Scénaristes au pilori ?
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Scénaristes au pilori ?
Dans les discussions cinéphiliques, et particulièrement au sein des foums, on parle rarement du rôle des scénaristes. Bien sûr, on fait toujours allusion au scénario pour parler d'un film, mais c'est toujours pour le mettre en relation avec le travail du réalisateur.
En France, depuis la Nouvelle Vague, on a pris l'habitude de mépriser (volontairement ou involontairement) le rôle du scénariste. Bien entendu, il faut se rappeler l'époque dans laquelle vivaient les trublions des Cahiers du Cinéma. Le cinéma "qualité française" un peu trop pépère, sauf exceptions, se reposait essentiellement sur la qualité des dialogues et l'illustration proprement dite. Et quand on se souvient de la célèbre phrase de Jean Gabin (le cinéma c'est avant tout une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire), on a envie de leur embrasser les pieds.
Mais les conséquences de ce postulat cinéphilique ont été dramatiques : comme un certain cinéma dit "populaire", le scénariste a été moqué, dévalorisé. Seul le scénariste/réalisateur avait le droit à de la considération.
Aux Etats-Unis, les scénaristes ont été traités différemment, mais pas nécessairement mieux. Souvent utlisés comme une armée de scribouillards aux ordres des moguls, ils ont également soufferts du mépris. Avec toutefois des exceptions.
Cependant l'approche scénaristique aux Etats-Unis a peu évolué (sauf dans la parenthèse des années 70 peut-être). Un scénariste est un professionnel traité sur le même mode que les autres. Seul le scénario compte, ainsi plusieurs scénaristes peuvent défiler sur un projet. Mais cela n'est pas considéré comme honteux. Ce système est source de réussites comme d'échecs, mais il n'est pas trop remis en question. (je ne parle pas ici des productions inépendantes).
Une difficulté que je vois dans le cinéma français est que pour réaliser un film, dans la plupart des cas, il faut aussi l'avoir écrit. Et c'est bien là le problème, car écrire un scénario n'est pas donné à tout le monde. Ainsi naissent beaucoup de projets boiteux. Il est dommage qu'il n'y ait pas des corporations de scénaristes et de réalisateurs qui travaillent de concert. Ainsi un réalisateur à fort potentiel pourrait tirer parti du professionnalisme d'un scénariste et pourrait travailler. Je ne vois pas pourquoi on ne s'inspireraient pas de certaines méthodes américaines : des scénarii aboutis pourraient circuler chez les producteurs et les réalisateurs ses verraient confier la possibilité de les tourner. Ce système commence à se développer en France, mais il est bien minoritaire.
En France, depuis la Nouvelle Vague, on a pris l'habitude de mépriser (volontairement ou involontairement) le rôle du scénariste. Bien entendu, il faut se rappeler l'époque dans laquelle vivaient les trublions des Cahiers du Cinéma. Le cinéma "qualité française" un peu trop pépère, sauf exceptions, se reposait essentiellement sur la qualité des dialogues et l'illustration proprement dite. Et quand on se souvient de la célèbre phrase de Jean Gabin (le cinéma c'est avant tout une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire), on a envie de leur embrasser les pieds.
Mais les conséquences de ce postulat cinéphilique ont été dramatiques : comme un certain cinéma dit "populaire", le scénariste a été moqué, dévalorisé. Seul le scénariste/réalisateur avait le droit à de la considération.
Aux Etats-Unis, les scénaristes ont été traités différemment, mais pas nécessairement mieux. Souvent utlisés comme une armée de scribouillards aux ordres des moguls, ils ont également soufferts du mépris. Avec toutefois des exceptions.
Cependant l'approche scénaristique aux Etats-Unis a peu évolué (sauf dans la parenthèse des années 70 peut-être). Un scénariste est un professionnel traité sur le même mode que les autres. Seul le scénario compte, ainsi plusieurs scénaristes peuvent défiler sur un projet. Mais cela n'est pas considéré comme honteux. Ce système est source de réussites comme d'échecs, mais il n'est pas trop remis en question. (je ne parle pas ici des productions inépendantes).
Une difficulté que je vois dans le cinéma français est que pour réaliser un film, dans la plupart des cas, il faut aussi l'avoir écrit. Et c'est bien là le problème, car écrire un scénario n'est pas donné à tout le monde. Ainsi naissent beaucoup de projets boiteux. Il est dommage qu'il n'y ait pas des corporations de scénaristes et de réalisateurs qui travaillent de concert. Ainsi un réalisateur à fort potentiel pourrait tirer parti du professionnalisme d'un scénariste et pourrait travailler. Je ne vois pas pourquoi on ne s'inspireraient pas de certaines méthodes américaines : des scénarii aboutis pourraient circuler chez les producteurs et les réalisateurs ses verraient confier la possibilité de les tourner. Ce système commence à se développer en France, mais il est bien minoritaire.
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Re: Scénaristes au pilori ?
En effet, je trouve ce systême assez ridiculeRoy Neary a écrit :
Une difficulté que je vois dans le cinéma français est que pour réaliser un film, dans la plupart des cas, il faut aussi l'avoir écrit. Et c'est bien là le problème, car écrire un scénario n'est pas donné à tout le monde. Ainsi naissent beaucoup de projets boiteux. Il est dommage qu'il n'y ait pas des corporations de scénaristes et de réalisateurs qui travaillent de concert. Ainsi un réalisateur à fort potentiel pourrait tirer parti du professionnalisme d'un scénariste et pourrait travailler. Je ne vois pas pourquoi on ne s'inspireraient pas de certaines méthodes américaines : des scénarii aboutis pourraient circuler chez les producteurs et les réalisateurs ses verraient confier la possibilité de les tourner. Ce système commence à se développer en France, mais il est bien minoritaire.
Réal est un métier, scénariste en est un autre, et on peut être grand réal sans savoir coucher ses idées sur papier, je ne vois pas où est le pb.
J'espère que comme tu dis c en train de changer
Re: Scénaristes au pilori ?
Je suis tout à fait d'accord avec toi. Comme je le disais dans l'autre topic, j'ai très envie de réaliser mais je suis freiné par mon inexpérience en construction scénaristique. Ca m'angoisse.
Au fait, Momo me demande si tu as bien reçu son chèque.
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Re: Scénaristes au pilori ?
Trouve une intrigue prétexte, et présente ton projet à un producteur qui t'aidera à trouver un co-scénariste.Bill Harford a écrit :Je suis tout à fait d'accord avec toi. Comme je le disais dans l'autre topic, j'ai très envie de réaliser mais je suis freiné par mon inexpérience en construction scénaristique. Ca m'angoisse.
Matthieu m'a dit qu'un scénar qui arrive tout fait par la poste a peu de chances de se voir réalisé.
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Re: Scénaristes au pilori ?
Roy Neary a écrit :Je ne vois pas pourquoi on ne s'inspireraient pas de certaines méthodes américaines : des scénarii aboutis pourraient circuler chez les producteurs et les réalisateurs ses verraient confier la possibilité de les tourner. Ce système commence à se développer en France, mais il est bien minoritaire.
La 1ère raison est toute simple : un scénario abouti, ça coute de l'argent. Et comme c'est long à écrire un scénario, cet argent n'est pas productif avant une longue période. Donc les producteurs ne financent pas les scénarios car cela les obligerait à sortir l'argent très en amont du premier centime remboursé.
La 2ème raison, est aussi d'ordre économique. J'ai participé à un scénario pour Téléma. A l'époque, Gassot, le boss, finançait 10 scénarios pour en tourner un ou deux. Ca, c'est la tactique américaine et c'est incontestablement la bonne.
Le problème, c'est que cela signifie que Gassot, sur les 10 scénarios, en a payé 8 pour rien. Et qui, en France, a les reins assez solides pour payer 8 scénarios pour rien ? D'expérience, je n'en connais que deux qui pratiquent ainsi : Gassot et Pathé.
Momo
L'alcool, c'est mal.styx a écrit :Je comprends pas grand chose à vos salades, mais vous avez l'air bien sur de vous, donc zetes plus à même hein de parler, de sacrés rigolos que vous faites en fait, merde ça rime lourd là, je vais éditer. mdr
Je vois tout à fait ce que tu veux dire. Mais il y a un paquet d'argent qui va dans des productions bâclées, qui finissent en plus par se viander dans les salles. En faisant des économies à ce niveau, on pourrait débloquer des fonds.
On devrait aussi développer les aides à l'écriture. Pourquoi pas en ponctionnant un peu plus les grands distributeurs et propriétaires de salles qui sont toujours les privilégiés dans ce business.
On devrait aussi développer les aides à l'écriture. Pourquoi pas en ponctionnant un peu plus les grands distributeurs et propriétaires de salles qui sont toujours les privilégiés dans ce business.
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Le problème, c'est que le producteur, ne disposant pas de trésorerie, doit très vite commencer la production afin de toucher les aides du CNC et les participations des différents systèmes financiers. Donc, il préfère produire une version baclée qui lui rapporte des liquidités que poursuivre l'écriture qu'il ne pourra pas, de toute façon, financer.Roy Neary a écrit :Je vois tout à fait ce que tu veux dire. Mais il y a un paquet d'argent qui va dans des productions bâclées, qui finissent en plus par se viander dans les salles. En faisant des économies à ce niveau, on pourrait débloquer des fonds.
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L'alcool, c'est mal.styx a écrit :Je comprends pas grand chose à vos salades, mais vous avez l'air bien sur de vous, donc zetes plus à même hein de parler, de sacrés rigolos que vous faites en fait, merde ça rime lourd là, je vais éditer. mdr
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Quelle solennité les amis !! Laissez-moi insuffler un brin de subversion dans votre débat hautement philosophique.
Tout d'abord Halte Man ne parlera pas, ou très peu, du scénariste, et se focalisera sur le scénario.
Halte Man se contrefout que le cinéma lui raconte des histoires. Si Halte Man veut une histoire, il frappe à la porte de la littérature. Chaque medium a sa spécificité. Celle du cinéma est d'enregistrer, de capter, de montrer le flux et reflux de la vie. Alors bien sûr il peut narrer (mettre une caméra devant quelque chose c'est déjà de la narration) mais il doit le faire en montrant. Il ne raconte moins qu'il image. Pour Halte Man un bon scénario disparait à la vision d'un film. Quelle horreur que ces films qui n'existent que par et pour leur scénario. Un scénario n'est il pas une partition, que le cinéaste-musicien intérprête à sa convenance ? (hmmm, Halte Man n'aime pas cette métaphore, il s'excuse d'avance auprès de son ami Melo Man).
Vive le scénario, mais à bas le scénaroi
Que nos amis scénaristes écrivent, et que nos amis cinéastes filment.
P.S. : Halte Man aime les scénaristes, surtout les crevettes qui s'incrustent assez sur ce forum. Ses propos visent donc avant tout ces grosses feignasses de réalisateurs qui se contentent de mettre en image littéralement ce qu'il ont sous les yeux, sans en travailler les potentialités.
Tout d'abord Halte Man ne parlera pas, ou très peu, du scénariste, et se focalisera sur le scénario.
Halte Man se contrefout que le cinéma lui raconte des histoires. Si Halte Man veut une histoire, il frappe à la porte de la littérature. Chaque medium a sa spécificité. Celle du cinéma est d'enregistrer, de capter, de montrer le flux et reflux de la vie. Alors bien sûr il peut narrer (mettre une caméra devant quelque chose c'est déjà de la narration) mais il doit le faire en montrant. Il ne raconte moins qu'il image. Pour Halte Man un bon scénario disparait à la vision d'un film. Quelle horreur que ces films qui n'existent que par et pour leur scénario. Un scénario n'est il pas une partition, que le cinéaste-musicien intérprête à sa convenance ? (hmmm, Halte Man n'aime pas cette métaphore, il s'excuse d'avance auprès de son ami Melo Man).
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P.S. : Halte Man aime les scénaristes, surtout les crevettes qui s'incrustent assez sur ce forum. Ses propos visent donc avant tout ces grosses feignasses de réalisateurs qui se contentent de mettre en image littéralement ce qu'il ont sous les yeux, sans en travailler les potentialités.
Avec Halte Man, c'est la main de la justice qui s'abat sur la gueule du mal !
Ce qu'affirme Halte Man (derrière lequel se dissimule un forumeur qui a peur de parler en son propre nom ) n'est pas contradictoire avec ce que j'affirme dans mon premier message. Je serai bien le dernier à défendre le scéna"ROI".
Justement qu'on permette à de vrais scénarii d'exister pour que les réalisateurs se saississent d'un matériau le plus développé possible afin d'avoir un maximum d'opportunités pour travailler. Et qu'on ne se satisfasse pas systématiquement d'un script mal conçu par un réalisateur dont ce n'est pas forcément le métier, et qui aurait ainsi moins de soucis en tête pour se concentrer sur sa passion et avoir plus de liberté.Halte Man a écrit :Que nos amis scénaristes écrivent, et que nos amis cinéastes filment.
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Halte Man n'a jamais soutenu le contraire...et à propos du soit-disant forumeur qui a peur, Halte Man te dit : TA GUEULERoy Neary a écrit :Ce qu'affirme Halte Man (derrière lequel se dissimule un forumeur qui a peur de parler en son propre nom ) n'est pas contradictoire avec ce que j'affirme dans mon premier message
Avec Halte Man, c'est la main de la justice qui s'abat sur la gueule du mal !
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Re: Scénaristes au pilori ?
Gaumont fait de memeMomo la crevette a écrit :Roy Neary a écrit :Je ne vois pas pourquoi on ne s'inspireraient pas de certaines méthodes américaines : des scénarii aboutis pourraient circuler chez les producteurs et les réalisateurs ses verraient confier la possibilité de les tourner. Ce système commence à se développer en France, mais il est bien minoritaire.
La 1ère raison est toute simple : un scénario abouti, ça coute de l'argent. Et comme c'est long à écrire un scénario, cet argent n'est pas productif avant une longue période. Donc les producteurs ne financent pas les scénarios car cela les obligerait à sortir l'argent très en amont du premier centime remboursé.
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Le problème, c'est que cela signifie que Gassot, sur les 10 scénarios, en a payé 8 pour rien. Et qui, en France, a les reins assez solides pour payer 8 scénarios pour rien ? D'expérience, je n'en connais que deux qui pratiquent ainsi : Gassot et Pathé.
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« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
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Re: Scénaristes au pilori ?
t'as des exemples?Roy Neary a écrit :Une difficulté que je vois dans le cinéma français est que pour réaliser un film, dans la plupart des cas, il faut aussi l'avoir écrit. Et c'est bien là le problème, car écrire un scénario n'est pas donné à tout le monde. Ainsi naissent beaucoup de projets boiteux.
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Re: Scénaristes au pilori ?
Enormément de premiers films français, dont les scénario sont peu travaillé, car on laisse libre court à la vision de l'artiste.Tuck pendleton a écrit :t'as des exemples?Roy Neary a écrit :Une difficulté que je vois dans le cinéma français est que pour réaliser un film, dans la plupart des cas, il faut aussi l'avoir écrit. Et c'est bien là le problème, car écrire un scénario n'est pas donné à tout le monde. Ainsi naissent beaucoup de projets boiteux.
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« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
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Re: Scénaristes au pilori ?
S ils sont mauvais c'est que l'artiste est mauvais non?Rockatansky a écrit :Enormément de premiers films français, dont les scénario sont peu travaillé, car on laisse libre court à la vision de l'artiste.Tuck pendleton a écrit :
t'as des exemples?