Le Secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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Re: Le secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par Flol »

Cathy a écrit :Je l'ai revu récemment suite à la critique de je ne sais plus quel forumeur
Ca devait être moi ! :D
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El Dadal
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Re: Le secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par El Dadal »

Je viens juste en dire 3 mots avant d'oublier... mais raté, j'ai déjà commencé à l'oublier :shock:
Franchement, je l'ai assurément découvert bien trop tard (hier soir donc), et j'ai beau développer une tolérance particulière pour les 80's, j'ai trouvé ça un peu raté (pour être gentil). Ça commence pourtant bien avec cette série d'actes de démence qu'on dirait toute droit sortie des Cigares du pharaon de Tintin, et cette Londres enneigée. Mais le tout peine à avancer et le 3e acte n'est plus qu'une succession de morceaux de bravoure sans cesse désamorcés par les conventions en règle (on reste dans le moule sans surprise). Dommage aussi que le production design, jusque là plutôt soigné, tombe dans le cheap (plus de budget?) sur la fin. Les acteurs ne sont pas gâtés au passage (et le mec qui joue Holmes, omagad).
À voir pour les 30 premières minutes donc.
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Demi-Lune
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Re: Le secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par Demi-Lune »

ACR se frottera sans doute les mains face à ton commentaire. :)

Film totémique en ce qui me concerne, un de ceux que j'ai le plus vus durant l'enfance, et qui a accompagné ma passion pour Sherlock Holmes. Aujourd'hui, comme avec Les Goonies, le revoir me plonge dans une mélancolie bizarre, pas parce que la magie n'opère plus comme avant et que les défauts objectifs apparaissent plus nettement, mais parce que tout, absolument tout est gravé au fer rouge dans ma mémoire. Ce film est un passeport direct vers des émotions d'enfance enfouies. Les hallucinations des victimes, le tintement du meurtrier encapuchonné, son ombre qui se projette sur les pavés avec la musique de Bruce Broughton, la neige qui tombe lentement sur les rues de Londres, l'atmosphère victorienne dans ce collège néo-gothique, la VF ("je veux ne jamais être seul") avec toutes ces voix qui avaient une vraie âme ("de toute ma vie, je ne le vis pleurer qu'en deux occasions. Celle-ci devait être la première" "Je serai là à vous attendre... et vous serez en retard... comme toujours"), le défi du trophée volé avec là encore les envolées de Bruce Broughton, le visage adorable de Sophie Ward (avec là encore un Love Theme qui me fait toujours chialer à la fin), le respect mêlé de paternalisme d'Anthony Higgins vis-à-vis de Holmes, la cérémonie avec ces chœurs Rametep, etc etc, ces images et cette musique nourrissent mon inconscient et m'étreindront toujours.

Si on met cet aspect sentimental et intime de côté, cela reste pour moi un divertissement au-dessus de la moyenne grâce à son angle d'attaque du mythe holmésien (comment trahir tout en respectant, on sent que les concepteurs avaient un minimum de culture sur le sujet) et au soin accordé à sa fabrication. Un truc qui me frappe encore par exemple, c'est à quel point ce cinéma savait introduire des personnages et provoquer de suite l'attachement pour eux. Le trio Holmes/Watson/Elizabeth passe comme une lettre à la poste en deux temps trois mouvements. Indubitablement, il y a une griffe, certes moins aboutie que dans d'autres succès d'Amblin, mais dont la petite musique prend encore plus de valeur maintenant. Mais tu as raison, le film s'affaiblit plus il avance (en fait, dès la découverte de la fameuse pyramide, décor en carton-pâte qui déçoit de la part de Norman Reynolds) : le mystère s'estompe au profit d'une aventure qui ne bénéficie pas d'un metteur en scène affûté pour cet exercice. Le dernier tiers finit par être assez cheap, effectivement. Par contre, pour un enfant qui ne connaissait pas alors en profondeur le Canon de Conan Doyle, le destin réservé à Elizabeth était un vrai crève-cœur et je vois dans cette absence de happy-end un nouveau témoignage de la schizophrénie de certaines prod' Spielberg, qui évoluent entre merveilleux et cruauté. Le film ne peut pas trop appuyer sur le traumatisme que c'est censé représenter pour Holmes, mais c'est l'un des destins de personnage qui m'a le plus marqué dans mon apprentissage.
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Major Tom
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Re: Le secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par Major Tom »

Demi-Lune a écrit :Si on met cet aspect sentimental et intime de côté, cela reste pour moi un divertissement au-dessus de la moyenne grâce à son angle d'attaque du mythe holmésien (comment trahir tout en respectant, on sent que les concepteurs avaient un minimum de culture sur le sujet)
Alors je comprends l'engouement de la nostalgie, en revanche, je trouve un peu ironique qu'aujourd'hui tu sois exigeant vis à vis d'une adaptation de Sherlock Holmes, alors que ta passion pour Holmes débute précisément avec ce film-là. :D Car, pour ma part, si j'ai (plus ou moins) découvert Holmes gamin avec la série animée de Miyazaki ou, éventuellement Élémentaire mon cher... Lock Holmes (Without a Clue), avec Michael Caine, je peux dire, pour le coup, qu'on sent que les concepteurs avaient beaucoup plus qu'un minimum de culture sur le sujet. Alors que pour Le Secret de la pyramide, c'est un peu plus vague. C'est surtout tellement "spiebergisée 80's", voire disneyisée (ce Londres de Mary Poppins aussi réaliste que le Paris d'Un Américain à Paris, ça et l'absence totale d'aspect "british", impardonnable), qui raconte une histoire totalement originale ("Et si Watson avait rencontré Holmes à l'époque du lycée ?"), que l'idée de "respect" qui t'est chère est pourtant beaucoup moins flagrante dans ce pur produit hollywoodien pour mioches. Ou alors, après ça tu ne pourras pas dire du mal de la série actuelle avec l'excellent Benedict Cumberbatch (Sherlock), qui modernise les histoires de Doyle, en les faisant se dérouler à l'ère d'Internet et du téléphone portable, mais en étant très respectueuse vis-à-vis des histoires originales (et bourrée à mort de clins d'œil pour les amateurs des livres). :P
J'avais vu aussi Le secret de la pyramide étant petit, et s'il m'arrivait de le regarder quelques années "au-delà de l'âge normal" pour essayer de me rappeler l'univers de l'enfance, rarement (même enfant) j'ai réussi à le mater au-delà de la scène de "pyramide" du titre (donc la moitié du film), dès lors que ça devient chiant, quoi. Le film manque cruellement d'énigmes à résoudre (ça, c'est un peu embarrassant) et de surprises (ça aussi).
Pour le reste, c'est un peu comme s'infliger aujourd'hui un épisode de Maman, j'ai raté l'avion (et en VF bien sûr). Dur à regarder au-delà de onze ans.
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Demi-Lune
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Re: Le secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par Demi-Lune »

Major Tom a écrit :alors que ta passion pour Holmes débute précisément avec ce film-là. :D
Ce n'est pas ce que j'ai écrit. J'ai dit que le film avait accompagné cette passion. :wink: J'ai lu les premières nouvelles issues du Canon un peu avant de découvrir le film. J'étais encore très jeune.
Je me souviens du tout premier bouquin que m'avaient offert mes parents comme si c'était hier : c'était un recueil de six nouvelles de la collection Rouge et Or. Ça devait être les sempiternels La bande mouchetée, Le rituel des Musgrave, La ligue des rouquins... Le début d'une grande aventure. Je me souviens que le bibliothécaire de mon village hallucinait que je puisse déjà lire du Conan Doyle à mon âge.
Dernière modification par Demi-Lune le 16 mars 16, 15:54, modifié 3 fois.
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Major Tom
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Re: Le secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par Major Tom »

Demi-Lune a écrit :Ce n'est pas ce que j'ai écrit. J'ai dit que le film avait accompagné cette passion. :wink:
Aaaaaaaaaaaah mince. Pardon.
Cela étant, je confirme que tu ne peux pas faire le difficile après ça :mrgreen: et il faut que tu voies la série tv avec Cumberbatch. ;) La meilleure chose qui soit arrivée à Holmes depuis pfioouuuu...
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hansolo
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Re: Le secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par hansolo »

El Dadal a écrit :Je viens juste en dire 3 mots avant d'oublier... mais raté, j'ai déjà commencé à l'oublier :shock:
Pas d'accord, c'est typiquement un film qui s'apprécie au cinéma - j'ai été totalement conquis par le film lors d'une séance ciné!
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Demi-Lune
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Re: Le Secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par Demi-Lune »

Major Tom a écrit :l'idée de "respect" qui t'est chère est pourtant beaucoup moins flagrante dans ce pur produit hollywoodien pour mioches.
L'argument du film (Sherlock Holmes begins, en gros) nécessite de connaître un minimum l’œuvre originale. Les cartons du film mettent l'accent sur le respect dû au Canon en dépit de la nature de cette aventure fantastique. On peut se focaliser sur toutes les libertés et les "trucs" amusants du scénario qui tentent de relier cette histoire originale aux attributs du détective (le violon qui couine, "the game is afoot", la casquette, la pipe, la deerstalker, la création de l'antagoniste) tout en s'éloignant dans le même temps de l'essence des enquêtes du Canon (souvent très terre-à-terre, tout du moins dans la première partie de l’œuvre), mais ce qui m'intéresse, c'est que les concepteurs semblent avoir été marqués par le mystère intime du personnage. Cette solitude du grand esprit excentrique qui fascine tant Watson dès le début, dans Une étude en rouge. Dans le Canon, Holmes ne dévoile qu'au compte-goutte les éléments de sa vie et ses émotions. On sait vraiment peu de choses de lui, au-delà de ce dont Watson se fait le témoin et le rapporteur. Et je pense que tout lecteur s'est forcément posé à un moment donné la question du passé de ce gars remarquable et de la source de cette solitude. Est-ce un véritable trait de caractère, une pathologie, une misanthropie, une angoisse conjurée par la drogue (même si Holmes explique que c'est pour tenir son esprit éveillé)... C'est en cela que j'accorde un certain prix au scénar' de Colombus, qui pastiche avec modestie, pour un public de jeunes qui s'en fout sûrement, l'univers tout en se confrontant à une question implicite et centrale. La trahison ne porte pas préjudice à la psychologie du Holmes tel que nous le connaissons dans les livres. C'est pour moi la marque de quelqu'un qui a cerné la "magie" du personnage. Et c'est toute la différence avec une purge qui, elle aussi, veut dépoussiérer le mythe, comme le film de Guy Ritchie... les clins-d'oeil pour érudits ne suffisent pas.

Pour le reste, comme je te l'avais déjà dit, en matière de respect et de fidélité, je suis resté bloqué dans les années 80 avec Jeremy Brett. :mrgreen:
Major Tom a écrit :l'absence totale d'aspect "british", impardonnable
Tout le casting est britannique.
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Re: Le secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par hellrick »

El Dadal a écrit :Franchement, je l'ai assurément découvert bien trop tard (hier soir donc).
Je trouve qu'il est toujours aussi sympa aujourd'hui qu'à l'époque où je l'ai découvert. Faut dire que j'avais 12 ans quand je l'ai vu pour la première fois et que je crois que j'ai toujours 12 ans d'âge mental aujourd'hui :fiou:

J'ai d'ailleurs bien envie de le revoir (et heureusement j'ai le dvd).
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Alexandre Angel
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Re: Le Secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par Alexandre Angel »

Et Barry Levinson dans tout ça ? Quel peut être (ou pas) son apport ? (sachant que, bon an, mal an, il n'est pas dénué de talent).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Le secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par Spongebob »

hellrick a écrit :Je trouve qu'il est toujours aussi sympa aujourd'hui qu'à l'époque où je l'ai découvert. Faut dire que j'avais 12 ans quand je l'ai vu pour la première fois et que je crois que j'ai toujours 12 ans d'âge mental aujourd'hui :fiou:

J'ai d'ailleurs bien envie de le revoir (et heureusement j'ai le dvd).
Lundi soir c'était la première fois que je le voyais en entier. Jusqu'ici j'avais toujours décroché à partir de la première scène dans la pyramide. J'ai été très heureux de découvrir les scènes à effets spéciaux que j'avais loupé, notamment celle se déroulant dans le cimetière (les gâteaux animés sont géniaux). Au delà de ça j'avoue que je me suis tout de même un peu ennuyé. Je ne sais pas si c'est parce que je n'ai pas découvert le film enfant mais en le découvrant aujourd'hui je lui ai vu pas mal de défauts. Le film est très bien fait (SFX de fous pour l'époque) mais il est peut-être un peu trop orienté jeune public. Certains personnages sont à la limite de l'horripilant : le petit Watson/Harry Potter par exemple (cette tête). Le côté sombre de certains passages m'a tout de même étonné et m'a fait un peu regretter cette belle décennie 80's.

C'est dommage parce que je suis sûr que je l'aurais adoré étant gosse.
Dernière modification par Spongebob le 16 mars 16, 16:34, modifié 1 fois.
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Re: Le Secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par Major Tom »

On n'est pas du tout dans un film anglais ; l'humour est très ricain (le genre de second degré devenu de plus en plus insupportable dans les blockbusters et aux Oscars aujourd'hui), on dirait qu'ils n'ont jamais mis un pied à Londres et dans l'œuvre de Doyle, absence de flegme britannique, l'acteur inexpressif qui joue (mal) Holmes confond le personnage avec une tête à claques d'HEC. D'ailleurs Holmes est censé être un marginal apprécié de peu de monde (dans le film, je me souviens d'une scène où tous les élèves le suivent et l'applaudissent quand il résout une pseudo énigme en direct), insupportable pour son entourage et ridiculisant la police une fois adulte. Cette solitude que tu évoques, on ne la sent pas vraiment. Quitte à faire un Sherlock Holmes lycéen (post-crise d'ado en plus, ils auraient pu en faire un antihéros génial et attachant), autant le montrer tel qu'il est censé être : remettant des profs incompétents à leur place (ça aurait été savoureux), être révolté et puni pour ça, se droguant (eh oui, c'est censé être un héroïnomane plus tard, quand même) et être renvoyé sans qu'il y ait besoin de cette stupide machination faisant croire qu'il a triché. Au lieu de ça, on doit se payer la grosse tête coincée et antipathique (pour le public) des premiers rangs, comme on en a connu et détesté à l'école, le tout avec de bons sentiments, bordel, Colombus n'a rien compris au personnage... Enfin j'imagine que cela l'aurait foutu mal, dans le genre "exemple pour la jeunesse", un Sherlock limite délinquant. :mrgreen:
Enfin, bon, c'est encore autre chose...
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Demi-Lune
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Re: Le Secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par Demi-Lune »

Je ne vois pas vraiment en quoi l'humour du film serait américain, mais bon, admettons. Sans être particulièrement amateur du jeune qui joue Holmes dans ce film (Nicholas Rowe, qui a une tête de chien battu), je lui trouve justement un flegme tout britannique. Et je pense que J.K. Rowling ne se serait sans doute pas autant inspirée de l'univers victorien de ce film pour le très britannique Harry Potter s'il n’exsudait pas, précisément, une certaine identité/ambiance anglaises.

Holmes est effectivement un marginal qui, dans le Canon de Conan Doyle (c'est Conan Doyle, pas Doyle tout court, les gens font souvent l'erreur :) ), est présenté comme asocial et solitaire. L'ancien camarade d'armée de Watson, qui le met en relation avec lui pour la cohabitation à Londres, lui dit d'ailleurs que vu de loin, c'est un mec très spécial, un peu flippant, dont on dit qu'il frappe les cadavres avec une canne dans les morgues pour de sombres expériences. Et Holmes confessera lui-même à Watson, au début du Rituel des Musgrave, qu'il n'a jamais eu beaucoup d'amis dans sa jeunesse. Mais quand Holmes sort de sa léthargie casanière et de son abattement, il est un parfait homme du monde victorien. Il y a beaucoup de choses dans le Canon qui l'atteste. Donc pour moi, ce n'est pas tant qu'il ne soit pas apprécié de grand-monde, que grand-monde le connaisse vraiment, en réalité. Mais même les gens qu'il insupporte, ils sont liés à lui dans une forme de fascination et de respect (Watson, bien évidemment, malgré toutes les répliques cassantes qu'il aura à essuyer au long des années, mais aussi fugacement son épouse Mary, lorsqu'elle permet à Watson de ratiboiser sur le temps de couple ses enquêtes avec le grand détective parce qu'elle sait que c'est son seul ami, la logeuse Madame Hudson qui sera dans tous ses états lorsque Holmes sera à l'article de la mort dans Le détective agonisant, la police qui vient le solliciter et certains inspecteurs qui finissent par ranger leur orgueil au placard malgré des années de piques de Holmes). Il ne veut pas être associé au crédit de la police dans la presse. Ses exploits lui attirent une clientèle grandissante année après année par le bouche-à-oreille, jusqu'aux ministres et la Reine elle-même dans Les plans du Bruce-Pardington. Tout ça pour dire que malgré son caractère, les gens finissent toujours par être en admiration sincère face à ses déductions et ses prodiges. Donc, les camarades de collège qui l'applaudissent dans Le secret de la pyramide, franchement ça n'a rien de choquant. On voit bien que ça n'empêche pas le personnage d'être à part. C'est bien la magie de son amitié avec Watson, dans le Canon comme dans le film. C'est le ciel qui le lui envoie.
Holmes remettant des professeurs à leur place ou se révoltant, là pour le coup ça aurait fait l'ado qui fait sa crise et ça ne me semble pas cadrer avec le Holmes d'excellente éducation (malgré d'énormes lacunes dans certaines disciplines, comme s'en désole Watson dans Une étude en rouge - le système copernicien dont il n'avait jamais entendu parler et qu'il s'efforcera d'oublier tout de suite pour ne pas polluer sa mémoire :mrgreen: ) que les livres nous décrivent. Après, effectivement, le film aurait pu également trahir sur cet aspect-là, mais ça aurait donné un anachronisme sur le plan des mentalités, à mon avis (même si bon, on parle d'un film sur une secte égyptienne, hein...). Les gens qu'il rabroue, ce sont des gens dont sa fierté intellectuelle lui fait croire qu'ils ne sont pas à sa hauteur, même quand ce sont des précurseurs comme lui des techniques de police scientifique. J'aurais beaucoup de mal avec un jeune Holmes en crise avec l'autorité de ses professeurs. Peut-être y a-t-il une allusion à ce sujet chez Conan Doyle, je ne me souviens plus. Quant à son addiction à la cocaïne (la fameuse piquouse de solution à 7%), c'est vrai qu'on ne sait pas trop quand elle a débuté chez lui. Mais encore une fois, j'ai du mal à m'imaginer un Holmes toxico dès sa jeunesse, là où l'apprentissage à l'école appelle un travail de l'esprit. Lui se drogue justement quand sa matière grise n'est plus stimulée. De toute façon, un Holmes ado se droguant aurait été impossible à montrer dans le cadre d'une telle production.
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Re: Le Secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par Major Tom »

Difficile à expliquer, mais c'est mon ressenti d'être davantage devant un humour US que "so british", peut-être que parce qu'on a l'impression de retrouver l'humour de Gremlins ou n'importe quelle production Spielberg de l'époque. En soi, ce n'est pas grave, mais ici c'est censé être typiquement britannique. Bref, si je me lance à établir la comparaison, je risque de faire tourner ça à la différence entre le bon et le mauvais chasseur.
Mais Holmes dans Le Chien des Baskerville qui demande à Watson de lui donner son avis sur une canne oubliée chez eux, avant de lui foutre innocemment la pâtée en lui expliquant tout ce qu'il n'a pas remarqué, voilà, c'est plutôt ça Sherlock Holmes. :) Le mec te rabaisse sans vouloir être méchant mais tu as l'air d'un con. :lol:
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Re: Le Secret de la pyramide (Barry Levinson - 1985)

Message par Demi-Lune »

Major Tom a écrit :Je ne sais plus si je te l'ai demandé, mais pour rester au niveau de l'enfance, que penses-tu de la série animalière de Miyazaki ?
Pas tenté de revoir du tout, mais de mémoire, c'était "fidèle" à l'univers holmesien, même si la coke semblait être prise par les dessinateurs à défaut du protagoniste.
J'ai vu quelques épisodes quand j'étais môme. J'aurais bien du mal à me prononcer. Je n'ai plus vraiment de souvenirs. Tout ce que je peux te dire, c'est que je n'arrivais pas à accrocher. Ça m'avait paru un peu bébête. Je crois que le principe de faire des personnages des animaux me plaisait moyen.
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