Federico Fellini (1920-1993)
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Un de mes cinéastes préférés, où son sens de l'observation mixé avec une acuité de caricaturiste a toujours fait corps avec un baroquisme sans égal dans l'histoire du cinéma (à part Kusturica).
Mon top Fellini :
- La dolce vita (1960)
- Amarcord (1973)
- La Strada (1954)
- Otto e mezzo (1963)
- I Vitelloni (1953)
- Il bidone (1955)
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Juliette des Esprits
Sorte de pendant féminin de 8 1/2 mais dont les fantasmes visuels demeurent typiquement Fellinien, ce momument de l'esthétisme est l'une des oeuvres les plus travaillés au niveau de l'image, de la couleur, des costumes, de la caméra etc...
Plus qu'un film, une succession de tableau vivant pour un livre d'images fascinant.
Mais dommage qu'one ne puisse choisir soit même la vitesse de défilement des pages car une fois de plus avec Fellini, je ne suis que rarement rentré dans son univers.
C'est vraiment le cas pour la grosse partie central où j'ai vraiment trouvé le temps.
Les 30 dernières minutes m'ont heureusement emporté par leurs souffles fantasmagoriques qui méritent encore bien des superlatifs.
bref j'en retiens un travail pictural qui force l'admiration et l'actrice principale admirable.
Sorte de pendant féminin de 8 1/2 mais dont les fantasmes visuels demeurent typiquement Fellinien, ce momument de l'esthétisme est l'une des oeuvres les plus travaillés au niveau de l'image, de la couleur, des costumes, de la caméra etc...
Plus qu'un film, une succession de tableau vivant pour un livre d'images fascinant.
Mais dommage qu'one ne puisse choisir soit même la vitesse de défilement des pages car une fois de plus avec Fellini, je ne suis que rarement rentré dans son univers.
C'est vraiment le cas pour la grosse partie central où j'ai vraiment trouvé le temps.
Les 30 dernières minutes m'ont heureusement emporté par leurs souffles fantasmagoriques qui méritent encore bien des superlatifs.
bref j'en retiens un travail pictural qui force l'admiration et l'actrice principale admirable.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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C'est rigolo, je l'ai découvert ce mois-ci également!bruce randylan a écrit :Juliette des Esprits
(...)
bref j'en retiens un travail pictural qui force l'admiration et l'actrice principale admirable.
Mon avis à moi:
Une bourgeoise à l'existence convenue voit sa conception du monde et de l'amour s'effriter lorsqu'elle soupçonne l'infidélité de son mari. Elle reçoit des visions fantasmagoriques qui la renvoient à sa féminité modeste, à sa docilité, à son âge, et s'en sort presque sur une pirouette alors même que tout pourrait s'écrouler. Giulietta Masina assortit à ravir les yeux noirs mouillés de larmes et le sourire enfantin plein de bravoure.
Pour l'anecdote, Fellini était l'amant de Sandra Milo lors du film (c'était d'ailleurs déjà le cas sur 8 1/2), qui devint effectivement l'amie de Giulietta Masina (épouse de Fellini, elle).
Et au contraire de toi, j'adore me laisser embarquer dans les films buissoniers de l'ami Federico. C'est plein de mensonges, de rêves, de chagrins élégants et d'affriolants des deux sexes, en un mot, c'est la vie!
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J'ai adoré Juliette des Esprits. D'ailleurs, le film était dans mon top 100 (mais il vient de se faire chasser par Ford, c'est idiot). La mise en scène de Fellini, qui virevolte entre les invités bien mieux que ne le fera jamais celle de Scorcese, est d'une suprème élégance, l'imagination et la créativité au pouvoir, et comment résister à Gulietta Massina ? En un mot, c'est presque aussi génial que 8 1/2 (mais c'est un "presque" qui compte tout de même)
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Ginger et Fred de Frederico Fellini
Y a rien à faire, le Fellini dernière période chez moi ça marche pas.
Alors oui tout ça a de quoi rappeler un certain crêpage de chignon d'il y a pile-poil une année (Margo ), je me reserve encore le droit de dire du bien de son Et Vogue le Navire... n'empêche que y a rien à faire, je suis hermètique. Et c'est un inconditionnel de Huit et Demi, de la Dolce Vita ou encore des Nuits de Cabiria qui dit cela.
Dans le bons points on relèvera une musique soignée, un couple qui fonctionne à merveille, une satire bien sentie de la télévision (j'ai tout de même apprécié l'émission finale), un pessimisme foncier qu'on peut appeler lucidité, pour le reste.. cette hystérie, ces scènes de foules *Amarcord meet David Bowie*, cette élègie se transformant souvent en discours anti-jeunes que n'aurait pas renié ce bon vieux Kersey, vraiment ça fatigue. Je suis dur, mais ça m'a bien mis sur les nerfs. Pas encore à jeter dans sa totalité, grâce à ce duo à la fois crâde et lumineux et qui, contrairement à tout ce qui l'entoure, ne sonne pas creux, ne fleure pas l'artificialité, mais existe. Mastroianni ne joue cette fois pas une parodie de lui-même, et Giuletta Masina récupère le film à elle toute seule. Du coup on aurait aimé voir ces deux êtres tristes dans un autre endroit, même si c'est peut-être justement un peu l'idée.
Sinon, aussi kitschs soient-ils, les décors de Dante Ferreti sont une tuerie.
Y a rien à faire, le Fellini dernière période chez moi ça marche pas.
Alors oui tout ça a de quoi rappeler un certain crêpage de chignon d'il y a pile-poil une année (Margo ), je me reserve encore le droit de dire du bien de son Et Vogue le Navire... n'empêche que y a rien à faire, je suis hermètique. Et c'est un inconditionnel de Huit et Demi, de la Dolce Vita ou encore des Nuits de Cabiria qui dit cela.
Dans le bons points on relèvera une musique soignée, un couple qui fonctionne à merveille, une satire bien sentie de la télévision (j'ai tout de même apprécié l'émission finale), un pessimisme foncier qu'on peut appeler lucidité, pour le reste.. cette hystérie, ces scènes de foules *Amarcord meet David Bowie*, cette élègie se transformant souvent en discours anti-jeunes que n'aurait pas renié ce bon vieux Kersey, vraiment ça fatigue. Je suis dur, mais ça m'a bien mis sur les nerfs. Pas encore à jeter dans sa totalité, grâce à ce duo à la fois crâde et lumineux et qui, contrairement à tout ce qui l'entoure, ne sonne pas creux, ne fleure pas l'artificialité, mais existe. Mastroianni ne joue cette fois pas une parodie de lui-même, et Giuletta Masina récupère le film à elle toute seule. Du coup on aurait aimé voir ces deux êtres tristes dans un autre endroit, même si c'est peut-être justement un peu l'idée.
Sinon, aussi kitschs soient-ils, les décors de Dante Ferreti sont une tuerie.
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
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Il bidone (Federico Fellini, 1955)
Il Bidone (Federico Fellini, 1955) :
8/10
_______________
Le crime ne paie pas. L'escroquerie non plus. Portrait d'une bande de filous, et d'un en particulier joué avec subtilité par Crawford.
D'abord prodigieusement cynique, on est atterré par l'absence de scrupule de ces araqueurs qui n'hésitent aucunement de barboter le peu d'argent qu'ont leurs victimes.
Fellini les suit avec chaleur cependant et nous les fait découvrir au travers de leur quotidien, jusqu'à leurs intimes et leurs secrets.
Ce regard qui ne juge pas est peut-être la plus intense leçon du film.
La vie est dure, cynique, sans doute plus que les hommes. C'est quand Augusto se met à avoir des scrupules que son sort se scelle dans la tragédie. Ce n'est pas faute d'avoir été prévenu pourtant. Moraliste, le récit n'a de cesse d'inviter l'arnaqueur à faire machine arrière.
EDIT: posté par Sybille le 20 octobre 2006
Il bidone de Federico Fellini (1955)
Ce film m'a surpris. On croit être bien parti pour voir une comédie, un bon divertissement, avec des situations drôles et insensées, accompagnées de personnages plein de verve. En un sens c'est le cas, mais aussi beaucoup plus. La fin sombre franchement dans le pathétique, sans être ridicule toutefois. Le héros joué par Broderick Crawford est formidable : tricheur, entêté, grognon, solitaire, alors qu'il n'a pas grand chose pour plaire, on finit par le plaindre et souffrir avec lui. Mais ce que je retiendrai surtout de ce film, c'est la courte scène avec la jeune fille malade de la polio, une jeune actrice que j'ai trouvée incroyable de justesse et de sensibilité. Le moment où elle tourne la tête pour cacher ses larmes, puis nous regarde de nouveau en souriant, tout en affirmant que "oui, elle est heureuse" est tout simplement bouleversant, plein de tendresse et de courage. Une vraie bonne découverte. 8/10
8/10
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Le crime ne paie pas. L'escroquerie non plus. Portrait d'une bande de filous, et d'un en particulier joué avec subtilité par Crawford.
D'abord prodigieusement cynique, on est atterré par l'absence de scrupule de ces araqueurs qui n'hésitent aucunement de barboter le peu d'argent qu'ont leurs victimes.
Fellini les suit avec chaleur cependant et nous les fait découvrir au travers de leur quotidien, jusqu'à leurs intimes et leurs secrets.
Ce regard qui ne juge pas est peut-être la plus intense leçon du film.
La vie est dure, cynique, sans doute plus que les hommes. C'est quand Augusto se met à avoir des scrupules que son sort se scelle dans la tragédie. Ce n'est pas faute d'avoir été prévenu pourtant. Moraliste, le récit n'a de cesse d'inviter l'arnaqueur à faire machine arrière.
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EDIT: posté par Sybille le 20 octobre 2006
Il bidone de Federico Fellini (1955)
Ce film m'a surpris. On croit être bien parti pour voir une comédie, un bon divertissement, avec des situations drôles et insensées, accompagnées de personnages plein de verve. En un sens c'est le cas, mais aussi beaucoup plus. La fin sombre franchement dans le pathétique, sans être ridicule toutefois. Le héros joué par Broderick Crawford est formidable : tricheur, entêté, grognon, solitaire, alors qu'il n'a pas grand chose pour plaire, on finit par le plaindre et souffrir avec lui. Mais ce que je retiendrai surtout de ce film, c'est la courte scène avec la jeune fille malade de la polio, une jeune actrice que j'ai trouvée incroyable de justesse et de sensibilité. Le moment où elle tourne la tête pour cacher ses larmes, puis nous regarde de nouveau en souriant, tout en affirmant que "oui, elle est heureuse" est tout simplement bouleversant, plein de tendresse et de courage. Une vraie bonne découverte. 8/10
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Oeuvre mésestimée, Il Bidone est pourtant un film majeur du Maestro. Fellini n'est guère tendre avec ses personnages, pas parce que ce sont des escrocs, mais parce qu'ils essayent de se racheter trop tard. Le processus d'identification est fort, porté par une mise en scène formidable de justesse, où le côté fameusement baroque s'y infiltre en filigrane, avec une couche de subtilité exemplaire. Ce superbe opus fellinien nous donne l'occasion d'apprécier la meilleure performance d'un grand comédien, Broderick Crawford.
Mother, I miss you
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Federico Fellini (1920-1993)
Le notti di Cabiria (Les nuits de Cabiria) (Federico Fellini, 1957) :
9/10
_______________
La notte de Cabiria est un superbe morceau de bravoure de mise en scène. Fellini filme sa femme avec une si grande délicatesse. Acte d'amour.
La perle du film est bien cette Giuletta Massina qui habite ce petit personnage confondant de tendresse cachée, inavouée, ce profond désir d'amour, contrarié, trahi, molesté.
Cabiria est un fabuleux personnage, pas si évaporé que cela, totalement ancré dans sa réalité. Et pourtant, elle erre en parallèle, désorientée qu'elle est par ses erreurs affectives, ses fourvoiements amoureux. Toujours à la recherche secrète du grand amour, elle veut tellement y croire qu'elle s'y jette d'abord avec précaution pour s'y adonner sans retenue avec la générosité enjouée et communicative que les coups du passé ne parviennent pas à atténuer mais bien plutôt à exacerber.
C'est peut-être là que réside le point fort du film. Fellini parvient à nous faire comprendre, entendre, appréhender, je ne sais quel mot convient le mieux pour dire entrer dans l'être d'un personnage, le comprendre comme si l'on partageait son sort, ses sentiments et ses peurs. Le comprendre assez pour lui pardonner ses sautes d'humeur, son caractère insupportable. Le spectateur devient progressivement cette Wanda, l'amie de Cabiria, qui en prend plein la tête au début du film quand elle vient proposer ses soins à Cabiria. Elle sait déjà, elle, que Cabiria explose mais n'est pas ce qu'elle parait être.
Et il m'a fallu un long moment, trop long pour que j'adore ce film tout de suite, un long moment pour comprendre et aimer Cabiria, un long moment pour accepter ce film, pour le comprendre.
Comprendre, accepter, deux verbes qui reviennent souvent dans cette critique parce que je pense que ce sont les maîtres mots, les références absolues à ce que ce film peut nous apprendre. Comme une leçon de vie, d'humanité même.
9/10
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La notte de Cabiria est un superbe morceau de bravoure de mise en scène. Fellini filme sa femme avec une si grande délicatesse. Acte d'amour.
La perle du film est bien cette Giuletta Massina qui habite ce petit personnage confondant de tendresse cachée, inavouée, ce profond désir d'amour, contrarié, trahi, molesté.
Cabiria est un fabuleux personnage, pas si évaporé que cela, totalement ancré dans sa réalité. Et pourtant, elle erre en parallèle, désorientée qu'elle est par ses erreurs affectives, ses fourvoiements amoureux. Toujours à la recherche secrète du grand amour, elle veut tellement y croire qu'elle s'y jette d'abord avec précaution pour s'y adonner sans retenue avec la générosité enjouée et communicative que les coups du passé ne parviennent pas à atténuer mais bien plutôt à exacerber.
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C'est peut-être là que réside le point fort du film. Fellini parvient à nous faire comprendre, entendre, appréhender, je ne sais quel mot convient le mieux pour dire entrer dans l'être d'un personnage, le comprendre comme si l'on partageait son sort, ses sentiments et ses peurs. Le comprendre assez pour lui pardonner ses sautes d'humeur, son caractère insupportable. Le spectateur devient progressivement cette Wanda, l'amie de Cabiria, qui en prend plein la tête au début du film quand elle vient proposer ses soins à Cabiria. Elle sait déjà, elle, que Cabiria explose mais n'est pas ce qu'elle parait être.
Et il m'a fallu un long moment, trop long pour que j'adore ce film tout de suite, un long moment pour comprendre et aimer Cabiria, un long moment pour accepter ce film, pour le comprendre.
Comprendre, accepter, deux verbes qui reviennent souvent dans cette critique parce que je pense que ce sont les maîtres mots, les références absolues à ce que ce film peut nous apprendre. Comme une leçon de vie, d'humanité même.
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- n'est pas Flaubert
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Re: Les nuits de Cabiria (Federico Fellini)
J'ai ressenti la même chose. Je ne me souviens plus à quel moment du film, je me suis mis à aimer Cabiria, à lui vouloir tout le bonheur du monde. Je sais seulement qu'au dernier plan, j'étais en larmes.Alligator a écrit :Et il m'a fallu un long moment, trop long pour que j'adore ce film tout de suite, un long moment pour comprendre et aimer Cabiria, un long moment pour accepter ce film, pour le comprendre.
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- n'est pas Flaubert
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