Scream (Wes Craven - 1996)
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
Première séquence amusante, ensuite on subit pendant une bonne demi-heure un effet d'empilement, de séquences, de personnages, de bruit, avec (pour ma part) une grande difficulté à entrer dans le film. De manière générale :trop de blabla, de correspondances, de personnages plus fonctionnels qu'autre chose... peu de place pour un pur suspense qui dégagerait une séquence forte de l'ensemble. C'est dommage... qu'en restera-t-il la semaine prochaine ?
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
C'est l'aspect contre-productif seriel et citationnel du dispositif. On aboutit forcement a une certaine inanite, vacuite du propos.Gounou a écrit :Première séquence amusante, ensuite on subit pendant une bonne demi-heure un effet d'empilement, de séquences, de personnages, de bruit, avec (pour ma part) une grande difficulté à entrer dans le film.
Rien, je le crains.De manière générale :trop de blabla, de correspondances, de personnages plus fonctionnels qu'autre chose... peu de place pour un pur suspense qui dégagerait une séquence forte de l'ensemble. C'est dommage... qu'en restera-t-il la semaine prochaine ?
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
J'ai bien apprécié pour ma part, et j'ai été completement surpris quand j'ai vu les tueurs, avec le premier et le second, j'en avais trouvé 1 au moins, mais la, j'étais sur que c'etait
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
En relisant ce topic avec des posts datant essentiellement de 2003, on peut s'amuser de la gué-guerre référentielle opposant l'ersatz Scream au sacro-saint Halloween quand on sait désormais que ce dernier n'a inventé ni le slasher, ni la vision subjective avec respiration (on trouve déjà ça dans Black Christmas de Bob Clark). Quant au prologue diablement efficace de Scream remplaçant le whodunit par le wherami et qui trouve même grâce aux yeux des détracteurs du dit film, il s'agit ni plus ni moins d'un décalque bien fichu de la première partie glaçante de When a stranger calls de Fred Walton.
Finalement si toute la branlette méta auto-réflexive sur la répétition et recyclage des mêmes codes et motifs du genre, les mises en abyme, etc. peut devenir usante, elle n'en demeure pas moins justifiée et cohérente.
Finalement si toute la branlette méta auto-réflexive sur la répétition et recyclage des mêmes codes et motifs du genre, les mises en abyme, etc. peut devenir usante, elle n'en demeure pas moins justifiée et cohérente.
Ce petit mot "Pourquoi" est répandu dans tout l'univers depuis le premier jour de la création, Madame, et toute la nature crie à chaque instant à son créateur : "Pourquoi ?"
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
J'ai trouvé ça pas si mal, en fait... Néanmoins, le film aurait à mon sens dû s'arrêter au moment où
Ah, c'est peut-être pas très important mais la petite pique envers Robert Rodriguez est très bien trouvée.
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Ah, c'est peut-être pas très important mais la petite pique envers Robert Rodriguez est très bien trouvée.
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
ça n'est pas vraiment une pique. Rodriguez a réellement tourné les scènes de Stab (utilisées dans SCREAM2).MJ a écrit : Ah, c'est peut-être pas très important mais la petite pique envers Robert Rodriguez est très bien trouvée.
This time, the footage from Stab includes the credit "A Robert Rodriguez Film." Rodriguez really did direct the footage, and also made Grindhouse (2007) co-starring Scream's Rose McGowan and Scream 4's Marley Shelton.
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
Ah bon, j'étais sur pour ma part que c'était une pique... j'en etais meme mort de rire...
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
Moi aussi, j'avais un peu ri...avant de regarder à ma gauche la tronche de 7swans, qui semblait indiquer que tout ceci n'était que référentiel. Du coup, j'ai eu un peu honte sur le coup...
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
C'est référentiel, mais vu le contexte, c'est aussi très marrant.Ratatouille a écrit :Moi aussi, j'avais un peu ri...avant de regarder à ma gauche la tronche de 7swans, qui semblait indiquer que tout ceci n'était que référentiel. Du coup, j'ai eu un peu honte sur le coup...
Donc tu pouvais pouffer (un peu comme le gros gigot qui se gondolait derrière nous... une parente à toi?)
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
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Ca se laisse voir, mais c'est très en dessous des autres opus, c'est ultra prévisible, ça fait pas très peur. Et pour les scènes gores ils en ont fait trop notamment dans la dernière partie qui est tellement excessive qu'on finit par se désintéresser de tout ça. L'identité des tueurs relève un peu le niveau mais sans plus. Cela dit Neve Campbell est toujours aussi mignonne, par contre Courteney Cox on dirait qu'elle a passé sur la table de McNamara et Troy .
Ca se laisse voir, mais c'est très en dessous des autres opus, c'est ultra prévisible, ça fait pas très peur. Et pour les scènes gores ils en ont fait trop notamment dans la dernière partie qui est tellement excessive qu'on finit par se désintéresser de tout ça. L'identité des tueurs relève un peu le niveau mais sans plus. Cela dit Neve Campbell est toujours aussi mignonne, par contre Courteney Cox on dirait qu'elle a passé sur la table de McNamara et Troy .
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
Recyclage d'une franchise à succès des années 90? A priori pas besoin d'aller voir le film, on a déjà peur. Mais on y va quand même, par curiosité, par nostalgie et pour rigoler prétexte-t-on. Et dès le début qui résume le débat du forum Dvdclassik sur les films d'horreur, on comprend que Scream est toujours Scream, la saga des années 90 qui revient nous faire coucou pour voir si on a bien grandi, qui restera générationnelle jusqu'au bout. Craven fait ce qu'on pouvait attendre, adapter le procédé originel à l'époque où le téléphone portable n'est plus qu'un moyen de communication à distance parmi d'autres, vaguement obsolète, et où ne se sert plus que de son téléphone fixe au bureau. Mais il ne l'adapte pas à la nouvelle génération qui n'a pas eu de vie avant Youtube et Facebook. Il regarde cette génération un peu comme un vieux con. Mais le spectateur qui va voir Scream 4 par nostalgie est aussi un vieux con lorsqu'il s'agit de regarder ses cadets. Un film de vieux con pour vieux con donc, mais qui est aussi un slasher efficace (ce n'est pas l'avis de tout le monde mais je marche facilement aux slashers) et gore comme il faut, qui arrive à surprendre dans sa dernière partie. Vous l'aurez compris, j'ai bien aimé.
- Demi-Lune
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
Découverte à retardement de Scream premier et second du nom (c'était comme Matrix, tout le monde ne parlait que de ça à la récré du collège et si tu les avais pas vus, t'étais le dernier des ringards), et je dois avouer être plutôt mitigé.
OK, Neve Campbell est bonne, Craven en a encore un peu sous le coude niveau réal', et il se dégage près de vingt ans plus tard un sacré charme lié à l'imagerie 90's.
Mais à côté de ça, le premier Scream me semble pécher sur deux points majeurs.
L'aspect référentiel du scénario semble encore plus lourd à l'heure où le nec le plus ultra semble aujourd'hui d'exhiber ses influences comme des fins en soi. La mise en abyme de Kevin Williamson était peut-être sympa à l'époque, mais là j'ai surtout eu l'impression d'un petit malin qui cherche constamment à te faire comprendre qu'il maîtrise son sujet, au prix de toute spontanéité et fraîcheur (même la séquence d'ouverture, qui est ce qu'il y a de mieux dans le film, est totalement tributaire de Terreur sur la ligne). Ça fait des courbettes à Halloween mais on est loin du compte.
Ensuite, je suis gêné par l'aspect ouvertement ludique du film. Je sais bien qu'on regarde un slasher en sachant pertinemment d'avance qu'un des principaux enjeux sera la manière dont seront orchestrés le suspense et l'inévitable mise à mort : les codes dramatiques du genre font qu'il y a nécessairement une forme de jeu entre le spectateur, qui vient chercher des sensations fortes en connaissance de cause, et le réalisateur. Mais je pense que les meilleurs slashers n'oublient jamais un ingrédient déterminant : la peur, le malaise. L'inconfort. On doit stresser pour le personnage mis en danger, on doit craindre autant que lui les apparitions du tueur parce que la perspective de la mort dans des conditions atroces provoque une réaction viscérale. Or pour moi le grand problème de Scream, c'est que cette réaction viscérale, elle est très rare. Et elle est très rare parce que la finalité du suspense n'est plus tellement l'épouvante, mais une forme de plaisir. Et ça, ça me dérange quand même beaucoup, comme avec les suites de Freddy, lorsqu'il est devenu un tueur cool. C'est Ghostface le vrai "héros", il est marrant avec sa gestuelle cartoonesque, ses facéties de gosse et tous les trucs qu'il se prend dans la gueule. L'ouverture du film mise à part, son jeu aux dépens de ses victimes provoque un suspense non plus fondé sur la peur mais sur une forme de jubilation (mais où est-il ?), on passe de son côté... tout cela baigne dans une ambiance tellement ludique et décontractée que le fait qu'il poignarde un ou une innocente n'inspire pas grand-chose, ce que je trouve vraiment problématique (je veux pas faire mon psychanalyste à deux balles, mais que le film ait inspiré de sordides faits divers n'est peut-être pas tellement étonnant).
J'ai cru avec l'ouverture de Scream 2 que Craven avait trouvé une solution à l'entre-deux intenable du premier film : miser sur un cynisme désabusé avec cette projection du film dans le film Stab et cette cohorte de nerds grimés en Ghostface qui gesticulent dans la salle comme des teubés et poignardent dans le vide comme d'autres jouent au sabre-laser dans les conventions Star Wars. Une façon intelligente de prendre ses distances et de faire son auto-critique avec le traitement relativement fun du boogeyman dans Scream. Malheureusement, ce second épisode ne tient pas vraiment sur la durée. Une ou deux bonnes séquences perdues dans un ensemble très plat et peu inspiré. Les vingt dernières minutes dans le théâtre font pitié.
OK, Neve Campbell est bonne, Craven en a encore un peu sous le coude niveau réal', et il se dégage près de vingt ans plus tard un sacré charme lié à l'imagerie 90's.
Mais à côté de ça, le premier Scream me semble pécher sur deux points majeurs.
L'aspect référentiel du scénario semble encore plus lourd à l'heure où le nec le plus ultra semble aujourd'hui d'exhiber ses influences comme des fins en soi. La mise en abyme de Kevin Williamson était peut-être sympa à l'époque, mais là j'ai surtout eu l'impression d'un petit malin qui cherche constamment à te faire comprendre qu'il maîtrise son sujet, au prix de toute spontanéité et fraîcheur (même la séquence d'ouverture, qui est ce qu'il y a de mieux dans le film, est totalement tributaire de Terreur sur la ligne). Ça fait des courbettes à Halloween mais on est loin du compte.
Ensuite, je suis gêné par l'aspect ouvertement ludique du film. Je sais bien qu'on regarde un slasher en sachant pertinemment d'avance qu'un des principaux enjeux sera la manière dont seront orchestrés le suspense et l'inévitable mise à mort : les codes dramatiques du genre font qu'il y a nécessairement une forme de jeu entre le spectateur, qui vient chercher des sensations fortes en connaissance de cause, et le réalisateur. Mais je pense que les meilleurs slashers n'oublient jamais un ingrédient déterminant : la peur, le malaise. L'inconfort. On doit stresser pour le personnage mis en danger, on doit craindre autant que lui les apparitions du tueur parce que la perspective de la mort dans des conditions atroces provoque une réaction viscérale. Or pour moi le grand problème de Scream, c'est que cette réaction viscérale, elle est très rare. Et elle est très rare parce que la finalité du suspense n'est plus tellement l'épouvante, mais une forme de plaisir. Et ça, ça me dérange quand même beaucoup, comme avec les suites de Freddy, lorsqu'il est devenu un tueur cool. C'est Ghostface le vrai "héros", il est marrant avec sa gestuelle cartoonesque, ses facéties de gosse et tous les trucs qu'il se prend dans la gueule. L'ouverture du film mise à part, son jeu aux dépens de ses victimes provoque un suspense non plus fondé sur la peur mais sur une forme de jubilation (mais où est-il ?), on passe de son côté... tout cela baigne dans une ambiance tellement ludique et décontractée que le fait qu'il poignarde un ou une innocente n'inspire pas grand-chose, ce que je trouve vraiment problématique (je veux pas faire mon psychanalyste à deux balles, mais que le film ait inspiré de sordides faits divers n'est peut-être pas tellement étonnant).
J'ai cru avec l'ouverture de Scream 2 que Craven avait trouvé une solution à l'entre-deux intenable du premier film : miser sur un cynisme désabusé avec cette projection du film dans le film Stab et cette cohorte de nerds grimés en Ghostface qui gesticulent dans la salle comme des teubés et poignardent dans le vide comme d'autres jouent au sabre-laser dans les conventions Star Wars. Une façon intelligente de prendre ses distances et de faire son auto-critique avec le traitement relativement fun du boogeyman dans Scream. Malheureusement, ce second épisode ne tient pas vraiment sur la durée. Une ou deux bonnes séquences perdues dans un ensemble très plat et peu inspiré. Les vingt dernières minutes dans le théâtre font pitié.
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
Je te confirme qu'elle l'était. C'est sûr qu'en découvrant Scream 20 ans après, on ne perçoit peut-être plus l'originalité de cette déconstruction permanente du genre, qui a été depuis ultra rabachée.Demi-Lune a écrit :La mise en abyme de Kevin Williamson était peut-être sympa à l'époque..
Tu passes de son côté parce que tu es peut-être un peu pervers! Plus sérieusement, en ce qui me concerne, j'ai toujours les chocottes, notamment pour le personnage de Neve Campbell évidemment (auquel un spectateur sain d'esprit est normalement davantage susceptible de s'identifier). A aucun moment, je n'éprouve l'envie qu'elle soit trucidée ou une forme de plaisir à la voir se faire pourchasser. Ghostface n'est certes pas toujours très adroit, et l'on peut s'amuser de ses maladresses ça et là. Il n'empêche, ses apparitions et ses méfaits ne sont jamais traités avec légèreté, sur le mode comique. Le côté ludique et la jubilation afférente n'émanent pas de ces moments là, mais de la déconstruction (essentiellement à travers les dialogues entre chaque scène de tension) qui joue sur nos attentes pour mieux les déjouer.Demi-Lune a écrit :Mais je pense que les meilleurs slashers n'oublient jamais un ingrédient déterminant : la peur, le malaise. L'inconfort. On doit stresser pour le personnage mis en danger, on doit craindre autant que lui les apparitions du tueur parce que la perspective de la mort dans des conditions atroces provoque une réaction viscérale. Or pour moi le grand problème de Scream, c'est que cette réaction viscérale, elle est très rare. Et elle est très rare parce que la finalité du suspense n'est plus tellement l'épouvante, mais une forme de plaisir. Et ça, ça me dérange quand même beaucoup, comme avec les suites de Freddy, lorsqu'il est devenu un tueur cool. C'est Ghostface le vrai "héros", il est marrant avec sa gestuelle cartoonesque, ses facéties de gosse et tous les trucs qu'il se prend dans la gueule. L'ouverture du film mise à part, son jeu aux dépens de ses victimes provoque un suspense non plus fondé sur la peur mais sur une forme de jubilation (mais où est-il ?), on passe de son côté...
Pour moi, le suspense est donc bien en partie fondé sur la peur. Mais pas seulement. Il est aussi, presque essentiellement, fondé sur la question de l'identité du tueur. Au cours du film, le spectateur suspecte à peu près tous les personnages, et chaque nouvelle séquence est susceptible de le faire changer d'avis, en multipliant les fausses pistes. La jubilation (de traquer chaque petit indice et de se faire balader) intervient à ce niveau là, tant il s'agit d'un excellent whodunit.
Dernière modification par jay le 14 mai 15, 00:55, modifié 1 fois.
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
C'est vrai. Mais ça ne date pas de Scream.Demi-Lune a écrit :C'est Ghostface le vrai "héros", il est marrant avec sa gestuelle cartoonesque, ses facéties de gosse et tous les trucs qu'il se prend dans la gueule. L'ouverture du film mise à part, son jeu aux dépens de ses victimes provoque un suspense non plus fondé sur la peur mais sur une forme de jubilation (mais où est-il ?), on passe de son côté...
Déjà, Carpenter avait accepté - à contre-coeur - de diriger la suite d'Halloween. Il s'était alors assurer que, cette fois, Myers ne reviendrait pas (d'où Halloween III, sans le croque-mitaine). Mais les producteurs ont vite rectifié le tir, ont ressucité Myers et l'ont remis au centre de la série...
Craven avait également fait de Freddy une star, dès le 3ème opus, en appuyant sur l'aspect clownesque du grand-brulé.
Massacre à la Tronçonneuse II aussi se plaçait du coté de la famille de barge, la tournant en ridicule. Contre-pied exact du film original.
Même Jason de Vendredi 13 (plutôt hostile dans le second opus) a finit par se faire applaudir à chaque intervention.
Etc, etc, etc.
Quand Scream est arrivé, le genre était déjà mort et enterré dans une épaisse couche de second degrés et de dérision, et le tueur n'était plus source d'angoisse mais d'intérêt.
Dérangeant moralement, je ne sais pas, mais contre-productif, je ne te le fais pas dire.
- Shin Cyberlapinou
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Re: Scream (Wes Craven - 1996)
Pendant longtemps Scream a été ma bête noire, un produit cynique confortant le grand public dans l'idée que les films d'horreur c'est quand même un peu con, en cela très représentatif de la posture de petit malin de Kevin Williamson et de la lassitude de Craven, de plus en plus à l'étroit dans ses habits de "maître de l'horreur*"..
Aujourd'hui je suis plus nuancé: on ne s'ennuie pas, il y a un relatif savoir faire, on s'amuse somme toute à se la jouer autant ou plus cinéphile que Ghostface** et bon, Scream a quand même relancé le film d'horreur, genre alors passablement moribond. Ensuite dans le genre film d'horreur référencé et pété de mise en abîme, La cabane dans les bois offre de meilleurs acteurs (Richard Jenkins!), des influences beaucoup mieux digérées et intégrées à la narration (combien de fois Williamson interrompt-il le récit pour laisser un personnage longuement exposer les règles et références du genre?) et une mise en abyme allant beaucoup/encore plus loin dans la symbolique (
* Malgré quelques réussistes ponctuelles je ne vois toujours comment on peut mettre ce mec dans la même phrase que Raimi, Carpenter ou Cronenberg première époque.
** Instant réac/alarmiste: Scream a "inspiré" quelques faits divers sordides le plus souvent commis par des adolescents, et j'ai tendance à penser que le film a pour le coup une "responsabilité" en montrant un tueur "réaliste" dominateur jouissant ouvertement de sa supériorité et avec lequel les auteurs s'amusent beaucoup plus que les personnages de gentils platement fonctionnels. On est loin des zombies abstraits à la Jason/Michael Myers et des clowns outranciers façon Freddy, et en cela je comprends le raisonnement de Demi-Lune.
Aujourd'hui je suis plus nuancé: on ne s'ennuie pas, il y a un relatif savoir faire, on s'amuse somme toute à se la jouer autant ou plus cinéphile que Ghostface** et bon, Scream a quand même relancé le film d'horreur, genre alors passablement moribond. Ensuite dans le genre film d'horreur référencé et pété de mise en abîme, La cabane dans les bois offre de meilleurs acteurs (Richard Jenkins!), des influences beaucoup mieux digérées et intégrées à la narration (combien de fois Williamson interrompt-il le récit pour laisser un personnage longuement exposer les règles et références du genre?) et une mise en abyme allant beaucoup/encore plus loin dans la symbolique (
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* Malgré quelques réussistes ponctuelles je ne vois toujours comment on peut mettre ce mec dans la même phrase que Raimi, Carpenter ou Cronenberg première époque.
** Instant réac/alarmiste: Scream a "inspiré" quelques faits divers sordides le plus souvent commis par des adolescents, et j'ai tendance à penser que le film a pour le coup une "responsabilité" en montrant un tueur "réaliste" dominateur jouissant ouvertement de sa supériorité et avec lequel les auteurs s'amusent beaucoup plus que les personnages de gentils platement fonctionnels. On est loin des zombies abstraits à la Jason/Michael Myers et des clowns outranciers façon Freddy, et en cela je comprends le raisonnement de Demi-Lune.