Christine (John Carpenter - 1983)
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
Quelqu'un aurait un avis à donner sur le blu ray de Christine sorti récemment dans nos contrées ? Il me fait de l'oeil à la Fnac
- tindersticks
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
Il n'y a pas de sous-titres français.semmelweis a écrit :Quelqu'un aurait un avis à donner sur le blu ray de Christine sorti récemment dans nos contrées ? Il me fait de l'oeil à la Fnac
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
Sur le blu, il y avait noté qu'il y avait des sous titres ????
- tindersticks
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
Et non.semmelweis a écrit :Sur le blu, il y avait noté qu'il y avait des sous titres ????
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- Laspalès
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
Je confirme, par contre les sous-titres français sont présents sur les bonus...tindersticks a écrit :Il n'y a pas de sous-titres français.semmelweis a écrit :Quelqu'un aurait un avis à donner sur le blu ray de Christine sorti récemment dans nos contrées ? Il me fait de l'oeil à la Fnac
- Frances
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
CHRISTINE (1983) de John Carpenter avec Keith Gordon, John Stockwell, Alexandra Paul.
Christine, c'est à la fois une critique de la famille américaine et une histoire de possession singulière. La famille, cette entité protectrice est mise à mal dans la société des années 80. Les parents symboles de la réussite sociale, tenants des valeurs archaïques d’une société de consommation toute puissante et incarnation parfaite du rêve américain sont ici dépassés, déconnectés d’une jeunesse qui rêve d’un autre horizon. Une jeunesse frustrée qui cherche un défouloir à ses pulsions, qui ne trouve pas sa place et qui va tenter de s’en faire une à coups de couteaux à cran d’arrêt ou de manière plus expéditive en vendant son âme au diable.
Quand Arnie Cunningham, un jeune mal dans la peau, sexuellement frustré, en bute au harcèlement d’une bande de bas du front tombe sous le charme d’une Plymouth Fury de 1956 son existence bascule. Le spectateur assiste à la prise de possession du corps et de l’esprit d’Arnie qui entretient une relation fusionnelle avec sa voiture plus possessive qu’une petite amie, plus cruelle que la super salope de la fac. Ainsi Christine tente d’éliminer sa rivale de chair et de sang et permet à Arnie d’assouvir toutes ses pulsions. Il prend chaque jour plus d’assurance, défie la loi, humilie et se dresse contre son père, exécute ses tortionnaires et subit une métamorphose physique qui du statut de proie lui offre celui galvanisé de la toute puissance.
Mais alors qu’Arnie est motivé par la rage d’émancipation qui travaille la jeunesse des années 80 il apparait que Christine incarne une époque antérieure, celle de ses parents : les années 50 – dans la scène du driving Leigh sa petite amie ne lui dit elle pas : « - La radio ne capte que des vieilles chansons » et plus tard « - Je déteste le rock and roll ! ». Arnie n’est en réalité que le jouet du mal, celui qui servira d’exemple, phagocyté par sa Plymouth 56 ancrée dans son époque, celle d’une certaine Amérique qui ne veut pas voir s’effondrer ses valeurs avec l’arrivée d’une nouvelle génération et qui favorise le repli sur soi suite aux débordements de la contre culture des années 70.
Dans cet opus Carpenterien on retrouve le mal à l’état pur, une autre forme de chose, une mécanique rutilante doué d’un pouvoir de destruction et de séduction à la mesure de son aptitude d’auto régénération. Chez Carpenter le mal est indestructible, au cœur de la société, doué d’une autonomie propre s’appuyant sur nos peurs ou/et nos désirs les plus inavouables pour se réveiller. Si dans Halloween « on punissait » les jeunes femmes trop émancipées au langage fleuri, à l’aise avec leur corps et la sexualité, Christine s’acharne à ramener une jeunesse à un modèle de référence, immuable et rassurant (n’est-ce pas la signification du décompte kilométrique du compteur ?)
32 ans après sa sortie le vrombissement de Christine continue de nous faire froid dans le dos.
8/10Christine, c'est à la fois une critique de la famille américaine et une histoire de possession singulière. La famille, cette entité protectrice est mise à mal dans la société des années 80. Les parents symboles de la réussite sociale, tenants des valeurs archaïques d’une société de consommation toute puissante et incarnation parfaite du rêve américain sont ici dépassés, déconnectés d’une jeunesse qui rêve d’un autre horizon. Une jeunesse frustrée qui cherche un défouloir à ses pulsions, qui ne trouve pas sa place et qui va tenter de s’en faire une à coups de couteaux à cran d’arrêt ou de manière plus expéditive en vendant son âme au diable.
Quand Arnie Cunningham, un jeune mal dans la peau, sexuellement frustré, en bute au harcèlement d’une bande de bas du front tombe sous le charme d’une Plymouth Fury de 1956 son existence bascule. Le spectateur assiste à la prise de possession du corps et de l’esprit d’Arnie qui entretient une relation fusionnelle avec sa voiture plus possessive qu’une petite amie, plus cruelle que la super salope de la fac. Ainsi Christine tente d’éliminer sa rivale de chair et de sang et permet à Arnie d’assouvir toutes ses pulsions. Il prend chaque jour plus d’assurance, défie la loi, humilie et se dresse contre son père, exécute ses tortionnaires et subit une métamorphose physique qui du statut de proie lui offre celui galvanisé de la toute puissance.
Mais alors qu’Arnie est motivé par la rage d’émancipation qui travaille la jeunesse des années 80 il apparait que Christine incarne une époque antérieure, celle de ses parents : les années 50 – dans la scène du driving Leigh sa petite amie ne lui dit elle pas : « - La radio ne capte que des vieilles chansons » et plus tard « - Je déteste le rock and roll ! ». Arnie n’est en réalité que le jouet du mal, celui qui servira d’exemple, phagocyté par sa Plymouth 56 ancrée dans son époque, celle d’une certaine Amérique qui ne veut pas voir s’effondrer ses valeurs avec l’arrivée d’une nouvelle génération et qui favorise le repli sur soi suite aux débordements de la contre culture des années 70.
Dans cet opus Carpenterien on retrouve le mal à l’état pur, une autre forme de chose, une mécanique rutilante doué d’un pouvoir de destruction et de séduction à la mesure de son aptitude d’auto régénération. Chez Carpenter le mal est indestructible, au cœur de la société, doué d’une autonomie propre s’appuyant sur nos peurs ou/et nos désirs les plus inavouables pour se réveiller. Si dans Halloween « on punissait » les jeunes femmes trop émancipées au langage fleuri, à l’aise avec leur corps et la sexualité, Christine s’acharne à ramener une jeunesse à un modèle de référence, immuable et rassurant (n’est-ce pas la signification du décompte kilométrique du compteur ?)
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"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
Plus je revois Christine, plus j'ai l'impression d'une version dévoyée, perverse d'American graffiti, films que, par ailleurs, j'admire tout autant l'un que l'autre. Certes, ils ne se déroulent pas à la même époque mais utilisent les mêmes clichés associés à la jeunesse américaine et ses rites de passage à l'âge adulte. Lucas avec l'oeil nostalgique bienveillant, Carpenter avec férocité. L'un décrivant le plaisir a être admis dans un groupe malgré ses différences, l'autre le malheur d'en être exclu par ces mêmes différences. L'un tendant vers l'optimisme tout public (réservant son amertume pour le générique de fin), l'autre vers une crudité beaucoup plus réaliste. Par ex., je ne peux jamais m'empêcher de sourire de cette commune représentation naïve qui veut que le ringard et souvent le puceau soit obligatoirement un binoclard. Arnie (petit-frère raté de Richie) Cunningham est en quelque sorte un Terry "La grenouille" qui serait passé du côté très obscur de la force, celui qui fait sauter les boutons d’acné et les lunettes.
Ce cliché qui ne datait pas de la veille* perdurera dans les teen movies, donnant même lieu à une auto-dérision très réussie avec Sex academy.
Bien entendu, l'origine king-ienne de l'histoire peut tout autant renvoyer les échos du Carrie de de Palma où déjà un être brimé, moqué et mis à l'écart se venge de la stupidité moutonnière collective à l'aide de pouvoirs sur-humains.
(*) Même si il ne s'agit plus d'adolescents, je pense par ex. à Donna Reed dans la projection uchronique de La vie est belle, Cary Grant dans Chérie, je me sens rajeunir ou encore Jerry Lewis dans Dr Jerry & Mr Love. A noter que les deux derniers vivent la même transformation physiologique qu'Arnie : l'amélioration de leur vue. Bon, maintenant, je n'ai pas lu le roman de King donc j'ignore si ce détail est de lui ou de Carpenter mais comment ne pas imaginer que l'idée ait fait "tilt" à cet hawksien inconditionnel de Big John...
Ce cliché qui ne datait pas de la veille* perdurera dans les teen movies, donnant même lieu à une auto-dérision très réussie avec Sex academy.
Bien entendu, l'origine king-ienne de l'histoire peut tout autant renvoyer les échos du Carrie de de Palma où déjà un être brimé, moqué et mis à l'écart se venge de la stupidité moutonnière collective à l'aide de pouvoirs sur-humains.
(*) Même si il ne s'agit plus d'adolescents, je pense par ex. à Donna Reed dans la projection uchronique de La vie est belle, Cary Grant dans Chérie, je me sens rajeunir ou encore Jerry Lewis dans Dr Jerry & Mr Love. A noter que les deux derniers vivent la même transformation physiologique qu'Arnie : l'amélioration de leur vue. Bon, maintenant, je n'ai pas lu le roman de King donc j'ignore si ce détail est de lui ou de Carpenter mais comment ne pas imaginer que l'idée ait fait "tilt" à cet hawksien inconditionnel de Big John...
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
Hello tout le monde,
J’ai vu cette réalisation de John Carpenter et je suis très satisfait ! Je suis fan de Stephen King et quand j’ai appris qu’il y avait l’adaptation cinématographique de Christine, je n’ai pas hésité à la rechercher… Je trouve qu’il n’est pas mauvais, pour un vieux film. Petit bémol : il manque certains passages du livre. Par exemple, on parle du fantôme d’un vieux et ce revenant ne fait malheureusement pas partie du long-métrage. Bref, c’est une adaptation qui vaut la peine d’être vue !
Au revoir !
J’ai vu cette réalisation de John Carpenter et je suis très satisfait ! Je suis fan de Stephen King et quand j’ai appris qu’il y avait l’adaptation cinématographique de Christine, je n’ai pas hésité à la rechercher… Je trouve qu’il n’est pas mauvais, pour un vieux film. Petit bémol : il manque certains passages du livre. Par exemple, on parle du fantôme d’un vieux et ce revenant ne fait malheureusement pas partie du long-métrage. Bref, c’est une adaptation qui vaut la peine d’être vue !
Au revoir !
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
lucFou2Film a écrit :Je trouve qu’il n’est pas mauvais, pour un vieux film.
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre !Jack Carter a écrit :lucFou2Film a écrit :Je trouve qu’il n’est pas mauvais, pour un vieux film.
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
Qu'est-ce qu'il ne faut pas lire !Frances a écrit :Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre !Jack Carter a écrit :
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
J'aime beaucoup ce film également, un des Carpenter que je préfère.
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
Coucou
Les probabilités que LucFou2Film soit un vrai forumeur sont à peu près nulles
Atchao!
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https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
7swans, arrête, on t'a reconnu...
- Frances
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Re: Christine (John Carpenter - 1983)
Oui, j'ai un gros doute en effet.AtCloseRange a écrit :Coucou
Les probabilités que LucFou2Film soit un vrai forumeur sont à peu près nulles
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