A part Soft Parade qui m'ennuie pas mal (ls ne savent pas trop quoi faire des cuivres), j'adore les doors, mention pour L.A. Woman.
Je n'ai pas un souvenir grandiose d'American Prayer...
Le BOX SET est fabuleux, sorte de best of live aux morceaux choisis par les survivants du groupe. Les Doors par les Doors via leurs performances scéniques : Une des meilleures idées qu'un éditeur ait jamais pu avoir pour faire un coffret anthologique.
The Doors
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Re: The Doors
Et hop un topic qu'on remonte à l'occasion de la redécouverte des Doors ...en acquérant les deux disques post Jim Morrison.
Des disques à redécouvrir clairement parce qu'en faisant abstraction du regretté chanteur, ça reste après coup quand même assez bon.
Other Voices (1971)
En mars 1971, Jim Morrison, chanteur et visage indissociable des Doors donne une copie de son anthologie de poèmes "The lords and the new creatures" aux membres des Doors, l'organiste Ray Manzarek, le guitariste Robby Krieger et le batteur John Densmore puis leur dit "au revoir" avant de se barrer vers Paris. Habitués à ses nombreuses escapades, le groupe se remet tranquillement au travail et commence à composer très vite de nouvelles chansons. Ce qu'ils ne savent pas encore, c'est qu'ils ne le reverront plus du tout.
"When Jim went to Paris, we continued writing, putting songs together, thinking he would be back at some point." (Robby Krieger (*))
De fait, les Doors travaillent d'arrache-pied pour que tout soit prêt pour que Jim puisse poser ses textes et sa voix sur la musique de Krieger et Manzarek, éminentes têtes chercheuses de mélodies qu'on a souvent oubliées derrière la face d'ange de Morrison. Quelques échanges enjoués au téléphone avec Jim complètent le tout, surtout dans l'idée de continuer de faire des chansons blues comme sur la voie (voix !) précédemment prise sur Morrison Hotel et surtout L.A Woman.
"Jim evidently liked the idea of going out and winging it. But I don't think he would have committed to it in the long term" (Jac Holzman, boss du label Elektra (*))
Jim Morrison meurt à Paris le 3 juillet 1971. Quand les Doors apprennent la nouvelle alors qu'ils sont en train de composer dans leur studio, personne n'y croit alors. "Robby and I were like, "No, Jim is drunk and moved to Haiti"... I don't think I fully assimilated it for many years." (Densmore (*))
La musique devient alors le refuge et l'unique moyen de dénier la disparition du leader pour essayer d'avancer.
Le groupe peut-il alors renaître ? La photo de pochette vinyle montrant les trois survivants est un parfait instantané des Doors sur l'instant : hébétés, hagards, surpris, un peu inquiets. Mais les chansons sont faites, l'album est pratiquement prêt à sortir et être défendu. Le groupe n'a pas le temps de choisir un nouveau chanteur et de plus, l'entente entre eux à toujours été très fusionnelle. Alors introduire une nouvelle tête comme ça si vite ? Ce seront Manzarek et Krieger qui chanteront, n'en étant pas à leur coup d'essai puisqu'ils assuraient déjà de temps en temps les choeurs en support de Morrison dès les débuts du groupe. D'ailleurs Manzarek disposant d'une voix chaleureuse et presque Morrisonienne chantera lui-même sur ses albums solos à la manière du regretté Jim et il suffit d'écouter un Golden Scarab (1974) pour en être plus que convaincu.
Surprise au final. Parce que la mort inattendue de leur leader n'a pas empêché les Doors restant de composer un très bon album. Oui, il n'y a plus la voix profonde de Jim. Mais il reste les mélodies et là, on touche au bonheur bien souvent tout le long puisque tout est agréablement d'un assez bon niveau. Il y a même 2,3 titres plus que sublimes qui se dégagent immédiatement du lot.
En témoigne ce Ships w/ sails de 7mn30, épique, aventureux et rêveur ou ce Hang on to your life final, énergique et débridé comme si les Doors voulaient conjurer une dernière fois Jim de s'accrocher, de revenir du monde des morts.
Finalement les Doors auraient encore pu continuer un moment, sauf que l'aventure s'arrêtera cette fois définitivement à l'album suivant.
Full Circle (1972)
Si Other voices surprenait magiquement, Full circle commence un peu à prendre l'eau.
En soi l'album n'est pas mauvais. Il est même assez bon. Rendons à César ce qui est à César, les Doors en avaient encore un peu sous le capot. Sauf que passé le haut niveau et l'homogénéïté du précédent disque, Full circle hésite entre de bonnes chansons (voire de très bonnes) et des choses moyennes parce que justement déjà vues précédemment au sein du groupe et parfois en mieux (certains titres semblent sortir des sessions de Morrison Hotel et L.A Woman sans justement trop s'en démarquer).
Get up and dance ouvre l'album en choisissant l'audace : des choeurs féminins chez les Doors ! Bah, pourquoi pas ? La chanson est agréable, elle passe bien. Susbiste néanmoins ce léger malaise d'une joie forcée un peu comme si on avait mis Manzarek et Krieger à composer avec des flingues pointés directement sur eux. Verdilac suinte la coolitude et le groove. Ce titre démarre blues façon L.A Woman... avant de vite prendre un virage funky, jazz-rock et psychédélique en plus (super solo de saxo de Charles Lloyd au passage).
Et puis il y a The mosquito (qui sera reprise à sa manière par Joe Dassin), délire complet qui débute façon mexicaine (Krieger racontait que tout partait d'une petite chanson entendue lors de vacances à Mexico par un groupe mariachi) pour virer en jam façon Mahavishnu Orchestra (en plus court toutefois) avec l'énergie et la fougue d'un Light my fire retrouvées (Krieger se déchaîne comme au live de 68 au Hollywood bowl, de quoi regretter que le titre ne fasse que 5mn).
Et n'oublions pas The piano bird et ses passages de flûte enchanteurs.
Mais quand l'album paraît en 1972, le monde est passé à autre chose.
Le psychédélisme des Doors ne marque plus. Le groupe lui-même est de plus au bord de l'implosion. Les tournées, la dépression, la fatigue, les critiques constamment négatives qu'on leur renvoie à tour de rôle dans la gueule... C'est comme s'ils étaient fautifs d'avoir survécu à Jim Morrison. Le groupe se sépare momentanément pour prendre des vacances et faire le point tandis que Manzarek s'angoisse mortellement parce que la grossesse de sa femme ne se déroule pas si bien. Holzman (boss d'Elektra alors) ne presse aucunement le groupe pour un troisième disque sans Jim, il quitte d'ailleurs le label à la fin 1973.
C'est dans cette tourmente que les Doors prennent fin. Bien sûr après il y aura quand même An american prayer, l'album hommage à Morrison et de multiples reformations mais ça c'est une autre histoire. Full Circle pendant longtemps a été un album maudit, probablement plus que Other voices et pourtant il est à redécouvrir comme son aîné. Les récentes rééditions de ces deux disques en 2015 permettent à nouveau de redécouvrir des joyaux et voir que l'époque une fois de plus ne fut pas clémente envers ses perles cachées.
(*) les citations proviennent directement du livret de la réédition d'Other voices.
Des disques à redécouvrir clairement parce qu'en faisant abstraction du regretté chanteur, ça reste après coup quand même assez bon.
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Other Voices (1971)
En mars 1971, Jim Morrison, chanteur et visage indissociable des Doors donne une copie de son anthologie de poèmes "The lords and the new creatures" aux membres des Doors, l'organiste Ray Manzarek, le guitariste Robby Krieger et le batteur John Densmore puis leur dit "au revoir" avant de se barrer vers Paris. Habitués à ses nombreuses escapades, le groupe se remet tranquillement au travail et commence à composer très vite de nouvelles chansons. Ce qu'ils ne savent pas encore, c'est qu'ils ne le reverront plus du tout.
"When Jim went to Paris, we continued writing, putting songs together, thinking he would be back at some point." (Robby Krieger (*))
De fait, les Doors travaillent d'arrache-pied pour que tout soit prêt pour que Jim puisse poser ses textes et sa voix sur la musique de Krieger et Manzarek, éminentes têtes chercheuses de mélodies qu'on a souvent oubliées derrière la face d'ange de Morrison. Quelques échanges enjoués au téléphone avec Jim complètent le tout, surtout dans l'idée de continuer de faire des chansons blues comme sur la voie (voix !) précédemment prise sur Morrison Hotel et surtout L.A Woman.
"Jim evidently liked the idea of going out and winging it. But I don't think he would have committed to it in the long term" (Jac Holzman, boss du label Elektra (*))
Jim Morrison meurt à Paris le 3 juillet 1971. Quand les Doors apprennent la nouvelle alors qu'ils sont en train de composer dans leur studio, personne n'y croit alors. "Robby and I were like, "No, Jim is drunk and moved to Haiti"... I don't think I fully assimilated it for many years." (Densmore (*))
La musique devient alors le refuge et l'unique moyen de dénier la disparition du leader pour essayer d'avancer.
Le groupe peut-il alors renaître ? La photo de pochette vinyle montrant les trois survivants est un parfait instantané des Doors sur l'instant : hébétés, hagards, surpris, un peu inquiets. Mais les chansons sont faites, l'album est pratiquement prêt à sortir et être défendu. Le groupe n'a pas le temps de choisir un nouveau chanteur et de plus, l'entente entre eux à toujours été très fusionnelle. Alors introduire une nouvelle tête comme ça si vite ? Ce seront Manzarek et Krieger qui chanteront, n'en étant pas à leur coup d'essai puisqu'ils assuraient déjà de temps en temps les choeurs en support de Morrison dès les débuts du groupe. D'ailleurs Manzarek disposant d'une voix chaleureuse et presque Morrisonienne chantera lui-même sur ses albums solos à la manière du regretté Jim et il suffit d'écouter un Golden Scarab (1974) pour en être plus que convaincu.
Surprise au final. Parce que la mort inattendue de leur leader n'a pas empêché les Doors restant de composer un très bon album. Oui, il n'y a plus la voix profonde de Jim. Mais il reste les mélodies et là, on touche au bonheur bien souvent tout le long puisque tout est agréablement d'un assez bon niveau. Il y a même 2,3 titres plus que sublimes qui se dégagent immédiatement du lot.
En témoigne ce Ships w/ sails de 7mn30, épique, aventureux et rêveur ou ce Hang on to your life final, énergique et débridé comme si les Doors voulaient conjurer une dernière fois Jim de s'accrocher, de revenir du monde des morts.
Finalement les Doors auraient encore pu continuer un moment, sauf que l'aventure s'arrêtera cette fois définitivement à l'album suivant.
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Full Circle (1972)
Si Other voices surprenait magiquement, Full circle commence un peu à prendre l'eau.
En soi l'album n'est pas mauvais. Il est même assez bon. Rendons à César ce qui est à César, les Doors en avaient encore un peu sous le capot. Sauf que passé le haut niveau et l'homogénéïté du précédent disque, Full circle hésite entre de bonnes chansons (voire de très bonnes) et des choses moyennes parce que justement déjà vues précédemment au sein du groupe et parfois en mieux (certains titres semblent sortir des sessions de Morrison Hotel et L.A Woman sans justement trop s'en démarquer).
Get up and dance ouvre l'album en choisissant l'audace : des choeurs féminins chez les Doors ! Bah, pourquoi pas ? La chanson est agréable, elle passe bien. Susbiste néanmoins ce léger malaise d'une joie forcée un peu comme si on avait mis Manzarek et Krieger à composer avec des flingues pointés directement sur eux. Verdilac suinte la coolitude et le groove. Ce titre démarre blues façon L.A Woman... avant de vite prendre un virage funky, jazz-rock et psychédélique en plus (super solo de saxo de Charles Lloyd au passage).
Et puis il y a The mosquito (qui sera reprise à sa manière par Joe Dassin), délire complet qui débute façon mexicaine (Krieger racontait que tout partait d'une petite chanson entendue lors de vacances à Mexico par un groupe mariachi) pour virer en jam façon Mahavishnu Orchestra (en plus court toutefois) avec l'énergie et la fougue d'un Light my fire retrouvées (Krieger se déchaîne comme au live de 68 au Hollywood bowl, de quoi regretter que le titre ne fasse que 5mn).
Et n'oublions pas The piano bird et ses passages de flûte enchanteurs.
Mais quand l'album paraît en 1972, le monde est passé à autre chose.
Le psychédélisme des Doors ne marque plus. Le groupe lui-même est de plus au bord de l'implosion. Les tournées, la dépression, la fatigue, les critiques constamment négatives qu'on leur renvoie à tour de rôle dans la gueule... C'est comme s'ils étaient fautifs d'avoir survécu à Jim Morrison. Le groupe se sépare momentanément pour prendre des vacances et faire le point tandis que Manzarek s'angoisse mortellement parce que la grossesse de sa femme ne se déroule pas si bien. Holzman (boss d'Elektra alors) ne presse aucunement le groupe pour un troisième disque sans Jim, il quitte d'ailleurs le label à la fin 1973.
C'est dans cette tourmente que les Doors prennent fin. Bien sûr après il y aura quand même An american prayer, l'album hommage à Morrison et de multiples reformations mais ça c'est une autre histoire. Full Circle pendant longtemps a été un album maudit, probablement plus que Other voices et pourtant il est à redécouvrir comme son aîné. Les récentes rééditions de ces deux disques en 2015 permettent à nouveau de redécouvrir des joyaux et voir que l'époque une fois de plus ne fut pas clémente envers ses perles cachées.
(*) les citations proviennent directement du livret de la réédition d'Other voices.
- Rick Deckard
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Re: The Doors
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Re: The Doors
Anniversaire de la mort de Jim Morrison, il y a déjà 50 ans :
https://www.francetvinfo.fr/culture/mus ... 87331.html
https://www.arte.tv/fr/videos/100171-00 ... s-a-paris/
https://www.arte.tv/fr/videos/046531-00 ... e-strange/
https://www.arte.tv/fr/videos/100950-00 ... ival-1970/
https://www.francetvinfo.fr/culture/mus ... 87331.html
A voir ici :A l'occasion des cinquante ans de sa mort, Arte propose une série spéciale autour de Jim Morrison. On peut démarrer par un documentaire inédit de 53 minutes intitulé Jim Morrison: derniers jours à Paris, qui retrace les dernières heures du chanteur des Doors dans la capitale. On peut également découvrir un autre doc, When You're Strange raconté par Johnny Depp, et surtout le concert des Doors à l'île de Wight en 1970
https://www.arte.tv/fr/videos/100171-00 ... s-a-paris/
https://www.arte.tv/fr/videos/046531-00 ... e-strange/
https://www.arte.tv/fr/videos/100950-00 ... ival-1970/
- hellrick
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Re: The Doors
Il y a 20 ans pile j'étais à Paris au concert pour la célébration des 30 ans avec les (membres restant) des Doors, c'était un bon moment bien...planant.
- Supfiction
- Charles Foster Kane
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- Localisation : Have you seen the bridge?
- Contact :
Re: The Doors
Le concert a l’île de Wight est sympa à part qu’on y voit pas grand chose parce que le groupe a appris en arrivant qu’ils auraient du apporter leur propre éclairage.
Quelques jours plus tard, Jim partait pour Paris.
Quelques jours plus tard, Jim partait pour Paris.
- Supfiction
- Charles Foster Kane
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- Inscription : 2 août 06, 15:02
- Localisation : Have you seen the bridge?
- Contact :
Re: The Doors
On voit dans le doc de Olivier Monssens le pompier revenant dans la (minuscule) salle de bain où a été retrouvé mort Morrison et c’est beaucoup moins glamour que dans le film d’Oliver Stone.
Now Night arrives with her purple legion..
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