Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Alexandre Angel
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par Alexandre Angel »

El Dadal a écrit : 15 déc. 21, 15:11 Mais j'imagine que ça peut se comprendre, les conversations étant effectivement devenues étrangement passionnantes depuis que Thaddeus a arrêté d'écrire :evil:
Ce n'est pas tout à fait faux (j'ai bien compris la charge ironique de ta fausse affirmation).

C'est que la démarche de Thaddeus procède (quelque soient ses particularismes, comme ce goût du classement, de la traçabilité) à la fois de l'expression exaltée de sa subjectivité comme d'une volonté de procéder à une hiérarchisation des œuvres. Sur tous les films réalisés depuis les débuts du cinéma, il n'est pas difficile de comprendre que seule une minorité est extraordinaire. Que l'explorateur en herbe se rassure : celle-ci reste pléthorique.
Il ne devrait pas non plus être si ardu de comprendre que, bien que le cinéma continue, vaille que vaille, son bonhomme de chemin, et qu'il y aura toujours de beaux films, sous bien des angles, la messe a été dite au milieu du XXème siècle, sans, bien évidemment, qu'une quelconque et artificielle frontière vienne, tout brutalement, créer un point de non-retour (la preuve, ce Mulholland Drive qui a émerveillé tant de monde).

Or, sur ce forum, mais c'est le reflet du présent, tout se passe, globalement, comme si les films se suivaient en un flux indistinct que relaieraient toutes les subjectivités possibles et imaginables, générant une sorte de nivellement étal (sans qu'il soit du tout question de bon ou de mauvais goût, ce n'est pas du tout la question- les gens ayant plutôt bon goût dans l'ensemble) qui verrait comme grande perdante la notion d'approfondissement.
Or Thaddeus, qu'on soit ou non en phase avec les thèmes qu'il aborde (Star Wars n'a pas mon émerveillement) a le mérite de recentrer l'attention sur l'œil du cyclone, c'est à dire sur ce qui, dans le cinéma tel qu'il nous est légué, induit la passion.
Je ne dis pas que la passion manque sur ce forum mais plutôt le goût de l'approfondissement, de la souplesse intellectuelle, de la curiosité dans la relation avec les œuvres du passé, du temps pris au temps pour interroger notre rapport au cinéma, et partant, au sentiment esthétique (qui génère peu de profit il est vrai) en général. On y est, bien sûr, pas obligé. Mais on est pas non plus obligé d'en s'en sentir privé quand on navigue sur un forum dédié, à ce qu'il semble, au 7ème art.
C'est donc une forme de résistance à l'air du temps que peuvent éventuellement incarner les interventions passionnées d'un Thaddeus Papam :oops:
En même temps qu'une espèce de colonne vertébrale rhétorique sur laquelle il pourrait être plaisant de rebondir.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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tchi-tcha
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par tchi-tcha »

Désaccord complet avec Alexandre Angel qui sur-interprète pleine charge.
(le topic s'y prête, il est vrai)

Je pense que Thaddeus a simplement voulu fêter Noël avant l'heure et faire un petit coucou aux anciens en postant plein de textes dans plein de sections pour n'oublier personne. Et il en a même dédicacé un à un petit nouveau (qui l'en remercie encore, même si à tout prendre j'aurais préféré le même exercice sur un Brigadoon plutôt que Mulholland Drive, mais c'est bien pour chipoter).
Donc bref, c'était son cadeau de Noël aux classikiens :)

Et moins que de "résistance", je préfère penser qu'il s'agit davantage d'une saine indifférence à l'air du temps.
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Jeremy Fox
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par Jeremy Fox »

tchi-tcha a écrit : 15 déc. 21, 20:12 j'aurais préféré le même exercice sur un Brigadoon
Il ne l'a pas fait car il a dû penser qu'il n'aurait pas pû être plus dithyrambique et passionné que moi :mrgreen:
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Alexandre Angel
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par Alexandre Angel »

tchi-tcha a écrit : 15 déc. 21, 20:12 Et moins que de "résistance", je préfère penser qu'il s'agit davantage d'une saine indifférence à l'air du temps.
Allez, j'adhère.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Thaddeus
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par Thaddeus »

Alors, le plus brièvement possible.

Je commence par répondre à tchi-tcha, à qui j'ai dédicacé ce texte dans un esprit de pure taquinerie amicale (j'espère bien que tu l'as compris). Pour comprendre pourquoi, il faut reprendre le fil des évènements à la source. Tout a commencé il y a quelques jours dans la section "Hors-sujet", où je déplorais la disparition d'une fonction de mise en forme du texte qui me plaisait bien et que j'utilisais systématiquement (le justifié). J'avais alors l'intention de poster un texte et un seul (sans savoir encore sur quel film... Alien ? Les Fleurs de Shanghai ? Rencontres du troisième type ?). Là-dessus, quelques vieilles connaissances foruméennes viennent dans le topic en question me faire un petit coucou. Je change alors mon fusil d'épaule, en me disant que je vais piocher dans les Tops 15/20 de chacun d'entre eux et voir si je n'aurais pas un texte de dispo (c'était le cas pour tous - bon, j'ai aussi ajouté le Scorsese pour Supfiction, juste parce que j'en ai fini la rédaction avant-hier...). Entre-temps, tchi-tcha, tu réactives le topic MD en expliquant ton désarroi (ou ta perplexité, pour reprendre ton terme) devant le statut gagné par l'oeuvre de Lynch. L'occasion était trop belle de t'adresser ce texte-ci, qui à défaut de te convaincre sur ton appréciation du film (ce n'était bien évidemment pas du tout mon intention) pouvait peut-être un peu éclairer à tes yeux l'étrange phénomène qui l'entourait. Ce texte n'engage que moi, mais il explique pourquoi, en effet, je le trouve absolument sublime et bouleversant, pourquoi je suis loin de limiter à un simple "rêve filmé" ou tout autre définition réductrice.

Que mon écriture soit surchargée, ampoulée, obèse, indigeste, je l'admets complètement (j'avais d'ailleurs pris les devants de l'accusation dans au moins deux paragraphes). C'est un reproche qui me semble légitime et que je suis tout à fait prêt à entendre (je réponds par là également à shubby). Désolé, je ne peux pas écrire autrement, surtout lorsque je parle d'un Mulholland Drive ou d'un Star Wars. Me faire remarquer que l'on trouve cela pénible ou insupportable à lire ne me pose aucun problème... mais j'ai beau essayer de faire des efforts, je n'y parviens pas.

A ce grand seigneur d'Alexandre Angel (dont chaque phrase est un régal à lire), je dis merci et bravo. Tu sembles avoir mieux compris que moi-même l'esprit qui m'anime à travers ces quelques textes. Le plus difficile, me semble-t-il, pour écrire un texte intéressant, et de parvenir à trouver un équilibre des plus délicats : celui qui reflète un investissement intime et subjectif tout en rendant compte de la valeur artistique du film en question. Se contenter de dire "c'est génial, j'adore, ça me bouleverse", c'est insuffisant, car on ne parle alors que de soi (et pas du film). Ne s'arrêter qu'à une analyse froide, universitaire, distanciée, si pertinente soit-elle, ne renseigne pas sur l'état d'esprit du rédacteur, sur ce qu'il engage de personnel dans l'oeuvre, sur la manière dont celle-ci lui a parlé. C'est ce point subtil qu'il faut essayer d'atteindre, sans basculer d'un côté ou de l'autre. Savoir défendre le film lui-même (donc formuler des arguments, tenter de montrer comme la forme et le fond sont liés, comment la réussite artistique se mesure), tout en exprimant comme l'entreprise nous fait vibrer le coeur et l'âme (le côté strictement passionnel de la chose). Ce n'est pas évident. Dans le cas de Mulholland Drive, j'avoue volontiers que je verse sans doute excessivement dans le ressenti ; mais ma dévotion à ce film est, il est vrai, complètement irrationnelle.

Dernière chose, qui j'avoue me freine de plus en plus : je ne suis pas sûr qu'un forum de discussion soit le meilleur endroit pour publier ce type de textes (qui auraient plus le place sur un blog, par exemple). Je suis conscient qu'il n'encouragent pas vraiment à la discussion. Des formats plus courts, plus spontanés, seraient sans doute plus appropriés. - Attention : mode "je raconte ma vie" -
Spoiler (cliquez pour afficher)
En fait, je me suis lancé il y a pas mal d'années dans une entreprise un peu folle qui consistait à écrire un texte de ce genre sur exactement 265 films (ni plus, ni moins). Cette liste se fondait sur un protocole très précis établi sur un ordre dégressif de mes réalisateurs préférés. En gros : trois cinéastes auraient chacun droit à six films critiqués, six cinéastes chacun droit à cinq films critiqués, huit cinéastes chacun droit à quatre films critiqués, etc, et pour finir 95 cinéastes chacun critiqués une seule fois. Elle avait pour but d’établir le panorama le plus juste, divers et représentatif possible du "cinéma que j’aime" (étant entendu que mes 100 films préférés all-time y figurent tous). Je suis enfin arrivé à bout du challenge (et je me suis du coup relancé un nouvel objectif d'une bonne cinquantaine de titres supplémentaires :mrgreen: ). J'avais commencé à les publier sur ce forum, mais c'est vrai que j'ai un peu abandonné en cours de route pour des raisons diverses que je ne vais pas expliquer ici. Bref, tout ça pour dire que j'ai encore une bonne centaine de textes dans ma besace... :D
Alexandre Angel a écrit : 15 déc. 21, 19:57Or Thaddeus, qu'on soit ou non en phase avec les thèmes qu'il aborde (Star Wars n'a pas mon émerveillement) a le mérite de recentrer l'attention sur l'œil du cyclone, c'est à dire sur ce qui, dans le cinéma tel qu'il nous est légué, induit la passion.
Merci, c'est très gentil à toi. En fait, la gratification ultime, elle est là : à travers ces textes, je veux rendre à ces films un peu de tout ce qu'il m'ont donné. Je leur dois bien ça. Cette notion de "passion", c'est vraiment fondamental. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je choisis de n'écrire que sur des films que j'aime beaucoup. L'identité d'un spectateur se forge également sur ce qu'il n'aime pas bien sûr, et il peut être tout aussi intéressant de rédiger des critiques négatives, de construire un texte en défaveur d'un film, de rendre compte d'un rejet, mais (pour des questions de préférence, de motivation, de temps aussi), je préfère ne me consacrer qu'à ce qui me fait vibrer.

Sur ce, joyeuses fêtes tout le monde ! :D (et vive Mulholland Drive et le cinéma (© Quentin Tarantino))
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shubby
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par shubby »

Ouais, mais pourquoi exégèse ? Ca fait chaise, eczéma... j'exagère ?
Y'a des mots, qd je les vois ds une chronique, ça fait pas passionné, mais plus réthorique à la mode post cahiers du cinéma, de ce couloir méta qui longe le ciné sans jamais s'y engouffrer vraiment. Chuis pas fan, voilà. Perso, ça m'éloigne plus du média qu'autre chose. Ca tergiverse en parallèle, comme une existence créée sur une base ciné, mais qui éloigne de la matière première. Pour le sens, l'exégèse, c'est du décorticage. Un médecin légiste se penche sur un film. Mort. J'évoque tout un pan de la critique, là, mais c'est pas ma came. Je suis partisan de plus de dérision. On ne fait que graviter après tout.

Sinon, oui, Mulholland Drive est un chef d'oeuvre aussi pour ma pomme. Un cauchemar qui explicite par de simples sentiments - et des sentiments simples - ce qu'ailleurs on montrerait avec plus de lourdeur, de cynisme (coucou Showgirls). Cette montée rêvée de la colline - avec Badalamenti en renfort - suivi de cette terrible chute : quelle leçon de ciné ! Fellini avait déjà fait un truc ds le genre avec Les nuits de Cabiria. Je le cite souvent ce passage, il m'a marqué.

Pour bien chroniquer Mulholland Drive, faudrait pondre un texte à la fois abscons et parfaitement sensé. Ce à quoi était parvenu Lynch ici. Ses fans hardcore s'en trouvèrent d'ailleurs un poil déçus : contrairement au plus perché Lost Highway on trouvait une cohérence dans son propos ! L'épisode 8 de la S03 de Twin Peaks saura les réconcilier avec le Maître ^^
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Thaddeus
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par Thaddeus »

shubby a écrit : 15 déc. 21, 22:43Ouais, mais pourquoi exégèse ?
Parce que c'est le terme le plus exact pour définir ce à quoi je pense, à savoir l'étude d'un discours plus ou moins crypté dont le décodage relève d'une forme d'herméneutique (ce mot est-il encore trop pédant/méta/cahiers du cinéma pour toi ?). Le mot "commentaire" est trop vague, le mot "analyse" également (je ne parle pas d'analyse formelle, par exemple), le mot "interprétation" me semble se limiter à la surface du script et de la matière narrative (ce n'est pas tout-à-fait ce que je voulais signifier). Mulholland Drive a provoqué une foultitude de textes qui ont cherché à le déchiffrer comme on déchiffre des hiéroglyphes avec la pierre de Rosette. Il me semble que le mot le plus adéquat, dans le vaste vocabulaire qu'octroie notre langue française, c'est l'"exégèse". Si tu as une meilleure proposition à me faire, je t'écoute. Maintenant, je ne vais pas passer 107 ans à me justifier de l'emploi d'un terme. Tu trouves cela poseur, soit.
Je précise que cette frénésie exégétique ( :mrgreen: ) est loin d'être ce qui m'intéresse le plus lorsqu'il s'agit de parler (ou d'entendre parler) du film. Beaucoup de défenseurs ardents du film sortent immédiatement leur petit Freud illustré pour expliquer pourquoi il est si grand (en cherchant bien, je pense que tu en trouveras même sur ce topic). Pour ma part, je trouve ce réflexe hyper réducteur et j'estime que cela joue en défaveur du film. Fort heureusement que MD est d'abord et avant tout bien autre chose.
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par shubby »

Thaddeus a écrit : 15 déc. 21, 23:25
(...) dont le décodage relève d'une forme d'herméneutique (ce mot est-il encore trop pédant/méta/cahiers du cinéma pour toi ?).
Complètement, mais il est rigolo çui-là. Ca fait un peu "pneumatique". C'est gonflé et plein d'air, quoi. Voire "nautique" - qui prend l'eau. Tous ces mots ont aussi cela de moderne qu'on dirait les nouvelles armes de Goldorak.

"EEEEXEGESE !"
Trrrrrcouscratch !
"HEEEEERMENEUTIQUE !"
Crouchhhhtrash !
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tchi-tcha
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par tchi-tcha »

Thaddeus a écrit : 15 déc. 21, 21:48 Alors, le plus brièvement possible.
Aïe, ça commence mal... La nuit va encore être longue, je le sens... :mrgreen:


Thaddeus a écrit : 15 déc. 21, 21:48 (...) dans un esprit de pure taquinerie amicale (j'espère bien que tu l'as compris)
Comment peux-tu en douter ne serait-ce qu'une seule seconde ? :(

N'ayant pas accès à la section Hors-Sujet (et pas motivé pour demander à y entrer si on y parle politique et covid), j'avais loupé la vanne du "pas justifié" dans le sujet Edward aux mains d'argent. Mais pour le reste je n'étais pas tombé trop loin (il y avait donc bien un aspect cadeau aux copains dans ton bombardement de textes).
Et même si c'est un tout petit peu excessivement ampoulé façon sapin de Noël, je préfère encore m'infliger la lecture de ton pavé que de lire dix pages de "meilleur film du siècle", "j'ai rien compris mais c'est génial" ou d'analyses pour savoir qui est le cow-boy et qui est mort à la fin ou pas.

Si tu es intarissable, c'est bien qu'il y a une matière suffisamment riche dans Mulholland Drive, c'est aussi à ça qu'on reconnaît les "grands" films (même si libre à nous de les vénérer ou pas ensuite). Le Shining de Kubrick m'accompagnera tranquillou toute ma vie, je suis déjà infichu de me rappeler grand chose du dernier Ghostbusters vu il y a deux semaines (pour prendre un exemple qui vaut ce qu'il vaut - et qui n'est PAS un signe de sénilité précoce, merci).
Et à défaut d'être limpide, j'ai trouvé la forme de ton texte en adéquation avec la forme du film, c'est déjà un petit exploit :)


Thaddeus a écrit : 15 déc. 21, 21:48 (...) je ne suis pas sûr qu'un forum de discussion soit le meilleur endroit pour publier ce type de textes (qui auraient plus le place sur un blog, par exemple). Je suis conscient qu'il n'encouragent pas vraiment à la discussion. Des formats plus courts, plus spontanés, seraient sans doute plus appropriés.
Je n'ai jamais osé m'y inscrire (le niveau des vannes était autrement plus violent qu'ici), mais le défunt forum de Mad Movies était une véritable mine d'informations, même si comme dans toute mine d'or qui se respecte il fallait savoir creuser pour trouver la pépite. Officiellement pour cause de mise à jour problématique, officieusement peut-être pour se débarrasser d'une communauté encombrante, du jour au lendemain tout à disparu.
Et c'est surtout à ça que je pense en lisant des gens qui comme toi prennent sérieusement le temps d'écrire sur ce qui leur tient à coeur, tous vos efforts sont à la merci d'un plantage de serveur. Effectivement, avoir un blog comme point de chute n'est pas forcément une mauvaise idée...


Edit Et pour en finir avec ton style ampoulé, il n'est pas forcément plus pénible que mon second degré permanent (par exemple). Donc si tu n'es pas capable de faire plus court, tant pis, ceux qui n'ont pas envie zapperont et ceux qui feront un effort seront (peut-être/sûrement) récompensés. Au bout du compte, ce sont surtout ces derniers qui comptent, non ? On n'est pas juste sur un forum, on est sur un forum cinéma cinéphile, on a le temps de lire.
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par Truffaut Chocolat »

Thaddeus a écrit : 15 déc. 21, 21:48
Alexandre Angel a écrit : 15 déc. 21, 19:57Or Thaddeus, qu'on soit ou non en phase avec les thèmes qu'il aborde (Star Wars n'a pas mon émerveillement) a le mérite de recentrer l'attention sur l'œil du cyclone, c'est à dire sur ce qui, dans le cinéma tel qu'il nous est légué, induit la passion.
Merci, c'est très gentil à toi. En fait, la gratification ultime, elle est là : à travers ces textes, je veux rendre à ces films un peu de tout ce qu'il m'ont donné. Je leur dois bien ça. Cette notion de "passion", c'est vraiment fondamental. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je choisis de n'écrire que sur des films que j'aime beaucoup. L'identité d'un spectateur se forge également sur ce qu'il n'aime pas bien sûr, et il peut être tout aussi intéressant de rédiger des critiques négatives, de construire un texte en défaveur d'un film, de rendre compte d'un rejet, mais (pour des questions de préférence, de motivation, de temps aussi), je préfère ne me consacrer qu'à ce qui me fait vibrer.

Sur ce, joyeuses fêtes tout le monde ! :D (et vive Mulholland Drive et le cinéma (© Quentin Tarantino))
Faut dire aussi que Lynch est bien plus qu'un réalisateur (dans le sens quelqu'un qui pense à des histoires et comment les raconter) et même bien plus qu'un artiste (dans le sens quelqu'un qui "fait"), suffit de l'écouter pour comprendre à quel point sa personnalité est hors-norme et que celle-ci infuse dans tous ses travaux.
Si ses films provoquent des réactions intenses et subjectives, c'est qu'ils le sont je pense (intenses et subjectifs). Et en plus de ça, ils te charment et t'envoûtent comme aucun autre.
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par Flol »

Thaddeus a écrit : 15 déc. 21, 21:48 Dernière chose, qui j'avoue me freine de plus en plus : je ne suis pas sûr qu'un forum de discussion soit le meilleur endroit pour publier ce type de textes (qui auraient plus le place sur un blog, par exemple). Je suis conscient qu'il n'encouragent pas vraiment à la discussion. Des formats plus courts, plus spontanés, seraient sans doute plus appropriés.
Marrant ça, il me semble que c'était quelque chose dont je t'avais parlé à l'époque. ;)
Tout ça pour dire que je vais bien sûr le lire, ton texte sur Edward ! :o

Alors bien sûr, on aime ton style ou pas, perso j'aime cette passion qui transpire littéralement de tes textes, y compris dans le moindre mot que tu utilises pour décrire au mieux tes sentiments, et ce même si c'est une passion que je ne partage pas toujours totalement - The Empire Strikes Back a beau être un put*** de chef-d'œuvre à mes yeux, je ne le mets tout de même pas au sommet de l'histoire du cinéma mondial. Mais te lire à ce sujet me rappelle pourquoi j'aime ce film, et surtout tu mets le doigt mieux que je ne le ferais moi-même sur ce qui en fait définitivement (oui oui) un immense film.

Donc continue de venir nous poster tes textes régulièrement. Et c'est promis : je les lirai !...mais fais-en un blog quand même. :mrgreen:
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par Major Tom »

tchi-tcha a écrit : 15 déc. 21, 23:36 N'ayant pas accès à la section Hors-Sujet (et pas motivé pour demander à y entrer si on y parle politique et covid)
C'est vrai, mais aussi le topic Astronomie, Gastro (nomie), Votre avis sur le forum pour apporter des améliorations, Avatars et signatures, ou les topics Foot, Tennis, Jeux Olympiques, Koh Lanta, Miss France, Les personnalités (que vous seuls connaissez) croisées, Les Classikiens et le vélo, Le style vestimentaire des Classikiens, Vos plus belles Dick/Pussy Pics, etc.

Tu rates tout un univers.

9...
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par tchi-tcha »

Major Tom a écrit : 20 déc. 21, 00:51 Vos plus belles Dick/Pussy Pics
HEIN ? :shock:

Les modos, s'il vous plaît, laissez-moi entrer ! :D
C'est ma troisième grande passion après le cinéma et les sacrifices humains ! :P
Spoiler (cliquez pour afficher)
Quoique, si c'est pour parler Koh Lanta, ça risque de m'énerver autant que la politique ou les trottinettes électriques. J'ai même failli m'inscrire sur les réseaux sociaux pour moi aussi menacer de mort ce pauvre type qui s'est fait livrer un steak frites en pirogue.
Non mais tu croyais quoi, banane ? Y'a des caméras partout, tu comptais planquer discretos les frites dans ton slip ?
(voilà... rien que d'y penser ça m'énerve...)

Et pendant ce temps, nous sommes toujours dans le sujet Mulholland Drive, qui ressortait en salles dans sa version restaurée ces derniers jours. Vu le nombre restreint de salles le proposant, le pluriel est peut-être superflu, mais ça ne suffit pas à expliquer pourquoi je me suis retrouvé dans une salle très dégarnie pour le revoir. Très très très peu de spectateurs, pas même les étudiants que j'aurais imaginé désireux de découvrir ce fameux objet de culte sur grand écran.
(Pourtant, les étudiants, quand ils veulent, ils savent se déplacer au cinéma, comme avec Spider-Man No Way Home sur lequel ils se sont rués avant de rentrer dans leurs campagnes refiler le covi... passer les fêtes de Noël en famille.)

(Ni même Thaddeus, trop occupé à rajouter une couche d'enluminures à ses textes sans attendre que les quinze couches précédentes aient le temps de sécher...)


Ce qui me donnerait doublement raison, d'une part sur l'aspect cadeau de Noël du récent bombardement de textes thaddeusiens ici, mais également sur la bizarrerie de l'aura qui entoure le film (nom d'un piano aqueux), simple culte générationnel qui rejoindra les archives/oubliettes de la pop culture au côté de In the Mood for Love ou de Radiohead (essayez de réécouter Kid A pour voir).

Ou alors la discrète indifférence dans laquelle Mulholland Drive est ressorti a une explication plus terre-à-terre.
Sur Angers, le Lynch était proposé au multiplexe Pathé, or son public-cible ne fréquente que les Quatre Cent Coups par snobisme et n'était même pas au courant de sa programmation. Ce serait typique des angevins, ça...

Sa diffusion sur Arte mi-janvier (annoncée par Thaddeus à côté) ne fera pas non plus le carton d'audience d'une finale de Koh Lanta, alors ?
Image


Bref bref... Y'en a qui ont revu Mulholland Drive récemment sur Classik ?

Et c'est sur cette question à jamais laissée sans réponse que le topic retourna dans les limbes du forum...
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El Dadal
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par El Dadal »

Revu l'année dernière pour ma part, et j'avais partagé ma déception croissante au fil des visionnages (mais pas sur ce topic, où donc alors ?). J'ai failli être excommunié donc j'essaye de me faire petit désormais.
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Spongebob
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Re: Mulholland Drive (David Lynch - 2001)

Message par Spongebob »

tchi-tcha a écrit : 20 déc. 21, 03:39Ce qui me donnerait doublement raison, d'une part sur l'aspect cadeau de Noël du récent bombardement de textes thaddeusiens ici, mais également sur la bizarrerie de l'aura qui entoure le film (nom d'un piano aqueux), simple culte générationnel qui rejoindra les archives/oubliettes de la pop culture au côté de In the Mood for Love ou de Radiohead (essayez de réécouter Kid A pour voir).
Je l'ai fait et je pense toujours qu'il s'agit du meilleur album années 2000. Et Mulholland Drive est toujours le film du siècle (pour le moment).

Tu cherches la guerre ? :twisted:
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