Bertrand Tavernier (1941-2021)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
O'Malley
Monteur
Messages : 4600
Inscription : 20 mai 03, 16:41

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par O'Malley »

Découvert dernièrement La princesse de Montpensier, le dernier grand film de fiction de Bertrand Tavernier (Quai d'Orsay est sympa!).

Tavernier nous gratifie d'un somptueux spectacle, renouant à la fois avec la tradition française de la grande fresque historique et du film de cape et d'épée tout en nous proposant un très beau portrait de femme prisonnière d'une société patriarcale.

Mélanie Thierry nous donne une formidable prestation; Gaspard Ulliel et Lambert Wilson nous proposent des personnages fascinants et Raphaël Personnaz est la révélation du film, interprétant avec un naturel qui n'est pas toujours de mise dans le film à costume français, un charismatique et ambigu Duc d'Anjou.

Gros coup de coeur.
Samuel73
Stagiaire
Messages : 39
Inscription : 3 avr. 21, 07:57

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Samuel73 »

O'Malley a écrit : 11 avr. 21, 17:58 Découvert dernièrement La princesse de Montpensier, le dernier grand film de fiction de Bertrand Tavernier
Ton enthousiasme me donne envie de le découvrir également, je vais donc le faire au plus tôt. Merci.
Avatar de l’utilisateur
odelay
David O. Selznick
Messages : 13143
Inscription : 19 avr. 03, 09:21
Localisation : A Fraggle Rock

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par odelay »

Bon je me calme et je bois frais comme disais l’autre:
Est ce que vous avez l’intégralité de la série sur le replay de France tv? Selon imdb il y a 10 épisodes.
Moi je n’en ai que 8 et parmi ces 8, sept ont leur titre qui correspond avec ce qui est indiqué sur imdb. Il y en a un sur Frtv qui s’appelle « les cinéastes étrangers dans la France d’avant-guerre » qui doit avoir un autre nom sur imdb.
En fait il me manque Jacques Becker, Macao et les salles de quartier / Les enfants de la libération et de la cinémathèque / le cinéma sous l’occupation, avant et après guerre.
Parmi ces trois il doit y avoir celui qui a un autre titre. Sinon les 8 proposés sont tous dans le désordre .
Est ce que c’est pareil chez vous?
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 14060
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Alexandre Angel »

La série ne compte que 8 épisodes.
"Le cinéma sous l'Occupation, l'avant et l'après-guerre" en fait partie.

Quant à Jacques Becker, Macao, c'est dans le film.
"Les enfants de la libération et de la cinémathèque" : je ne me souviens plus si ça faisait partie, en tant que titre, du film. Mais certainement pas de la série.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
odelay
David O. Selznick
Messages : 13143
Inscription : 19 avr. 03, 09:21
Localisation : A Fraggle Rock

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par odelay »

Ah ok, merci !
Samuel73
Stagiaire
Messages : 39
Inscription : 3 avr. 21, 07:57

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Samuel73 »

La princesse de Montpensier : j’étais curieux de voir ce que donnerait la rencontre de Madame de Lafayette et de Bertrand Tavernier. Elle donne un beau film mais aussi, me semble-t-il, un demi-échec. L’ouverture est magnifique, presque parfaite, tout en mouvement sur une musique où résonne le thème de Jehan Chardavoine « Une jeune fillette », qui inscrit discrètement dans la destinée tourmentée de M. de Chabannes celle qui sera le dernier amour de cet homme de guerre passé d’un parti à l’autre, puis retiré des armes par pure conscience. Mais la suite du film ne parvient pas à se maintenir à ce niveau. La structure est un peu déséquilibrée entre les parties consacrées à la guerre civile et celles centrées sur l’analyse psychologique : le lien se fait mal entre ces deux volets de l’intrigue. On peine à s'intéresser aux atermoiements des personnages entre obligation, consentement et amour, faute peut-être de consistance dans le jeu des acteurs. Lambert Wilson traite un peu superficiellement Monsieur de Chabannes, pourtant dépeint comme la clef de toute l'histoire. Dans le dossier de presse, l'acteur explique avoir voulu éviter l'écueil du sentimentalisme : il a eu raison, mais n'a pas réussi à donner à son "homme austère" la profondeur qui aurait remplacé l'épanchement. Les jeunes comédiens quant à eux (sauf Raphaël Personnaz qui campe un Duc d’Anjou convainquant), passent souvent à côté de ce qui aurait pu apporter à leur jeu de la substance et à leur personnage un peu de poids.

La nouvelle d’origine était une fable psychologique qui visait à mettre en garde Henriette d’Angleterre contre le danger des intrigues. Le film se veut contemporain et dépeint donc, davantage que la catastrophe sociale et morale d'une femme inconstante, l’écrasement d’un individu par une société hiérarchique et minée par le cynisme politique et la violence. C’est peut-être ce hiatus qui l’empêche de trouver une complète cohérence et de satisfaire pleinement son spectateur, même si l’ensemble reste de haute tenue.
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99609
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

La vie et rien d'autre

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit : 16 févr. 04, 07:45
Johnny Doe a écrit :La vie et rien d'autre

Je continu mon cycle Tavernier. Celui-ci à des allures de long poêmes entre la beauté des sentiments et de l'humour omniprésent et la noirceur du sujet et des chiffres. La guerre d'un point de vue inédit est froide et calculé, de grands moments d'indignations, d'autre un peu plus tourné en dérisions. C'est extrêmement touchant et les 2 interprètes principaux n'ont jamais été aussi bon...
Euh quand même

Ils sont superbes mais ils l'ont été à de nombreuses autres reprises : Sabine Azema est magnifique dans Un dimanche à la campagne et l'interprétation de Noiret dans tous les autres Tavernier n'a rien à envier à celle-ci.
Ah ben si en fait, désormais je suis d'accord. Si j'adore Azema et Noiret dans plein d'autres films, ils se pourrait que Tavernier leurs aient offerts ici leurs plus beaux rôles. Je viens de le revoir et pour moi ce film est un modèle de perfection à tous les niveaux, bien loin de l'académisme mis en avant par Starfix à l’époque de sa sortie et que je n'ai toujours pas digéré. Il fallait vraiment être aveuglé par la mauvaise foi à l'égard du cinéaste pour ne pas voir l'ampleur et la vivacité de sa mise en scène, la perfection de sa direction d'acteurs, l'intelligence du scénario et la qualité absolument sidérante des dialogues.

Il vient intégrer mon quinté Tatav aux côtés de Un dimanche à la campagne : coup de torchon ; Ca commence aujourd'hui ; L627
Avatar de l’utilisateur
Roy Neary
Once upon a time...
Messages : 51384
Inscription : 12 avr. 03, 01:42
Liste DVD

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Roy Neary »

Je crois que Starfix, comme beaucoup de personnes à l'époque (dont moi :oops: ), s'était trop focalisé sur le slogan stupide "Un monument !" dont la prétention et l'autosatisfaction en énormes caractères tout en haut de l'affiche avaient de quoi irriter tous les poils d'un Wookie. :lol: Évidemment, il fallait dépasser cette grosse faute de goût marketing pour se concentrer sur ce beau film et pouvoir l'apprécier.
Image
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99609
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Jeremy Fox »

Roy Neary a écrit : 29 avr. 21, 14:03 Je crois que Starfix, comme beaucoup de personnes à l'époque (dont moi :oops: ), s'était trop focalisé sur le slogan stupide "Un monument !" dont la prétention et l'autosatisfaction en énormes caractères tout en haut de l'affiche avaient de quoi irriter tous les poils d'un Wookie. :lol: Évidemment, il fallait dépasser cette grosse faute de goût marketing pour se concentrer sur ce beau film et pouvoir l'apprécier.
Ah oui maintenant que tu le dis, je me souviens de cette accroche finalement d'une belle lucidité :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
damdouss
Assistant opérateur
Messages : 2925
Inscription : 1 sept. 08, 10:09

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par damdouss »

Les bras m'en tombent. Beaucoup s'attendaient à un hommage appuyé à Tavernier dans le numéro de Positif de mai : une dédicace en édito et une nécrologie de deux pages tout deux écrit par Michel Ciment et c'est tout (c'est mieux que rien certes). On aurait pu s'attendre (dans une actualité en berne) à une couverture et un dossier étoffé questionnant peut-être la filmo de Tavernier mais surtout sa cinéphilie, son empreinte et son héritage. La revue lyonnaise passe à côté selon moi à moins qu'un hommage soit prévu plus tard, ce qui serait somme toute logique... Partie remise espérons.
Dernière modification par damdouss le 3 mai 21, 14:47, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 14060
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Alexandre Angel »

damdouss a écrit : 3 mai 21, 14:44 Les bras m'en tombent. Beaucoup s'attendaient à un hommage appuyé à Tavernier dans le numéro de Positif de mai : une dédicace en édito et une nécrologie de deux pages tout deux écrit par Michel Ciment et c'est tout (c'est mieux que rien certes). On aurait pu s'attendre (dans une actualité en berne) à une couverture et un dossier étoffé questionnant peut-être la filmo de Tavernier mais surtout sa cinéphilie, son empreinte et son héritage. La revue lyonnaise passe à côté selon moi à moins qu'un hommage soit prévu plus tard, ce qui serait somme toute logique...
A mon avis, ce sera pour le numéro de juillet/août : ils ont toujours fait comme ça (parfois à une année de distance).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99609
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Jeremy Fox »

damdouss a écrit : 3 mai 21, 14:44 Les bras m'en tombent. Beaucoup s'attendaient à un hommage appuyé à Tavernier dans le numéro de Positif de mai : une dédicace en édito et une nécrologie de deux pages tout deux écrit par Michel Ciment et c'est tout (c'est mieux que rien certes). On aurait pu s'attendre (dans une actualité en berne) à une couverture et un dossier étoffé questionnant peut-être la filmo de Tavernier mais surtout sa cinéphilie, son empreinte et son héritage. La revue lyonnaise passe à côté selon moi à moins qu'un hommage soit prévu plus tard, ce qui serait somme toute logique...
Ben on va dire qu'un dossier digne de ce nom ne se prépare pas en un petit mois ; donc oui à mon avis un dossier sera prévu bien plus tard, genre à la rentrée.
Avatar de l’utilisateur
damdouss
Assistant opérateur
Messages : 2925
Inscription : 1 sept. 08, 10:09

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par damdouss »

Alexandre Angel a écrit : 3 mai 21, 14:47
damdouss a écrit : 3 mai 21, 14:44 Les bras m'en tombent. Beaucoup s'attendaient à un hommage appuyé à Tavernier dans le numéro de Positif de mai : une dédicace en édito et une nécrologie de deux pages tout deux écrit par Michel Ciment et c'est tout (c'est mieux que rien certes). On aurait pu s'attendre (dans une actualité en berne) à une couverture et un dossier étoffé questionnant peut-être la filmo de Tavernier mais surtout sa cinéphilie, son empreinte et son héritage. La revue lyonnaise passe à côté selon moi à moins qu'un hommage soit prévu plus tard, ce qui serait somme toute logique...
A mon avis, ce sera pour le numéro de juillet/août : ils ont toujours fait comme ça (parfois à une année de distance).
Oui tu as raison : peut-être le temps de faire un dossier complet... Mais je m'attendais à quelque chose de plus marquant dans ce numéro-ci (une couv par exemple)
Avatar de l’utilisateur
-Kaonashi-
Tata Yuyu
Messages : 11428
Inscription : 21 avr. 03, 16:18
Contact :

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par -Kaonashi- »

damdouss a écrit : 3 mai 21, 14:44 Les bras m'en tombent. Beaucoup s'attendaient à un hommage appuyé à Tavernier dans le numéro de Positif de mai : une dédicace en édito et une nécrologie de deux pages tout deux écrit par Michel Ciment et c'est tout (c'est mieux que rien certes). On aurait pu s'attendre (dans une actualité en berne) à une couverture et un dossier étoffé questionnant peut-être la filmo de Tavernier mais surtout sa cinéphilie, son empreinte et son héritage. La revue lyonnaise passe à côté selon moi à moins qu'un hommage soit prévu plus tard, ce qui serait somme toute logique... Partie remise espérons.
Tavernier est mort le 25 mars, ça devait être donc environ 2 semaines avant le bouclage. J'imagine que la nécro et l'édito sont donc des ajouts de quasi-dernière minute.
Image
perso / senscritique.com/-Kaonashi- / Letterboxd
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image
Avatar de l’utilisateur
Boubakar
Mécène hobbit
Messages : 52281
Inscription : 31 juil. 03, 11:50
Contact :

Re: Bertrand Tavernier (1941-2021)

Message par Boubakar »

Alexandre Angel a écrit : 3 mai 21, 14:47
damdouss a écrit : 3 mai 21, 14:44 Les bras m'en tombent. Beaucoup s'attendaient à un hommage appuyé à Tavernier dans le numéro de Positif de mai : une dédicace en édito et une nécrologie de deux pages tout deux écrit par Michel Ciment et c'est tout (c'est mieux que rien certes). On aurait pu s'attendre (dans une actualité en berne) à une couverture et un dossier étoffé questionnant peut-être la filmo de Tavernier mais surtout sa cinéphilie, son empreinte et son héritage. La revue lyonnaise passe à côté selon moi à moins qu'un hommage soit prévu plus tard, ce qui serait somme toute logique...
A mon avis, ce sera pour le numéro de juillet/août : ils ont toujours fait comme ça (parfois à une année de distance).
Comme le fut le numéro d'été 2015 avec un énorme dossier consacré à Alain Resnais, soit an après sa disparition.
Répondre