Tsui Hark

[Torrente]

Oui... si on prend le terme "comédie" au sens large, comme vous semblez le faire, alors pour moi, ce serait Zu. Évidemment. Et ça ne souffrirait d'aucune discussion (puisqu'en plus, c'est l'un des meilleurs films de tous les temps)

[The Eye Of Doom]

Et le fameux bluray de Zu qui devait sortir, justement, il est bien?

[shubby]

Rockatansky déconnait (second degré, tout ça, ça me semblait évident). The Lovers est un mélo. Juste que pour bien faire chialer, faut faire rire un peu avant pour accentuer lé contrasté. Comme ça, hop, tu te fais cueillir.
Idem : Shanghai Blues est une fausse comédie. Tonalité vaudevilesque comme dans La règle du jeu, quoi, mais le Renoir n'est pas franchement une comédie.
Jamais vu Le festin chinois.
Tsui et la comédie, amha c'est surtout quand il joue chez les autres (il est cabotin-fendard ds Yes Madam ! par exemple). Faut que je vois Mad Mission 3 un jour qd même, tiens.

[Rockatansky]

Comme dirait mon vendeur de feu Musica " mais chez nous tout est comédie"

[k-chan]

J'ai du mal à voir Shanghai Blues comme une pleine comédie, mais mon souvenir est vague

Une comédie romantique on va dire . Le ton est peut être moins gaguesque (et encore) que Le festin chinois (qui contient son lot de scènes WTF), et il est même régulièrement mélancolique ou nostalgique, en plus de commencer sur fond de guerre, mais Shanghai Blues est tout de même (naïvement) très drôle du quasi début jusqu'à la fin. De toute façon, Tsui Hark aime la plupart du temps jouer sur plusieurs tableaux, et ce ne sont que des étiquettes,

Oui... si on prend le terme "comédie" au sens large, comme vous semblez le faire, alors pour moi, ce serait Zu. Évidemment. Et ça ne souffrirait d'aucune discussion (puisqu'en plus, c'est l'un des meilleurs films de tous les temps)

Justement non. Je vais considérer un film comme une comédie lorsque l'humour domine le film, ce qui n'est pas (complètement) le cas de Zu. Et donc pas The Lovers (effectivement, je n'avais pas relevé la blague de Rocka). Pas mal des films de Tsui Hark (ou ses prods) jouent sur la carte de l'humour : Il était une fois en chine, We're Going to Eat You, Peking Opera Blues, les Swordsman, Histoires de Fantômes Chinois, The Raid, Green Snake... sans être des comédies.

Mais c'est vrai aussi que Zu est régulièrement drôle.

Shanghai blues m’avait peu plu (voir pages precedentes)

Arf, c'est un de ses films que j'aime le plus. Je viens de relire ton commentaire auquel j'avais d'ailleurs réagit, et je ne partage pas du tout.

[The Eye Of Doom]

C’est ca qui est bien avec TH. Torrente adore Zu, toi c’est Shanghai Blues, moi, j'apprécie modérément et l’un et l’autre mais je suis arrivé a dire du bien de Black Mask 2. Chacun y trouve son bonheur !

[k-chan]

Cela dit, comme Torrente, je suis très fan de Zu, et j'aime beaucoup Le festin chinois.

[Samuel73]

comme Torrente, je suis très fan de Zu, et j'aime beaucoup Le festin chinois.

Même chose pour moi, mais j'ai une tendresse particulière pour Green Snake, malgré ses effets spéciaux à la limite du ridicule. Le film déploie une poésie un peu naïve qui fait vibrer chez moi une corde sensible : les scènes au bord du fleuve, le jardin magique, la séduction sous la cascade, les cauchemars du moine ont le don de m'enchanter particulièrement. Les allusions aux thèmes classiques de la littérature chinoise font mouche, et j'aime la mélancolie qui s'en dégage.
Mais mon Tsui Hark préféré reste sans doute malgré tout The Lovers, notamment sa fin chaotique et l'apaisement triste et lumineux qui s'ensuit. Un final de conte de fée particulièrement réussi à mes yeux, je marche à chaque fois.

[Flol]

Zu : les Guerriers de la Montagne Magique (Tsui Hark - 1983)

Une dinguerie. Une dinguerie.
Tout le monde a des pouvoirs magiques, tout le monde fait des sauts de 12 mètres dans les airs (le tout grâce à l'aide de câbles pas du tout visibles de 50cm de diamètre à peu près), tout le monde parle super vite, tout le monde s'envoie des coups de tatane d'un bras tout en balançant des épées de l'autre...
Bref. J'ai strictement rien compris, mais comme c'est du Tsui Hark dans ce que ça a de plus glorieux, ce n'est pas là l'important.
Car l'important, c'est la décharge d'adrénaline et de plaisir purs que te balance ce film dans la tronche pendant ses 98mn qui ne s'arrêtent strictement jamais.
Okay c'est un peu épuisant par moments, okay il n'est pas impossible de décrocher l'espace de 2 minutes par-ci par-là ; mais force est de reconnaître que c'est d'une inventivité et d'une folie visuelle absolument gargantuesques (un sorcier dont les pouvoirs sont contenus dans ses sourcils de 3 mètres de long ! ).

Une dinguerie, quoi.

[ex-beldvd man]

Zu je ne nie pas le coté inventif, mais cela n'en fait pas un bon film pour moi (une dinguerie peut-être... ou à la limite, un parc d'attraction ? (c) Scorsese ).
A un moment faut canaliser ses idées.
En plus du scénario plus court que le titre, je (= mes sens) me suis senti agressé à chaque image. Je préfère nettement ses films plus maîtrisés...

[Shinji]

Je viens de revoir The Legend of Zu, et c'est irregardable par contre à cause des CGI de l'époque (déjà critiqués alors).

[The Eye Of Doom]

Journey to the West : The Demons Strike Back

TSUI HARK EST FOU !

Je dois avouer que si j'adore Stephen Chow, son précédent film Journey to the West, vanté un peu partout, m'était passé entre les yeux. Hormis un démarrage hallucinant, passé les 20 premières minutes, je me suis copieusement ennuyé et les SFX d'une mocheté pas possible (anim fin PS2-début PS3), et l'humour était plutôt faible et déjà vu. Comble du tout, la réalisation était un peu faible, et peu inventive.

Et quand on sait que la rumeur a rapidement classé cette séquelle plus qu'alléchante au rayon des films faibles, attendez-vous à voir Zu 3. Alors oui, le film souffre du caractère bicéphale du projet, à savoir Stephen Chow, cette fois producteur et scénariste d'une part, et Tsui Hark, qui met en scène. Du coup ce n'est pas réellement un film de l'un ou de l'autre. Mais je pense que le résultat pencherait plus du côté du second, tant la folie ambiante fait plaisir. On retrouve quatre personnages présentés (un peu n'importe comment je trouve) à la fin du premier opus, à savoir un moine et trois "monstres" (le roi singe, forcément, un homme-poisson et un homme cochon). Une sorte de quatuor qui traversent le pays pour chasser les fantômes. Le personnage le plus important n'est plus le moine, mais le Roi Singe, typiquement Tsui Hark-esque, filmé avec une inventivité folle.

L'humour passe au second plan, et dans ces quêtes, on passe un peu d'une mission à l'autre de manière un peu mécanique, mais bordel, quelle mise en scène : on a l'impression de voir un mix entre Mario Bava (pour le jeu des couleurs incroyable - même si les dominantes sont plus criardes), Takashi Miike de la grande époque (pour la folie) et Sono Sion (pour la folie là encore). Là où le premier m'avait à moitié endormi dès la quarantième minute, ici on a droit à du wow effect toutes les 5 à 10 minutes. Chaque combat est un miracle d'inventivité (petit bémol sur la fin plus en deça), et en 4 plans, on ne peut être qu'admiratif devant tant de folie de la mise en scène. Rentrer dans un village en fête ? se battre contre des araignées géantes ? détruire totalement un village ? quatre personnes sont autour d'un feu la nuit ? Avec aucune peur du mauvais goût, Tsui Hark transforme cette matière en un maelström étincelant et incroyable. Alors oui, quelques SFX restent encore à la ramasse, et le film est plus un immense rolle coaster comme on dit mais pris pour ça, c'est fabuleux ! Les amateurs de Yokai monsters vont tomber sous le charme, je pense, et on pourra imaginer aussi une lecture intéresante du film, en imaginant le personnage du Singe comme l'alter ego de Tsui Hark, et que le moine plus proche de l'univers de Stephen Chow.

Forcément ça fait des étincelles, mais bordel de nouille, des étincelles comme ça, si j'en vois une fois par mois, je suis heureux !

Le film passe durant le Festival du film chinois, malheureusement pas en 3D. Du coup, je vas tenter d'investir dans un Blu dans ce format pour aller squatter un soir chez un camarade équipé...

Sur le souvenir ancien du post de 1kult ci dessus, j’ai risqué 11$ pour ramener des US un bluray de ce truc, avec SSTF quand même !

Le scénario est assez nul ( il n’y en a pas vraiment d’ailleurs). Les personnages sans grand interêt, avec une psychologie d’enfant de 8 ans, les gags sont à 90% pas droles quand ils ne donnent pas en plus dans le registre pipi/proutt.
On finit pas s’emmerder un peu (le passage interminable chez le roi debile).
Bref, au niveau du film ca vaut rien.
Par contre, comme le dit si bien 1kult, le spectacle assuré par l’ami Tsui Hark est incroyable !
C’est une fête foraine permanente, où tout les attractions les plus dingues sont permissent.
TH composent des galeries de plans d’une inventivité totale, et pour certains d’une beauté saisissante(le campement dans la foret par exemple). C’est plastiquement somptueux. Ca pete dans tout les coins.
On dirait un gamin genial et fou qui fait joujou avec sa boite de couleur et une caisse infinie de lego.
Mention spéciale au roi singe !
Constamment au bord du ridicule, du kitch, du tsunami numérique assommant , du mauvais goût total, du n’importe quoi absolu, … TS louvoie, bondit, s’emporte et nous laisse souvent complètement soufflé.
J’ai souvent pensé au Baron de Munshausen de Gilliam. Ou à Fellini !

On fait d’omelette sans casser des oeufs. Il y a des coups de mou, des trucs moins réussis voir ratés (pas tant la fin avec les bouddhas geants pour moi que la cour du roi, le personnage du porc mal fagoté, …).

Donc in fine, un film qui n’a rien d’indispensable, qui ne rentrera pas dans le top 10 des grands Tsui Hark, mais qui rappelle pour ceux qui l’auraient oublié que le bougre a un talent de dingue et une imagination à l’unisson.
Et nous fait amèrement regretter qu’on le croisse plus sur nos ecrans.

Je ne regrette pas mes 11$!