Piranhas (Joe Dante - 1978)

[Frank Bannister]

L'HISTOIRE: Deux jeunes promeneurs insouciants prennent un bain de minuit dans les eaux calmes d’un bassin, sans savoir qu’ils vont servir de repas à un banc de piranhas particulièrement féroce et affamé. Ces mangeurs d’hommes ont été génétiquement modifiés lors d’une expérience gouvernementale top secrète menée par l’armée américaine.
Maggie McKeown, qui enquête sur leur disparition, ouvre les vannes du bassin, libérant par inadvertance les insatiables carnassiers …



Réalisé par le futur trublion du cinéma américain, Joe Dante, Piranhas fut bouclé en trois semaines pour la somme astronomique de 700.000 dollars. Une fortune quand on connaît un peu le producteur du film, Roger Corman. Son nom est un gage de qualité pour tous les amateurs de série B :La Galaxie de la terreur, La Chute de la maison Usher, La Chambre des tortures etc. Autant de titres qui ont donnés ses lettres de noblesse à un genre souvent malmené par les critiques.
Mais Corman est avant tout un opportuniste : En produisant Piranhas en 1978, le bonhomme vogue sur le succès des monstres marins inaugurés trois ans plus tôt par Les Dents de la mer, dont la suite s’apprête a sortir ce même Eté.

Coté casting, on reconnaîtra Kevin McCarthy et Dick Miller (deux futurs habitués des films de Dante) ainsi que la sublime Barbara Steele, égérie du cinéma fantastique des années 60, oubliée du grand public mais pas d’un metteur en scène grand amateur de série B. Car ne l’oublions pas, Piranhas est avant tout le film d’un amoureux du cinéma. Le réalisateur multiplie les clins d’œil et les références aux films de sa jeunesse auxquels il rendra encore hommage, quinze ans plus tard, avec Panic sur Florida Beach.


Le film est un pur produit d’exploitation, bricolé avec deux morceaux de bois et trois bouts de ficelles : Pour palier le manque de budget, Dante filme les piranhas en plan serré pour créer l’illusion du nombre. Ce film marque le début de la passion du réalisateur pour les effets spéciaux, les monstres et petites bêtes en tout genres (tout cela se confirmera plus tard avec Hurlements et Gremlins).

Derrière ses aspects de pur divertissement, Piranhas n’en reste pas moins un film politiquement incorrect tirant à boulets rouges sur les institutions de son pays. Quand la sécurité du pays est menacée ( comme c’est le cas ici), c’est vers les militaires que l’on se tourne. Ici l’Armée (et à travers elle, le gouvernement américain) en prend pour son grade: Appelée à la rescousse pour résoudre une crise dont elle est à l’origine, elle n’arrive manifestement pas à faire face à la situation. Le réalisateur nous la présente comme une institution défaillante et dépassée par les évènements, incapable de résoudre un problème qu’elle a elle-même engendrée. Attitude irresponsable des dirigeants, qui agissent sans mesurer les conséquences de leurs actes.

Dieu n’aime pas la concurrence, et Dame Nature non plus d’ailleurs : « Ne touchez pas à la Nature » est un peu le message et la morale écolo que l’on pourrait voir dans ce film. L’écologie fut un thème très à la mode dans le cinéma des « Seventies », comme en témoigne des films tels que Silent Running, Zardoz, La Foret d’émeraude ou encore Delivrance de John Boorman. Pirahnas est l’un des derniers vestiges de cette époque et de cet esprit « Flower Power ».


A vouloir modifier ce que Dame Nature a crée, on peut avoir de mauvaises surprises : Les poissons-mutants échappent au contrôle de leurs créateurs et sont livrés à eux-mêmes. Il est question ici de modifications génétiques, de mutations de l’organisme, autant de thèmes chers au cinéma de David Cronenberg que Joe Dante ré-exploitera dans deux de ses films-phares : Hurlements et Gremlins.
L’extermination des poissons carnivores passent par la destruction de la faune aquatique environnante. La fin justifie les moyens.
La Nature est dépeinte à la fois comme un lieu sauvage et indompté (et pour cause !) et comme un endroit calme et paisible, une source revivifiant (cf : la foret dans laquelle vit Paul Grogan ) en opposition à la ville, lieu bruyant et source de problème (c’est d’ailleurs au moment ou Maggie arrive que les ennuis de Paul commence). Un thème récurrent et archi-classique, presque un lieu commun du cinéma américain.
Piranhas pousse le cynisme assez loin. Les poissons carnivores n’épargnent personne : Les hommes, les femmes…et même les enfants, habituellement épargnés par le « politiquement correct » qui n’est, de toute évidence, pas de mise chez Dante. Tout le monde y passe, exception faite du chien !

Alors que chacun semblait se réjouir de la destruction de ces carnassiers, le plan final laisse supposer que les mangeurs d’hommes ont réussis a atteindre la mer. Nos héros ont perdus, leur tentative a échouée. La menace aquatique va se propager…
Une fin pessimiste qui tranche avec l’ensemble des productions Hollywoodiennes traditionnelles ou le héros gagne toujours à la fin. L’avenir apparaît sombre et incertain. Ici, pas de « Happy End », juste un frisson nous parcourant l’échine à la fin de la projection…ça fait froid dans le dos.

Piranhas constitue aujourd’hui l’un des fleurons de la série B à l’ancienne et inaugure d’une belle façon les débuts très prometteur d’un réalisateur sous-estimé à Hollywood, qui confirmera par la suite, tout le bien que l’on pensait de lui . 25 ans après, le film n’a rien perdu de son intérêt, ni de son appétit toujours aussi…vorace !

[phylute]

Avec la critique élogieuse des Looney Tunes par Johnny Doe dans notons les films, et ton auitre chronique sur Les banlieusards, c'est la grande journée Joe Dante... il n'est pas mort au moins ???

Meuh non, c'est juste un grand trublion qui réjouit beaucoup d'entre nous !

[Lord Henry]

A trop modifier ce que Dame Nature a créé, on se retrouve avec Cher.

[Frank Bannister]

A trop modifier ce que Dame Nature a créé, on se retrouve avec Cher.

bien vu

[Frank Bannister]

a propos du dvd zone 1, j'ai vu qu'en bonus, il proposait un making-of. Ce making-of justement est-il interessant? il propose des interviews? des images d'archives?

[Tuck pendleton]

tu obtiendras des infos ici

http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=178

[Martin Brody]

William, copain !
Merci pour ce nouvel hommage au grand Joe !

C'est un film que j'aime bien. Je l'ai découvert à sa sortie, mais j'avoue que ce n'est qu'avec The Howling que j'ai commençé à vraiment m'intéresser à Dante.

Ceci dit, j'ai eu l'occasion de le revoir dernièrement, et j'ai été assez surpris. Je m'en souvenais comme d'une honnête série B assez impersonnelle, mais quand on le met en parallèle avec les autres films de Dante, on y trouve beaucoup de petites choses assez personnelles.

Un film que je rêve de voir, c'est son fameux The Movie Orgy, qui est en fait une sorte de méga-zapping constitué d'extraits de films Z, de pubs, de reportages ... Dante en parle souvent dans ses interviews, mais le film n'a jamais été distribué en France, et a été diffusé aux USA dans un circuit très restreint, ce qui en a pratiquement fait un film-culte.

[Jordan White]

Une série B sympathique, dont la suite a été réalisé par James Cameron. Mais je préfère de très loin ce qu'il fera sur Gremlins et Gremlins 2 par exemple.

[Frank Bannister]

Une série B sympathique, dont la suite a été réalisé par James Cameron. Mais je préfère de très loin ce qu'il fera sur Gremlins et Gremlins 2 par exemple.

oui, d'ailleurs cette suite est un gros nanard de derrière les fagots.

[NUTELLA]

Une série B sympathique, dont la suite a été réalisé par James Cameron. Mais je préfère de très loin ce qu'il fera sur Gremlins et Gremlins 2 par exemple.

oui, d'ailleurs cette suite est un gros nanard de derrière les fagots.

oui et [mode provoc on] qui prouvait dejà la différence de talent entre Dante et Cameron [mode provoc off]

je ne l'ai pas revu depus une paye ce Piranhas(je l'ai d'ailleurs en dvd).mais je pense aussi qu'il a du assez bien vieillir.

j'aime bien aussi L'invasion des Piranhas de Margheriti

[Frank Bannister]

j'aime bien aussi L'invasion des Piranhas de Margheriti

oulala,celui-ci, j'ai eu du mal a aller jusqu'au bout! j'ai trouvé ca vraiment mauvais et il ne se passait rien du tout. Ca m'a permis de voir Lee Major ailleurs que dans L'HOMME QUI VALAIT 3 MILLIARDS ou L'HOMME QUI TOMBE A PIC.

je ne me souvient plus sous quel pseudo Margheriti avait signé ce film? Anthony Dawson?

[NUTELLA]

j'aime bien aussi L'invasion des Piranhas de Margheriti

oulala,celui-ci, j'ai eu du mal a aller jusqu'au bout! j'ai trouvé ca vraiment mauvais et il ne se passait rien du tout. Ca m'a permis de voir Lee Major ailleurs que dans L'HOMME QUI VALAIT 3 MILLIARDS ou L'HOMME QUI TOMBE A PIC.

je ne me souvient plus sous quel pseudo Margheriti avait signé ce film? Anthony Dawson?

oui c'est bien Dawson. je le préfère largement à Piranhas 2,il se suit sans déplaisir et tient relativement bien la route(j'ai vu bien pire) malgré un final raté.et puis quand meme quel casting de ouf
c'est du pur bis comme je l'aime

[Frank Bannister]

c'est du pur bis comme je l'aime

sur ce point là,je ne peux que te donner raison. C'est du Bis pur jus.

[Jordan White]

Une série B sympathique, dont la suite a été réalisé par James Cameron. Mais je préfère de très loin ce qu'il fera sur Gremlins et Gremlins 2 par exemple.

oui, d'ailleurs cette suite est un gros nanard de derrière les fagots.

Gremlins 2 un nanar ?

[John Constantine]

j'aime bien aussi L'invasion des Piranhas de Margheriti

Il se traine bcp, bcp en longueur celui-là. Mais j'ai tjrs eu un faible pour le final risible avec James Fransiscus sur son canot ki se dégonfle et Lee "même pas mal" Majors nageant au milieu de la poiscaille.