+ 1000²Alex Blackwell a écrit :Voilà un compositeur contemporain assez secret qui se partage en un intéressant équilibre entre ses oeuvres totalement personnelles et ses musiques de films. Ces dernières s'émancipent d'ailleurs aisément du support cinématographique et sont des oeuvres à part entière.
Vangelis m'apparaît quelque part comme un des derniers très grands mélodistes dont la musique est empreinte d'une lancinante et poignante nostalgie, qui lui confère un parfum d'éternité. La rigueur de la construction et des développements ne sont pas concevable sans un parfait bagage classique: je songe par exemple au tragique neuvième mouvement du chef d'oeuvre du compositeur, El Greco, fascinant hommage au peintre crétois expatrié. Et que de merveilles dans Voices ou Oceanic.
Le tribut au cinéma est le plus considérable qui soit, à un niveau purement qualitatif j'entends. Blade Runner, Christophe Colomb, Antartica ou les Chariots de feu sont les plus connus mais n'éclipsent pas les grands moments que constituent l'Apocalypse des animaux (film documentaire de Rossif) à l'ambition universelle, ou la Peste de Luis Puenzo (notamment le sublime aria pour sopraniste et choeur).
Ce sont certes les quelques concessions au "new age "qui font ricanner certains lorsqu'on propose de classer Vangelis parmi les classiques. Effectivement il y a des bruits de vent ou de vague dans cette musique mais cela n'égratigne nullement le monument. Il y a peu de musique dont je suis autant gorgé et je n'imagine pas m'en passer un jour.
Je ne sais plus si c'était dans l'Apocalypse des Animaux, mais je souviens d'un thème qu'avait utilisé Frederic Rossif pour une série documentaire, je me demande si ce n'est pas "Splendeur sauvage" d'ailleurs. Bref. Un morceau très court, au xylophone, sonnant comme une berceuse, et d'une beauté absolue.
Et sinon, je pense aussi qu'il est le plus grand compositeur en activité.