhiali Neri", un des points forts du film.
OCCHIALI NERI/DARK GLASSES:
On n'y retrouve pas ou peu, mais est-ce vraiment une surprise, le Argento opératique des années 70 et 80, d'où la déception éventuelle des admirateurs de la première heure. Le Maestro choisit de nous offrir ici un thriller sec, sauvage et rondement mené, au scénario et à la forme plutôt épurés. Un chant du cygne (?) qui se révèle également empathique et très touchant, porté par un beau personnage principal (excellente Illenia Pastorelli) et la musique efficace d'Arnaud Rebotini. Je suis ressorti de la séance enthousiaste, et même ému.
7,5/10
PS: encore merci à Cyril d'avoir programmé ce joli film à Lyon, sur le grand écran du Comoedia les conditions de projection étaient vraiment idéales.
Dale Cooper a écrit : ↑23 mai 22, 03:03 Vu Occhiali Neri et... c'est nettement mieux ! Woaw, enfin !!
Alors attention, ce n'est pas génial hein. Mais sans être "génial" et en dépit de quelques défauts, c'est très regardable et sûrement le meilleur Argento depuis Le Syndrome de Stendhal.
Il y a, malheureusement, encore des points négatifs. Le premier meurtre est un peu risible, mais on est loin du ridicule dans lequel le cinéaste romain avait sombré récemment. Le scénario est hyper-classique et sans surprise (on reste sur de l'équivalent de téléfilm horrifique à ce niveau-là), avec une première partie qui expédie des moments sur lesquels le cinéaste aurait pu s'attarder, pour créer une atmosphère par exemple, et à l'inverse une deuxième partie qui s'enlise par moments. Aussi on aurait pu s'attendre à des scènes plus "gore", plus mémorables pour un giallo, même si on a droit à un peu de viande sanguinolente...
Mais ceci étant dit, on retrouve de belles idées visuelles avec un travail sur les couleurs (les feux de gyrophares bleus aveuglant par intermittence, l'étrange séquence d'ouverture avec l'éclipse, les scènes où la protagoniste ayant perdu la vue cherche à s'orienter, etc.) et une photographie assez réussie, où les personnages sont placés intelligemment dans des cadres beaucoup plus soignés que par le passé. J'ai l'impression qu'Argento a bénéficié de plus d'argent pour faire son film, et qu'il a retrouvé une certaine inspiration dans sa direction d'acteurs (d'ailleurs Ilenia Pastorelli est très bien, et je n'avais pas du tout reconnu Asia Argento ). Une auto-citation sympa (le chien de Suspiria, on y pense forcément ; d'ailleurs bonne idée de revenir vers l'animalier, notamment dans une autre scène dont je vous laisse la surprise puisque c'est vers la fin), et cette scène où une voiture qui en percute une autre et roule dessus en écrasant ses occupants avant d'atterrir sur le toit m'a fait penser bien sûr à la (seule bonne) scène de Boulevard de la mort, forcément en moins spectaculaire et moins ostentatoire, mais c'est finalement plus marquant car plus "réaliste". Oui j'ose le dire, Argento > Tarantino.
Par contre, musicalement, c'est toujours pas ça, hein. Passer de Morricone/Goblin à une sorte de techno vieillotte d'un DJ français (alors qu'il était question des Daft Punk à un moment donné, mais je crois que c'était juste une fausse rumeur), ça fait mal. On a droit au vieux "Dum-tssch, dum-tssch, dum-tssch, dum-tssch, dum-tssch, dum-tssch..." ce machin binaire des années 90 pour les scènes frénétiques, et des nappes synthétiques imitant vaguement Carpenter (il y a même une certaine ressemblance entre le thème final et celui de Halloween, avec DJ Jacky de la salle des fêtes de Melun aux synthés, quoi) dont on se serait bien passés. Dommage.
mannhunter a écrit : ↑23 mai 22, 14:05 Perso je trouve que la musique de Rebotini contribue à l'efficacité et l'atmosphère de l'ensemble mais j'appréciais déjà le score de Simonetti pour "The Card Player", et pour moi ça fonctionnait aussi plutôt bien dans ce film...d'ailleurs je trouve "Occhiali Neri" assez proche de "The Card Player" dans la forme et dans le fond: la musique donc mais aussi l'utilisation de la lumière naturelle et bleutée dans la Rome nocturne, l'intrigue et le rythme serrés, sans gras, l'empathie pour les personnages principaux et le ton assez chaleureux, doux et mélancolique de l'ensemble. Ce sont en tout cas les deux films de cinéma d'Argento que je trouve les plus aboutis et cohérents depuis "Le syndrome de Stendhal".
Dale Cooper a écrit : ↑23 mai 22, 18:59
Oui, c'est vrai que cette dernière séquence était étonnante, car pas "argentesque" du tout, mais très belle.
G.T.O a écrit : ↑30 mai 22, 09:26 OCCHIALI NERI (Argento, 2022) : 6,5/10
Assez net redressement de la part de Argento dans ce film tendre, faussement giallesque, attentif aux personnages, d'un couple de marginaux (une escort et un orphelin), qui fait apparaitre en creux le sens même de l'image du giallo : ni plus ni moins que la figuration de l'horreur et déception humaine. Très joli fin, droit au coeur. Vrai film de fin de carrière.