Scream (Wes Craven - 1996)

[mannhunter]

je considère Wes Craven comme un traître du cinéma de genre...

Je précise quand même que ce n'est pas moi qui ai dit ça, mais un certain Ratatouille

ok...mea culpa alors!

[El Dadal]

Vu le premier sur Canal à l'époque. J'étais au collège, tout le monde ne jurait que par ça. Autant dire que ça a été une totale déconfiture. Passée la scène d'intro que j'avais trouvée potable mais poussive, le reste était extrêmement long et pénible.
Je crois que c'est dans le 2 qu'il y a la meuf insupportable qui gueule dans le cinéma ? Je me souviens surtout de la vengeance opérée dans Scary Movie, film nul aussi mais dont cette scène rattrapait tout.
Pas vu le reste, pas envie. Tout ce côté méta/petit malin mais en fait poussif et con comme la lune (qu'on trouvait déjà dans le dernier Freddy de Craven), je n'ai jamais pu tolérer. Le pire, c'est qu'en plus de cette tendance qui à dynamité le cinéma d'horreur pendant de longues années, ça a aussi généré un mouvement de balancier tout aussi nauséabond avec les trucs extrêmes et premier degré qui ont suivi et pullulé dans les années 2000.
Non, vraiment, Scream, c'est le mal.

[mannhunter]

Scream, c'est le mal.

Et le cinéma de Wes Craven en général?

[El Dadal]

Le premier Freddy est une perle, un film novateur avec beaucoup de choses à gratter sous la surface. Un grand concept et beaucoup d'intuitions de mise en scène qui l'auront transformé en classique instantané. Rien que pour ça...
Sinon, j'ai beaucoup d'admiration pour L'emprise des ténèbres, j'aime bien Deadly Blessing qui soigne son ambiance, et La dernière maison sur la gauche reste encore à ce jour un des films les plus perturbants que j'ai pu voir. Le sous-sol de la peur tire en longueur mais reste fun (Everett McGill en combi cuir, faut le voir pour le croire ). Shocker et Swamp Thing portent en eux beaucoup de promesses mais sont objectivement ratés, avec une inaptitude latente de Craven a fournir des troisièmes actes satisfaisants. La colline a des yeux, encore un super concept mais le rythme est anémique et je préfère de beaucoup le remake d'Aja. Son Vampire à Brooklyn est nul mais rigolo.
Par contre, beaucoup de tendresse pour l'homme, et j'aimais l'entendre parler de cinéma.

[7swans]

Un de mes films préférés. J'ai 13 ans quand le film sort, il mettra quelques mois à arriver à la MJC de ma ville. Petite appréhension au moment de prendre mon ticket (le film est interdit au -16 ans) mais ça passe nickel (mon pote Guillaume n'aura pas cette chance et se fera recaler 2 fois).

Je vais pas mentir, le film m'a pas mal obsédé.
La BO passait en continu chez moi (Red Right Hand, Don't Fear the Reaper... C'était quelque chose) et je passais pas mal de temps sur des sites obscurs à creuser cette "théorie du 3ème tueur" qui tournait déjà à l'époque.

Je me souviens qu'il y avait sur la VHS, un Making of en bonus avec des extraits du tournage. Un avant goût des DVD à venir.

Mon père avait collé l'affiche du film sur le mur au dessus de mon lit, comme du papier peint. Ma première affiche en 120x160 maintenant que j'y pense (format que je collectionne).

Le film n'a pas pris une ride, toujours aussi malin, tendu, drôle. Il dépasse largement le canevas du Slasher classique.
Probablement ma saga d'horreur préférée avec les Phantasm et les Freddy (on en déduit tout le bien que je pense de Wes Craven - j'avais d'ailleurs encadré une photo de Craven pleine page issue d'un Première ou Studio, avec cette citation "Tout ce qui est imprévisible fascine le public").

Peut être aussi mon premier Dimension Films (filiale "série B" de Miramax).

[mannhunter]

Le premier Freddy est une perle, un film novateur avec beaucoup de choses à gratter sous la surface. Un grand concept et beaucoup d'intuitions de mise en scène qui l'auront transformé en classique instantané. Rien que pour ça...
Sinon, j'ai beaucoup d'admiration pour L'emprise des ténèbres, j'aime bien Deadly Blessing qui soigne son ambiance, et La dernière maison sur la gauche reste encore à ce jour un des films les plus perturbants que j'ai pu voir. Le sous-sol de la peur tire en longueur mais reste fun (Everett McGill en combi cuir, faut le voir pour le croire ). Shocker et Swamp Thing portent en eux beaucoup de promesses mais sont objectivement ratés, avec une inaptitude latente de Craven a fournir des troisièmes actes satisfaisants.
Par contre, beaucoup de tendresse pour l'homme, et j'aimais l'entendre parler de cinéma.

d'accord avec tout ça, et j'ajoute aussi "Scream et "Red eye" dans les réussites!

Le film n'a pas pris une ride, toujours aussi malin, tendu, drôle. Il dépasse largement le canevas du Slasher classique.
Probablement ma saga d'horreur préférée avec les Phantasm et les Freddy (on en déduit tout le bien que je pense de Wes Craven -)

Les Freddy épisodes 4, 5 et 6 j'ai quand même du mal à la revoyure, malgré quelques effets spéciaux et décors sympas ici et là..

[7swans]

Le film n'a pas pris une ride, toujours aussi malin, tendu, drôle. Il dépasse largement le canevas du Slasher classique.
Probablement ma saga d'horreur préférée avec les Phantasm et les Freddy (on en déduit tout le bien que je pense de Wes Craven -)

Les Freddy épisodes 4, 5 et 6 j'ai quand même du mal à la revoyure, malgré quelques effets spéciaux et décors sympas ici et là..

Je l'ai déjà dit dans un topic plus approprié, mais les Freddy ne fonctionnent qu'en numéros impairs.
En reconnaissant toutes les énormes limites et fautes de goûts de tous les films (sauf le 1 qui est parfait) de la Saga, je reste fasciné par ce personnage créé par Wes Craven, et ce pitch absolument incroyable (les rêves peuvent tuer, c'est la porte d'entrée à tout un champ de pensée).

Sinon, pour en revenir à Scream (c'est à dire à moi), pour enfoncer le clou, j'avais aussi (comme des milliers de français), le masque du tueur. D'ailleurs un petit détail (et marqueur générationnel fort) qu'on retrouve dans le film Play.

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Bref, je peux dire que je considère Wes Craven comme un traître du cinéma de genre...

En fait, le seul à "blâmer" dans cette affaire, c'est Kevin Williamson...

Et c'est Kevin qui prend!
Pourtant ce qu'il aura fait de mieux, et plus généralement sa meilleure période :
96 - scénario de Scream
97 - scénario de Scream 2
98 - scénario de The Faculty
98 - création de Dawson's Creek

[-magik-]

je passais pas mal de temps sur des sites obscurs à creuser cette "théorie du 3ème tueur" qui tournait déjà à l'époque

C’est quoi cette théorie ? J’en ai jamais entendu parler.

[7swans]

je passais pas mal de temps sur des sites obscurs à creuser cette "théorie du 3ème tueur" qui tournait déjà à l'époque

C’est quoi cette théorie ? J’en ai jamais entendu parler.

Je ne me souviens plus ce qui avait bien pu déclencher cette théorie à l'époque (probable que le film passionnait et donnait envie aux spectateurs de s'impliquer, de creuser).

Perso, j'étais comme ça :


(Et à cette époque seul Scream était sorti - peut être Scream 2 aussi).

Maintenant (pour répondre à ta question), tu peux retrouver des dizaines de pistes différentes pour nourrir cette théorie, sur le net en tapant third killer theory Scream, mais c'est un peu comme Room 237, c'est un jeu...

Le premier lien qui ressort pour moi, par exemple :
https://scream.fandom.com/wiki/Third_Killer_(Movies)

[cinéfile]

D'ailleurs,

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l'issue du troisième film y fait assez clairement référence

[7swans]

D'ailleurs,

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l'issue du troisième film y fait assez clairement référence

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Oui, je pensais à ça aussi, de manière assez bâclée et en tout cas décevante.
C'est aussi pour ça que je précisais que ça chauffait surtout à la sortie de Scream 1 et 2. Avant que cela soit formalisé dans le 3ème.
A savoir si c'était effectivement prévu depuis le début ou si les élucubrations des internautes ont orientés ce 3ème épisode...

[-magik-]

Il faudrait que je les revoie, je me souviens très bien du premier mais beaucoup moins des suivants.

[mannhunter]

SCREAM 5:

Une nouvelle séquelle (ou requel?) dispensable, le plus faible de la série probablement...disons que pendant une heure ça se regarde sans trop de difficulté -la nostalgie 90's doit jouer!- mais ça s'enlise ensuite, ça sent vraiment le déjà vu le réchauffé avec notamment cette ouverture et cette dernière partie qui remakent laborieusement l'original de Craven.

Assez brutal, assez sanglant dans les meurtres, le plaisir de revoir Neve Campbell et David Arquette qui viennent cachetonner, mais il n'y a pas de scène qui se détache ou qui surprend, comme la fameuse ouverture du premier, celle du 2 ou la traque de Sidney dans sa maison reconstituée du 3 par exemple, à ce niveau le savoir faire de Craven manque clairement là, la réalisation ici est plan-plan avec un Scope étriqué, trop de plans serrés, gros plans, lumière bof...influence Netflixienne d'ailleurs cité dans les dialogues?

[tchi-tcha]

Un influent classikien à l'oeil vif et au poil soyeux a bien mieux résumé Scream 5 dans le topic des notes que je ne saurais le faire.
J'espère qu'il ne m'en voudra pas de le citer respectueusement ici :

Scream 3,5/10
(Non seulement ce cinquième épisode est un slasher meta (coucou Paroju), mais c'est aussi un requel (re-coucou Paroju, puisqu'on est dans un slasher meta un des personnages du film t'en donnera la définition). C'est pas terrible mais ça aurait pu être pire, un hommage à Wes Craven entre fan-fiction et épisode de réunion façon Friends avec un visage de Courtney Cox aussi flippant que le masque du tueur. Assez saignant par moments, d'où son interdiction aux moins de 16 ans.)

Le "petit maître" Wes Craven a tout de même davantage brillé par ses idées (ses croquemitaines, ses créatures iconiques) que par sa stricte mise en scène. Il a fallu attendre le premier Scream pour que je me dise que, tiens, il sait soigner ses plans, celui-là, quand il veut. Parce que à l'exception de L'Emprise des Ténèbres dont la forme servait plutôt bien le fond, on ne peut pas dire que L'Amie Mortelle, Shocker ou Le Sous-Sol de la Peur soient des leçons de cinéma à chaque image.

(...)

Des idées de mise en scène, on peut en trouver dans le "requel" de Scream, mais elles viennent systématiquement d'ailleurs, simples citations de fans au service de la fan-fiction que constitue cet épisode. Si on ajoute un dernier acte méta-con au carré, ma note de 3,5/10 est finalement indulgente. Mais comme je ne veux pas faire semblant de l'avoir viscéralement détesté, je ne descendrai pas plus bas non plus.

Finalement, le principal problème de Scream (1996), ce sont ses suites et toutes les saloperies qu'il a engendré, avec les Scary Movie pour bien enfoncer définitivement les derniers clous du cercueil. Et après Matrix Resurrections, ce Scream (2022) est le deuxième film en un mois que je m'inflige où les auteurs crachent dans la soupe en se la jouant méta pas dupes vis-à-vis du studio qui les finance. Tant mieux pour eux si ça les amuse de se moquer ouvertement du manque de créativité d'Hollywood qui ne jure plus que par les franchises, les remakes et les reboots, mais en attendant ce n'est pas leur film qui va relever le niveau.
Ce que Wile E. a parfaitement résumé avec son jeu de mots : meta-stase.

+1

(C'est pénible, dans ce topic ou dans le sujet général Wes Craven, ce refus d'accorder au réalisateur au minimum le statut de petit maître. La Créature du Marais n'est pas Shining, on est bien d'accord, mais ça reste hautement fréquentable et tout à fait sympatoche. C'est fou cette manie d'avoir la dent dure contre le père Craven... )

[shubby]

Pas encore vu le 5, mais revu le 1 & découvert avec grand plaisir les 2 & 3 que je n'avais jamais vus. Ca fait un bien fou de voir un mec capable de jouer avec le genre tout en en respectant des codes auxquels il a contribué à la création. Placement de caméra, jeu avec les perso, les décors : c'est génial, extrêmement ludique. Pour s'en rendre compte, il suffit de subir l'intro du dernier Resident Evil en date, qui présente tout ce qu'il ne faut pas faire en à peine 5mn.
Sream 3 est un festival d'idées de mise en scène qui font mouche. La chasse ds la maison de studio, celle, finale, ds la baraque blindée de passages secrets du producteur, ça évoque autant De palma que Tsui Hark. Craven, déjà, tt simplement, oui. Le plan final du 3 jouant avec une simple porte ouverte et un regard - il faut aussi parler de la chouette direction d'acteur générale - est excellement bien trouvé. On n'est pas loin de la meilleur chute de slasher ever amha. C'en est presque poétique.
Bon, le 4 maintenant...